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La droite obtient une forte majorité aux élections législatives françaises

Le taux d'abstention record signale une grande insatisfaction populaire

par David Walsh
11 juin 2002

Les partis de la droite, surtout l'Union pour la majorité présidentielle (UMP) gaulliste dirigée par Jacques Chirac, ont obtenu une solide victoire au premier tour des élections législatives françaises ce 9 juin, qui a été marqué par une abstention record et un autre effondrement du soutien pour le Parti communiste.

Lors du vote de dimanche, la droite parlementaire a reçu quelque 43 pour cent du vote exprimé, y compris 33,3 pour cent pour l'UMP et 4,8 pour cent pour l'Union pour la démocratie française (UDF) de François Bayrou. On s'attend à ce que l'UMP obtienne de 370 à 419 sièges au terme du deuxième tour et l'UDF de 12 à 27. La coalition de partis de droite de Chirac, l'UMP, obtiendrait donc une majorité absolue des 577 sièges de l'Assemblée nationale.

Selon le système électoral français, les candidats aux législatives qui reçoivent dans une circonscription donnée moins de 50 pour cent du vote mais plus de 12,5 pour cent des voix des électeurs inscrits (à cause du taux d'abstention, cela signifiait dimanche environ 20 pour cent du vote exprimé) peuvent passer au second et dernier tour. Celui-ci aura lieu le 16 juin.

Le Parti socialiste (PS), la parti majoritaire de la précédente coalition gouvernementale de la «gauche plurielle», a conservé environ le même appui au premier tour avec 24,1 pour cent (comparé à 23,8 pour cent au premier tour de 1997), mais il est prévu qu'elle perdra au moins le tiers de ses 248 sièges à l'Assemblée nationale parce qu'elle aura beaucoup moins de votes au deuxième tour provenant des électeurs de ses partenaires de coalition et parce que la droite s'est jusqu'à un certain point consolidée. Sous la direction intérimaire de François Hollande, le PS a mené une campagne sans âme et sans but, qui a suscité bien peu d'intérêt dans la population.

Le Parti communiste français (PC) a continué son déclin historique, n'obtenant que 4,8 pour cent du vote (1,2 million) comparé à 9,8 pour cent (2,5 millions) au premier tour de 1997. Le dirigeant du parti, Robert Hue, devra se battre au deuxième tour contre le candidat du l'UMP dans sa circonscription d'une banlieue nord de Paris, et d'autres députés sortants du PC (ils étaient 35 dans la dernière Assemblée nationale) risquent de perdre leurs sièges. Les staliniens français ne devraient gagner que 8 à 17 sièges. À son zénith, le PC récolta 22,5 pour cent du vote lors du premier tour des législatives en 1967, soit une part du vote près de cinq fois plus importante qu'aujourd'hui.

Le quotidien Libération a commenté: «Après des européennes pitoyables, en 1999, des municipales catastrophiques en 2001 et une présidentielle calamiteuse il y a sept semaines, laissant des finances exsangues, le PCF n'en finit plus de toucher le fond.» Le Figaro a écrit: «Le PC pourrait perdre totalement pied dans la plupart des villes et régions françaises.» L'effondrement du stalinisme français, qui fut pendant des décennies un des principaux instruments de subordination de la classe ouvrière à la bourgeoisie française, a des implications très profondes.

À l'extrême droite, le Front national de Jean-Marie Le Pen a connu un revers de fortune. Après la percée de Le Pen au premier tour des présidentielles françaises en avril, où il avait obtenu 16 pour cent du vote, il avait été prédit que son parti ferait un bon score au premier tour des législatives, avec peut-être plus de 200 candidats se qualifiant pour le second tour. En fait, le FN n'a obtenu que 11,3 pour cent des votes (comparé à 15,3 pour cent en 1997) et il est maintenant prévu qu'il n'aura que 37 candidats qui se rendront au ballottage du 16 juin, comparé à 134 en 1997.

