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Derrière la façade du pouvoir du peuple :

Les militaires philippins et la grande entreprise s'unissent pour chasser Estrada

par Peter Symonds
31 janvier 2001

La chute du président des Philippines, Joseph Estrada, le 20 janvier dernier est généralement présenté dans les médias comme le résultat du « pouvoir du peuple II », un remake du mouvement de protestation dirigé par Cory Aquino qui avait fait tomber le dictateur Ferdinand Marcos en 1986.

Mais au contraire de ce que l'on avait vu en 1986, le commencement d`un mouvement de masse contre Marcos qui avait poussé les militaires à se rallier à Aquino, le soi-disant pouvoir du peuple de l'an 2001 ne fut guère plus qu'une coquille vide. La démission forcée d'Estrada, élu en 1998 avec une grande majorité, et son remplacement par la vice-présidente Gloria Macapagal Arroyo a le caractère d'un coup d'état orchestré par les dirigeants militaires et entériné sans discussion par la Cour suprême avec l'appui plein et entier d'une importante fraction de la grande entreprise.

Les manifestations contre Estrada qui furent organisées par Aquino, le président précédent Fidel Ramos et le cardinal Jaime Sin ne purent attirées qu'un nombre relativement petit de participants (quarante à cinquante mille manifestants à Manille qui furent présentés comme un quart de million) qui provenaient, comme plusieurs commentateurs l'ont remarqué, principalement des classes moyennes. En grande partie, la classe ouvrière et les pauvres des villes se sont confinés au rôle de spectateurs.

Le renvoi d'Estrada devint inévitable dès que 11 contre 10 des sénateurs votèrent le 16 janvier pour l'élimination des dossiers sur un compte bancaire qui aurait supposément été à son nom. Le Sénat menait une enquête sur Estrada pour faire la lumière sur les allégations qu'il aurait accepté plus de 7,7 millions $ en pots-de-vin d'un racket de paris illégaux connu sous le nom de « jueteng » et détourner 2,5 millions $ en taxes provinciales sur les produits du tabac. Immédiatement après le vote du Sénat, l'équipe des procureurs a démissionné en bloc, ce qui dans les faits mettait un terme à l'enquête.

Le vote du 16 janvier fut accueilli sans délai par des manifestations à Edsa, le lieu où eurent lieu les manifestations de masse en 1986, et par une baisse brusque de la valeur du peso et des actions en bourse. Selon le Philippine Daily Inquirer, au moins 450 compagnies d'importance ont encouragé leurs employés à prendre part aux manifestations. D'autres ont gratuitement approvisionné la foule en nourriture, en café et en lignes téléphoniques. L'influent Makati Business Club et d'autres organisations regroupant des entreprises avaient demandé la démission d'Estrada et une solution rapide à la crise politique depuis que le scandale avait éclaté en octobre.

En arrière-scène, négociant continûment avec le camp Arroyo, les dirigeants militaires préparaient frénétiquement le remplacement d'Estrada. Et le 20 janvier, coup de théâtre. Seulement quatre jours après le vote du Sénat, le ministre de la Défense d'Estrada, Orlando Mercado et le commandant en chef des Forces armées, Angelo Reyes, ainsi que tous les dirigeants de chacune des branches de la police et de l'armée se sont rassemblés à Edsa et ont déclaré qu'ils « retiraient leur appui » à Estrada. Au même moment, onze ministres, deux sous-ministres, trois adjoints ministériels et deux secrétaires-généraux démissionnaient, jetant le gouvernement dans le chaos.

Estrada a tenté de s'entendre avec Arroyo, lui offrant pour commencer de rendre public les informations sur les comptes bancaires controversés, et plus tard de tenir des élections présidentielles en mai auxquelles il ne participerait pas. Arroyo et ses partisans ont rejeté les deux offres du revers de la main et donné à Estrada jusqu`à six heures le lendemain matin pour démissionner. Le 21 janvier, Estrada quittait le palais présidentiel et expliquait dans une brève communication de presse qu'il quittait « au nom de la paix et dans le but de commencer le processus de guérison de notre nation », allant aussi loin qu'il le pouvait sans démissionner formellement.

La Cour suprême se réunit le même jour. Sans entendre les représentants d'Estrada, elle a déclaré unanimement que la présidence était libre. La déclaration d'une page de la cour faisait référence à une « requête urgente » d'Arroyo pour destituer Estrada mais ne donna aucune explication pour étayer sa décision. Un peu plus tard le même jour, le juge en chef Hilario Davide installait Arroyo à la présidence.

