Les épidémiologistes annoncent une huitième vague de Covid dans les prochaines semaines

Depuis le déferlement du variant Omicron du Covid en novembre 2021, le gouvernement de Macron a progressivement mis fin à toutes les mesures de précaution, mettant de fait en place une politique d''immunité collective' qui consiste à laisser délibérément le virus se propager sans contrôle, en prétendant que la vaccination et les infections successives finiront par rendre le Covid inoffensif.

Cette politique antiscientifique a été menée dans quasiment tous les pays, sauf en Chine, avec des résultats désastreux et un énorme taux de contamination dans le monde. Ceci permet à de nouveaux variants, potentiellement plus dangereux, d'apparaître puis de se diffuser dans d'autres pays, sans entraves.

La France a ainsi connu trois vagues de variants Omicron successives de novembre 2021 à août 2022. A la mi-mars, avant les présidentielles, Macron a supprimé la passe sanitaire et le port généralisé du masque. Une deuxième vague de la pandémie Omicron a suivi, en avril, ces mesures de relâchement. La dernière vague de juin et juillet 2022 a été portée par le variant BA5 d'Omicron. Elle a fait suite à l'abandon du port du masque dans les transports publics, une des dernières mesures de précaution encore en place.

La vague de juin a commencé à refluer autour de la mi-juillet avec les vacances scolaires et les congés d'été. Malgré une baisse importante de la mortalité ces dernières semaines, celle-ci reste élevée, avec 257 morts lors de la semaine du 22 au 28 août, les médias faisant pourtant comme si la pandémie était pour l'essentiel un problème du passé.

Le suivi des indicateurs montre qu'après plusieurs semaines de baisse, nous sommes probablement à un point d'inflexion et que le taux de reproduction du virus va repasser au-dessus d’un, si ce n'est déjà fait, entraînant une augmentation des cas. On note déjà une hausse des cas chez les moins de 10 ans, catégorie la moins bien dépistée, alors que la rentrée des classes vient à peine d'avoir lieu. On s'attend donc à une hausse significative des cas dans les semaines à venir.

La couverture vaccinale avec une dose de rappel est de seulement 75,4 pour cent chez les plus de 18 ans et de 85,3 pour cent chez les 65 ans et plus. Les effets protecteurs de la vaccination s'estompant assez rapidement, notamment avec les nouveaux variants qui échappent davantage au système immunitaire, les autorités de santé conseillent une seconde dose de rappel depuis avril 2022 pour les plus de 60 ans. A ce jour, 32,9 pour cent des 60-79 ans éligibles et 46,2 pour cent des 80 ans et plus éligibles ont effectué ce vaccin de rappel. Un peu moins de 17000 personnes reçoivent chaque jour une seconde dose de rappel - un chiffre au plus bas depuis six mois.

L'éloignement de la dernière vaccination rend les infections plus faciles et les cas deviennent progressivement plus sévères. Aussi, même avec le seul variant BA5 actuellement dominant en France, avec 95 pour cent des cas (le reste étant pour l'essentiel le variant BA4), le potentiel d'infection de la population reste considérable et peut à lui seul provoquer une remontée importante des cas.

Les fabricants de vaccins commencent à homologuer des vaccins qui prennent en compte le variant Omicron et devraient être plus efficaces. Aux USA les vaccins protégeront contre la souche originelle et les variants les plus récents en circulation, BA4 et BA5, alors qu'en Europe les futurs vaccins protègeront contre la souche originelle et contre BA1, la première version d'Omicron. La date de sortie de ces vaccins n'est pas connue mais sera probablement postérieure à la prochaine vague de Covid.

La préoccupation des autorités sanitaires internationales concerne actuellement surtout le variant BA.2.75, parfois appelé de façon non officielle Centaure. BA.2.75 est apparu en Inde en mai 2022 où il est devenu une souche fortement implantée et il a été repéré dans au moins 10 pays selon l’OMS, parmi lesquels les Pays-Bas, le Canada, le Japon, les États-Unis, et le Royaume-Uni. En France une douzaine de cas ont été séquencés.

Le nouveau variant échapperait plus facilement à l'immunité conférée par le vaccin ou par une précédente infection. La gravité des infections à BA.2.75 par rapport aux autres variants Omicron vaccination fait encore l'objet d'investigations, mais une étude animale chez le hamster montre que BA.2.75 se réplique beaucoup plus souvent dans les poumons et provoque des troubles respiratoires plus importants que les autres variants Omicron. On s'attend à ce que BA.2.75 devienne avec BA.5 un variant significatif au cours de cet automne en Europe, accentuant la reprise épidémique.

En France aucune mesure sérieuse de lutte contre le Covid n'est préparée pour l'automne et seule la vaccination sera recommandée, sans autre mesure de précaution.

La reprise épidémique interviendra dans un système sanitaire délabré, avec un effondrement progressif du système hospitalier. Les urgences sont dans une situation de tension extraordinaire depuis des mois et ne seront plus en mesure d'accueillir un nouveau flot de patients.

Alors que l'espérance de vie a reculé partout dans le monde en 2020, une première depuis la deuxième guerre mondiale, elle a de nouveau reculé en 2021 aux USA sous l'effet dévastateur des inégalités sociales.

En France, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a noté une surmortalité liée à la première vague de canicule de cet été, qui devrait se prolonger lorsque les données d'août seront connues. Mais l'Insee note aussi que sur une période plus longue, du 1er janvier au 22 août 2022, 426 671 décès, toutes causes confondues, ont été enregistrés. C'est 7,9% de plus qu'en 2019, avant le début de la pandémie de Covid. Cela traduit une dégradation profonde et durable de la prise en charge sanitaire de la population.

La guerre par procuration en Ukraine, le dérèglement climatique et la crise environnementale, les hausses phénoménales des prix de l'énergie et l'inflation qui vont dévaster le revenu des ménages ouvriers vont rapidement avoir des répercussions dévastatrices sur l'espérance de vie partout dans le monde.

Seule la mobilisation internationale indépendante de la classe ouvrière animée par une perspective socialiste révolutionnaire peut venir à bout des maux tels que la pandémie de COVID-19, les autres maladies infectieuses et les calamités liées au changement climatique. Toutes ces crises sont dues à l'incapacité complète du système capitaliste, centré sur le profit, à résoudre les problèmes de la société contemporaine, d’où la nécessité urgente d'y substituer une société socialiste centrée sur la satisfaction des besoins humains fondamentaux.

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