Les élections en Irlande du Nord approfondissent la crise de l’impérialisme britannique

Une nouvelle direction socialiste doit être établie pour s’opposer au sectarisme et à la guerre commerciale et militaire

Le Parti unioniste démocratique (DUP) a subi une débâcle lors des élections du 5 mai à l’assemblée décentralisée de Stormont. Cela a plongé le gouvernement conservateur de la Grande-Bretagne du premier ministre Boris Johnson dans une crise politique d’une ampleur sans précédent.

Non seulement ces élections accentuent la déstabilisation de l’Irlande du Nord, mais elles signifient également l’échec de l’accord commercial post-Brexit entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne (UE).

La ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a immédiatement réagi en menaçant d’éliminer unilatéralement des tranches du protocole sur l’Irlande du Nord régissant le commerce post-Brexit.

La ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, à droite, est accueillie par le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, avant une réunion au siège de l’OTAN à Bruxelles, le lundi 24 janvier 2022 (AP Photo/Olivier Matthys, Partage) [AP Photo/Olivier Matthys, Pool]

On a présenté le protocole comme un moyen d’éviter le retour à une «frontière stricte» entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, qui risquait de compromettre l’accord du Vendredi saint (ou de Belfast) de 1998 qui avait mis fin à des décennies de guerre civile. Il déplace les contrôles douaniers externes de l’UE sur le commerce de la frontière Nord/Sud, les ports d’Irlande du Nord et du Royaume-Uni faisant office de frontière commerciale externe de l’UE. Toutefois, cela a nécessité une série de mécanismes complexes et lourds qui continuent d’entraver le commerce, tandis que ce qui était une frontière de facto en mer d’Irlande entre l’UE et le Royaume-Uni était impensable pour les partis unionistes et de larges sections du Parti conservateur.

Le DUP a refusé de prendre sa place à Stormont à moins que le protocole ne soit modifié. Le chef du parti, sir Jeffrey Donaldson, a refusé de nommer un président de l’Assemblée d’Irlande du Nord, ce qui a provoqué l’arrêt immédiat des travaux. Sans la participation des unionistes aux côtés du Sinn Féin, le parti nationaliste irlandais, l’assemblée continue de s’effondrer et le Nord est dirigé par des personnes nommées par Westminster. Sans aucun moyen d’établir des budgets, une coalition de syndicats de la santé a averti que des vies étaient mises en danger. C’est la même chose pour d’autres services essentiels.

Johnson a déclaré sans ambages que les «institutions mises en place dans le cadre de l’accord du Vendredi saint ne fonctionnent pas» parce qu’«une communauté existe en Irlande du Nord qui n’accepte pas la manière dont le protocole fonctionne actuellement». Dans une déclaration du ministère des Affaires étrangères, la modification du protocole a été décrite comme «une question de paix et de sécurité intérieure pour le Royaume-Uni», menaçant que «si l’UE ne faisait pas preuve de la flexibilité nécessaire pour aider à résoudre ces problèmes, alors, en tant que gouvernement responsable, nous n’aurions d’autre choix que d’agir».

L’UE a répliqué en avertissant qu’une action unilatérale du Royaume-Uni compromettrait «notre objectif ultime», à savoir la protection de l’accord du Vendredi saint, et qu’elle ferait l’objet d’une action en justice.

Le bellicisme britannique, européen et américain

La classe ouvrière d’Irlande du Nord, de la République d’Irlande et du Royaume-Uni tout entier fait face à une éruption de nationalisme impérialiste qui trouve son expression la plus achevée dans le rôle de premier plan joué par le Royaume-Uni dans la campagne de guerre contre la Russie. C’est un virage qui exige un assaut sauvage contre les conditions de vie des travailleurs, incompatible avec la préservation de normes démocratiques, même minimales.

Toutes les parties au conflit sur le protocole d’Irlande du Nord sont profondément réactionnaires, comme en témoigne l’accent mis sur la guerre en Ukraine dans de nombreuses envolées rhétoriques.

Dans un article du Telegraph, Lord Frost, l’ancien ministre du Brexit, citant le rôle de premier plan du Royaume-Uni dans la guerre par procuration menée par les États-Unis contre la Russie, a écrit: «Boris Johnson et Liz Truss ont montré qu’ils étaient des leaders en Ukraine. Ils doivent maintenant faire preuve de la même détermination en Irlande du Nord et rétablir l’autonomie pour l’ensemble du Royaume-Uni».

Des diplomates de l’UE ont déclaré au Times: «Avec la guerre en Ukraine qui entre dans une nouvelle phase, ce n’est pas le moment de saper l’unité occidentale juste pour jouer avec les députés d’arrière-ban du Parti conservateur à Westminster ou la galerie du DUP à Belfast».