Comme l'ont depuis signalé les experts, la décision de la Cour suprême n'a aucune base constitutionnelle. La constitution des Philippines spécifie que le vice-président remplacera le président en cas de démission, décès ou incapacité de ce dernier. Quant à lui, Estrada soutient qu'Arroyo agit en tant que président simplement parce que lui-même est « incapable d'exercer le pouvoir et de remplir les devoirs de la présidence ».

Des mois d'intrigues

Toute la lumière n'a pas encore été faite sur les manuvres d'arrière-scène pour expulser Estrada mais un certain nombre d'articles font croire à un rôle principal de l'armée. Un des contre-rendus les plus détaillés, publié dans le Los Angeles Times du 22 janvier, mentionne qu'un groupe de généraux, certains à la retraite, d'autres en poste, planifiait le remplacement d'Estrada depuis des mois.

Un des conspirateurs, le général de l'armée de l'air à la retraite, Ed Abenina, a écarté avec mépris l'idée que les manifestations anti-Estrada aient joué un quelconque rôle : « Le peuple philippin aime bien l'appeler `le pouvoir du peuple`, mais en réalité, c'était un coup d'état. Le gouvernement a été renversé. »
L'ancien représentant au Congrès et gouverneur provincial, Homobono Adaza, a lui aussi avoué être très impliqué dans le remplacement d'Estrada et a ajouté : « Nous sommes heureux que ces manifestations aient eu lieu. Mais même sans elles, nous avions un plan. »

Le général à la retraite Fortnato Abat, qui fut ministre de la Défense, commandant en chef de l'armée et ambassadeur en Chine, a discuté avec le chef des Forces armées, Reyes, de ces plans il y a aussi longtemps qu'en novembre dernier et a mené une campagne ouverte au sein de l'armée pour le remplacement d'Estrada. Abat a donné un discours à un groupe d`officiers en décembre, dans lequel il défendait l'idée que la constitution permettait aux dirigeants de l'armée d'ordonner la démission du président. « Si nous considérions que la destitution était le seul processus constitutionnel à notre disposition, nous ferions une mauvaise interprétation de la constitution, a-t-il dit. J'ai choisi mon camp. Vous devez choisir le vôtre. »

Les pressions du groupe d'Abat, sans oublier celles d'officiers de rang intermédiaire, ont finalement décidé Reyes et le ministre de la Défense, Mercado, à changer de camp. « Les événements se sont déroulés plus vite que prévu le 19 janvier lorsque le commandant en chef des Forces armées, Angelo Reyes, a appris que la tentative de coup d'état était imminente. Il a rejoint l'opposition, laissant le président sans appui de l'armée, ce qui a précipité la chute du gouvernement » déclare le LA Times.

Les États-Unis et les autres puissances les plus importantes ont tôt fait de reconnaître Arroyo comme nouvelle présidente. Le département d'État américain a déclaré que les États-Unis « étaient enchantés que la crise présidentielle aux Philippines se soit résolue sans violence et par des moyens constitutionnels et démocratiques ». L'ambassade américaine à Manille a émis une déclaration le jour même où Arroyo devenait présidente qui soulignait sa « relation exceptionnellement efficace » avec elle.

Quelques commentateurs ont prudemment reconnu le caractère anti-démocratique des moyens utilisés pour expulser Estrada et ont souligné que la stabilité politique était minée aux Philippines. Une chronique parue dans le Los Angeles Times la semaine passée, intitulée « Un geste risqué des Philippins » avertissait : « Nous avons vu que le pouvoir du peuple vient d'être mis à contribution contre un dirigeant qui a légitimement gagné une élection démocratique. Peu importe combien souhaitable était ce départ forcé, cette explosion du pouvoir du peuple ne semble pas faire avancer la cause de la démocratie, bien au contraire. »

L'hebdomadaire Times laissa encore moins de place à l'interprétation : « [I]ls avaient les mécanismes pour changer légalement leur chef de l'État. Ils ont plutôt choisi le soulèvement populaire, bien qu'enthousiaste et probablement justifié, ce qui pourrait bien s'avérer une source de problème pour la démocratie dans un proche futur. Si 10 millions de messages sont envoyés et qu'un million de personnes prennent la rue à chaque crise - lorsque l'élite est insatisfaite de la façon dont le pays est gouverné, ou lorsque les militaires croient qu'un président ou une présidente n'a plus de mandat ou lorsque l'Église catholique considère que le chef de l'État est immoral - nous avons une espèce parfaitement saine, quoique exubérante, de démocratie. Mais si ces protestations mènent à des remplacements douteux constitutionnellement, alors nous avons un détournement de démocratie. Même maintenant, nous ne connaissons pas le pourcentage de la population qui désirait le départ de Erap [le surnom d'Estrada]. »

