Will Lehman, un ouvrier de Mack Trucks en Pennsylvanie qui a mené une campagne de base et socialiste pour la présidence de l’UAW en 2022, appelle les travailleurs à participer à la réunion d’urgence en ligne de ce samedi pour discuter de la manière d’arrêter les licenciements massifs dans l’industrie automobile. Le Réseau des comités de base des travailleurs de l’automobile, qui fait partie de l’Alliance ouvrière internationale des comités de base (IWA-RFC), co-organise la réunion avec le World Socialist Web Site afin d’organiser la lutte pour la défense des emplois. La réunion se tiendra à 13 h (heure de l’Est) et 19 h en France. Inscrivez-vous ici.
Le 12 janvier, Stellantis a licencié définitivement 539 employés supplémentaires (temporaires) dans la région métropolitaine de la ville de Detroit et dans l’Indiana, sans aucun préavis. «Ces licenciements ne sont qu’un début», déclare Lehman dans la vidéo, précisant que l’UAW admet que l’entreprise va licencier jusqu’à 1.600 travailleurs supplémentaires dans les mois à venir, si ce n’est plus tôt. Ces licenciements s’ajoutent aux milliers de licenciements déjà annoncés dans les usines d’assemblage de Detroit et de Toledo, ainsi qu’aux suppressions d’emplois similaires mises en œuvre chez GM et Ford.
«Cet assaut contre les emplois des travailleurs met totalement à nu le caractère réel des conventions collectives prétendument “historiques” des trois grands constructeurs d’automobiles», déclare Lehman, qui note que le président de l’UAW, Shawn Fain, et le reste de la bureaucratie de l’UAW ont délibérément dissimulé ces suppressions d’emplois aux travailleurs afin de «faire passer en force leurs contrats favorables à l’entreprise».
Les travailleurs de l’automobile en Italie, en Allemagne et dans le monde entier font face à des attaques contre leurs emplois, tout comme les travailleurs de toutes les industries. Il a rappelé la déclaration de l’IWA-RFC publiée sur le World Socialist Web Site en début de semaine, qui exhorte les travailleurs à former des comités de base pour coordonner l’action commune et préparer la grève afin de mettre un terme aux licenciements. L’IWA-RFC demande l’arrêt immédiat de toutes les suppressions d’emplois, la réintégration de toutes les personnes touchées, la réduction de la journée de travail et l’augmentation des salaires pour tenir compte de la diminution du nombre d’heures nécessaires à la production de véhicules électriques et de décennies de stagnation des salaires, ainsi que l’unification des travailleurs au-delà des frontières pour lutter contre le massacre mondial des emplois. L’industrie automobile mondiale, demande l’IWA-RFC, doit être placée sous la propriété sociale et le contrôle démocratique des travailleurs.
«L’UAW savait ce que l’entreprise allait faire, mais elle ne nous l’a jamais dit, de sorte qu’elle a pu obtenir nos votes pour faire passer ce contrat, puis se retourner contre nous et nous donner le coup de grâce», a déclaré au WSWS un travailleur supplémentaire du complexe d’assemblage de Toledo qui prévoit d’assister à la réunion de samedi. «Shawn Fain passe à la télévision nationale et dit à tout le monde que nous avons obtenu un contrat équitable, que tout le monde est en sécurité, et maintenant les gens sont renvoyés et licenciés».
«Nous avons un enfant et nous avons besoin de nos emplois, de nos revenus. Lorsque j’ai grandi à Toledo, dans l’Ohio, et que je passais devant l’usine tous les jours, je rêvais d’y trouver un emploi parce qu’une fois qu’on y était entré, c’était pour la vie. Ils nous ont enlevé tous nos espoirs et nos rêves et nous ont mis sur la sellette. Nous devons nous battre contre cela. Je participerai absolument à la réunion de samedi».
Lehman a conclu sa déclaration en exhortant les travailleurs à partager sa vidéo, à assister à la réunion d'urgence de samedi et à se battre pour défendre les emplois et les moyens de subsistance des travailleurs. Inscrivez-vous ici pour participer à la réunion.
(Article paru en anglais le 19 janvier 2024)