Le centenaire du trotskisme: Léon Trotsky et la lutte pour le socialisme au XXIe siècle
Samedi 18 novembre, 13h30
Le Socialist Equality Party (Parti de l’égalité socialiste) est fier d’annoncer une grande réunion publique à Londres pour marquer le centenaire du trotskisme.
David North, président du comité éditorial international du World Socialist Web Site et président national du Socialist Equality Party aux États-Unis, prendra la parole lors de cette réunion.
La fondation de l’Opposition de gauche contre le stalinisme, il y a 100 ans, en octobre 1923, a marqué un tournant dans l’histoire mondiale. La lutte engagée sous la direction de Léon Trotsky a prouvé qu’il existait une alternative socialiste au stalinisme et qu’il existe aujourd’hui une alternative socialiste au capitalisme.
Le centenaire revêt une importance considérable dans la situation mondiale actuelle. En cette période d’effondrement du capitalisme, de guerre impérialiste et de luttes montantes de la classe ouvrière internationale, les idées et les principes défendus par Trotsky restent vitaux pour la construction d'un mouvement socialiste aujourd'hui.
La présentation de David North portera sur son livre récemment publié, «Leon Trotsky and the Struggle for Socialism in the Twenty-First Century » (Léon Trotsky et la lutte pour le socialisme au XXIe siècle).
Dans la préface de ce volume d’essais, écrits sur une période de 40 ans, North déclare:
«Malgré les nombreuses années qui séparent le premier et le dernier document, ils sont liés par un argument central: Léon Trotski a été la figure la plus importante de l’histoire du socialisme au cours des quatre premières décennies du XXe siècle, et son héritage reste le fondement théorique et politique essentiel et indispensable de la lutte contemporaine en cours pour la victoire du socialisme mondial».
North identifie les conquêtes théoriques et politiques essentielles réalisées par Trotsky en tant que co-dirigeant avec Lénine de la Révolution russe d’octobre 1917, à commencer par la théorie de la révolution permanente de Trotsky en 1905 et sa condamnation du stalinisme en tant que force contre-révolutionnaire dans la lutte pour défendre la perspective de la révolution socialiste mondiale.
La description par Trotsky du stalinisme comme «fossoyeur de la révolution» a été justifié par la restauration du capitalisme en Union soviétique en 1991, sous la direction de Mikhaïl Gorbatchev et Boris Eltsine — un processus que Trotski avait prédit dans son ouvrage classique « La révolution trahie ». Comme North l’a souligné dans son livre de 2014 «La révolution russe et le vingtième siècle inachevé», la dissolution de l’Union soviétique n’a pas abouti, comme l’avait prédit Francis Fukuyama, à la «fin de l’histoire». Au lieu de favoriser l’épanouissement de la démocratie, le nouvel État russe a rapidement pris la forme d’un régime oligarchique», tandis que les puissances impérialistes, dirigées par les États-Unis, menaient une guerre économique et sociale contre la classe ouvrière dans leurs pays, tout en cherchant à rediviser le monde par la conquête militaire. On a délibérément provoqué une guerre contre la Russie en Ukraine, et les tensions contre la Chine n’ont cessé de s’aggraver. Les États-Unis, la Grande-Bretagne et les pouvoirs impérialistes européens se rangent à présent derrière la guerre génocidaire d’Israël contre les Palestiniens de Gaza.
David North explique que la compréhension de la situation mondiale par Trotsky découlait de son analyse des causes profondes de la crise du capitalisme:
«La politique d’invasions, d’annexions et de conquêtes a, et a toujours, ses racines non dans la folie de dirigeants individuels, même dans le cas d’un psychopathe comme Hitler, mais dans la nécessité désespérée de surmonter les limites imposées par les frontières étatiques à l’accès aux ressources mondiales et au marché mondial. La croissance incessante du militarisme impérialiste, menant inévitablement à la guerre mondiale, signifiait la faillite historique du système de l’État-nation…»
«Les contradictions décelées par Trotsky à la fin des années 1920 et dans les années 1930 ont atteint un stade de développement beaucoup plus avancé, voire terminal. Au lendemain de la dissolution de l'Union soviétique, la volonté d’«organiser le monde» dans l’intérêt d’une hégémonie mondiale des États-Unis a pris la forme d’un saccage planétaire. L’«éruption volcanique» de l’impérialisme américain prédite par Trotsky il y a près de 90 ans est en bonne voie».
Trotsky a consacré sa vie à résoudre la crise de la direction révolutionnaire de la classe ouvrière en fondant la Quatrième Internationale en 1938, deux ans seulement avant son assassinat en 1940 par un assassin stalinien. North souligne que les problèmes historiques traités par Trotsky, «la guerre impérialiste, l’effondrement de la démocratie et la résurgence du fascisme, l’inflation galopante, le chômage de masse, la pauvreté, la trahison des organisations syndicales de masse existantes et leur intégration dans les structures de l’État capitaliste», sont toujours les questions centrales auxquelles est confrontée la classe ouvrière:
«Les expériences historiques du siècle dernier ont mis à l’épreuve tous les mouvements, partis et tendances politiques qui prétendaient mener la lutte contre le capitalisme. Mais les bouleversements du XXe siècle ont mis en évidence le rôle contre-révolutionnaire des staliniens, des sociaux-démocrates, des maoïstes, des nationalistes bourgeois, des anarchistes et des pablistes. Seule la Quatrième Internationale, dirigée par le Comité international, a résisté à l’épreuve de l’histoire. Le mouvement socialiste révolutionnaire international de la classe ouvrière sur tous les continents se développera sur les bases théoriques et politiques du trotskisme, le marxisme du XXIe siècle».
Le SEP invite chaleureusement les travailleurs, les étudiants et les intellectuels à planifier leur participation à la réunion du 18 novembre et à prendre part à une discussion essentielle sur ces questions de vie et de mort.
(Article paru d’abord en anglais le 20 octobre 2023)