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La droite française élit un nouveau dirigeant

Par Pierre Mabut
3 décembre 2004

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L'UMP, le parti du président Chirac et du gouvernement français, intronisa son nouveau chef Nicolas Sarkozy, dimanche dernier lors d'un rassemblement de masse des fidèles du parti dans les hangars de l'aéroport du Bourget à Paris. Il y eut environ 25,000 invités et la plupart des commentateurs de presse dirent que l'événement tenait du tohu-bohu et de la pagaille d'une primaire américaine, et coûta entre 5 et 8 millions d'euros.

Sarkozy se positionne maintenant comme le candidat fougueux et dynamique, prétendant au poste de Jacques Chirac aux élections présidentielles de 2007 ­ au grand déplaisir de Chirac et de ses amis. Ayant obtenu 85% des voix des adhérents du parti, il entend mettre en avant ses projets personnels basés sur le nationalisme et le libéralisme. Il donna le ton quant au style de direction qu'il entend mettre en place par ses remarques au Bourget concernant les dirigeants religieux musulmans. Il déclara, « Je ne veux plus d'imams qui ne parlent pas un mot de français. »

En tant que ministre de l'Intérieur en 2003, Sarkozy mit en place le Conseil français du culte musulman (CFCM), tentative d'amener sous contrôle de l'état les différents courants de l'Islam et de maîtriser toute influence d'intégrisme d'origine extérieure. Il a maintenant l'intention de modifier la loi de 1905 sur la laïcité, qui réglemente les relations entre l'état et les organisations religieuses, pour permettre le financement par des fonds publics de la construction de mosquées dans les grandes villes et pour former des imams à la française. En règle générale il est en faveur de la réintroduction du catéchisme dans les écoles publiques. Prenant exemple sur Georges Bush, il affirma que ce rituel catholique « a doté des générations entières de citoyens d'un sens moral assez aiguisé ».

Il en a contrarié plus d'un, dont les partisans de Chirac, dans sa précipitation à annoncer son ambition pour la présidence de la France. Chirac lui-même a réagi avec inquiétude à la proposition de réforme de la loi de 1905, disant que celle-ci était 'le pilier du temple' (de l'état) et qu'il ne fallait pas y toucher. Une autre idée peu originale de Sarkozy, la discrimination positive comme moyen d'intégration des immigrés dans la société française, a

L'esprit nationaliste de la pensée de Sarkozy apparaît clairement dans son hostilité à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. La majorité de l'UMP a maintenant ébranlé une des initiatives clés de la politique étrangère de Chirac. On a le sentiment dans le camp chiraquien que Sarkozy a un penchant trop poussé pour le communautarisme et est par trop attiré par la manière américaine de faire les choses.

L'orientation de Sarkozy à présent est de faire appel à l'instinct naturel de la droite française et d'ouvrir une voie pour défendre les intérêts des patrons et de l'état. Dans cette perspective il a déjà mis en place une cellule de réflexion dirigée par Michel Camdessus, ancien directeur général du FMI, qui proposera une politique visant à surmonter 'les freins à la croissance économique'.

En octobre dernier, le rapport Camdessus, signé par des économistes, des hommes d'affaire et des syndicats tel que la CGT (contrôlée par le parti communiste) et la CFTC a exposé les termes de la reprise économique. L'idée essentielle du rapport c'est que les salariés français doivent travailler plus et plus longtemps. « Depuis vingt ans, la totalité de notre écart de croissance par rapport au Royaume-Uni et aux Etats-Unis correspond à la différence d'évolution des heures travaillées », dit le rapport.

Le discours de Sarkozy au Bourget s'est fait l'écho de ce sentiment : « La France qui travaille doit être encouragée, récompensée, remerciée, montrée en exemple. Le nivellement, l'assistanat, l'égalitarisme, ne font pas parti de notre corpus de valeurs. »

Il n'est donc pas surprenant que Sarkozy a fait sien l'essence du rapport Camdessus et dise qu'il en fera son livre de chevet dans la période précédent les élections de 2007. Pour lui, ce rapport « réhabilite le travail ». Le nouveau président de l'UMP est résolu à éloigner son parti de la cohésion sociale et à délimiter un agenda basé sur le nationalisme et la liberté sans entrave du marché. Sarkozy n'a pas perdu contenance devant ceux ­ à la fois dans son parti et en dehors - qui ont critiqué les dépenses considérables engagées pour son investiture à une période où bien des français sont au chômage ou bien vivotent. Il déclara cyniquement, « Ils n'ont rien vu, c'est le début ».

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