Parce que le militant anti-génocide s’oppose aux actes d’agression de l’impérialisme canadien

Le NPD bloque la candidature d’Yves Engler dans la course à la chefferie

L'auteur et militant Yves Engler parle de son livre dénonçant l'impérialisme canadien en Afrique, « Canada in Africa: 300 years of aid and exploitation ». [Photo: Yves Engler/Facebook]

La décision prise par le Comité de vote pour la direction (LVC), composé de trois personnes non élues, du Nouveau Parti démocratique (NPD) d'empêcher l'auteur de gauche et militant anti-guerre Yves Engler de se présenter à la course à la direction du parti fédéral est un acte de censure politiquement calculé. Il vise à exclure toute opposition, aussi limitée soit-elle, à l'impérialisme canadien du spectre politique officiel du NPD et de la politique bourgeoise en général.

Partisan du nationalisme canadien de gauche, Engler a annoncé sur les réseaux sociaux dans la soirée du 9 décembre qu'il avait été déclaré inéligible à la direction du NPD. La Presse canadienne a ensuite rapporté que le comité de sélection du parti avait rejeté la candidature d'Engler en raison de « preuves crédibles de harcèlement, d'intimidation et d'affrontements physiques » à l'encontre de membres, de membres du personnel et de bénévoles du NPD, ainsi que de sa prétendue diffusion de « désinformation » pro-russe sur la guerre en Ukraine et de ses commentaires « compatibles avec des attitudes antisémites ». La présidente du NPD, Lucy Watson, a publié le communiqué habituel sur le respect de « l'intégrité, l'honnêteté et les droits de l'homme », tandis que le parti a refusé de publier les noms des membres du comité ou les lettres et documents sur lesquels ils prétendaient s'être appuyés.

Engler, qui avait réuni les 100 000 dollars prohibitifs requis pour s'inscrire et obtenu bien plus que les 500 signatures de membres du parti nécessaires pour être candidat, a été informé de la décision du LVC plusieurs semaines après avoir été averti que sa candidature était en cours d'examen. Il a présenté un recours juridique détaillé de 14 pages rédigé par son avocat, Dimitri Lascaris, rejetant les procédures « kafkaïennes » du comité et exigeant la divulgation des informations essentielles. Le comité anonyme a rejeté cet appel et un organe de contrôle « indépendant » tout aussi anonyme a ratifié l'interdiction.

Dans une lettre ouverte adressée au Conseil fédéral du NPD, appelant cet organe à annuler l'interdiction, Engler a dénoncé cette décision comme étant le résultat d'un « tribunal fantoche » et a déclaré que sa campagne « n'avait pas l'intention d'accepter cette décision » et « la combattrait par tous les moyens à sa disposition ». Il a averti que « cette course à la direction sera désormais confrontée à une campagne de protestation à grande échelle » et a insisté sur le fait que tout dirigeant « élu à l'issue de ce processus truqué n'aura aucune légitimité ».

Le Parti de l’égalité socialiste (Canada) et le World Socialist Web Site s'opposent sans équivoque à la décision réactionnaire du NPD d'exclure Engler de la course à la direction. Nous rejetons les calomnies déployées contre lui dans le cadre d'une campagne plus large menée par l'État canadien, l'establishment politique et les médias pour criminaliser l'opposition anti-guerre et pro-palestinienne en la qualifiant d'antisémite. Nous défendons son droit démocratique, et celui de tous les membres du NPD, de débattre des questions de politique étrangère, et en particulier du rôle du Canada dans le génocide à Gaza et dans la guerre avec la Russie provoquée par l'OTAN, sans être menacés de représailles bureaucratiques.

Mais nous formulons cette défense à partir d'un point de vue politique fondamentalement différent de celui d'Engler et de ses sponsors au sein du Caucus socialiste du NPD, qui est une façade de la Ligue pour l'action socialiste pabliste. Nous ne faisons pas campagne pour qu'Engler devienne le chef du NPD, ni pour le « renouveau » de ce parti social-démocrate en faillite. L'exclusion d'Engler ne fait que confirmer ce que le WSWS explique depuis longtemps : le NPD est un piège pour la classe ouvrière, un parti de l'impérialisme canadien et de la bureaucratie syndicale, organiquement hostile à toute véritable lutte contre la guerre, l'austérité et le système capitaliste.