Deux partis de la soi-disant extrême gauche, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et Lutte ouvrière (LO) ont vu le total de leur vote décliner par rapport à ce qu'ils avaient obtenu au premier tour des présidentielles en avril, bien qu'ils aient présenté un plus grand nombre de candidats que jamais auparavant. Les candidats de la LCR ont reçu 320.000 voix (1,3 pour cent) et ceux de LO environ 304.000 (1,2 pour cent). Le Parti des travailleurs (PT) de Pierre Lambert a reçu 81.600 voix.

Ces trois partis qui se réclament du trotskysme ont reçu au total 2,8 pour cent du vote, comparé à 10,4 pour cent lors du premier tour des présidentielles. Au premier tour des législatives de 1997, l'«extrême gauche» avait récolté un total de 2,6 pour cent du vote.

Pour le nombre des voix, la droite gouvernementale a amélioré son score d'environ deux millions par rapport à 1997, enlevant des voix à l'extrême droite et à la gauche gouvernementale. Des sections d'électeurs de la classe moyenne qui s'étaient tournés vers Lionel Jospin et les alliés de sa coalition il y a cinq ans dans l'espoir que la gauche plurielle améliorerait les conditions sociales, ont exprimé leur déception dans l'élection actuelle en votant pour le camp Chirac, qui a promis la stabilité et le maintien de l'ordre.

Abstention record

Environ 35 pour cent des électeurs se sont abstenus de voter, ce qui fait de ceux qui ne se sont pas rendus aux urnes le plus important bloc politique. Cette abstention massive est un des aspects politiques les plus révélateurs du vote du 9 juin.

Malgré un nombre record de candidats, ce qui était censé offrir toute la gamme des choix politiques, près de 14 des 39 millions d'électeurs français ne se sont pas rendus aux urnes. Le regroupement de Chirac, qui obtiendra une majorité écrasante à l'Assemblée nationale, a été choisi par moins du quart du nombre total d'électeurs .

L'abstention a un caractère de classe très marqué selon les instituts de sondage. Cinquante-huit pour cent des 18-24 ans et 54 pour cent des 25-34 ans se sont abstenus de voter, ainsi que 53 pour cent des étudiants universitaires, 51 pour cent des chômeurs, 45 pour cent des ouvriers et 43 pour cent des «professions intermédiaires». Par contre, seulement 21 pour cent des artisans et des commerçants, 25 pour cent des travailleurs autonomes, 20 pour cent des retraités, 26 pour cent des fermiers et 33 pour cent de ceux qui exercent une profession libérale ou occupent un poste de gestion ne se sont pas rendus aux urnes.

Le taux d'abstention reflète le profond mécontentement et l'aliénation politique de vastes sections de la population.

Il est remarquable que deux records aient été établis dans la présente élection: le plus grand nombre de candidats et le plus haut taux d'abstention. Le Figaro a commenté: « La confrontation de ces deux chiffres donne presque mathématiquement la physionomie du premier tour.»

Mais quelle est cette physionomie au juste? La population française a été inondée pendant dix jours de matériel électoral (tracts, affiches, publicités) de plus de 8.400 candidats, soit une moyenne de 15 candidats par circonscription. Pourtant, l'intérêt politique a été en proportion inverse à la prolifération des candidatures. Les rassemblements électoraux des candidats de la droite, de la gauche et de l'«extrême gauche» attiraient peu de gens. L'élection était peu présente dans la vie quotidienne des masses ou dans les conversations de tous les jours.

Pas une formation politique et pas un candidat se présentant dans cette élection, y compris de la soi-disant «extrême gauche», n'a avancé un programme qui correspondait aux besoins sociaux élémentaires de la masse de la population: emplois décents, amélioration du niveau de vie et meilleures conditions de travail. Les différents partis, représentant seulement l'élite dirigeante ou des sections de la classe moyenne, se sont montrés indifférents à la croissance des inégalités sociales en France, à l'augmentation du travail temporaire et à temps partiel, au nombre grandissant des familles qui peuvent à peine joindre les deux bouts, au chômage chronique, surtout chez les jeunes, à la misère toujours plus grande des quartiers ouvriers.

