Perspectives

Le 1er mai : quelle stratégie internationale pour faire chuter Macron?

Ce 1er mai, journée de l’unité prolétarienne mondiale, des millions de travailleurs manifesteront contre Macron et sa réforme illégitime des retraites qu’opposent trois quarts des Français.

La lutte de la classe ouvrière contre Macron a une importance mondiale. Partout, les travailleurs font face aux mêmes conditions essentielles. Les États capitalistes mobilisent les forces de l’ordre pour fouler la démocratie aux pieds et attaquer les niveaux de vie des travailleurs. Et dans leurs conspirations contre le peuple, ces gouvernements utilisent les services d’appareils syndicaux corrompus pour désorienter et canaliser les luttes ouvrières.

Le Parti de l’égalité socialiste appelle donc à construire un mouvement de masse des travailleurs et des jeunes, indépendant des appareils, pour une grève générale pour faire chuter Macron.

Macron attaque les retraites pour enrichir l’oligarchie financière à l’intérieur, et financer la guerre à l’extérieur. Depuis le début de la pandémie de Covid, il a aidé les milliardaires de France, y compris l’homme le plus riche du monde, Bernard Arnault, à augmenter leur patrimoine de plus de 200 milliards d’euros.

Et alors que la bourgeoisie française fait la guerre à la Russie en Ukraine, et débat de ce qu’elle fera si Washington lance une guerre contre la Chine, Macron appelle à bâtir une « économie de guerre européenne ». Pour pouvoir augmenter les dépenses militaires de 15 milliards d’euros par an, il compte réduire les retraites de 13 milliards d’euros par an.

Dès que Macron a annoncé sa réforme en janvier, l’écrasante majorité des Français était contre lui.

Des millions de travailleurs et de jeunes ont participé à des journées d’action à l’appel de l’intersyndicale.

Macron a réagi non pas comme le président d’un régime démocratique, mais comme le dictateur d’un État policier. Il a envoyé les forces de l’ordre attaquer des millions de personnes qui exerçaient leur droit de manifester et les piquets de travailleurs qui exerçaient leur droit de grève.

La classe dirigeante a bloqué toutes les avenues pour s’opposer à cette réforme dans le cadre de l’appareil d’État capitaliste actuel. Macron a imposé sa réforme à l’Assemblée nationale sans vote. En mars, l’Assemblée a refusé de le censurer. En avril, le Conseil Constitutionnel a entériné le diktat de Macron.

Des émeutes ont éclaté à travers la France après que Macron a imposé la réforme et encore quand le Conseil constitutionnel a entériné le diktat de Macron. Ainsi on voit que la classe ouvrière est en lutte contre l’État capitaliste.

La France vit une situation objectivement révolutionnaire. Selon les sondages des grands médias, les deux-tiers des Français veulent une grève générale pour bloquer l’économie et stopper Macron. Après que Macron a imposé sa réforme à l’Assemblée, alors que les locaux du parti de Macron brûlaient à travers la France, 62 pour cent des Français voulaient durcir la lutte contre Macron.

Pourquoi la volonté du peuple n’est-elle pas faite ? Pourquoi Macron est-il toujours au pouvoir ?

C’est que tout comme Macron foule aux pieds la volonté du peuple, les appareils syndicaux foulent aux pieds la volonté des travailleurs. Avec l’appui d’une triste bande de Tartuffes politiques que les médias capitalistes font passer pour la gauche, les dirigeants syndicaux ont œuvré à sauver Macron.

Face aux émeutes contre sa loi scélérate, les bureaucrates ont averti du danger de violences et de folie politique. Ils ont imposé une pause aux grèves et appelé à la « médiation » avec Macron.

Quelques députés staliniens de la Nouvelle Union Populaire de Jean-Luc Mélenchon ont fait une « marche sur l’Élysée » bidon, pour présenter une pétition demandant gentiment à Macron de faire demi-tour.

En réalité, il n’y a rien à négocier avec Macron, ce président qui se veut roi par le droit divin des banques. Notre parti se souvient des sans-culottes qui ont pris la Bastille et fait chuter la monarchie absolue de droit divin. Il affirme que les travailleurs doivent aujourd’hui faire chuter Macron.

Cette crise confirme à nouveau les leçons tirées par Marx et les Bolchéviks de la grande et tragique expérience en 1871 de la Commune de Paris — la première fois que les travailleurs soulevés ont pris le pouvoir et bâti un État ouvrier, mais qu’écrasa ensuite dans le sang la République capitaliste.

L’État n’organise pas une médiation entre les classes, il est le produit de l’inconciliabilité du conflit entre les classes. L’État capitaliste impose la dictature de la classe capitaliste. La tâche posée aux travailleurs n’est pas de réformer l’État capitaliste, mais encore une fois de construire leurs propres organisations de lutte indépendantes, et de transférer le pouvoir à ces organisations dans une révolution socialiste.

Le Parti de l’égalité socialiste appelle donc à la mobilisation des travailleurs et des jeunes par en bas, indépendamment des appareils syndicaux. L’énorme pouvoir social et productif de la classe ouvrière permettra de faire chuter Macron et d’abolir les pouvoirs draconiens de la présidence en France. Seul un puissant mouvement de la base peut réaliser la volonté du peuple : la grève générale pour faire chuter Macron.

Le Parti de l’égalité socialiste en appelle aux travailleurs et aux jeunes pour lutter pour la tenue d’assemblées générales sur les lieux de travail et dans les écoles, afin d’adopter des résolutions appelant au renvoi de Macron. Le PES appelle à la formation de comités d’action, indépendants des appareils syndicaux, afin de coordonner cette campagne et organiser grèves et manifestations. Notre but est de démontrer à la classe ouvrière sa puissance collective, et d’organiser les travailleurs pour préparer la grève générale.

Surtout, le Parti de l’égalité socialiste lutte pour attirer l’attention des travailleurs sur les luttes de classe qui se déroulent en dehors de leur propre pays.

Ce 1er mai, des luttes de masse font éruption à travers l’Europe et sur tous les continents, et des organisations de la base émergent à travers le monde pour mener ces luttes indépendamment de bureaucraties corrompues. Au courant des derniers mois, des millions de travailleurs ont fait grève ou manifesté en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Espagne, au Portugal, en Belgique en Europe, et dans des pays à travers le monde.

Cette vague de grèves démontre que le mouvement contre Macron n’a pas vocation à remplacer un seul président, et encore moins pour bricoler un nouveau gouvernement capitaliste pour ce faire. Il fait partie de la lutte historique de la classe ouvrière contre le capitalisme, pour transférer le pouvoir aux travailleurs pour bâtir le socialisme à travers l’Europe et le monde.

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