Le gouvernement Biden approuve une aide militaire d’un milliard de dollars pour l’Ukraine, la plus importante à ce jour

Tandis qu’il multiplie les provocations contre la Chine au sujet de Taïwan, le gouvernement Biden a approuvé une nouvelle aide militaire d’un milliard de dollars à l’Ukraine. Cela porte à 9,8 milliards de dollars le total de l’aide militaire directe fournie par le Pentagone à l’Ukraine depuis le début de l’invasion impérialiste provoquée par la Russie. La Maison-Blanche a également annoncé lundi une aide financière supplémentaire de 4,5 milliards de dollars pour l’Ukraine.

Selon le Pentagone, la nouvelle tranche de livraisons d’armes comprendra:

  • des munitions supplémentaires pour les 16 missiles HIMARS à longue portée que l’administration Biden a commencé à livrer à l’Ukraine en mai;
  • 75.000 cartouches d’artillerie de 155 mm;
  • 20 systèmes de mortier de 120 mm et 20.000 cartouches de mortier de 120 mm;
  • 1.000 Javelin (d’une valeur unitaire d’environ 78.000 dollars) et des centaines de systèmes antiblindés AT4;
  • 50 véhicules blindés de traitement médical;
  • des explosifs C-4, des munitions et du matériel de démolition; et
  • des munitions pour les Systèmes nationaux avancés de missiles sol-air (NASAMS).

Cette aide s’ajoute aux 23,8 milliards de dollars d’aide militaire, y compris l’aide militaire directe et l’aide financière destinée à aider à financer les futurs achats d’armes, que les États-Unis avaient promis au 1er juillet, selon l’Institut Kiehl pour l’économie mondiale.

Cette nouvelle tranche d’armes vise à renforcer l’armée ukrainienne, qui prépare une offensive dans le sud du pays, largement occupé par la Russie. Les responsables ukrainiens ont également menacé de lancer une offensive qui vise la péninsule de Crimée, sur la mer Noire, qui a été annexée par la Russie en 2014, un porte-parole du Pentagone refusant d’exclure de telles attaques, même si les responsables du Kremlin ont menacé de riposter avec des armes nucléaires.

Soulignant les immenses dangers posés par le conflit, des combats intenses ont eu lieu à la centrale nucléaire de Zaporizhzhia – la plus grande de son genre en Europe – au cours de la semaine dernière. La Russie et l’Ukraine s’accusent mutuellement d’avoir bombardé la centrale, qui aurait été endommagée la semaine dernière. Des responsables de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont averti qu’«un risque très réel existe de catastrophe nucléaire». Selon Bloomberg, la Russie a invité les représentants de l’AIEA à visiter la centrale, mais ils attendent toujours l’autorisation de Kiev, ainsi que des garanties de sécurité et un passage sûr dans la zone de guerre.

La dernière annonce de livraison d’armes par les États-Unis intervient alors que de plus en plus d’informations confirment le caractère totalement criminel de la guerre impérialiste par procuration contre la Russie en Ukraine et son bilan horrible pour la population civile et les soldats des deux camps. Les rapports d’Amnesty International et des Nations unies confirment désormais que l’armée ukrainienne déploie des tactiques qui visent à accroître les pertes civiles. En violation du droit international, les troupes ukrainiennes lancent régulièrement des roquettes, postent des soldats dans des zones densément peuplées, notamment des hôpitaux, et utilisent des civils comme boucliers humains.

Alors que le gouvernement ukrainien a répondu par des dénonciations hystériques au rapport d’Amnesty International, on n’a apporté aucun démenti crédible aux allégations de violations graves du droit international.

Les Nations unies chiffrent désormais le nombre de victimes civiles à plus de 5.400 morts et plus de 7.300 blessés. Au moins 12 millions de personnes, sur une population de moins de 40 millions avant la guerre, se sont déplacées à cause de la guerre. Sur ces 12 millions, environ 5 millions ont fui vers les pays voisins, principalement la Pologne, tandis qu’au moins 7 millions ont fui vers d’autres régions d’Ukraine.