Un chroniqueur du quotidien Le Monde a écrit que «le constat le plus inquiétant du double scrutin présidentiel et législatif de ce printemps» est qu' «un gros tiers des Français» se sentent exclus «de l'actuel système de représentation politique» ainsi que des «programmes qui leurs sont proposés». L'article continuait ainsi: «Ils l'ont exprimé à la présidentielle en votant, pour plus du tiers d'entre eux, pour les candidats dénonçant d'une manière ou d'une autre les candidats de gouvernement ; ils l'ont redit le 9 juin en boudant massivement les urnes.»
La profonde aliénation de larges couches de la population et le balayage électoral de la droite constituent un véritable acte d'accusation de la «gauche» gouvernementale, surtout du Parti socialiste et du Parti communiste. Au milieu des années 1990, le soulèvement de la classe ouvrière contre le gouvernement du premier ministre Alain Juppé avait provoqué la chute de son régime de droite et éventuellement porté au pouvoir la coalition socialiste dirigée par Lionel Jospin. Quels que soient les espoirs qui aient pu exister que Jospin s'attaquerait aux urgents problèmes de la société française, ils ont été anéantis il y a longtemps.

La coalition gouvernementale du PS s'est avérée n'être rien de plus que l'administrateur des intérêts de la grande entreprise. Elle voyait sa tâche principale comme étant de subordonner la classe ouvrière aux plans du capital français pour trouver de nouveaux marchés, de nouvelles ressources et de nouvelles sources de profit, par le biais de l'intégration de la France à l'Union européenne. Le PC stalinien, qui a fourni plusieurs ministres au cabinet du gouvernement de la gauche plurielle et s'est mis à la traîne de Jospin, a été abandonné avec raison par ceux qui croyaient encore qu'il y avait une différence entre les deux «partenaires de gauches».


Les «journées d'avril-mai»

De nombreux commentateurs ont été étonnés de constater que la mobilisation de la fin avril et du 1er mai, lorsque plusieurs millions de personnes sont descendues dans les rues de Paris et de plusieurs autres villes françaises pour protester contre l'extrême droite, se soit traduite par un taux d'abstention si élevé et la victoire électorale de Chirac. Un article dans Le Monde observait: « Drôles d'élections. Drôle de dimanche. Comme si la France de juin n'était plus celle de mai. Sept semaines seulement, et voilà la France, plus abstentionniste que jamais, en proie au doute : que reste-t-il des journées d'avril-mai ?»

C'est de l'aveuglement petit-bourgeois. Le processus n'est pas si mystérieux. Le vote présidentiel du 21 avril contenait une large part de protestation contre l'establishment politique, autant de droite que de gauche. Quelque 16 pour cent ont voté pour LePen, 10 pour cent pour l'extrême gauche et 30 pour cent se sont abstenus. Donc, la moitié des électeurs inscrits ont rejeté les partis gouvernementaux de la gauche et de la droite.

Immédiatement après le vote du 21 avril, avec l'exclusion inattendue de Jospin et un ballottage entre le candidat officiel de la droite, Chirac, et le candidat néo-fasciste de l'extrême droite, LePen, des protestations ont éclaté parmi la jeunesse contre la présence au second tour du dirigeant raciste et anti-immigrant du FN.

Craignant que cette mobilisation n'échappe à tout contrôle et ne menace l'ordre politique existant, l'establishment politique et médiatique, opérant essentiellement à travers les partis de la gauche et de «l'extrême gauche», ont organisé leurs forces pour canaliser le mouvement anti-LePen en un vote pour Chirac. Le président sortant, frappé par les scandales de corruption et faisant face à des accusations criminelles s'il n'était pas réélu, était présenté comme étant la personnification et le défenseur des «valeurs républicaines». Les chroniques du Monde semblent avoir oublié que le slogan dominant de la manifestation de masse du 1er mai était: «Votez Chirac».

