COVID-19: La concentration du virus dans les eaux usées et les hospitalisations continuent d’augmenter aux États-Unis

La dernière vague de la pandémie de COVID-19 aux États-Unis, entièrement cachée au public, se poursuit à un rythme soutenu. Jeudi, Biobot Analytics a publié ses dernières données, qui montrent que le niveau de particules virales du SRAS-CoV-2 dans les eaux usées des États-Unis a augmenté de 125 pour cent au cours des six dernières semaines. Chaque région géographique connaît une augmentation du virus dans les eaux usées, un indicateur qui anticipe la propagation du virus.

Les scientifiques sont contraints d’estimer la propagation du COVID-19 en prélevant des échantillons d’eaux usées car le gouvernement fédéral a cessé de compter le nombre de cas de COVID-19. En mai, les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont cessé de communiquer le nombre quotidien de personnes testées positives au COVID-19, dans un effort délibéré pour dissimuler la propagation de la maladie afin de conditionner le public à accepter une infection de masse perpétuelle.

En extrapolant à partir des données sur les eaux usées, le modélisateur des maladies infectieuses, J. P. Weiland, estime qu’elles se traduisent par environ 419.000 Américains actuellement infectés par le COVID-19 chaque jour, soit un Américain sur 790. Étant donné qu’une infection par le COVID-19 dure en moyenne 10 jours, cela signifie qu’environ 4,2 millions d’Américains sont probablement actuellement infectés par le virus.

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Les hospitalisations dues au COVID-19, un indicateur tardif, ont également augmenté au niveau national pendant deux semaines consécutives. Selon les chiffres officiels du CDC, on a hospitalisé 8.035 personnes en raison d’infections par le COVID-19 au cours de la semaine qui s’est achevée le 22 juillet, soit une augmentation de 12,1 pour cent par rapport à la semaine précédente et de 24,6 pour cent par rapport à deux semaines avant.

La vague actuelle semble largement alimentée par le sous-variant Omicron EG.5, descendant des variants XBB. Au cours des six dernières semaines, EG.5 est passé de 0,4 pour cent des cas séquencés à 17,3 pour cent, ce qui représente désormais le pourcentage le plus élevé de tous les variants aux États-Unis. Les autres sous-variants d’Omicron qui contribuent à la vague sont XBB.1.16 et XBB.2.3, qui représentent ensemble 26,8 pour cent de tous les cas séquencés.

Bien que le nombre officiel de décès dus au COVID-19 soit actuellement faible, ces données ont été faussées au cours des deux dernières années et ne sont pas fiables. Les décès excédentaires par rapport au niveau de référence prépandémique restent élevés dans le monde entier, le total cumulé s’élevant désormais à 24,5 millions, selon The Economist. La majorité de ces décès sont directement dus à COVID-19, soit dans la phase aiguë de l’infection, soit à la suite de crises cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux et d’autres causes de décès associées aux séquelles de l’infection par COVID-19.

La vague actuelle de la pandémie aux États-Unis a commencé immédiatement après que le gouvernement Biden et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont mis fin à leurs déclarations d’urgence de santé publique (USP) concernant le COVID-19. Ces décisions non scientifiques ont incité les grands médias à cesser complètement de couvrir la pandémie, jouant ainsi un rôle essentiel dans ce qui est en fait une conspiration gouvernementale-médiatique contre la population.

Depuis l’apparition du variant Omicron en novembre 2021, une campagne de propagande de plus en plus intense a été menée pour cultiver le fatalisme et l’illusion que le COVID-19 est désormais «endémique» et qu’il n’est pas plus nocif qu’un simple rhume.

Cette campagne s’est intensifiée de façon spectaculaire après la fin des USP en mai, influençant même de nombreuses personnes qui avaient continué à prendre des précautions contre l’infection. Ces derniers mois, de nombreux témoignages anecdotiques ont été partagés sur les médias sociaux par des personnes qui indiquent que leurs amis ou les membres de leur famille, qui étaient restés vigilants et s’étaient protégés du virus en portant un masque N95 de manière disciplinée, avaient baissé leur garde après la fin des USP et avaient rapidement été infectés.

Dans le même temps, les effets horribles du COVID longue durée continuent d’être dissimulés, les médias n’en faisant pratiquement pas état, malgré la publication constante de nouvelles recherches alarmantes. Au sein de la communauté scientifique, il est désormais tout à fait clair que l’impact sociétal du COVID longue durée sur la santé se répercutera pendant des décennies.