Le journal de Rupert Murdoch, Australian, n'a quant à lui aucun doute sur la pertinence de moyens inconstitutionnels pour se débarrasser d'Estrada. L'éditorialiste en charge des affaires extérieurs, Greg Sheridan, a crûment commenté : « Il ne faut pas trop insisté sur les plans des militaires pour expulser Estrada. Les moyens par lesquels il fut congédié ne sont pas entièrement constitutionnels (tout comme dans le cas de Marcos) et cela comporte certains risques. Mais Estrada, clairement un ivrogne et une fripouille d'une rare incompétence, avait perdu l'appui de toutes les institutions de quelqu'importance aux Philippines, y compris celle de son cabinet ministériel. »

Le gouvernement Arroyo

La nervosité au sein des cercles dirigeants sur la question du remplacement d'Estrada indique qu'il existe une inquiétude sur la capacité du gouvernement d'Arroyo d'imposer à la classe ouvrière le programme de restructuration économique que demande le capital financier international.

Estrada a placé sa campagne électorale de 1998 sous le slogan de « Erap pour les pauvres », exploitant l'hostilité générale envers le précédent gouvernement Ramos et ses mesures d'austérité dictées par le FMI. Estrada n`a pas manqué d'indiquer qu'il était prêt à continuer le programme de déréglementation économique. Alors que la crise financière asiatique se déployait, que le taux de chômage et de pauvreté augmentait, il a décisivement gagné les élections contre les candidats appuyés par Ramos et Aquino.

La grande entreprise devint de plus en plus insatisfaite d'Estrada à mesure que son gouvernement repoussait l'application de son programme de restructuration, connaissait des déficits budgétaires importants et favorisait ouvertement des gens d'affaires près de la clique associée à la dictature de Marcos. Le scandale au sujet du racket de paris illégaux, la « jueteng », ne fut qu'un parmi tous les scandales qui frappèrent Estrada durant les deux années et demie qu'il fut au pouvoir. La Chambre des représentants le destitua l'an dernier, déclenchant une crise politique qui résulta en l'effondrement du peso et de la bourse. Plusieurs groupes de gens d'affaires s'unirent dans un choeur pour demander la démission d'Estrada.

Et pourtant, malgré les preuves de plus en plus solides d'importantes fraudes, Estrada a su garder son appui au sein des couches défavorisées des villes et de la campagne. Son gouvernement a pourtant très peu fait pour venir en aide au tiers de la population qui doit survivre avec moins d'un dollar par jour. Mais, la méfiance est très grande envers Arroyo, qui vient d'une des quelques familles riches qui dominent la vie politique aux Philippines. Elle a Diosdada Macapagal,
qui fut président dans les 1960, comme père, et est mariée à Miguel Arroyo, un riche homme d'affaires et avocat. Elle a étudié l'économie à l'Université de Georgetown, et Bill Clinton fut un de ses camarades de classe.

Le mensuel The Economist s'est inquiété du fait qu'Arroyo, parce qu'elle avait si peu d'appui parmi les défavorisés, pourrait vite connaître une vive opposition. « Ils [les défavorisés] ont choisi M. Estrada, un soûlard, un acteur de cinéma qui aime courir les jupons et fut expulsé de son école secondaire pour s'être battu,
pour être celui qui les défendrait contre les élites qui ont dirigé les Philippines depuis 1946. Plusieurs continuent à l'appuyer, malgré les preuves de sa corruption. Cela en dit long sur l'immense écart qui sépare les riches et les pauvres : alors que les familles les plus riches prospèrent, les défavorisés des bidonvilles de Manille enterrés, souvent littéralement, sous les rebuts que le système engendre. Une révolution qui ne change pas cette division ne pourra pas leur apparaître comme le pouvoir du peuple. »

Le Parti communiste des Philippines (PCP) et les diverses organisations qui lui servent de façade, comme le Bayan, le Front démocratique national et l'organisation syndicale Kilusang Mayo Uno (KMU), ont joué un rôle clé en promouvant Arroyo. Même si Arroyo n'avait pas d'appui au sein des couches les plus défavorisées de la société, le PCP n'a ménagé aucun effort pour l'appuyer tout au long de ses manoeuvres contre Estrada. L'an dernier, le dirigeant du PCP, Jose Maria Sison a publié une déclaration qui attaquait violemment des mouvements rivaux de Manille qui étaient un peu plus critique que lui au sujet d'Arroyo et de ses relations.

