22 morts, 59 blessés dans un attentat contre un concert à Manchester

Une explosion à 22h33 à l'extérieur du foyer de la salle de concert « Manchester Arena » a tué au moins 22 personnes et fait 59 blessés. Selon les témoins, l'explosion s'est produite juste après que la chanteuse américaine Ariana Grande avait fini son concert ; des milliers de gens quittaient la salle. La plupart avaient moins de 30 ans, y compris de nombreux adolescents.

Hier soir, les hôpitaux à travers la ville de Manchester, dans le nord de l'Angleterre, étaient réquisitionnés. La gare Victoria était évacuée et les transports en commun suspendus. Six hôpitaux traitent les victimes.

Par solidarité, les habitants de Manchester ont aidé les milliers de jeunes restés coincés en ville à cause de la fermeture des transports en commun, en les invitant chez eux et en les aidant à contacter leurs familles. Les hôtels et les associations du quartier ont abrité des dizaines de jeunes, et les taxis ont offert de les transporter gratuitement chez eux.

Des policiers lourdement armés ont bouclé le quartier et le centre de Manchester. Des opérations de police sont en préparation à travers le Royaume-Uni dans les jours à venir.

Cet après-midi, le service de renseignement privé SITE Intelligence Group a annoncé que l'Etat islamique avait affiché un message sur Twitter pour revendiquer l'attentat. Le premier ministre britannique, Theresa May, avait dit hier soir que l'explosion était « considérée par la police comme un attentat terroriste atroce ».

La police de Manchester a annoncé qu'elle « travaille étroitement avec les réseaux antiterroristes nationaux ainsi que les partenaires de renseignement du Royaume-Uni », une référence surtout à Washington.

Un homme, Andy, a dit à la BBC5 qu'il attendait sa femme et sa fille dans le foyer quand le souffle de l'explosion l'a couché par terre. « Quand je me suis levé et j'ai regardé autour de moi », a-t-il dit, « il y avait des morts partout, 20 ou 30 corps. Je ne peux pas dire s'ils étaient morts, mais ils avaient l'air d'être morts. Ils était couverts de sang et grièvement blessés.

« D'abord, je suis rentré dans la salle en courant pour chercher ma famille. Je n'ai pas pu les trouver, et je suis donc rentré là où étaient les blessés, les regarder et voir si mes proches étaient parmi eux. En même temps, j'aidais les services d'urgence autant que possible, j'essayais de trouver ma famille ».

Une femme, Emma, a dit à Manchester Radio qu'elle attendait leur fils et leur fille, qui ont 17 et 15 ans, quand l'explosion est survenue. « C'était clairement une bombe. C'était certainement dans le foyer, à 5 mètres environ », a-t-elle dit. « On était en haut de l'escalier et le verre a explosé ... Tout le bâtiment tremblait, il y a eu une détonation puis une gerbe de feu. On a évidemment essayé de courir trouver nos enfants et heureusement pour nous, nous étions tous saufs ».

David, qui avait emmené sa fille de 13 ans au concert, a dit au Manchester News : « Les lumières se sont rallumées après le concert et les gens commençaient à partir. Je tournais vers la gauche et il y a eu une explosion. C'était à 12 mètres de nous, près d'une des sorties. On a cru au départ que des gens faisaient des bêtises, mais ensuite ça s'est reproduit, une autre explosion.

« Ensuite on a vu de la fumée, tout le monde a fui. Il y avait des blessés. On a vu des gens ensanglantés en sortant ».

Vers 1h30, la police a organisé une « détonation contrôlée » d'un engin à Cathedral Gardens, un parc et lieu de rencontre au sud de la salle de concert. Peu après, il s'est avéré que l'engin était en fait un tas de vêtements abandonnés ».

Un journaliste de CNN a ensuite déclaré que un membre anonyme des « forces de l'ordre » l'avait informé que l'attentat était l'œuvre d'un « kamikaze » masculin. Les journaux britanniques rapportent que la bombe qui a explosé était remplie de clous, et le personnel médical a confirmé à la BBC qu'il y avait de nombreuses « blessures de type shrapnel », causées par des éclats.

Ben Wallace, ministre de la Sécurité dans le gouvernement conservateur de Theresa May, a publié un communiqué hier soir appelant à la « vigilance » : « Si vous voyez quoi que ce soit de suspect, appelez le numéro vert antiterroriste ».

Le carnage à Manchester s'est déroulé à peine 17 jours avant l'élection-surprise nationale, le 8 juin. De larges sections de la classe politique réagiront en mettant le terrorisme et la défense nationale au centre de la campagne, comme en France, où un extrémiste connu de la police et du renseignement a assassiné un policier sur les Champs-Elysées à Paris à la veille du premier tour des présidentielles.

May a dirigé une réunion « d'urgence » de son cabinet ministériel ce matin pour discuter de la réaction de son gouvernement. Le Parti conservateur, les Démocrates-libéraux et le Parti national écossais ont tous annoncé qu'il vont suspendre leur campagnes électorales.

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