Dans une semaine exactement, le 20 janvier, Donald Trump – un criminel et un aspirant dictateur – prêtera serment en tant que 47e président des États-Unis. Cet événement marquera le point le plus bas de la démocratie américaine. Quatre ans après la tentative de Trump d’annuler les résultats de l'élection de 2020, sa récitation du serment présidentiel, dans lequel il s'engagera à « préserver, protéger et défendre la Constitution des États-Unis», sera le premier mensonge de son second mandat.
Le message de son discours d'investiture sera le suivant : « La charité pour les riches et de la malveillance pour tous les autres ».
Trump se prépare à lancer « un blizzard de décrets » dès son entrée en fonction, ce que le sénateur républicain John Barrasso a décrit au cours du week-end comme une campagne de « choc et de stupeur ». Ces décrets viseront à démanteler les réglementations, à ordonner des rafles massives d'immigrants et à accélérer l'enrichissement de l'élite dirigeante.
Les personnes nommées par Trump à des postes de haut niveau au sein des cabinets et des administrations commenceront à comparaître devant le Sénat cette semaine. Parmi eux, Kristi Noem, nommée secrétaire à la Sécurité intérieure, dont le bilan en tant que gouverneure du Dakota du Sud comprend la promotion de la violence de masse contre les migrants et le déploiement de troupes de la Garde nationale au Texas pour surveiller la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Elle supervisera des agences telles que la Border Patrol, l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) et le Secret Service.
Pam Bondi, la candidate de Trump au poste de ministre de la Justice, commencera son audition mercredi, tout comme Noem. Ancienne procureure générale de Floride et lobbyiste d'entreprise, Bondi a également été l'une des avocates personnelles de Trump et a été l'une des principales promotrices des mensonges utilisés pour justifier la tentative de coup d'État du 6 janvier 2021.
Sa nomination incarne l'intention de l'administration d'utiliser le «ministère de la Justice» pour superviser un assaut massif contre les droits démocratiques, avec comme fer de lance l'attaque contre les immigrés. Politico a rapporté dimanche, dans un article intitulé « L'armée américaine débat d'un possible déploiement sur le sol américain sous Trump », des discussions au sein de l'armée concernant les plans de Trump de « déployer des troupes contre ce qu'il considère comme des menaces intérieures, y compris les ennemis politiques, les dissidents et les immigrés ».
Pour le poste de secrétaire d'État, Trump a choisi le sénateur de Floride Marco Rubio, un fanatique anti-Cuba qui préconise depuis longtemps un conflit économique et militaire avec la Chine et l'Iran, tout en promouvant des opérations de changement de régime dans toute l'Amérique latine. Sa nomination signale une nouvelle escalade de l'impérialisme américain, avec un accent renouvelé sur la déstabilisation des gouvernements et l'expansion de la violence militaire. Le vice-président élu JD Vance, quant à lui, a juré au cours du week-end que « l'enfer se déchaînera » si le Hamas ne libère pas les otages avant le jour de l'investiture, promettant d'intensifier l'agression israélienne soutenue par les États-Unis à Gaza.
Les autres candidats qui seront auditionnés cette semaine sont le milliardaire Scott Bessent, gestionnaire de fonds spéculatifs, pour le poste de secrétaire au Trésor ; Chris Wright, négationniste du changement climatique et PDG de Liberty Energy, pour le poste de secrétaire à l'Énergie ; et Lee Zeldin, qui a promis de « supprimer les réglementations qui rendent la vie dure aux entreprises », pour le poste d'administrateur de l'Agence pour la protection de l'environnement.
Wright et Zeldin prendront les rênes de la politique environnementale alors que les incendies provoqués par le réchauffement climatique continuent de ravager Los Angeles, la deuxième plus grande agglomération des États-Unis. On dénombre au moins 24 morts, des millions de personnes intoxiquées par les fumées toxiques, des dizaines de milliers de personnes déplacées et plus de 12.000 bâtiments incendiés.
Parmi les personnes dont les auditions de confirmation n'ont pas encore été programmées figure Robert F. Kennedy Jr, personnalité anti-vaccins, nommé à la tête du ministère de la Santé et des Services sociaux alors que le monde reste aux prises avec la pandémie de COVID-19 et l'émergence de nouveaux agents pathogènes encore plus mortels.