Au lendemain de la chute d'Estrada, Sison a publié une série de déclarations louangeant « notre succès pour défaire un régime immoral, corrompu et répressif ». Ayant auparavant censuré toute critique d'Arroyo et des alliés du monde des affaires et de l'armée qu'avait le PCP au sein du mouvement contre Estrada, Sison cherchait maintenant à masquer ses traces. Il suggéra que peut-être pas tous ne pouvait se sentir confortable « avec le nouvel arrivage de réactionnaires au pouvoir ». Il avertissait Arroyo qu'il « serait téméraire pour le nouveau régime d'ignorer les demandes du peuple ou d'agir contre ses droits et ses intérêts nationaux et démocratiques ».

Comme Estrada, et avant lui Ramos et Aquino, Arroyo a offert une floppée de promesses vides sur l'aide aux pauvres. Mais elle a placé les demandes du FMI au coeur de son programme, celui-là demandant une plus grande ouverture de l'économie philippine, d'autres privatisations et des compressions des dépenses gouvernementales. En tant que sénatrice des années 1992 à 1998, elle a entériné toute une série de lois sur la privatisation et la promotion des exportations. Dans son discours inaugural, la nouvelle présidente n'a laissé aucun doute quant à l'orientation que prendrait son gouvernement : « [N]ous avons besoin d'une philosophie économique de transparence et de libre entreprise, parce que ce sont les catalyseurs de l'esprit d'entreprise d'être compétitif mondialement. »

Et le FMI et la Banque mondiale ont accueilli le nouveau gouvernement. Le président du conseil d'administration et directeur général du FMI, Horst Koelher, a dit que le Fonds se trouvait encouragé par ses premières déclarations sur ses politiques. Le président de la Banque mondiale, James Wolfensohn, a promis que la Banque « continuera son appui et à coopération » et a secondé les promesses d'Arroyo de combattre la pauvreté et de restaurer un bon gouvernement.

Avec le choix de son cabinet ministériel, Arroyo paie ses dettes politiques envers les élites politiques, militaires et du monde des affaires qui l'ont mise au pouvoir. Le commentateur Neil Cruz s'est plaint que « Trop de trapos (le terme péjoratif qui désigne les politiciens traditionnels) des gouvernements Aquino et Ramos qui furent rejetés par les électeurs sont de retour ».

Ramos fut nommé ambassadeur international spécial d'Arroyo et la représente au sommet économique de Davos. Renato de Villa, qui fut ministre de la Défense sous Ramos et fut battu par Estrada aux élections présidentielles de 1998 fut nommé au poste influent de chef du cabinet. La position cruciale de ministre des Finances est allée à Alberto Romulo qui fut ministre du Trésor sous Aquino.

Arroyo a confirmé Reyes au poste de commandant en chef des Forces armées, et pourrait même prolonger son mandat d'une année, alors qu'il était prévu qu'il se retirerait en mars. Un de ses premiers gestes comme présidente fut de s'adresser aux officiers en poste et à la retraite réunis au quartier général de l'armée la fin de semaine passée. Alors qu'elle a promis de commencer les pourparlers de paix avec les séparatistes islamistes de Mindanao, elle a demandé aux militaires de réduire « la force de frappe » des séparatistes et promis plus d'argent pour moderniser les forces armées.

Arroyo n'est au pouvoir que depuis une semaine et déjà les signes de la fin de l'euphorie politique sont là. Le peso a gagné 17 pour cent et la valeur des actions en bourse 20 pour cent mais la principale faiblesse économique est toujours présente : la diminution de l'investissement étranger, un grand déficit budgétaire et une grande dette gouvernementale. Le gouvernement subit des pressions pour imposer une série de « réformes ». -Le mensuel -Businessweek- a élaboré un programme détaillé de privatisations, de réformes fiscales et de compressions du budget du gouvernement et concluait avec ce commentaire : « Arroyo doit profiter au maximum de sa lune de miel ».

Mais de telles mesures ne manqueront pas de mener Arroyo à un conflit avec la classe ouvrière et les défavorisés des villes et des campagnes. Ayant pris le pouvoir en piétinant la constitution, elle a indiqué qu'elle ne tolérerait pas l'opposition. En réponse à de vagues rumeurs d'un complot pour déstabiliser son gouvernement, la présidente a donné une allocution télévisée au cours de laquelle elle promettait « d'écraser » les comploteurs et d'aller de l'avant avec les accusations contre Estrada, une de celles-ci (pillage économique) étant punissable de la peine de mort.

Il n'est pas question de sympathiser ou d'appuyer Estrada mais la classe ouvrière a besoin de tirer les conclusions politiques fondamentales des événements de la dernière quinzaine : les moyens mis en oeuvre par la classe dirigeante pour remplacer Estrada par Arroyo seront dans un proche avenir utilisés contre les opposants aux politiques pro-marché du nouveau gouvernement et ceux qui s'opposeront à leurs effets sur les travailleurs.

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