Des chiffres de plus en plus horribles apparaissent également concernant le nombre choquant de victimes parmi l’armée ukrainienne. Bien qu’il soit impossible de confirmer la véracité des documents qui circulent sur les médias sociaux, selon lesquels 191.000 soldats ukrainiens auraient été tués ou blessés au combat, il est évident que les pertes au sein de l’armée ukrainienne se chiffrent désormais en dizaines de milliers. En juin, l’un des conseillers du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Aleksei Arestovich, a déclaré publiquement qu’environ 10.000 soldats ukrainiens avaient été tués et que 100 autres mouraient chaque jour. Le nombre total de morts a dû augmenter considérablement au cours des mois qui ont suivi cette révélation publique. L’armée ukrainienne a également admis que 7.200 hommes avaient été portés disparus au combat en date du 11 juillet.

L’armée russe n’a pas fait une seule déclaration publique sur ses pertes depuis mars, lorsqu’elle a reconnu que 1.351 soldats étaient morts et 3.825 avaient été blessés au cours des premières semaines de la guerre. La BBC russe a écrit en juin qu’elle avait établi les noms d’au moins 3.502 soldats et officiers russes morts, sur la base de déclarations officielles et d’informations sur les funérailles. Le gouvernement américain affirme que l’armée russe a subi entre 70.000 et 80.000 pertes.

Quels que soient les chiffres réels, c’est d’ores et déjà évident que la guerre en Ukraine est le conflit le plus sanglant en Europe depuis 1945. En fait, elle pourrait être l’un des plus sanglants de l’histoire moderne, le Washington Postayant noté en juin qu’elle «tue bien plus de soldats par jour qu’une guerre typique». Pourtant, les fabricants d’armes occidentaux tirent des bénéfices de ce massacre et du renforcement massif des capacités militaires des puissances impérialistes.

Rien qu’au cours du premier mois de l’invasion, les actions des deux principaux fabricants d’armes américains, Lockheed Martin et Raytheon Technologies, ont augmenté respectivement de 28 et 20 pour cent. Un reportage de Business Insider datant de mai a révélé que 20 membres du Congrès, démocrates et républicains, possédaient des actions de ces deux fabricants d’armes, certains ayant acheté leurs actions le 24 février, soit quelques jours seulement avant le début de la guerre. Tous ont voté en faveur d’un projet de loi massif de 40 milliards de dollars, qui prévoit plus de 17 milliards de dollars pour des armes qui doivent être fabriquées aux États-Unis, principalement par ces deux sociétés, puis envoyées en Ukraine.

La manne des profiteurs de guerre ne se limite pas aux États-Unis. Le fabricant d’armes allemand Rheinmetall est une entreprise qui figurait déjà parmi les plus grands profiteurs des crimes horribles de l’impérialisme allemand lors des deux guerres mondiales. Rheinmetall a vu le cours de ses actions grimper de 88 pour cent au cours des trois premiers mois de la guerre. Utilisant l’invasion russe de l’Ukraine comme prétexte, le gouvernement allemand a annoncé un programme de réarmement de 100 milliards d’euros, soit le réarmement le plus important de l’histoire allemande, qui comprenait une commande de 42 milliards d’euros à Rheinmetall.

Le Telegraphbritannique a rapporté fin juillet que l’entreprise britannique BAE Systems, le plus grand fabricant d’armes d’Europe, «s’attend à une avalanche de nouvelles commandes de la part de pays qui se préparent au retour de la guerre industrielle.» Au cours des six premiers mois de l’année, l’entreprise a déjà bénéficié d’une augmentation des commandes de 18 milliards de livres (70 pour cent) et a vu son bénéfice avant paiement des intérêts et impôts passer à 1,11 milliard de livres. Le Royaume-Uni est le deuxième plus grand fournisseur d’armes à l’Ukraine, après les États-Unis.

Le deuxième plus grand fabricant d’armes britannique, Babcock, a également vu les commandes pleuvoir des États membres de l’OTAN d’Europe de l’Est qui renforcent massivement leurs armées et tentent de changer leurs armes qui datent de l’ère soviétique. Après avoir enregistré une perte de 1,18 milliard de livres sterling l’année précédente, Babcock a dévoilé un bénéfice avant impôts de 182,3 millions de livres sterling en mars 2022. Elle a un carnet de commandes en hausse de plus de 20 pour cent, à près de 10 milliards de livres sterling.

Charles Woodburn, directeur général de BAE, a déclaré au Financial Times la semaine dernière que son entreprise négociait davantage de commandes avec plusieurs gouvernements, dont le gouvernement britannique. Il a déclaré: «Nous croyons que cette situation va s’étaler sur plusieurs années maintenant».

(Article paru en anglais le 9 août 2022)

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