La République d’Irlande partage ce programme militariste. Lors d’une visite à Kiev le mois dernier, où il a rencontré le ministre ukrainien des Affaires étrangères et le ministre de la Défense, le ministre des Affaires étrangères de Dublin, Simon Coveney, a déclaré que «même si l’Irlande est militairement neutre, ne vous trompez pas, nous ne sommes pas neutres sur cette guerre et ce conflit et sur l’avenir de votre pays. L’Irlande a versé 20 millions d’euros à l’Ukraine et s’est engagée à fournir 33 millions d’euros d’assistance militaire, et nous plaidons fermement en faveur d’une approche maximaliste dans les sanctions contre la Russie…»

L’exploitation des tensions sectaires par Johnson est le pari le plus risqué que l’on puisse imaginer. Non seulement elle menace l’éclatement d’une guerre commerciale avec l’UE, mais aussi, malgré les efforts de Johnson pour positionner la Grande-Bretagne comme le principal allié des États-Unis, elle met Londres en conflit direct avec Washington.

Une importante délégation de représentants du Congrès américain doit arriver dans les jours qui viennent pour faire comprendre l’opposition du gouvernement Biden aux tensions sur le protocole qui déstabilise les arrangements constitutionnels en Irlande du Nord et le commerce avec l’UE. Selon le Guardian, «au moins une demi-douzaine de représentants» ont l’intention d’organiser «une série de réunions à Bruxelles, Dublin, Londres et Belfast» dirigées par le président de la commission des voies et moyens, le démocrate Richard Neal, qui dirige le groupe des amis de l’Irlande. Il a menacé de ne pas conclure d’accord commercial entre le Royaume-Uni et les États-Unis si l’accord du Vendredi saint était menacé.

L’importance des élections à l’Assemblée

Les élections du 5 mai ont vu le Sinn Féin arriver en tête des sondages. L’ancienne aile politique de l’IRA provisoire (Armée républicaine irlandaise) a remporté 29 pour cent des votes de première préférence en consolidant son emprise dans les zones catholiques/nationalistes. Cela a donné à Michelle O’Neill le droit de devenir première ministre, la première fois qu’un politicien nationaliste irlandais occupe ce poste depuis que le partage du pouvoir avec les unionistes du DUP a été établi par l’Accord du Vendredi saint en 1998.

Michelle O’Neill, du Sinn Féin, vote à Belfast lors des élections du 5 mai (Photo: Michelle O’Neill/Twitter)

Les médias ont généralement reconnu la signification symbolique d’une victoire républicaine irlandaise, après 101 ans d’un système constitutionnel censé garantir une ascendance protestante et unioniste sur ce qui reste de la plus ancienne colonie britannique. Mais les avertissements qui concernaient la montée des conflits sectaires provoqués par le Sinn Féin, qui a lancé une campagne pour une Irlande unie, ont été rejetés et qualifiés de sensationnalisme. L’éditorial du Financial Times, «Une élection historique qui laisse l’Irlande du Nord là où elle était», était typique.

La démographie au nord n’a pas fondamentalement changé, ce qui serait nécessaire pour obtenir une majorité de «oui» dans un scrutin sur la question de la frontière. Mais la victoire du Sinn Féin et l’éclatement du vote des unionistes/protestants, le Parti unioniste démocratique passant de 29 à 21 pour cent et perdant des voix principalement au profit de la Voix unioniste traditionnelle dure, se sont avérés être un changement politique majeur qui a un impact explosif sur la politique britannique et mondiale.

L’augmentation spectaculaire du vote pour le parti libéral Alliance, avec 13,5 pour cent des votes de première préférence, qui ne se désigne ni comme républicain ni comme loyaliste, indique une évolution significative de la politique sectaire vers le pragmatisme politique, en particulier dans certaines zones de classe moyenne anciennement unionistes et catholiques. Mais cela ne peut pas occulter le virage à droite prononcé de l’unionisme, qui se reflète dans le Parti conservateur.

Cela continuera à renforcer le Sinn Féin et les tendances déjà prononcées à l’éclatement du Royaume-Uni, illustrées par la montée en puissance du Scottish National Party. Le Sinn Féin est déjà devenu le plus grand parti de la République d’Irlande lors des élections générales de février 2020, avec 24 pour cent des voix, mais a été exclu de tout rôle au sein du gouvernement par la formation d’une coalition qui impliquait Fianna Fáil, Fine Gael et les Verts. Son soutien dans le sud a été largement gagné après avoir promis de manière démagogique de mettre en œuvre des réformes sociales, de défense des travailleurs et de lutte contre la pauvreté galopante. Mais son avantage sur les partis unionistes n’a jamais été aussi grand.