Le mois dernier, Nature a publié une importante analyse de la littérature scientifique sur le COVID long, réalisée par un groupe d’immunologistes de premier plan, qui a lancé un avertissement sévère:

Le fardeau que représente le COVID long pour les patients, les prestataires de soins de santé, les gouvernements et les économies est si important qu’il en devient insondable. Si 10 pour cent des infections aiguës entraînent des symptômes persistants, on peut prévoir qu’environ 400 millions de personnes dans le monde ont [actuellement] besoin d’un soutien pour une infection à COVID de longue durée.

La dernière vague estivale, la quatrième en quatre ans de pandémie, contredit tous les mensonges selon lesquels le COVID-19 est désormais «endémique» et équivalent au rhume ou à la grippe. En réalité, le virus continue de muter rapidement, plus de deux fois plus vite que la grippe ordinaire, et de nouveaux variants qui peuvent résister à l’immunité menacent de déclencher des vagues répétées d’infections, d’hospitalisations et de décès dans un avenir prévisible.

La politique effective de la classe dirigeante aux États-Unis et dans le monde est que la pandémie est maintenant une affaire entre les personnes et leur compagnie d’assurance, s’ils ont la chance d’en avoir une.

En l’absence quasi totale de soutien social, des masses de personnes se voient refuser l’accès à tout traitement pour le COVID long par ces monopoles d’assurance motivés par le profit. Les soins ne sont fournis qu’aux personnes en possession d’un test PCR positif, dans des conditions où ces tests sont désormais inaccessibles et hors de prix pour la grande majorité des Américains.

En outre, les dernières estimations montrent qu’environ 3,85 millions d’Américains ont été retirés de Medicaid depuis la fin de l’accès élargi le 31 mars. Seulement 41 États et Washington DC ont reconduit le programme élargi. L’écrasante majorité d’entre ceux qui ont perdu l’accès, soit 74 pour cent, est dans cette situation pour des raisons de procédure, c’est-à-dire parce qu’ils n’ont pas rempli les formulaires correctement ou à temps.

La Kaiser Family Foundation estime que jusqu’à 24,4 millions d’Américains, dont 7,2 millions d’enfants, pourraient perdre leur couverture médicale d’ici le mois de mai prochain, ce qui constitue l’une des conséquences les plus horribles de la campagne de propagande bipartisane affirmant que «la pandémie est terminée», menée par le gouvernement Biden.

La dernière figure de proue de cette campagne est la nouvelle directrice du CDC, Mandy Cohen. Depuis qu’elle a remplacé Rochelle Walensky – largement détestée par les militants anti-COVID et les scientifiques pour ses politiques ouvertement pro-patronales et contre la santé publique –, Mandy Cohen s’est investie dans son rôle avec vigueur. Depuis le 10 juillet, elle a tweeté pas moins de 43 photos d’elle sans masque dans une grande variété de lieux intérieurs, y compris avec de grands groupes et devant des audiences bondées au CDC.

Dans une interview accordée à NPR cette semaine, Cohen a déclaré sans ambages: «Nous savons que COVID est ici avec nous. Il va rester avec nous. Et malheureusement, il continue de tuer des gens tous les jours».

Cohen a dirigé le département de la santé et des services sociaux de Caroline du Nord de 2017 à fin 2021, au moment où le variant Omicron commençait à se propager à travers le monde. Sous sa direction, la Caroline du Nord a été l’un des premiers États à commencer à rouvrir ses portes après des confinements limités le 8 mai 2020, alors que les cas augmentaient à nouveau et que les hôpitaux étaient inondés de patients. Elle a également été l’une des plus ardentes promotrices de la levée de l’obligation de porter un masque en mai 2021, après que Walensky a faussement affirmé aux Américains vaccinés que cela ne présentait aucun danger, préparant ainsi le terrain pour les terribles vagues Delta et Omicron.

Sur la base de ces références, Cohen a été trié sur le volet par Jeff Zients, le chef de cabinet multimillionnaire de Biden et ancien coordinateur du groupe COVID de la Maison-Blanche, qui a supervisé la réponse désastreuse à la pandémie en 2021 et au début de l’année 2022.

La dissimulation de la dernière vague de COVID-19 aux États-Unis et les efforts incessants pour normaliser la maladie, les conséquences débilitantes et la mort expriment le caractère réactionnaire et sans issue progressiste du système capitaliste. La santé publique est désormais lettre morte en Amérique et dans le monde entier, alors que les élites dirigeantes se précipitent tête baissée dans la Troisième Guerre mondiale et dans une catastrophe climatique de plus en plus grave, qui menacent de tuer des millions de personnes et de détruire potentiellement la civilisation humaine.

C’est urgent que la classe ouvrière internationale arrête cette plongée dans la barbarie en mobilisant sa force collective pour s’emparer du pouvoir d’État, réorganiser la société selon des lignes socialistes et assurer la santé et le bien-être des générations futures.

(Article paru en anglais le 5 août 2023)

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