Le SEP sri-lankais présentera des candidats aux élections locales

Le Socialist Equality Party (Parti de l'égalité socialiste, SEP), la section sri-lankaise du Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI), se présentera aux élections locales qui se tiendront le 9 mars.

Le SEP présentera 53 candidats pour trois organes de gouvernement local: la municipalité urbaine de Kolonnawa dans le district de Colombo, le Pradeshiya Sabha [conseil de division] de la ville de Maskeliya dans le district de Nuwara Eliya (dans la zone des plantations au centre de l’île) et celui de Karainagar dans le district de Jaffna.

Vilani Peiris, Myilvaganam Thevarajah et Thirugnana Sampanthar

Nos têtes de listes sont des membres dirigeants du comité politique du parti et combattants de l'internationalisme socialiste depuis des décennies: Vilani Peiris, Myilvaganam Thevarajah et Thirugnana Sampanthar, respectivement.

Le SEP est le seul parti au Sri Lanka qui lutte pour la mobilisation unifiée de la classe ouvrière, basée sur le socialisme international et contre les divisions communautaires attisées par des sections de la classe dirigeante.

Notre campagne électorale vise à construire un mouvement indépendant de la classe ouvrière ralliant les pauvres de la campagne et d’autres couches opprimées contre le danger croissant de la guerre impérialiste, contre les mesures d'austérité de Colombo et l’attaque des droits démocratiques. Nous voulons la création d'un gouvernement d'ouvriers et de paysans, avançant des politiques socialistes dans le cadre de la lutte plus large pour le socialisme en Asie du Sud et internationalement.

Ces élections locales ont lieu alors que le régime bourgeois du Sri Lanka est confronté à une immense crise économique et politique faisant partie d’un effondrement croissant du capitalisme dans le monde, intensifié encore par la pandémie de COVID-19 et la guerre des États-Unis et de l’OTAN avec la Russie en Ukraine, qui conduit à un embrasement mondial.

Le président Ranil Wickremesinghe et son gouvernement dirigé par le parti Sri Lanka Podujana Peramuna (SLPP) se sont tournés, comme l’avait fait le régime de l'ex-président Gotabhaya Rajapakse, vers le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt de sauvetage. Ils mettent actuellement en œuvre un programme brutal dicté par le FMI avec des coupes massives des dépenses publiques, de fortes hausses de l'impôt sur le revenu pour des centaines de milliers de travailleurs, la réduction des subventions sur les prix, des privatisations et des suppressions massives d'emplois dans le secteur public.

L'éruption des luttes de masse d’avril à juillet 2022 a vu des millions de travailleurs exiger la démission de Rajapakse et de son gouvernement, la fin de l'inflation, des pénuries de produits essentiels et des longues coupures de courant. Si Rajapakse a été contraint de fuir le pays puis de démissionner, il a toutefois été remplacé par le chef discrédité de l’UNP, Ranil Wickremesinghe, un larbin de longue date des États-Unis. Celui-ci est arrivé au pouvoir parce que les syndicats, soutenus par les partis de la pseudo-gauche comme le Frontline Socialist Party (FSP), ont trahi les grèves et les manifestations ouvrières, les détournant vers des appels à un régime capitaliste intérimaire.

L’attaque par le gouvernement des salaires, des conditions de travail, des emplois et des droits sociaux a provoqué une nouvelle vague de luttes nationales mobilisant des dizaines de milliers de travailleurs dans les secteurs des télécommunications, de la poste, de la banque, de la santé, des chemins de fer et des plantations. Le 23 janvier, des milliers de travailleurs portuaires ont manifesté à Colombo pour réclamer des salaires plus élevés contre l'inflation et la fin des hausses massives de l'impôt sur le revenu. Cela fait partie d'une vague croissante de grèves et d'actions revendicatives à l'échelle internationale.

Alors même qu'il intensifie sa guerre contre la Russie, Washington intensifie les préparatifs militaires pour une guerre contre la Chine, risquant une troisième guerre mondiale catastrophique entre puissances nucléaires. Tandis que les États-Unis et l'Inde font pression sur Colombo pour qu'il intègre plus étroitement son armée à leur campagne de guerre visant la Chine, Pékin cherche à renforcer son influence et à contrer ces agissements.

Le régime de Wickremesinghe a tenté plusieurs fois de reporter les élections locales, craignant qu'une opposition populaire généralisée ne se traduise par une défaite électorale humiliante. Bien que les résultats des élections locales ne menacent pas directement le gouvernement national, il craint que toute défaite dans des élections n'intensifie encore la crise politique et ne compromette sa capacité à faire passer les mesures du FMI. Des interventions de dernière minute pour bloquer les élections ne peuvent être exclues.

Les principaux partis parlementaires d'opposition, le Samagi Jana Balawegaya (SJB) et le National People's Power (NPP) dirigé par le Janatha Vimukthi Peramuna (JVP), se sont opposés à tout report des élections locales. Ils cherchent à utiliser une victoire à ces élections pour provoquer des élections parlementaires, chacun espérant former un nouveau gouvernement national.

