La base exige une grève totale dans l'industrie automobile!

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Des ouvriers de l'automobile sur le piquet de grève de l'usine d'assemblage Ford Michigan à Wayne, Michigan, lundi 18 septembre 2023. Jusqu'à présent, la grève est limitée à environ 13 000 travailleurs dans trois usines – une pour GM, une pour Ford et une pour Stellantis. [AP Photo/Paul Sancya]

Cela fait près d'une semaine que des « grèves debout » ont été déclenchées par le syndicat de l’automobile United Auto Workers dans trois usines des Trois Grands (GM, Ford, Stellantis). Quel est le résultat de cette stratégie ?

Plus de 90 pour cent des syndiqués de Ford, General Motors et Stellantis ont reçu de l'UAW l'ordre de continuer à travailler et à fabriquer des produits pour ces entreprises. Wall Street a ignoré la grève. Le cours des actions de ces trusts sont au même niveau qu'avant le début de la grève.

Le temps ne joue qu'en faveur des entreprises. Chaque jour et chaque heure que nous continuons à travailler, plus elles stockent de véhicules et plus elles réalisent de profits. Impossible de rien gagner si cette politique de faillite continue. Il faut mobiliser toute la force des travailleurs de l'industrie automobile!

Le réseau des comités des travailleurs de la base de l'automobile appelle les travailleurs de chaque usine à s'organiser dès maintenant pour lutter en faveur d'une grève totale. Dans chaque section locale de l'UAW, il faut organiser des réunions avec l'ensemble des membres de la base pour discuter et voter des résolutions exigeant une grève totale.

La bureaucratie UAW résistera à ces revendications et tentera d'apaiser les travailleurs et de nous maintenir démobilisés aussi longtemps que possible.

C'est pourquoi des comités de la base doivent être constitués dans chaque usine, chaque équipe et chaque service, afin que les travailleurs aient un droit de regard et de contrôle démocratique sur cette lutte.

Dans l'état actuel des choses, les travailleurs sont contraints de travailler sans contrat et, comme on pouvait s'y attendre, sont victimisés par les directions d’usines. Les travailleurs de Stellantis Warren Truck ont signalé que 10 de leurs collègues avaient été licenciés la semaine dernière pour des infractions mineures.

Les travailleurs des pièces détachées sont licenciés et ne reçoivent aucune aide de la part de l'UAW. Les travailleurs de Lear à Wentzville, de Dana à Toledo et de nombreux autres fournisseurs seront contraints de subsister avec le chômage inadéquat de l'État.

Les travailleurs des piquets de grève de Toledo Jeep, Ford Michigan Assembly et GM Wentzville ne recevront que 500 dollars par semaine d'indemnités de grève, qu'ils n'ont pas encore perçus, et seront contraints de tenir plus longtemps que les autres usines que l'UAW pourrait appeler à faire grève.

L'UAW prétend que cette stratégie « laisse les sociétés dans le doute ». C'est un mensonge. Les seuls à rester dans l'ignorance sont les travailleurs. Les sociétés automobiles savaient que ces grèves isolées allaient avoir lieu et s'y étaient amplement préparées. Les travailleurs n'ont été informés que la nuit précédant l'expiration des contrats. Quatre-vingt-dix-sept pour cent des travailleurs ont voté pour la grève; aucun d'entre nous n'a voté pour cette stratégie.

Les responsables de l'UAW disent aux travailleurs que les « grèves debout » préservent le fonds de grève de 825 millions de dollars, constitué avec l'argent de nos cotisations. Mais l'UAW ne se soucie pas de préserver le fonds de grève pour les travailleurs. Tout ce qui l'intéresse, c'est de l'utiliser pour financer les revenus et les privilèges de la bureaucratie.

On dit encore aux travailleurs qu'une grève totale nuirait à l'économie et entraînerait une récession. Mais le gouvernement Biden et l'establishment politique augmentent les taux d'intérêt, pour essayer de faire grimper le chômage et de réduire notre capacité à lutter pour des salaires plus élevés. L'oligarchie patronale a montré maintes fois qu'elle était prête à détruire « l'économie » dans sa quête de profits plus élevés. Si le gouvernement Biden et les constructeurs automobiles parviennent à leurs fins, ils détruiront les emplois de dizaines, voire de centaines de milliers de travailleurs lors de la transition vers les véhicules électriques.

Les responsables de l'UAW disent enfin aux travailleurs: « Faites-nous confiance. Donnez à la stratégie le temps de fonctionner. Si les négociations avec les entreprises ne progressent pas, d'autres usines seront mises en grève ».

Voici la vérité: les « grèves debout » de l'UAW sont une escroquerie. Il n'y a dans ces grèves rien d'innovant ou de bénéfique pour les travailleurs. Il s'agit de grèves sélectives, conçues pour isoler et épuiser les travailleurs et les rendre confus. La bureaucratie de l'UAW et le gouvernement Biden tentent de déterminer le meilleur moment pour imposer aux travailleurs un accord de capitulation qu'ils qualifieront « d'historique ». Mais il s'agira de contrats basés sur ce que les trusts ont exigé, des attaques brutales sur les emplois liés aux voitures électriques et d'autres concessions, et qui ne répondront absolument pas à nos besoins.

Au Canada, le syndicat Unifor joue également un rôle perfide, sous une forme légèrement différente. Il a unilatéralement reculé la date limite de signature du contrat avec Ford lundi soir, puis a annoncé un accord de principe mardi, malgré un vote pour la grève de 98 pour cent des travailleurs canadiens de l'automobile. Les responsables syndicaux du pays dissimulent complètement aux travailleurs les détails de leur accord, affirmant qu'ils ne les divulgueront pas avant les réunions de ratification, ce qui montre clairement qu'ils sont en train de cacher une trahison massive.

Même si l'on acceptait les arguments malhonnêtes de Fain et de la direction de l'UAW – à savoir qu'une grève microscopique pourrait amener les sociétés automobiles à céder aux revendications des travailleurs – pourquoi ne ferions-nous pas tous grève maintenant et ne leur porterions-nous pas un coup décisif? Exercer notre force au maximum et gagner tout ce que nous pouvons? Il n'y a pas d'argument légitime contre le lancement d'une grève totale. Une grève à l'échelle de l'industrie aux États-Unis entraînerait immédiatement une puissante réaction de la part de nos frères et sœurs du Canada, du Mexique et du monde entier, ce qui ouvrirait d'immenses possibilités pour une lutte unie des travailleurs de l'automobile au plan international.

Il faut rejeter ces « grèves debout » bidon et commencer une véritable grève totale!

Parlez à vos collègues sur les piquets de grève, pendant vos pauses, sur les parkings et après le travail. Communiquez avec vos collègues, organisez des discussions de groupe, expliquez ce qui se passe et commencez à former des réseaux. Soutenez une grève totale et organisez-vous pour exiger qu'elle ait lieu !

Signé,

Le comité de la base des travailleurs de GM Flint

Le comité de la base de Warren Truck

Le comité de base de Dana Toledo

(Article publié d’abord en anglais le 22 septembre 2023)

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