Un an après le webinaire du WSWS «Comment mettre fin à la pandémie»

Cette semaine, cela fait un an que le WSWS et l’Alliance ouvrière internationale des comités de base (IWA-RFC) ont organisé un puissant webinaire intitulé «Comment mettre fin à la pandémie» qui réunissait un panel de scientifiques et de travailleurs de premier plan pour présenter les arguments en faveur de l’élimination mondiale du SRAS-CoV-2, le virus à l’origine du COVID-19. Les intervenants ont prévenu que si une telle stratégie n’était pas adoptée, des millions de personnes de plus mourraient inutilement.

Au cours de l’année écoulée depuis la tenue du webinaire, plus de 386 millions de personnes ont été officiellement infectées et 1.581.168 personnes sont officiellement mortes du COVID-19 dans le monde. En raison de l’insuffisance des tests et de la collecte de données dans le monde, ces chiffres seraient largement sous-estimés. Les experts estiment que la majorité de la population mondiale a maintenant été infectée par le COVID-19, y compris des milliards d’infections au cours de l’année écoulée, tandis que le nombre de décès excédentaires attribuables à la pandémie s’élève à 21,7 millions de personnes. Depuis le webinaire du 24 octobre, environ 6 millions de décès supplémentaires ont eu lieu, selon The Economist.

Plusieurs milliers de personnes de plus de 100 pays du monde entier ont visionné le webinaire du 24 octobre 2021. Il avait eu lieu après une série de grèves scolaires mondiales lancée par Lisa Diaz, une mère britannique, en opposition à la réouverture imprudente des écoles. Le webinaire a marqué une étape importante dans la lutte de la classe ouvrière internationale pour mettre fin aux souffrances et aux morts inutiles causées par le COVID-19.

Le webinaire s’est tenu exactement un mois avant que l’émergence du variant Omicron, hautement infectieux et résistant au système immunitaire, ne provoque une vague d’infections sans précédent dans le monde. Au cours de l’année écoulée, les vagues d’infection produites par ce nouveau variant Omicron et ses sous-variants ont été exploitées par les gouvernements du monde entier pour supprimer toutes les mesures d’atténuation restantes et adopter la stratégie meurtrière d’«immunité collective» formulée par l’extrême droite en 2020.

Le monde se trouve maintenant au début d’une nouvelle vague de la pandémie, alimentée par de nombreux variants qui ont évolué à partir d’Omicron. Ces variants sont les plus immuno-résistants et infectieux à ce jour et menacent de provoquer un nombre massif d’infections, de réinfections, d’hospitalisations et de décès dans le monde.

À la fin du webinaire du 24 octobre, le président du comité de rédaction international du WSWS, David North, a souligné les avertissements formulés par le groupe de scientifiques et a appelé tous les spectateurs à intervenir pour arrêter la pandémie. La signification de ce résumé et de l’ensemble du webinaire n’a fait que s’approfondir au cours de l’année écoulée, et les arguments scientifiques en faveur d’une stratégie d’élimination mondiale doivent être amenés à la classe ouvrière dans chaque pays.

David North conclut le webinaire «Comment mettre fin à la pandémie» (en anglais)

Dans son résumé, David North a déclaré: «Notre objectif était de passer en revue les données scientifiques, afin de mieux comprendre le mode de propagation du virus, la prédominance des aérosols par opposition aux gouttelettes, la manière dont tous les discours sur l’“atténuation”, séparés d’une stratégie d’élimination, sont inefficaces et ne sont en fait rien de plus qu’une apologie de la prétendue “immunité collective”. En outre, notre objectif était de démontrer, et les scientifiques l’ont démontré, que la politique d’élimination ne peut pas être régionale, elle ne peut pas être nationale – elle doit être mondiale».

«Maintenant, je pense qu’il est assez facile à ce stade d’identifier les intérêts qui bloquent la mise en œuvre d’une stratégie d’élimination. Un vieux dicton dit que “si les axiomes géométriques empiétaient sur les intérêts matériels, on tenterait de les réfuter”. Et donc, nous devons nous demander: “quels intérêts matériels bloquent la mise en œuvre de politiques dont la science a démontré la nécessité”. Ce sont les intérêts du profit, ce sont les intérêts de l’accumulation de la richesse privée».

«Nous ne pouvons pas contourner le fait que nous vivons dans une société qui salue les extravagances insensées, ridicules et inutiles d’une élite dirigeante qui ne peut pas penser à une autre meilleure façon d’utiliser son argent que de s’envoyer dans l’espace. Ce n’est pas ainsi que les ressources devraient être utilisées. Toutes ces ressources proviennent finalement de la classe ouvrière. Et nous arrivons ici à l’autre partie de l’équation».

«Nous savons qu’il existe des forces sociales qui s’opposent à la mise en œuvre des politiques nécessaires. Quelles sont les forces sociales dans l’intérêt desquelles la science travaille? Y a-t-il une classe dans la société dont les intérêts coïncident avec la vérité scientifique? Cette classe est la classe ouvrière, la grande masse de la population.»

«S’il y a un changement crucial qui s’est produit depuis notre dernier webinaire du 24 août, et qui est une cause de grand encouragement, c’est le fait que nous commençons maintenant à voir la classe ouvrière bouger à l’échelle mondiale. Et il y a beaucoup de similitudes dans cette situation avec les crises mondiales précédentes».

