Le Département de gestion des crises de New York diffuse un message d’intérêt public en cas d’attaque nucléaire

Cet article a été initialement publié sur Twitter.

Le Département de gestion des crises de la ville de New York a mis en ligne un message d’intérêt public indiquant aux habitants ce qu’ils doivent faire en cas d’attaque nucléaire.

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Incroyable mais vrai, la vidéo commence ainsi: «Il y a donc eu une attaque nucléaire. Ne me demandez ni comment ni pourquoi. Sachez simplement que la grande attaque a eu lieu». Suivent les conseils:

1) Rentrez à l’intérieur; 2) Restez à l’intérieur, éloignez-vous des fenêtres, et prenez une douche si vous êtes exposés aux retombées radioactives; 3) Restez à l’écoute.

Pensez donc combien de vies auraient pu être sauvées si les habitants d’Hiroshima et de Nagasaki avaient pris ces mesures! Ce que les fantaisistes qui ont créé cette vidéo omettent de mentionner, c’est qu’une attaque à la bombe à hydrogène réduirait en quelques secondes la majeure partie de New York à des décombres incandescents.

Des dizaines de milliers de personnes seraient instantanément vaporisées. Au moins 80  pour cent des habitants de New York seraient morts dans les minutes suivant l’attaque nucléaire. Tous les services publics seraient dysfonctionnels. La plupart de ceux qui auraient survécu à l’explosion initiale seraient morts au bout de quelques jours.

La ville de New York et ses environs seraient inhabitables pendant des décennies. L’ampleur de la destruction qui en résulterait défie toute description. La «Tsar Bomba» – une bombe à hydrogène que l’Union soviétique a fait exploser lors d’un essai nucléaire il y a 60  ans – a dévasté un zone de 60  miles [96,5 kilomètres] de rayon.

Une attaque sur New York ne serait qu’une partie d’un échange nucléaire mondial. Selon une nouvelle étude réalisée à l’aide de simulations informatiques par l’université d’État de Louisiane, une guerre nucléaire entraînerait une ère glaciaire mondiale conduisant à l’extinction de la vie sur la planète.

Pire encore que ces conseils délirants, il y a cette déclaration: «Ne me demandez pas comment ni pourquoi». Mais ce sont précisément ces questions là qu’il faut poser si l’on veut empêcher une catastrophe. La réponse concise à la question «pourquoi?» est que la politique irresponsable de Washington a déclenché une guerre nucléaire.

La diffusion de ce message ne peut que signifier que les responsables de la ville de New York, agissant sur la base d’informations reçues de Washington, estiment qu’une guerre nucléaire constitue désormais un danger bien réel et même imminent.

Au lieu de s’éloigner du bord du gouffre, Biden intensifie la guerre irresponsable contre la Russie. Ce message d’intérêt public s’inscrit dans le droit fil des efforts récents déployés par le gouvernement et les médias américains pour minimiser les conséquences d’une guerre nucléaire et la présenter comme un événement auquel il est possible de survivre.

Dans un livre récemment publié sur la crise des missiles de Cuba en 1962, l’historien Serhi Plokhy écrit qu’une guerre nucléaire a été évitée, malgré de nombreuses bévues et erreurs de calcul, parce que les dirigeants américains et soviétiques en ont reconnu les conséquences catastrophiques. Il écrit:

Kennedy, Khrouchtchev et leur génération de dirigeants mondiaux et les citoyens de leurs pays ont atteint leur majorité dans l’ombre du bombardement atomique d’Hiroshima et Nagasaki…

Cette génération était parfaitement consciente de la destruction que les bombes atomiques et surtout les bombes à hydrogène pouvaient infliger à leurs pays et à l’humanité dans son ensemble. Chaque geste des deux dirigeants… a été dicté par leur crainte d’utiliser des armes nucléaires…

Il ne fait guère de doute qu’il y a aujourd’hui des dirigeants mondiaux prêts à adopter une attitude plus cavalière à l’égard des armes nucléaires et de la guerre nucléaire, que celle qu’avaient Kennedy et Khrouchtchev en 1962.

Ceci est vrai. Mais l’inconscience n’est pas seulement un problème de psychologie des dirigeants.

Les conditions de crise capitaliste intense – qui donnent aux dirigeants le sentiment que des mesures désespérées sont nécessaires et inévitables – conduisent à des actions qui, en «temps normal», seraient rejetées d’emblée comme «insensées».

La seule réponse efficace et rationnelle aux politiques insensées des régimes capitalistes est leur renversement par la classe ouvrière et l’unification de l’humanité sur une base progressiste par le socialisme. Les alternatives, écrivait Rosa Luxemburg, sont «le socialisme ou la barbarie».

Prenez la décision de stopper la guerre et de lutter pour le socialisme! Lisez le World Socialist Web Site! Rejoignez le Parti de l’égalité socialiste! Construisez la Quatrième Internationale comme Parti mondial de la révolution socialiste.

(Article paru d’abord en anglais le 13 juillet 2022)

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