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Un aperçu des tensions entre les États-Unis et le Japon

Par Nick Beams
Le 9 septembre 2000

Certains incidents nous laissent entrevoir de temps en temps les véritables conflits qui font rage en coulisses du monde financier international. Un de ces incidents rapporté dans le Australian Financial Review est survenu le 4 septembre dernier lors d'un séminaire à Canberra.

Selon l'article du AFR, l'ancien responsable des finances internationales du Japon, Eisuke Sakakibara, connu comme sous le nom de « M. Yen » lorsqu'il était vice-ministre des Finances, « a accusé les États-Unis d'avoir profité de la crise financière asiatique pour renverser des gouvernements qui ne leur plaisent pas. Les États-Unis avaient une certaine mentalité pendant la crise, a-t-il poursuivit. Essayer d'utiliser ou même de créer une crise pour changer le régime politique d'un pays est une intervention illégale. Quand je dis ceci à mes collègues occidentaux, ils disent, "Eh bien, n'est-ce pas une bonne chose qu'un régime corrompu s'effondre ?" »

Sakakibara a affirmé que les conditions du Fonds Monétaire International au projet de soutien pour l'Indonésie étaient destinées à exercer des pressions inadmissibles sur le régime de Suharto. « Tout comme mon pays, j'ai essayé de changer cette politique, mais contre la coalition des États-Unis, du FMI, et de l'Allemagne, je n'ai rien pu faire ».

Le but du programme était de renforcer la position des entreprises et des firmes financières américaines pour avoir accès à des régions qui leur étaient auparavant interdites. Principal bénéficiaire du système précédent, le Japon a essayé de défendre ce dernier lors de la crise financière asiatique de juillet-août 1997, et a même proposé la création d'un fonds monétaire asiatique de $100 milliards pour que les pays affligés n'aient pas à se retrouver sous l'emprise du FMI. Mais les États-Unis et d'autres grandes puissances, comme l'Allemagne et la Grande Bretagne, ont refusé ce projet.

Face à la possibilité d'un conflit ouvert avec les États-Unis s'il poursuivait sa politique, le gouvernement japonais a laissé tomber son initiative. Mais l'idée du fonds monétaire asiatique, et d'une coopération plus étroite entre les puissances économiques asiatiques n'a pas été oublié et elle pourrait bien être à nouveau soutenue au sein de milieux à première vue inattendus.

En effet, lors de son discours pendant le séminaire de Canberra, Stephen Grenville, sous-gouverneur de la Reserve Bank of Australia, a déclaré que l'Australie devrait s'efforcer plus sérieusement pour adhérer à l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) qui comprend en plus de ses 10 membres trois membres au statut particulier que sont la Corée du Sud, la Chine et le Japon. L'association a été fondée pour renforcer les échanges financiers entre les pays de la région.

Grenville a soutenu que suite à la crise financière asiatique, il était nécessaire d'améliorer la coopération financière régionale. Selon lui, les arrangements coopératifs sont essentiels pour qu'une voix régionale puisse mieux se faire entendre lors des discussions financières mondiales. Cette stratégie aiderait à contrer le « danger » que les États-Unis puissent ne favoriser que les intérêts des pays qui les concernent le plus, c'est-à-dire ceux de l'Amérique latine, tandis que l'Europe soutiendrait ses voisins de l'Europe de l'Est, laissant les pays asiatiques sans champion parmi les grandes puissances.

Grenville a également révélé un changement de la position de l'Australie sur la question d'un éventuel fonds monétaire asiatique. En 1997, l'Australie s'était rangée derrière les États-Unis, opposés à l'idée, mais il a déclaré qu'à présent l'Australie devrait rester ouverte à une telle proposition.


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