«Dans sa couverture de la pandémie, le World Socialist Web Site a souvent fait la comparaison entre la pandémie et la Première Guerre mondiale, la grande catastrophe qui a éclaté soudainement à l’été de 1914. À la surprise générale, tout le monde pensait que ce serait rapidement terminé, que les garçons seraient de retour pour Noël, mais ce ne fut pas le cas. La mort a commencé en masse et elle a continué, et elle a continué, pas seulement pendant une année, pas seulement pendant deux années, mais pendant la troisième année».

«Et cette troisième année, l’opposition populaire a commencé à émerger. Des grèves ont commencé à éclater à propos de la guerre, des questions sociales, de la détérioration des conditions économiques au pays. Et enfin, dans les événements les plus importants de tous, dans la révolution russe, que le grand radical américain Max Eastman a si bien qualifiée dans le film Tsar to Lenin de “début de la fin de la guerre mondiale”».

«L’initiative prise par Lisa Diaz, les efforts déployés par les travailleurs dans les comités de base pour prendre en main leurs propres luttes et aussi pour prendre en main la lutte contre les conditions d’insécurité dans leurs usines, dans les écoles, est le signe d’un changement profond. Parce qu’en fin de compte, pour que cette pandémie soit stoppée, il faudra l’intervention d’une force sociale qui a un intérêt direct, pressant et urgent à y mettre fin, et c’est la classe ouvrière».

«Le World Socialist Web Site, le Parti de l’égalité socialiste et le Comité international de la Quatrième Internationale auquel ils sont affiliés, croient fermement que la classe ouvrière a le pouvoir d’apporter un changement à cette situation. Elle a besoin de politiques, elle a besoin d’une compréhension. C’est le rôle, bien sûr, que joue la science. Et encore une fois, je veux exprimer mon appréciation pour tous les scientifiques, ceux qui sont ici avec nous aujourd’hui et les nombreux autres qui travaillent dans l’ombre, qui tentent désespérément de trouver des réponses à cette crise. Mais, en dernière analyse, la science ne peut pas se suffire à elle-même. Elle a besoin du soutien d’une force sociale puissante, et c’est la classe ouvrière».

«Howard [le Dr Howard Ehrman], de manière tout à fait appropriée, a cité Engels. Son proche collaborateur, bien sûr, était Karl Marx, qui a écrit dans la 11e thèse sur Feuerbach: “Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde, alors que le but est de le changer”. Eh bien, nous pouvons maintenant dire, en paraphrasant ces mots célèbres: les scientifiques expliquent la pandémie. Ils ont montré comment elle se transmet et comment cette transmission peut être arrêtée. Mais le défi de la classe ouvrière est d’y mettre fin».

«C’est pourquoi, alors que nous concluons cet événement, je voudrais demander instamment à tous ceux d’entre vous qui souhaitent s’impliquer dans cette lutte de nous contacter. L’adresse à laquelle vous pouvez le faire figure à l’écran. Ce combat doit être mené à l’échelle internationale».

«Encore une fois, permettez-moi de répéter que ce virus ne s’attaque pas aux individus. Le génie diabolique de ce virus, si l’on peut, dans un certain sens, attribuer du génie à ce qui est en fait un processus biologique inconscient, est qu’il s’attaque à la société. Il ne dépend pas de l’infiltration d’un seul individu. Il doit se propager à travers les communautés. Et donc, il ne peut être combattu qu’au niveau de la société, pas au niveau de l’individu. Et là encore, la classe ouvrière et son rôle historique prennent tout leur sens».

«La classe ouvrière est une classe internationale. Elle agit socialement. Son pouvoir s’exprime non pas individuellement, mais par une action collective. Et cette action collective, cette force collective, doit être mise à contribution pour mettre un terme à cette pandémie. On doit arrêter la mort et on doit changer les conditions de la société qui permettent à de telles tragédies de se produire».

«La pandémie que nous traversons actuellement est un avertissement puissant. Ce n’est pas la seule menace à laquelle nous sommes confrontés. D’autres nous guettent dans un avenir pas si lointain. Certaines sont déjà en cours de développement. Le changement climatique et, bien sûr, le danger toujours présent et grandissant de la guerre, à laquelle tant de nos ressources mondiales sont consacrées, inutilement, en préparant des massacres plutôt que le développement de la société, le développement de la civilisation, et la création d’un monde dans lequel nous pouvons tous vivre en paix, dans la fraternité et l’amitié, concentrés sur l’avenir, l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants».

«Encore une fois, à tous les scientifiques, à la santé publique, aux enseignants, aux militants qui ont participé, merci beaucoup. À vous tous qui écoutez, qui regardez ce programme, ne restez pas spectateurs. Impliquez-vous. C’est un combat de vie ou de mort. Le monde dans lequel nous vivons ne survivra pas s’il n’y a pas une réorganisation fondamentale de la société, loin de la richesse privée, de l’accumulation de fortunes privées, de l’anarchie dans la production. C’est un combat pour l’avenir. C’est un combat pour le socialisme. Merci beaucoup, et bonne soirée».

Comment mettre fin à la pandémie (en anglais)

(Article paru en anglais le 24 octobre 2022)

Loading