Cinq ans après le début de la pandémie, les hôpitaux du Michigan et d'autres États font état d'un nombre alarmant de patients gravement malades. « Les hôpitaux du Michigan comptent de nombreux patients très, très malades du COVID », a déclaré Rachel Klamo, présidente de l'Académie des médecins de famille du Michigan, au Detroit Free Press. La semaine dernière, le premier décès humain dû au virus H5N1 de la grippe aviaire a été enregistré aux États-Unis, ce qui ne fait qu'aggraver la crise de santé publique. Si ce virus commence à se propager chez l'homme, il pourrait déclencher une pandémie encore plus meurtrière que le COVID-19.
La cible principale de la nouvelle administration Trump sera la classe ouvrière. Bien qu'ils ne soient pas soumis à la confirmation du Congrès, Elon Musk, l'individu le plus riche du monde, et Vivek Ramaswamy, le milliardaire des biotechnologies, occuperont des positions puissantes au sein de la nouvelle administration en tant que chefs conjoints du fameux «Département de l'efficacité gouvernementale» (DOGE).
Selon les médias, Musk et Ramaswamy ont déjà envoyé des émissaires dans plus d'une douzaine d'agences fédérales, dont le département du Trésor, l'Internal Revenue Service, le Veterans Affairs et le Health and Human Services, afin d'identifier les coupes sombres visant des services essentiels tels que les soins de santé.
Tout ce qui s'est passé depuis le 5 novembre confirme l'avertissement du World Socialist Web Site selon lequel la réélection de Trump marque un réalignement violent de la politique américaine avec sa réalité sociale sous-jacente : une société dominée par une inégalité stupéfiante et gouvernée par des méga-entreprises et une oligarchie de méga-millionnaires et de milliardaires.
Comme l'a écrit le WSWS dans sa déclaration du Nouvel An :
La réélection du Führer américain en puissance démontre que sa victoire initiale en 2016, et d'ailleurs la tentative de coup d'État du 6 janvier 2021, n'étaient pas des aberrations, mais bien l'expression d'un réalignement fondamental de la politique, aux États-Unis et dans le monde entier.
Les quatre dernières années de l'administration Biden ont ouvert la voie à cette débâcle politique. Les démocrates de Biden se sont concentrés sur l'escalade de la guerre mondiale, de la guerre menée par les États-Unis et l'OTAN contre la Russie en Ukraine au génocide à Gaza. C'est l'orientation qui continue de les définir. Depuis l'élection de Trump, ils ont cessé de parler de la « menace existentielle pour la démocratie » ou du «danger du fascisme», promettant plutôt « l'unité » et la « collaboration » avec le nouveau régime.
Le Parti démocrate s'est engagé à étrangler toute opposition aux politiques de la classe dirigeante, un rôle qu'il partage avec la bureaucratie syndicale. L'International Longshoremen's Association (ILA) en est l'illustration : mercredi, après avoir bloqué une grève des débardeurs, elle a publié une déclaration dans laquelle elle saluait Trump comme « l'un des meilleurs amis des travailleurs et des travailleuses des États-Unis ». L'appareil syndical fonctionne comme l'exécuteur du capital et agit rapidement pour s'incruster auprès de Trump et promouvoir le président fasciste en tant que champion de la classe ouvrière.
Pendant ce temps, les médias ont déjà commencé à s'accommoder de Trump, un homme qui a dénoncé à plusieurs reprises la presse comme l'« ennemi du peuple ». Ses provocations les plus extrêmes – telles que les propositions de s'emparer du Groenland et du canal de Panama et d'annexer le Canada – sont désormais traitées comme des composantes légitimes du « discours politique ».
Mais malgré toutes les menaces imprudentes et les fanfaronnades, l'administration Trump sera secouée par la crise.
Les politiques de réaction sociale à l'intérieur et de pillage impérialiste à l'étranger sont la réponse d'une classe dirigeante à des contradictions nationales et mondiales pour lesquelles le capitalisme américain n'a pas de réponse rationnelle. Le fait qu'elle place une fois de plus le pouvoir entre les mains d'un escroc et d'un criminel condamné à deux reprises témoigne de la faillite politique, pour ne pas dire morale, de la classe dirigeante.
Le populisme démagogique de Trump sera bientôt révélé comme une fraude cynique. Alors que les médias continueront à « banaliser » Trump et les démocrates, à se prosterner devant le futur « Führer » américain, l'opposition au gouvernement des oligarques se développera au sein de la classe ouvrière. Une intensification massive de la lutte des classes, à l'intérieur des États-Unis et à l'échelle internationale, est à l'ordre du jour.
(Article paru en anglais le 13 janvier 2025)