Les cheminots du Canada appuient une éventuelle grève de leurs collègues américains

Travailleurs du rail, nous voulons entendre parler de vos conditions de travail et de la façon dont vous pensez que vous devriez vous défendre. Contactez le Comité de base des travailleurs du CP à cpworkersrfc@gmail.com ou demandez à rejoindre le groupe Facebook du comité.

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Plus de 100.000 travailleurs du rail aux États-Unis, y compris des conducteurs, des mécaniciens, des machinistes, des wagonniers et des travailleurs de gare de triage, défient la volonté agressive des opérateurs ferroviaires de classe I de continuer à faire des profits massifs par une exploitation impitoyable et par l’inflation déclenchée par la pandémie et la guerre en Ukraine. Plus de 500 cheminots de la base ont participé à une réunion convoquée par le Comité de base des cheminots (RWRFC) pour préparer la grève. La réunion était coparrainée par le World Socialist Web Siteet l’Alliance ouvrière internationale des comités de base (IWA-RFC).

Les cheminots devaient débrayer dans le cadre d’une grève nationale à 0 h 01, heure de l’Est, le vendredi 16 septembre, avant qu’un accord de principe entre les syndicats et les entreprises, élaboré en coordination avec l’administration Biden, ne soit annoncé jeudi matin.

Les travailleurs résistent aux efforts des syndicats du secteur ferroviaire visant à saboter leur lutte en imposant des accords de réduction des salaires inspirés d’une décision du Conseil présidentiel d’urgence (PEB). Les syndicats ont cherché à éviter une grève en affirmant que le PEB, un organisme d’État qui a maintes fois imposé des reculs et défendu les intérêts des employeurs, répondrait favorablement aux demandes des travailleurs.

Outre des salaires qui suivent l’inflation, les horaires de travail constituent un problème majeur pour les cheminots américains. Les opérateurs ferroviaires ont imposé des horaires exténuants qui empêchent les travailleurs d’avoir une vie de famille ou de prendre des congés pour des rendez-vous médicaux.

Les cheminots de tout le Canada sont confrontés aux mêmes problèmes essentiels et suivent de près les préparatifs de grève de leurs frères et sœurs au sud de la frontière. Plusieurs membres du groupe Facebook du Comité de base des travailleurs du CP ont envoyé des messages de soutien aux grévistes.

«Je les appuie! Totalement!» a déclaré un cheminot. «Je suis un cheminot au Canada et je suis dégoûté par la façon dont nous (les deux pays) sommes traités par la direction des chemins de fer!» Un autre cheminot a déclaré: «Je suis entièrement d’accord pour qu’ils débrayent et se battent pour obtenir leur juste traitement. J’espère que notre syndicat verra le pouvoir que les employés peuvent avoir et qu’au lieu de nous incliner et d’accepter des contrats imposés par le gouvernement, nous pourrons nous battre pour nos droits pour une fois.»

Un travailleur d’une usine de fabrication de wagons en Ontario, qui compte CP Rail et CN Rail parmi ses principaux clients, a déclaré: «Je pense que si les cheminots défient leurs bureaucraties «syndicales» et font la grève, nous verrons quelque chose de semblable à la grève de PATCO au début des années 80. Contrairement à ce qui s’était passé à l’époque, la grève serait menée par le président le plus «pro-syndical». Cela permettra aux démocrates d’être démasqués ouvertement et d’entamer une discussion sérieuse sur le fait que les travailleurs doivent rompre non seulement avec le Parti démocrate américain, mais aussi avec les «syndicats» pro-patrons qui ne représentent plus la base en aucune façon.»

Un autre travailleur a écrit: «Les cheminots devraient être soutenus par tout le monde. Et ils devraient avoir le droit de faire grève sans l’autorisation de l’administration [Biden].»

Le Comité de base des travailleurs du CP a été créé en mars à la suite de la trahison de la lutte pour de meilleurs salaires, des conditions de travail sûres et de meilleurs horaires par le syndicat Teamsters. Malgré le vote de grève massif de 3000 mécaniciens, conducteurs et agents de triage, les Teamsters ont abandonné leur lutte et accepté l’arbitrage obligatoire, qui prive les travailleurs de tout droit de vote sur leurs conditions d’emploi et de mener des actions collectives ou des négociations pendant la durée de l’accord.

Comme on pouvait s’y attendre, l’arbitrage obligatoire présenté par les Teamsters comme le meilleur moyen de satisfaire les revendications des travailleurs s’est avéré être une farce. L’arbitre a imposé une augmentation salariale de 3,5 % par an, ce qui représente une énorme baisse de salaire alors que l’inflation est de plus de 8 %. Plus important encore, rien n’a été dit sur les pratiques inhumaines des exploitants ferroviaires en matière d’horaires, qui ont entraîné de nombreux déraillements, blessures et décès au cours des dernières années.

Dans sa déclaration fondatrice, le Comité de base des travailleurs du CP a explicitement déclaré son intention de lutter pour une contre-offensive des travailleurs du rail à l’échelle du continent, en opposition au nationalisme toxique colporté par les syndicats du Canada et des États-Unis. Le Comité a déclaré:

Nous lançons un appel spécial à nos frères et sœurs de BNSF, qui ont déjà créé un comité de la base pour défendre leurs revendications, au CN, le plus grand chemin de fer du Canada, et à tous les chemins de fer de classe I aux États-Unis. Organisons une lutte commune contre le profit effréné et la dictature imposée par les entreprises et les syndicats qui dominent actuellement les chemins de fer en Amérique du Nord! Si [Keith] Creel, directeur général du CP, et ses amis du monde des affaires prévoient de construire un chemin de fer multinational pour transporter des marchandises et exploiter les travailleurs de l’Arctique canadien jusqu’au Mexique tropical, alors nous lancerons une contre-offensive multinationale dirigée par les travailleurs des chemins de fer canadiens, américains et mexicains pour mettre fin aux profits des entreprises au détriment de notre santé, de notre sécurité et de nos vies. Pour ce faire, nous devons rejeter le nationalisme canadien et américain, que les syndicats utilisent pour diviser les travailleurs depuis des décennies et faciliter les attaques des entreprises sur les conditions de travail, les emplois et les salaires. Nous devons également nous opposer aux vastes dépenses militaires et aux subventions aux entreprises et aux marchés boursiers des administrations Trudeau et Biden. Les cheminots et tous les travailleurs n’ont aucun intérêt à soutenir des guerres pour le profit et l’influence géopolitique!

Travailleurs du rail, pour contacter le Comité de base des travailleurs du CP, écrivez-nous à cpworkersrfc@gmail.com ou demandez à rejoindre le groupe Facebook du comité.

(Article paru en anglais le 15 septembre 2022)

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