Après s'être donnés à fond pendant deux semaines au deuxième tour de la campagne présidentielle en faveur de Chirac, politicien carriériste réactionnaire qui avait mené une campagne de droite axée sur le maintien de l'ordre, le PS et le PC se sont tournés vers les électeurs lors des élections législatives pour solliciter leur soutien contre le dirigeant gaulliste. Mais leur campagne pour Chirac avait eu des conséquences bien définies.

Elle a d'une part réhabilité, ou partiellement réhabilité, le président sortant (qui n'avait reçu que 19 pour cent du vote au premier tour de l'élection présidentielle) aux yeux d'une partie de la population, qui a voté en conséquence pour son parti. D'autre part, le ralliement de tout l'éventail des personnalités et des partis politiques français derrière Chirac a renforcé l'hostilité et le cynisme ressentis par beaucoup de gens. Ils ont senti, avec raison, que l'establishment faisait une fois de plus bloc contre eux pour les forcer à avaler la pilule Chirac. Leur réponse a été de rester à la maison le 9 juin.

L' «extrême gauche»

Les partis de la soi-disant «extrême gauche» sont en grande partie responsables de l'impasse politique actuelle. La LCR s'est rangée dans le camp pro-Chirac derrière le sophisme qu'elle ne faisait pas campagne pour Chirac, mais seulement «contre Le Pen». Son candidat présidentiel, Olivier Besancenot, a publiquement déclaré avant le deuxième tour de l'élection présidentielle qu'il allait voter pour Chirac.

Lutte ouvrière a pris une position équivoque, rejetant d'abord l'abstention, puis appelant à l'abstention individuelle, pour finir par appeler à un vote blanc ou nul. Sa réponse était passive et timide. Dans la mesure où LO n'a pas appelé ouvertement à voter Chirac, l'organisation est tombée sous la critique des médias, du PC et d'autres éléments de la «gauche plurielle». Intimidée par cette hostilité, Lutte ouvrière a fait marche arrière. Le premier mai, alors qu'elle avait l'occasion de s'adresser à des centaines de milliers de gens, LO n'a fait aucun effort sérieux pour diffuser des tracts ou mettre autrement de l'avant une stratégie autre que le soutien à Chirac.

Ce qu'on ne fait pas est parfois plus important que ce qu'on fait. Les soi-disant «trotskystes» de la LCR, de LO et du PT avaient la responsabilité de dire la vérité à la classe ouvrière, à savoir que le choix entre Chirac et Le Pen n'était pas un choix, mais en fait un bâillon politique pour la classe ouvrière. Ce qui était à l'ordre du jour, c'était une campagne agressive pour un boycott du deuxième tour de l'élection présidentielle.

Le World Socialist Web Site et le Comité International de la Quatrième Internationale ont proposé une action politique bien définie dans une lettre ouverte aux trois organisations (voir Non à Chirac et Le Pen! Pour un boycott des élections présidentielles en France par la classe ouvrière). Le WSWS a soutenu qu'une campagne active pour un boycott ouvrier contribuerait puissamment à la réorientation et à l'éducation politiques des travailleurs, des jeunes et des étudiants qui sont à la recherche d'une alternative aux partis de l'establishment.

Un boycott aurait démontré qu'il était possible et nécessaire pour la classe ouvrière d'adopter une position indépendante de l'establishment bourgeois, de ses médias et politiciens. Il aurait renforcé la classe ouvrière en prévision de l'assaut intensifié auquel elle ferait nécessairement face, peu emporte la faction bourgeoise, de «gauche» ou de droite, qui formait éventuellement le prochain gouvernement. Il aurait montré la voie vers le développement d'un parti véritablement indépendant de la classe ouvrière. Et il aurait aidé à clarifier aux yeux des travailleurs et de la jeunesse les racines historiques et politiques du stalinisme et de la social-démocratie, et généré un intérêt pour un programme de lutte véritablement socialiste et internationaliste.