Engler est pris pour cible parce que son passé de militant anti-guerre et de critique du rôle du Canada en Haïti, de la guerre de l'OTAN contre la Russie (y compris l'alliance de longue date entre Ottawa et l'extrême droite ukrainienne) et du génocide à Gaza va à l'encontre de l'alignement servile de la direction du NPD sur les objectifs de politique étrangère de l'impérialisme canadien.

La classe dirigeante soutient pleinement le gouvernement libéral du premier ministre Mark Carney, qui augmente massivement les dépenses militaires afin que l'impérialisme canadien puisse affirmer ses intérêts agressifs dans une troisième guerre mondiale qui émerge rapidement pour le redécoupage des ressources mondiales. Ce programme implique nécessairement une attaque sauvage contre ce qui reste des services publics, des droits des travailleurs et du filet social, car la classe dirigeante a besoin de chaque sou pour la guerre et son propre enrichissement. Dans ces conditions, les sociaux-démocrates à la tête du NPD et leurs sponsors dans les bureaucraties syndicales sont terrifiés à l'idée de donner une tribune à un candidat anti-guerre, aussi confus et malavisé que soit son programme, qui légitimerait l'opposition sociale et contribuerait à alimenter une explosion sociale dans la classe ouvrière qu'ils auraient du mal à contrôler.

Une décision antidémocratique fondée sur des calomnies et des mensonges

L'acte d'accusation dressé par la LVC – « harcèlement », « propagande russe », « négationnisme du génocide rwandais », « antisémitisme » – est un amalgame toxique de calomnies et de déformations des faits. Elle reproduit des mensonges et des déformations provenant presque exclusivement des milieux de droite et pro-israéliens que ces forces propagent depuis longtemps, précisément parce qu'Engler dénonce les crimes du Canada à l'étranger.

La lettre d'appel de Lascaris met en évidence le caractère fondamentalement antidémocratique de la décision du NPD d'exclure Engler. Concernant l'accusation de harcèlement, le comité a admis s'être appuyé sur « de nombreuses lettres » provenant de plaignants anonymes, dont certains ne sont même pas membres du NPD, dont l'identité et les accusations spécifiques sont entièrement dissimulées sous prétexte de « confidentialité » et de « sécurité ». Il a refusé de divulguer les noms des membres du comité eux-mêmes, rendant impossible toute vérification de leur impartialité ou de leurs qualifications de base. Il a cité un faux compte Bluesky comme « preuve » qu'Engler aurait envisagé de se présenter aux élections pour les Verts. Et il ignore tout simplement les nombreuses déclarations d'Engler condamnant explicitement l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la qualifiant d’« illégale » et « brutale », alors même qu'il dénonce à juste titre l'expansion vers l'est de l'OTAN depuis des décennies et le coup d'État de 2014 à Kiev soutenu par l'Occident comme les causes profondes du conflit.

La plus virulente des accusations du NPD est celle selon laquelle Engler aurait tenu des « propos antisémites ».

Il s'agit là d'une calomnie couramment utilisée au Canada et à l'étranger pour discréditer les manifestants contre le génocide et les critiques de gauche du sionisme et de la guerre impérialiste. Cela n'a rien à voir avec la lutte contre le véritable antisémitisme, mais tout à voir avec la criminalisation de l'opposition aux crimes d'Israël à Gaza et en Cisjordanie, ainsi qu'à la campagne d'agression plus large menée par les États-Unis et l'OTAN contre le Liban, la Syrie et l'Iran, dans laquelle Israël sert de base avancée à l'impérialisme.

