Pour une mobilisation internationale des travailleurs contre l’inflation et la guerre!

Face à la guerre et à l’effondrement du pouvoir d’achat des travailleurs, une profonde colère sociale couve en France et à l’international. Aujourd’hui, la CGT, FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse appellent à une journée d’action en France. 200 rassemblements sont prévus, auxquels participeront enseignants, routiers, les secteurs de a chimie et de la pharmacie, ainsi que des travailleurs d’Exxon Mobil et de Total en grève.

Les travailleurs ne peuvent pas laisser le contrôle de leurs mobilisations et des luttes aux mains des appareils syndicaux nationaux et de leurs alliés de pseudo-gauche. Il est impossible d’arrêter l’envolée des prix sans lutter contre l’escalade militaire en Europe et le transfert de richesses par Macron et l’Union européenne vers l’aristocratie financière. Mais pour cela, les travailleurs devront s’affranchir des directions syndicales et de leur «dialogue social» corrompu avec Macron, qui annonce pour les travailleurs «la fin de l’abondance».

L’alternative pour les travailleurs et les jeunes est de s’organiser dans des comités de base, indépendamment des directions syndicales. Cela permet à un nombre croissant des travailleurs à l’international, et bientôt en France de prendre leurs luttes en main, et de déjouer les tentatives des dirigeants syndicaux de stopper le mouvement en le canalisant dans les négociations avec Macron.

Pourquoi cette stratégie? D’abord, parce que toutes les questions posées aux travailleurs sont internationales  : seule une organisation internationale, par-delà des appareils syndicaux nationaux, est à même d’unifier les travailleurs en France avec leurs frères et sœurs de classe en lutte ailleurs dans le monde.

Une montée internationale de luttes est déjà en marche. Les cheminots américains luttent pour des augmentations et contre les semaines de plus de 70 heures, les grèves se succèdent au Royaume-Unis et en Turquie. En Espagne, les travailleurs de la santé et de l’automobile font grève. A Prague, des dizaines de milliers de personnes ont défilé contre la hausse des prix et exiger la démission du Premier ministre tchèque Petr Fiala. En Allemagne, la presse officielle s’inquiète de la perspective d’un Wutwinter, un «hiver de colère», face à la faim et au froid.

La perspective de l’impossibilité se payer la nourriture et le chauffage nécessaires prépare une éruption européenne et mondiale des luttes ouvrières à une échelle pas vue depuis l’époque Mai 68 ou des luttes ouvrières contre l’occupation nazie de la France et de toute l’Europe.

La défense des intérêts des travailleurs et la coordination de leurs luttes exigera de rompre avec le cadre national étriqué imposé par les appareils syndicaux nationaux en France et ailleurs. Le problème de l’inflation, produit d’une crise généralisée du capitalisme mondial, ne peut pas être résolu à l’intérieur des frontières françaises. La guerre entre l’Otan et la Russie, les plans de relance qui asperge les banques et l’économie avec des milliers de milliards d’euros de deniers publics qui vont aux banques la nourrissent tous.

Or, les chefs syndicaux sont complices de la situation sociale désastreuse de la classe ouvrière. Au début de la pandémie, ils ont approuvé les plans de relance qui aspergent les banques avec des milliers de milliards d’euros pour soutenir la valeur des actions, tout en perturbant les chaînes d’approvisionnement en refusant de sécuriser les travailleurs face au virus. A présent, ils négocient des augmentations de salaire bien inférieures aux taux d’inflation, imposant ainsi des baisses de salaire réel.

L’impact du désillusionnement ouvrier avec les défaites et les trahisons en série organisées par les directions syndicales se voit aujourd’hui le plus clairement en Italie. Là Giorgia Meloni, l’héritière politique du dictateur fasciste Benito Mussolini, a remporté l’élection dimanche soir et promet d’intensifier la guerre contre la Russie et la militarisation de l’Europe.

La voie pour aller de l’avant est l’organisation d’une insurrection ouvrière contre le diktat des appareils syndicaux et de leurs alliés politiques de pseudo-gauche.

Lors de l’élection présidentielle de 2022, Mélenchon n’a rien fait pour avertir et mobiliser la classe ouvrière contre l’inflation, la guerre de l’Otan contre la Russie ou la pandémie. Il était fort de 8 millions de voix obtenues parmi les travailleurs et les jeunes. Mais plutôt que chercher à consolider son vote en appelant des manifestations et des grèves pour développer un mouvement, il a dissipé la force acquise par ce vote en déclarant sa volonté d’être le premier ministre de Macron.

Derrière, c’est que Mélenchon partage le consensus ultra-droitier de l’élite dirigeante française en faveur de la participation à la guerre livrée à la Russie, d’une politique d’abandon total de la lutte contre le coronavirus, et le renflouement en permanence des banques et des ultra-riches.

Pour que la classe ouvrière puisse riposter, il faut frayer une voie pour coordonner ses luttes dans divers usines, industries et pays contre la classe dirigeante et les syndicats corporatistes.

Le Comité international de la IVe Internationale (CIQI) et ses sections nationales, les Partis de l'égalité socialiste appellent à la formation de l’Alliance ouvrière internationale des Comités de base. Déjà, des comités de base se forment aux Etats-Unis, en Allemagne, au Royaume-Uni, au Sri Lanka, et ailleurs dans de nombreuses industries. Ils regroupent des travailleurs de l’automobile, des mines, cheminots, enseignants qui cherchent à s’unir et à lutter contre la crise mortelle du système capitaliste.

L’ouvrier de base Will Lehman est candidat à la présidence du syndicat de l’automobile américain UAW, exigeant la dissolution de l’appareil et d’utiliser les fonds du syndicat pour mener les luttes ouvrières aux États-Unis et dans le monde.

C’est en construisant des organisations démocratiques, militantes et ancrées dans la base, et consciemment hostiles aux accords avec les appareils bourgeois ou syndicaux, qu’il sera possible de reprendre le contrôle des richesses sociales que produisent les travailleurs. C’est la seule façon de stopper l’érosion du pouvoir d’achat et la spirale impérialiste vers une nouvelle guerre mondiale. A l’intérireur de ce mouvement, le CIQI et les Partis de l’égalité socialiste lutteront pour une perspective du transfert du pouvoir vers la classe ouvrière et la construction du socialisme.

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