LO, la LCR et le PT avaient les moyens de mener une telle campagne. Ils avaient reçu ensemble un mandat de près de trois millions de voix, qui exprimait un sentiment d'opposition, et à la gauche officielle et à la droite. Le vote sans précédent pour des partis se réclamant du trotskysme, associé à l'abstention massive, indiquaient un puissant réservoir de soutien pour un boycott ouvrier. Le niveau exact de soutien qu'une telle campagne pouvait gagner n'aurait pu être déterminé que dans la lutte. Mais peu importe la réponse immédiate, c'aurait été un pas positif qui aurait renforcé la position politique de la classe ouvrière dans son ensemble.

Les trois organisations ont ignoré ou rejeté cet appel. Dans la mesure où leurs représentants ont directement abordé la question d'un boycott, ils l'ont rejeté sur la base que le «rapport de forces» n'était pas favorable à une telle action. Ils ont oublié, comme le font toujours les tendances centristes, que l'activité même d'un parti politique socialiste fait partie de ce «rapport», et si elle est menée de façon consciente et systématique, peut le changer.

Avant tout, LO, la LCR et le PT ont rejeté l'appel à un boycott parce que la lutte nécessaire pour une telle action les aurait mis en conflit avec les bureaucraties du Parti communiste et du Parti socialiste, ainsi que les directions de divers mouvements de protestation de la classe moyenne, avec qui ils ont développé les relations les plus étroites sur plusieurs décennies. C'est ce qu'ils ne voulaient ni ne pouvaient faire.

Le vide au niveau de la direction

L'échec de toutes les organisations qui prétendaient autrefois, ou prétendent toujours, représenter les intérêts de la classe ouvrière, a produit une forte majorité pour les forces gaullistes de droite. Ce vide au niveau de la direction crée également les conditions où les démagogues pseudo-populistes du Front national d'extrême droite vont continuer à récolter un appui parmi les couches les plus délaissées et les plus opprimées.

Le gouvernement du premier ministre Jean-Pierre Raffarin, du ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy et du ministre des finances Francis Mer, sous la présidence de Chirac, va maintenant se mettre au travail. La position du capitalisme français l'exige. Pour offrir une opposition sérieuse à ses rivales au sein de l'Europe et faire sérieusement face à l'appétit insatiable de l'impérialisme américain, l'élite dirigeante française doit arracher d'énormes sacrifices à «sa» population laborieuse.

La bourgeoisie française s'est montrée plutôt réticente, pour des raisons politiques, à articuler le programme qu'elle voudrait voir imposé. Un article paru le 6 juin dans le Financial Times britannique n'était pas aussi circonspect. Il laissait entendre que le prochain gouvernement UMP «aurait une occasion historique dans les cinq prochaines années de mener à bien le type de réformes économiques qu'un gouvernement français après l'autre n'a pas réussi à imposer. [Le ministre des finances Mer] espère rétablir la confiance des investisseurs en diminuant les contraintes sur l'emploi, en assouplissant les règles sur l'embauche de jeunes, et en permettant une plus grande flexibilité du temps supplémentaire pour compenser les effets de la semaine de 35 heures, notamment sur les petites entreprises.

«La privatisation, mot chargé d'émotion, n'a pas été mentionnée durant la campagne électorale. Mais l'annonce de la mise en vente des biens de l'état serait un signal important quant aux intentions du gouvernement dans les prochains mois. On ne peut maintenir le système actuel des retraites sans prolonger la période de cotisations et repousser l'âge de la retraite après 60 ans. Mais avant de procéder au moindre changement, le gouvernement doit d'abord se pencher sur le régime généreux de pensions accordé aux employés du secteur public. Les syndicats ont promis une bataille.»

L'élite dirigeante française considère le résultat électoral avec une certaine satisfaction mêlée de complaisance. Elle a pu aisément damer le pion aux réformistes et aux staliniens, ainsi qu'à leurs appendices de «gauche», et se concocter une majorité à l'Assemblée nationale. Une grande confrontation sociale est inévitable. Pour la classe ouvrière, la question décisive dans la prochaine série de luttes sera de se débarrasser des vieilles directions bonnes à rien et de se réorganiser sur la base d'une perspective socialiste internationale.

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