Les gouvernements européens préparent un troisième hiver d’infection et de décès massifs dus au COVID-19

Contrairement à la propagande de l’establishment politique et des médias d’entreprise européens, la pandémie de COVID-19 n’est pas terminée. Des milliers de personnes continuent de mourir du virus chaque semaine en Europe. Une nouvelle poussée hivernale, d’autres maladies respiratoires et une pauvreté croissante, causeront des centaines de milliers de décès supplémentaires sur le continent.

Un patient est poussé sur un chariot à l’extérieur du Royal London Hospital, dans l’est de Londres, mardi  12  janvier 2021, lors du troisième confinement national de l’Angleterre depuis le début de l’épidémie de coronavirus. La Grande-Bretagne, avec plus de 181.000  morts, a le bilan le plus meurtrier du virus en Europe. Le nombre de lits d’hôpitaux occupés par des patients atteints du COVID-19 ne cesse d’augmenter depuis plus d’un mois. (AP Photo/Matt Dunham)

Ce nouvel hiver d’infections et de décès massifs dus au COVID-19 est principalement le résultat de la décision de la classe dirigeante européenne de laisser le virus se propager librement dans la population. Avec une stratégie de «vaccination uniquement» et l’abandon quasi total des mesures, même minimales pour contenir la propagation du virus, les épidémiologistes mettent en garde contre l’impact mortel de deux nouveaux variants résistants aux vaccins cet hiver.

En Europe, ces deux dernières semaines, le nombre de cas a légèrement diminué, la huitième vague du virus s’atténue lentement. Au cours des sept derniers jours, on a recensé un peu plus d’un million de cas dans toute l’Europe, contre 1,5  million la semaine précédente. On a enregistré 4.216  décès au cours de la semaine dernière, contre 5.449 la semaine précédente.

Toutefois, les scientifiques mettent en garde contre la propagation rapide de nouveaux variants capables d’échappement immunitaire en Europe, qui pourrait entraîner une poussée massive du virus à l’échelle de la vague Omicron de l’hiver dernier. Omicron a été détecté pour la première fois en Europe le 19  novembre 2021, et le variant original et ses ramifications ont causé la majorité des plus de 600.000  décès européens dus au COVID-19 depuis.

Vendredi, le Centre européen de prévention et contrôle des maladies (ECDC) a mis en garde contre la propagation du variant BQ.1.1, qui présente un échappement immunitaire aux anticorps ciblés  BA.5. Les variants BA.5 et BA.4 ont alimenté les vagues estivales de COVID-19 à travers l’Europe.

Le BQ.1.1 est déjà dominant en France et représente plus de 40  pour cent des infections au Royaume-Uni. L’ECDC prévoit qu’il sera dominant sur tout le continent à la mi-novembre. C’est également à cette date que de nouveaux vaccins bivalents qui protègent contre BA.1, BA.4 et BA.5 devraient arriver sur le marché européen. L’efficacité de ces vaccins bivalents et de leurs homologues plus anciens contre le BQ.1 sera réduite, bien que l’on ne sache pas encore dans quelle mesure.

Lors d’une conférence de presse le 26  octobre, Marco Cavaleri, responsable de la stratégie vaccinale de l’Agence européenne des médicaments (EMA), a déclaré que l’EMA suivait également l’évolution du variant XBB en Europe. Dû au nombre élevé de mutations du pic protéique, ce variant a été surnommé «le variant cauchemardesque». Il est actuellement à l’origine d’épidémies à Singapour et en Inde. Les premières études sur XBB montrent un échappement immunitaire important aux vaccins et l’annulation des traitements antiviraux. Une étude préimprimée d’un laboratoire en Chine le décrit comme «la souche testée la plus envahissante pour les anticorps, dépassant de loin BA.5».

Il est possible que les variants  BQ1.1 et XBB, résistants aux vaccins, entraînent des vagues consécutives ou simultanées. Cornelius Roemer, biologiste informaticien à l’université de Bâle, en Suisse, a déclaré à Naturemagazine : «S’il s’avère que le variant XBB finira par dominer le monde, nous pourrions assister à une sorte de double vague en Europe et en Amérique du Nord».

Il est aussi probable que ces deux variants sont si distincts génétiquement que l’immunité basée sur l’infection conférée par BQ1.1 sera éludée par XBB et vice versa. Entre temps, le niveau d’immunité conférée par les vaccins diminue également dans la population européenne. Les nouvelles doses de vaccin sont administrées à un rythme bien plus lent qu’avant et le degré d’immunité acquis grâce aux doses précédentes diminue continuellement. Ces facteurs vont considérablement augmenter le nombre d’infections et de décès durant l’hiver.

Dans le cas d’une vague massive de COVID-19 parallèlement à d’autres maladies respiratoires comme la grippe, et dans un contexte de pauvreté accrue et de pénuries d’énergie potentielle, il est probable que de nombreux hôpitaux européens, dont beaucoup sont déjà près de la limite ou en surcapacité, s’effondreront sous le poids des malades hospitalisés.

Si l’on ignore la vague initiale de début 2020, la vague actuelle est le troisième hiver d’infections et de décès massifs dans l’hémisphère nord, et le deuxième depuis le développement des vaccins.

En effet, au cours de chacune des trois dernières années, le nombre des morts en Europe est resté constant, malgré l’invention de vaccins salvateurs. Si l’on prend le 1er  mars 2020 comme début de la pandémie, environ 845.000  personnes sont mortes en Europe durant les 12  premiers mois. L’année suivante, après la mise au point de vaccins, 905.000  Européens sont morts entre le 1er  mars 2021 et le 1er  mars 2022. Depuis le 1er  mars 2022, 220.000  personnes sont mortes, cela avant la vague hivernale.

Ce niveau constant des décès et la menace omniprésente de la maladie soulignent la nature criminelle de la réponse de la classe dirigeante à la pandémie. En France, un procès impliquant d’importantes personnalités de la première présidence d’Emmanuel Macron apporte des preuves considérables que le gouvernement français a violé la loi en ne prenant pas de mesures pour arrêter la propagation du COVID-19 au début de 2020. Cette politique s’est répétée dans toute l’Europe et dans le monde, à l’exception de la Chine.

Ce n’est qu’à contrecœur que les gouvernements ont mis en place des mesures en mars 2020 et uniquement suite à une vague de grèves sauvages qui a commencé en Italie et s’est rapidement étendue à toute l’Europe et aux États-Unis. Les gouvernements capitalistes ont toutefois décidé à cette époque de ne pas éliminer le virus, mais de forcer les travailleurs à retourner sur les lieux de travail pour reprendre l’extraction de profits le plus rapidement possible.

(Article paru d’abord en anglais le 1er novembre 2022)

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