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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Les élections régionales: le NPA défend le Parti socialiste

Par Kumaran Ira
23 mars 2010

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La réaction du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) au premier tour des élections régionales le 14 mars souligne son soutien traitre des partis bourgeois de « gauche » menés par le Parti socialiste (PS), d’opposition. Malgré le bilan du PS et de sa défense publique des coupes sociales durant la campagne électorale, le NPA appelle les électeurs à soutenir le PS sous le prétexte perfide d’une solidarité politique contre la droite.

Lors du deuxième tour, les électeurs élisent les conseils régionaux qui administrent les 22 régions de France. Depuis le premier tour, le PS a formé une alliance électorale avec Europe Ecologie et le Front de Gauche – une coalition du Parti communiste français stalinien (PCF) et du Parti de Gauche de l’ancien ministre PS Jean-Luc Mélenchon – dans toutes les régions, à l’exception de la Bretagne, de la Picardie et du Limousin. Cette alliance est largement considérée comme une préparation pour les élections présidentielles de 2012.

S’exprimant à la veille du premier tour, le porte-parole du NPA, Olivier Besancenot, a appelé les électeurs à « confirmer et [à] amplifier les résultats du premier tour en infligeant la défaite la plus importante aux listes soutenues par [le président Nicolas] Sarkozy et l’UMP [l’Union pour un mouvement populaire] ».

Besancenot a dit qu’il soutenait le PS bien que ce dernier ne s’opposât pas à la politique d’austérité de Sarkozy. « Sanctionner la droite est une nécessité absolue, même si nous pensons que les futures majorités de gauche ne seront pas plus un rempart contre la politique de Sarkozy qu’elles ne l’étaient ces dernières années. »

Le score du NPA s’est effondré à l’échelle nationale – chutant de 6,1 pour cent lors des élections européennes de 2009 à 2,4 pour cent au premier tour de ces élections régionales. Il ne sera présent au second tour que dans une seule région, le Limousin, grâce à son alliance avec le Front de Gauche. Le NPA avait formé des alliances électorales avec le Front de Gauche en Limousin, en Languedoc-Roussillon et dans les Pays de la Loire.

Le premier tour du scrutin, avec un taux d’abstention de 54 pour cent, a souligné que les grandes masses de la population sont aliénées par l’establishment politique officiel de la France. Dans les conditions où des masses de gens ne voient pas d’autre alternative toutefois, le PS tire profit de la colère populaire à l’encontre de la politique d’austérité de Sarkozy et de l’UMP.

Dans ce contexte, le rôle du NPA est d’assurer qu’aucune alternative politique n’émerge dans la classe ouvrière. Il promeut cyniquement l’affirmation que le PS et ses partis satellites tels le PCF peuvent être poussés à défendre les intérêts de la classe ouvrière – une position dont la faillite et l’invraisemblance est en grande partie responsable du déclin électoral du NPA.

Le PS est largement considéré être un parti pro patronat n’étant pas fondamentalement différent de l’UMP qui représente les intérêts des banques. Le gouvernement PS dirigé par le président François Mitterrand (1981-1995) et le gouvernement du premier ministre Lionel Jospin (1997-2002) avait appliqué des coupes sévères à l’encontre de la classe ouvrière en détruisant des industries entières. Lors de la campagne actuelle, la première secrétaire du PS, Martine Aubry a appelé à une réduction des retraites.

La défense du PS par le NPA est particulièrement significative, étant donné que des gouvernements sociaux-démocrates partout en Europe – l’Espagne, le Portugal et la Grèce – sont prêts à réduire radicalement le niveau de vie pour payer les renflouements de banques et les effondrements économiques qu’elles ont provoqués. Ces gouvernements ont fait pression pour geler les salaires et imposer des réductions, un allongement de l’âge de départ à la retraite, des augmentations d’impôts visant la population laborieuse, des coupes sombres dans les dépenses publiques et autres mesures réactionnaires.

En Grèce, les groupes de l’ex-gauche tels SYRIZA et ANTARSYA ont tous soutenu le PASOK social-démocrate durant la campagne électorale de l’automne dernier. Depuis que le PASOK est arrivé au pouvoir, ces partis lui ont procuré une couverture en promouvant des manifestations organisées par les syndicats sur la base d’une perspective en faillite, espérant pouvoir convaincre Papandreou et les banques de changer de politique. Ils ont joué un rôle crucial dans l’offensive de l’aristocratie financière à l’encontre du niveau de vie de le classe ouvrière, en défendant et en fournissant une justification aux partis bourgeois dirigeants.

Le Limousin – où le Front de Gauche avait décidé de se présenter sans le PS – est la seule région où le NPA est présent au second tour. Le PS avait fait une alliance électorale avec le MoDem conservateur (Mouvement démocratique) de François Bayrou. L’échec du NPA à négocier une campagne commune avec le PS est une autre occasion, pour le PS d’exercer des pressions sur le NPA afin qu’il adopte une attitude plus accommodante, et pour le NPA de déclarer sa loyauté à la « gauche » bourgeoise.

Un exemple de cette rhétorique a été la déclaration faite le 18 mars par Alain Krivine, un dirigeant de longue date de la LCR (à présent NPA), lors de sa réunion avec Jean-Luc Mélenchon en Limousin. S’adressant à une alliance de staliniens de longue date et de permanents sociaux-démocrates, Krivine a tenu à « remercier Nicolas Sarkozy » et « sa politique de guerre civile » ainsi que « les dirigeants du PS qui préfèrent le MoDem au NPA, qui ont permis de rassembler la véritable gauche » en Limousin.

Parlant du refus du PS d’accepter la liste d’alliance NPA-Front de Gauche au second tour en Limousin, le député PS, Jean-Christophe Cambadélis a déclaré : « C’est le problème du NPA. On ne peut pas à la fois attaquer le Parti socialiste au niveau national et en même temps vouloir être sur une liste [régionale] avec le Parti socialiste. »

Pour sa part, le président sortant et tête de liste PS en Limousin, Jean-Paul Denanot a expliqué : « Je n’avais pas d’opposition à ce que le NPA soit dans la majorité dans la mesure où il acceptait une solidarité de gestion, […] mais je n’ai pas pu faire la clarté sur la position du NPA. »

Après l’échec des pourparlers avec le PS, le NPA en a rejeté la faute sur le PS. Stéphane Lajaumont, le porte-parole du NPA en Limousin a dit qu’il avait « fait tous les efforts mais [avait] finalement été conduit à se maintenir, par la faute entière et exclusive de la fédération PS de Haute-Vienne. »

Lors d’une interview accordée le 17 mars au journal stalinien L’Humanité, Christian Audouin, tête de l’alliance NPA-Front de Gauche en Limousin, a dit que le NPA avait décidé de participer au conseil régional dominé par le PS : « C’est le prétexte grossier avancé par le PS pour provoquer la rupture. Ici, le NPA s’est prononcé d’emblée pour une participation à la gestion des affaires régionales. Tout au long des négociations avec le PS, le NPA n’a cessé de rappeler qu’il était prêt à ‘mettre les mains dans le cambouis’. »

(Article original paru le 20 mars 2010)

Voir aussi :

La crise de la dette grecque signale une nouvelle étape de la lutte des classes
[ 20 mars 2010 ]

Elections régionales françaises: défaite du parti dirigeant face à une abstention de masse
[18 mars 2010]

Elections régionales françaises : le Parti socialiste se divise dans le Languedoc-Roussillon
[11 mars 2010]

 

 


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