Pas de retour au conflit sectaire

L’écrasante majorité des travailleurs d’Irlande du Nord ne veulent pas d’un retour aux «troubles», mais ils doivent faire face à la coalescence d’une frange dure, notamment au sein de l’ordre orange et de ses semblables, qui se sentent menacés comme jamais auparavant et réagissent en conséquence. Les partis unionistes redoublent d’efforts pour galvaniser leur base de soutien, en mettant l’accent sur la menace que représente la place de l’Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni et en attisant les tensions sectaires sur tous les sujets. Ce danger est cyniquement utilisé par Johnson comme une matraque contre les rivaux européens de l’impérialisme britannique, mais il est réel.

Défilé de l’Ordre d’Orange à Bangor, le 12 juillet 2010 (Photo: Creative Commons/Ross)

La classe ouvrière des Six Comtés, catholique et protestante, et de la République doit adopter une perspective sur laquelle s’appuyer pour combattre les dangers auxquels elle fait face.

Cela ne peut pas être basé sur les politiques nationalistes avancées par le Sinn Féin. Ce parti ne préconise que quelques réformes dérisoires à Stormont, une orientation vers une UE qui se révèle de plus en plus ouvertement comme un véhicule du protectionnisme et du militarisme européens, et la perspective d’une éventuelle unification avec le sud.

La partition de l’Irlande en 1921 par l’impérialisme britannique est un crime pour lequel les générations qui ont suivi ont payé un prix amer. L’emprise de la Grande-Bretagne sur ce qui reste de sa plus ancienne colonie doit être brisée et sa présence militaire et politique doit prendre fin. Les années qui se sont écoulées depuis 1998 et la fin de la guerre civile ont confirmé que la domination de Londres sur l’îlot septentrional ne pourra jamais créer la base d’une quelconque forme de démocratie réelle, et encore moins mettre fin au fléau du sectarisme. Depuis la décentralisation, Stormont a en fait été dépourvu de gouvernement fonctionnel pendant plus d’un tiers de son existence, soumis à des manœuvres politiques sans fin pour l’influence et la position du Parti unioniste d’Ulster/DUP et du Sinn Féin, alors même qu’ils présidaient conjointement à l’exploitation de la classe ouvrière au nom des grandes entreprises.

Cela ne signifie pas que l’unification avec le sud offre une alternative viable. Elle remettrait le destin de la classe ouvrière à une bourgeoisie irlandaise profondément corrompue, agissant comme une façade pour les puissances impérialistes américaines et européennes.

L’impérialisme et l’Accord du Vendredi saint

L’accord d’Irlande du Nord est le fruit d’une tentative de compromis entre ces mêmes puissances. Son but était de créer la base pour mettre fin à un conflit extrêmement coûteux qui empêchait le Nord d’imiter le Sud en devenant un lieu d’investissement majeur pour les sociétés et les banques transnationales. L’objectif était de lever tous les obstacles qui empêchaient le capital de profiter d’un réservoir de main-d’œuvre bon marché et bien formée, positionné au sein du marché unique européen.

Dans cette photo d’archive du 10 avril 1998, de droite à gauche, le premier ministre britannique Tony Blair, le sénateur américain George Mitchell et le premier ministre irlandais Bertie Ahern posent ensemble après avoir signé l’Accord du Vendredi saint pour la paix en Irlande du Nord (AP Photo/dossier)

Pour y parvenir, tout en maintenant des divisions plus réglementées au sein de la classe ouvrière, le Sinn Féin a été intégré dans un arrangement constitutionnel de partage du pouvoir, rendant la prise de décision dépendante d’un accord entre les partis «de la communauté»: loyalistes et républicains.

La bourgeoisie irlandaise fonctionnait alors comme un partenaire de facto de Washington en Europe. Aujourd’hui, un siècle après sa création, la République d’Irlande n’est indépendante que de nom.

Les 2021 Investment Climate Statements du département d’État américain se vantent: «Il y a plus de 900 filiales américaines en Irlande… Des leaders de l’industrie comme Google, Amazon, eBay, PayPal, Facebook, Twitter, LinkedIn, Electronic Arts et des entreprises de cybersécurité comme Tenable, Forcepoint, AT&T Cybersecurity, McAfee qui utilisent l’Irlande comme plaque tournante ou partie importante de leurs opérations respectives en Europe, voire parfois au Moyen-Orient, en Afrique ou en Inde».

Il note que «l’une des nombreuses caractéristiques attrayantes de l’Irlande en tant que destination des investissements étrangers directs (IED) est son impôt sur les sociétés de 12,5 pour cent (en place depuis 2003). L’Irlande bénéficie de son appartenance à l’Union européenne (UE) et d’un accès sans entrave à un marché de près de 500 millions de consommateurs… Le départ du Royaume-Uni (RU) de l’UE, ou Brexit, le 1er janvier 2021, laisse l’Irlande comme seul pays anglophone qui reste dans l’UE et pourrait rendre l’Irlande encore plus attrayante comme destination pour les IED».