Dans le cas d'Engler, la direction du NPD s'est contentée de blanchir une campagne de longue date menée par des groupes de défense pro-israéliens et « anti-antisémites » qui l'ont pris pour cible précisément parce qu'il a documenté la complicité du Canada dans l'apartheid et le génocide perpétrés par l'État israélien. La Canadian Antisemitism Education Foundation a publiquement fait pression sur le parti pour qu'il interdise sa candidature, le dénonçant comme « virulemment antisémite » et appelant le NPD à l'exclure du scrutin.

Un article hostile publié dans TheJ.ca se moque d'une lettre signée par une centaine de Canadiens juifs exhortant le NPD à autoriser Engler à se présenter aux élections. Il qualifie les signataires d'« activistes juifs antisionistes marginaux », car ils insistent sur le fait que les critiques d'Engler à l'égard d'Israël s'inscrivent dans le cadre d'un discours politique légitime et déclarent « rejeter toute tentative d'invoquer le judaïsme ou la communauté juive comme motif pour restreindre le droit des membres du NPD à se forger leur propre opinion ».

Cette campagne se déroule au mépris flagrant des faits. Engler et son équipe de campagne ont condamné à plusieurs reprises et de manière explicite l'antisémitisme, l'islamophobie et toutes les formes de racisme, et se sont opposés à la tendance croissante qui consiste à assimiler l'antisionisme à l'antisémitisme. « Le racisme n'a pas sa place dans notre mouvement », déclare son équipe de campagne, ajoutant que « la confusion persistante entre antisionisme et antisémitisme affaiblit la lutte contre toutes les formes de préjugés ».

Comme le note Lascaris dans sa lettre, Engler a beaucoup écrit sur l'antisémitisme historique au Canada – des quotas universitaires aux politiques d'immigration racistes – tout en affirmant que l'antisémitisme institutionnel a été largement démantelé et que ce concept est désormais régulièrement invoqué par les défenseurs des crimes d'Israël pour le protéger et se protéger eux-mêmes de toute critique politique.

Engler (au centre) avec ses partisans après sa libération le 24 février 2025, suite à son arrestation et son incarcération pour des accusations de harcèlement montées de toutes pièces [Photo: X/Alex Tyrell ]

Engler a été arrêté par la police de Montréal en février sur la base d'accusations manifestement montées de toutes pièces de harcèlement et d'entrave à la justice, suite à une plainte déposée par un activiste sioniste de Toronto concernant son activité politique sur X. Si les accusations initiales ont été abandonnées, il attend désormais le verdict d'un juge pour harcèlement de la police, car il a exhorté ses partisans à envoyer des courriels aux autorités pour leur demander d'abandonner les accusations initiales portées contre lui.

La diffamation d'« antisémitisme » contre Engler n'est pas un cas isolé, mais s'inscrit dans une stratégie délibérée déployée par la classe dirigeante et ses partis politiques. En Ontario, la chef du NPD, Marit Stiles, a expulsé la députée provinciale de Hamilton, Sarah Jama, du caucus après qu'elle ait publié une déclaration condamnant l'attaque d'Israël contre Gaza et appelant à la fin de l'occupation ; son expulsion s'est accompagnée d'une frénésie médiatique la présentant comme antisémite pour avoir exigé un cessez-le-feu et exprimé sa solidarité avec le peuple palestinien.

Partout au Canada, les campements et les manifestations pro-palestiniens ont été accueillis par des violences policières, des mesures disciplinaires et des initiatives législatives « anti-haine » qui, comme l'ont averti les avocats spécialisés dans les libertés civiles, stigmatisent systématiquement la solidarité avec la Palestine et traitent les critiques du sionisme comme des discours haineux suspects.

Au niveau international, le même scénario a été utilisé pour détruire et discipliner les tendances de gauche au sein des partis officiels de la bourgeoisie. En Grande-Bretagne, la droite du Parti travailliste et les médias ont mené une campagne autour d'allégations d'antisémitisme afin d'évincer Jeremy Corbyn de la direction du parti et d’expulser ses partisans ; même le rapport Forde du parti a reconnu que l'antisémitisme avait été utilisé comme « arme de faction » dans la lutte intra-partisane.

