Le samedi 10 décembre, à 19 heures, heure d’Europe centrale, l’Internationale des jeunes et des étudiants pour l’égalité sociale (International Youth and Students for Social Equality – IYSSE) et le World Socialist Web Site organisent un webinaire pour lancer la construction d’un mouvement anti-guerre mondial contre la guerre menée par les États-Unis et l’OTAN contre la Russie en Ukraine.
Au cours des dernières semaines, les membres du Parti de l’égalité socialiste ont mené une campagne auprès des étudiants à travers la France pour construire ce meeting en ligne.
L’impérialisme français s’est entièrement subordonné à la guerre menée par les États-Unis. Cela inclut la décision de mettre fin aux importations de gaz naturel russe, exigé par l’OTAN et les États-Unis au début de la guerre, faisant subir à la population française d’importantes coupures de courant cet hiver. Pour l’instant, la classe dirigeante française est prête à se soumettre aux exigences de Washington dans l’espoir d’obtenir une part du butin d’une guerre réussie contre la Russie, comme l’accès à ses abondantes ressources naturelles.
Alors que des millions de Français risquent des coupures de courant et qu’on dit aux travailleurs en grève qu’il n’y a pas d’argent pour augmenter les salaires face à l’inflation galopante, le gouvernement Macron rejoint les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres puissances de l’UE, envoyant de l’aide et des armes à l’État ukrainien et à ses milices d’extrême droite pour qu’ils mènent la guerre. Jusqu’à présent, le gouvernement français a dépensé plus de 2 milliards d’euros à ce titre.
Pour préparer la réunion, des équipes de membres du Parti de l’égalité socialiste ont fait campagne parmi les étudiants en région parisienne, à Amiens et à Aix-en-Provence.
Interrogé sur l’appel à construire un mouvement de jeunesse contre la guerre, Rupasri, étudiante en littérature à l’université Paris VIII, a déclaré: «Un appel comme celui-là doit être lancé aux jeunes, car ils sont l’avenir de la société».
Elle a expliqué l’impact de la guerre entre l’OTAN et la Russie en Ukraine sur la population française, comme la perspective de coupures de courant régulières cet hiver: «Les gens qui vivent ici, et les petites entreprises, sont déjà très impactés en termes de prix de l’électricité. Il y a même des immeubles qui sont déjà confrontés à des coupures parce que le prix du gaz et de l’électricité est tellement élevé que la direction coupe le chauffage et l’eau chaude. On commence à se rendre compte que, s’il y a une coupure de courant chez soi, on ne peut pas aller ailleurs».
Parlant de l’embargo volontaire de l’UE sur le gaz russe, elle ajoute: «Je trouve dommage que la population soit impactée par un choix pris par les gouvernements européens. C’est dommage que la France n’ait pas utilisé son droit de veto».
Lorsqu’on lui a demandé qui elle rend principalement responsable de la guerre en Ukraine, Rupasri répond: «Personnellement, je dirais que c’est l’OTAN. Ce sont eux qui se sont précipités pour mettre leurs navires à l’eau et prendre leurs positions. Si on avait laissé le problème se régler entre la Russie et l’Ukraine, sans les manigances de l’OTAN, la Russie et l’Ukraine auraient peut-être pu s’accorder calmement sur des conditions que l’OTAN ne voulait pas accepter».
À Amiens, les journalistes du WSWS se sont entretenus avec trois étudiantes en première année de droit à l’Université Jules Vernes d’Amiens, Lucie, Sarah et Alice. Interrogée sur l’appel à un mouvement de jeunesse, Sarah a répondu: «Franchement je trouve ça excellent, ça permet de réunir beaucoup de monde, de parler de cette guerre – surtout le risque de guerre nucléaire. Nous craignons que la guerre ne prenne de l’ampleur et que cela [une frappe nucléaire] ne se produise».
Lorsqu’on lui demande qui est touché par la guerre en France, Lucie répond: «C’est nous! C’est une guerre, en gros, commerciale. Les riches veulent accaparer les ressources, mais ceux qui en subissent les conséquences, c’est nous».
Sarah a également souligné l’impact de la guerre sur l’inflation en France: «L’inflation par exemple, ça nous touche directement. Le chauffage à 19°, enfin les trucs comme ça. S’ils ne déclenchent pas la guerre nucléaire, on devrait avoir un avenir, mais il n’est pas très beau. Parce qu’avec l’inflation c’est nous qui allons rembourser les dettes que le pays est en train de faire maintenant. C’est nous, notre génération, qui allons finir par rembourser tout ça».
Interrogée sur l’appel de l’IYSSE aux jeunes de tous les pays, y compris de Russie et d’Ukraine, Sarah a ajouté: « On ne peut pas être ennemis avec eux. Non, on ne peut pas – il ne faut pas. Et on doit se rassembler justement pour éviter une guerre. Si on n’est pas unis, c’est ça qui entraîne la guerre justement».
Le succès de la lutte contre la guerre passe finalement par la mobilisation de masse de la classe ouvrière internationale pour une transformation socialiste de la société. Le webinaire de l’IYSSE, qui sera sous-titré en français et dans d’autres langues, donnera aux étudiants et aux jeunes du monde entier une perspective politique révolutionnaire pour construire un tel mouvement. Le PES appelle les jeunes et les étudiants de France et des autres pays francophones opposés à la guerre et à l’inflation à assister au webinaire international de samedi et à prendre la décision de participer activement à la construction d’un mouvement étudiant et de jeunesse contre la guerre.
(Article paru d’abord en anglais le 9 décembre 2022)