Dans l’espoir d’exploiter la montée de la colère populaire contre le gouvernement Wickremesinghe-SLPP, le SJB et le JVP/NPP se posent en défenseurs des droits démocratiques et en adversaires de la calamité sociale à laquelle sont confrontées les masses. C’est là une imposture. Ces deux partis n'ont aucune divergence fondamentale avec les politiques économiques du gouvernement ou son programme dicté par le FMI. Tout futur gouvernement formé par ces partis sera aussi dur que le régime actuel et recourra tout aussi volontiers à la répression étatique contre l'inévitable opposition populaire.

Le SJB a précédemment critiqué l’ex-gouvernement Rajapakse pour ne pas avoir sollicité l’intervention du FMI plus tôt et s'est vanté de ce que « les donateurs internationaux lui font confiance ».

Dans des conditions où les principaux partis de l'establishment de Colombo ont été politiquement discrédités auprès des masses, le JVP/NPP se présente à l'élite dirigeante, aux grandes entreprises et à la classe moyenne supérieure comme le meilleur moyen de sauver le pouvoir bourgeois au Sri Lanka. En octobre dernier, le chef du JVP/NPP, Anura Kumara Dissanayake, a déclaré à Suwarnawahini, une chaîne de télévision privée, que son parti était « un groupe exemplaire » qui pourrait faire « supporter le coût au public » résultant des mesures du FMI.

Les partis bourgeois tamouls discrédités et divisés manœuvrent également pour tromper les masses tout en soutenant le programme du FMI comme seul moyen de résoudre la crise économique. L'Alliance nationale tamoule (TNA) a connu une scission. Son principal parti, l'Ilankai Thamil Arasu Katchchi (ITAK), se présente séparément aux élections locales. Ses autres composantes, comme l'Organisation de libération du peuple de l'Eelam tamoul et l'Organisation de libération de l'Eelam tamoul, ont accusé l'ITAK de les avoir mis sur la touche.

Ces partis espèrent tous obtenir une sorte d'arrangement de partage du pouvoir avec Colombo, garantissant ainsi des privilèges spéciaux à l'élite tamoule aux dépens des travailleurs, des jeunes et des pauvres tamouls. Ils soutiennent tous la campagne de guerre des États-Unis et de l’Inde visant la Chine et, ce faisant, visent à obtenir l'aide de Washington pour faire pression sur Colombo pour un accord de partage du pouvoir.

Les différents partis de la pseudo-gauche, dont le FSP, jouent un rôle traître dans le blocage d'un mouvement politique indépendant de la classe ouvrière en le maintenant piégé dans le cadre parlementaire réactionnaire. Le FSP présente des candidats dans plusieurs gouvernements locaux de district. Il prétend frauduleusement être « socialiste » et « s'opposer » au programme du FMI.

Le FSP déclare faire campagne pour les Jana Sabha (Conseils populaires) dans toutes les régions du pays pour faire pression sur le parlement et le gouvernement afin qu'ils mettent en œuvre des programmes de soutien au peuple. Il s'agit d'une nouvelle tentative de lier les travailleurs à l'establishment politique et de bloquer tout mouvement indépendant de la classe ouvrière contre le régime capitaliste.

Contre tous ces partis, le SEP appelle les ouvriers et les travailleurs ruraux à former des comités d'action sur chaque lieu de travail, dans chaque usine, plantation, quartier et zone rurale, indépendamment de tous les partis bourgeois et des syndicats, afin de prendre entre leurs mains la lutte pour leurs besoins sociaux fondamentaux et leurs droits démocratiques. Le SEP fait campagne pour un Congrès démocratique et socialiste des travailleurs et des masses rurales basé sur ces comités d'action, les fers de lance d’une lutte pour établir un gouvernement des travailleurs et des paysans qui mette en œuvre des politiques socialistes.

Le SEP publiera un manifeste électoral détaillant le programme du parti et sa perspective pour la classe ouvrière dans les prochains jours et organisera des réunions en ligne et en plein air pour expliquer ses politiques. Nous exhortons tous les travailleurs, les jeunes, les travailleurs ruraux et les intellectuels progressistes à soutenir et à rejoindre notre campagne.

Le parti a également lancé un fonds électoral de 700 000 roupies (1 762 euros) et appelle à un soutien généreux. Nous luttons pour établir la direction révolutionnaire nécessaire dans la classe ouvrière, ce qui signifie construire le SEP en tant que parti révolutionnaire de masse. Nous exhortons tous ceux qui sont d'accord avec notre perspective et notre programme à rejoindre le SEP et à faire avancer cette lutte politique.

Pour contacter le SEP afin de rejoindre et aider notre campagne :
E-mail : wswscmb@sltnet.lk
Téléphone : +94773562327Facebook : https://www.facebook.com/sep.lk

Les dons à notre fonds électoral peuvent être envoyés ici :
Numéro de compte: 1472834301
Nom du titulaire du compte : Socialist Equality Party, Commercial Bank, Kirulapone Branch

(Article paru en anglais le 25 janvier 2023)

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