Aux États-Unis, le Congrès et les législatures des États ont fait pression pour codifier des définitions de l'antisémitisme qui intègrent explicitement les principaux slogans et revendications du mouvement de solidarité avec la Palestine, tels que l'appel à un seul État démocratique « du fleuve à la mer », dans le but de criminaliser les boycotts et les protestations contre Israël.

Pris ensemble, ces faits montrent clairement que l'accusation d'antisémitisme portée par le NPD contre Engler n'est pas une préoccupation sincère pour la sécurité des travailleurs et des jeunes juifs, mais l'expression d'une campagne mondiale visant à assimiler l'opposition au génocide et à la guerre impérialiste à la haine des Juifs.

La direction du parti s'est alignée sur l'État canadien et ses alliés impérialistes en cherchant à réduire au silence et à intimider quiconque qualifie les actions d'Israël à Gaza de génocide et souligne le rôle de Washington et d'Ottawa dans l'armement et le financement du massacre. Ce faisant, le NPD ne se contente pas de calomnier un militant anti-guerre ; il banalise le véritable antisémitisme et fournit une arme idéologique puissante aux forces qui mènent une guerre meurtrière contre le peuple palestinien et préparent un bain de sang encore plus vaste au Moyen-Orient.

Le véritable enjeu pour la direction du NPD n'est pas le « harcèlement » ou la « haine », mais la politique. Au cours des deux dernières années, des centaines de milliers de travailleurs et de jeunes au Canada se sont joints aux manifestations mondiales contre le génocide perpétré par Israël à Gaza et la complicité d'Ottawa et de ses alliés. Ils se sont heurtés à plusieurs reprises aux politiques bellicistes des gouvernements libéraux minoritaires du premier ministre Justin Trudeau et de Mark Carney. Le NPD a soutenu ces deux gouvernements pendant des années alors qu'ils augmentaient les dépenses militaires, se joignaient à la campagne de guerre des États-Unis et de l'OTAN contre la Russie et soutenaient l'offensive israélienne, tout en criminalisant les grèves dans leur propre pays. L'appareil du parti est déterminé à faire en sorte que même une critique limitée, nationaliste et réformiste de gauche de ce programme ne puisse trouver une tribune dans sa course à la direction soigneusement orchestrée.

Le message adressé à la classe dirigeante ne pourrait être plus clair : le NPD surveillera impitoyablement ses propres rangs pour s'assurer que personne qui remet en cause les intérêts impérialistes canadiens – en Ukraine, à Gaza ou sur tout autre front – ne puisse s'exprimer au sein de sa direction. Le fait que le parti réagisse à un candidat associé à des manifestations de masse contre le génocide en le qualifiant de menace pour la « sécurité » et les « valeurs » révèle son rôle d'instrument loyal de l'État.

Le parti s'est comporté de manière similaire en 2022, lorsqu'il a mis fin à la course à la direction du NPD de la Colombie-Britannique et proclamé David Eby, le choix de l'establishment du parti et actuel premier ministre, élu par acclamation. L'appareil du parti a mis fin à la course à la direction parce qu'il y avait eu une forte augmentation des demandes d'adhésion, provoquée par les critiques limitées que la seule adversaire d'Eby, Anjali Appadurai, qui se proclame « écosocialiste », avait formulées à l'encontre des politiques d'austérité et pro-patronales du gouvernement provincial.

Engler, la Ligue pour l’action socialiste et l'impasse de la tentative de « ressusciter » le NPD

Dans le même temps, l'épisode Engler est une condamnation du Caucus socialiste du NPD et de son organisation politique mère pabliste, la Ligue pour l’action socialiste, qui l'ont désigné comme candidat et qui, depuis des décennies, colportent la supercherie selon laquelle le NPD peut être « ramené à ses racines socialistes ».