Le stock des IED américains en Irlande «s’élevait à 355 milliards de dollars en 2019, soit plus que le total américain pour la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil et l’Afrique du Sud (les fameux pays BRICS) réuni. Il y a environ 900 filiales américaines actuellement en Irlande, qui emploient environ 180.000 personnes et soutiennent le travail de 128.000 autres».

Même ces chiffres sous-estiment le pouvoir économique et politique exercé par Washington. Cette année-là, les investissements directs étrangers ont dépassé pour la première fois mille milliards d’euros, soit l’équivalent d’un extraordinaire 288 pour cent du PIB de l’Irlande. Les États-Unis ont été le principal investisseur, représentant près des trois quarts du total des IED, soit 734 milliards d’euros.

Plus d’un tiers des mille milliards d’euros, soit 314 milliards d’euros, étaient des capitaux «fantômes» qui transitent par l’Irlande pour financer des opérations ailleurs. Près de la moitié des investissements irlandais à l’étranger proviennent de sociétés anonymes, surtout des États-Unis et du Royaume-Uni, qui ont déplacé le siège de leur groupe à des fins fiscales. Seuls 261 milliards d’euros représentent des investissements étrangers liés à une activité économique tangible, en rapport avec le rôle de l’Irlande en tant que centre de production en Europe. Cela fait de la république un centre de pratiques financières criminelles en Europe, aux côtés du Royaume-Uni.

Concevoir qu’un tel État puisse éventuellement représenter les aspirations démocratiques et sociales de la classe ouvrière de manière significative est une chimère. L’Irlande n’est pas moins un terrain de jeu pour les super riches que le Royaume-Uni, tandis que son lien toujours existant entre l’État et le catholicisme agit comme un sergent recruteur pour l’unionisme.

Un programme socialiste et internationaliste est nécessaire

Toute solution aux problèmes auxquels la classe ouvrière fait face doit remettre en cause le système de profit capitaliste et la division du monde en États-nations hostiles. En 1998, le Parti de l’égalité socialiste a écrit à propos de l’Accord du Vendredi saint:

Les leçons amères de ce siècle démontrent que la classe capitaliste irlandaise et les nationalistes petits-bourgeois sont incapables de surmonter la domination impérialiste et l’inégalité sociale et politique. L’héritage de l’oppression coloniale et de classe ne peut se résoudre par des accords bricolés entre les puissances impérialistes et des partis qui fonctionnent essentiellement comme leurs représentants locaux.

… Le développement d’une production organisée au niveau mondial et d’un capital internationalement mobile a rendu non viable la perspective d’un développement national indépendant. Partout, les régimes nationalistes bourgeois ont abandonné les stratégies d’autosuffisance économique. Au lieu de cela, ils cherchent à attirer les investissements internationaux en offrant «leurs» classes ouvrières à une exploitation brutale. C’est également la réalité en Irlande.

La déclaration poursuit:

Les conditions objectives existent pour surmonter les divisions séculaires entre les travailleurs catholiques et protestants, irlandais et britanniques, à condition qu’ils soient unis sur un programme qui articule leurs besoins fondamentaux en matière d’emplois décents, de soins de santé, de logement et de droits démocratiques. Ces besoins ne peuvent être satisfaits que par un programme d’unification internationale de la classe ouvrière contre le système de profit.

Cette évaluation, basée sur la théorie de la révolution permanente de Trotsky et sur une évaluation fondamentale de l’impact de la mondialisation, a été confirmée à plusieurs reprises au cours des 22 dernières années. L’égalité et la liberté ne peuvent être atteintes tant que la classe ouvrière est politiquement subordonnée à ses ennemis de classe et à ses exploiteurs. Tout dépend du développement d’un mouvement politique indépendant de la classe ouvrière, armé d’un programme socialiste et internationaliste.

Piquet de grève des travailleurs de Caterpillar à Belfast au deuxième jour de leur grève (Photo: Unite the Union NI/Twitter)

Lors des grèves répétées en Irlande du Nord par les travailleurs des bus, les travailleurs des autorités locales, les éducateurs et les ouvriers du fabricant Caterpillar contre des offres salariales inférieures à l’inflation, les travailleurs protestants et catholiques ont fait front commun contre un même ennemi. Cela doit maintenant devenir une lutte consciente pour construire leur propre parti afin de lutter pour une Irlande socialiste, au sein des États socialistes unis d’Europe. Cela signifie qu’ils doivent s’unir à leurs frères et sœurs britanniques, européens et internationaux pour défendre les droits démocratiques et s’opposer à l’austérité, au militarisme et à la course à la guerre, sous la direction du Comité international de la Quatrième Internationale.

(Article paru en anglais le 14 mai 2022)

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