Dans une analyse détaillée publiée le mois dernier, le WSWS a expliqué que la promotion d'Engler par la Ligue pour l’action socialiste comme moyen de transformer le NPD en un parti « écosocialiste » qui lutterait contre les milliardaires et la guerre impérialiste est une opération cynique visant à maintenir les travailleurs et les jeunes politiquement enchaînés à un appareil social-démocrate moribond et de droite. Comme nous l'avons montré, le parti social-démocrate canadien a depuis longtemps achevé son évolution vers un parti ouvertement bourgeois, impossible à distinguer des libéraux et des conservateurs sur toutes les questions fondamentales de la guerre impérialiste et de la domination de la classe capitaliste.

Engler lui-même accepte le cadre politique de cette opération. Il n'appelle pas à rompre avec le NPD, mais à sa « démocratisation », et menace désormais de mener une campagne d'actions de protestation pour faire pression sur le Conseil fédéral du parti afin qu'il revienne sur sa décision. Son programme, axé sur la nationalisation de certains secteurs industriels, l'annulation de la dette étudiante et la réorientation de la politique étrangère canadienne vers une ligne plus « indépendante », reste entièrement confiné dans les limites du nationalisme bourgeois et du système capitaliste de profit. De plus, le recours d'Engler à des actions de protestation d’éclat n'est pas une stratégie visant à mobiliser la classe ouvrière, mais l'expression de l'impasse politique du radicalisme petit-bourgeois et du moralisme qui cherche à faire pression sur l'establishment du NPD plutôt qu'à rompre avec lui.

Sa position anti-guerre, bien que sincère dans son indignation face aux crimes de l’impérialisme, s'inscrit entièrement dans les limites d'une critique nationaliste qui accepte l'État capitaliste et rejette le rôle central de la classe ouvrière internationale dans l'opposition à la guerre.

La campagne d'Engler vise consciemment à empêcher les travailleurs de tirer la leçon centrale du siècle dernier de trahisons social-démocrates : que la classe ouvrière doit établir son indépendance politique par rapport à tous les partis capitalistes et construire son propre parti révolutionnaire sur la base d'un programme socialiste et internationaliste. En présentant le NPD comme un vecteur potentiel de la politique anti-impérialiste et socialiste, le Caucus socialiste et Engler contribuent à redorer le blason « de gauche » du parti, alors même que son soutien populaire est tombé à un plancher historique et que sa véritable fonction – celle de soutien du gouvernement libéral, d'exécuteur de l'austérité et de la guerre, et de geôlier de la lutte des classes – est exposée aux yeux de millions de personnes.

Après les élections fédérales du 28 avril, au cours desquelles le NPD a obtenu le pire résultat de son histoire et perdu son statut de parti officiel, le NPD a lancé la longue course à la direction 2025-2026 précisément pour se ressusciter en tant que soupape de sécurité « responsable » et « de gauche » pour le capital canadien, et donc en tant qu'instrument plus efficace pour aider la classe dirigeante à imposer son programme d'austérité, de réarmement et de guerre.

Tout en suppliant les libéraux du premier ministre Mark Carney de lui accorder des fonds et une reconnaissance parlementaire au motif que cela « améliorera le fonctionnement du Parlement », le NPD est déterminé à exclure tout candidat susceptible de devenir un paratonnerre pour l'opposition populaire à la guerre et à la réaction sociale dans le contexte de la plus grande vague de grèves que le Canada ait connue depuis des décennies.

La leçon de la campagne d'Engler est claire : la voie à suivre pour la couche grandissante de travailleurs, de jeunes et d'intellectuels indignés par le génocide à Gaza, par la course à la guerre mondiale et par l'assaut incessant contre les emplois et le niveau de vie, ne consiste pas à appeler les adjoints de Mark Carney au sein du NPD à redécouvrir leurs « valeurs », et encore moins à se rallier derrière un camp nationaliste « de gauche » au sein de ce parti. Elle réside dans la construction d'une direction politique indépendante au sein de la classe ouvrière, fondée sur une rupture consciente d’avec toutes les factions de l'establishment politique bourgeois et sur la lutte pour un programme socialiste et internationaliste : avant tout à travers la construction du Parti de l'égalité socialiste et du Comité international de la Quatrième Internationale en tant que parti de masse de la classe ouvrière canadienne et internationale.

(Article paru en anglais le 12 décembre 2025)

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