La pandémie de coronavirus a révélé aux yeux du monde entier la faillite du capitalisme. Plus de 2 millions de personnes sont mortes au cours de la première année de la pandémie; des centaines de millions ont été infectées. Elles sont les victimes d'une politique qui sacrifie la santé et la vie des travailleurs aux profits de l'oligarchie financière. Au lieu de fermer les écoles et les entreprises et d’apporter un soutien financier pour pallier aux conséquences sociales, les gouvernements ont versé des sommes énormes aux banques et aux grandes sociétés. Les marchés boursiers célèbrent désormais des gains records, tandis que les cercueils s'entassent de plus en plus haut dans les crématoriums et que des centaines de milliers de travailleurs perdent leur emploi et leurs revenus.
La pandémie n'est pas la cause de cette crise. Elle ne fait que l'exacerber. Les salaires, les retraites et les prestations sociales sont depuis longtemps attaqués et les dépenses de santé et d’éducation réduites au maximum, tandis qu’une infime minorité s’est enrichie de manière jamais vue et qu’on utilise de vastes sommes pour le réarmement militaire et les guerres. Le système capitaliste est dominé par une oligarchie financière dont les pouvoirs ne sont plus compatibles avec la démocratie. C'est la raison pour laquelle on promeut partout des forces fascistes.
Mais l'opposition à tout cela grandit. Les grèves et manifestations des enseignants, des élèves, des étudiants, des travailleurs de la santé et d'autres secteurs se développent contre la stratégie meurtrière de la classe dirigeante. Aux États-Unis, les travailleurs de l'automobile ont fait grève pour des conditions de travail sûres. En Inde, des millions d'agriculteurs protestent contre le gouvernement, des manifestations contre la violence policière ont éclaté dans tous les pays et plusieurs manifestations ont eu lieu en Allemagne contre le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne et le programme droitier du gouvernement de ‘grande coalition’ chrétien-démocrate (CDU) et social-démocrate (SPD).
Le Sozialistische Gleichheitspartei (Parti de l'égalité socialiste, SGP) se présente aux élections fédérales pour donner à cette opposition une voix et une perspective. Nous ne cherchons pas à traiter les symptômes d'un système malade, mais prônons le renversement du capitalisme et la construction d'une société socialiste. Avec nos partis frères du Comité international de la Quatrième Internationale, nous unissons les travailleurs au-delà de toutes les frontières dans leurs luttes contre les inégalités sociales, le fascisme et la guerre.
Les contradictions fondamentales du système capitaliste mondial, qui ont mené à deux guerres mondiales, éclatent à nouveau. Comme dans les années 1930, les travailleurs sont confrontés à ce choix: le socialisme international ou la barbarie capitaliste. Aucun problème social ne peut être résolu sans exproprier les banques et les grandes entreprises et les placer sous le contrôle démocratique de la classe ouvrière. Leurs profits et leurs richesses doivent être confisqués et les milliards de milliards qui leur ont été donnés au cours de l'année écoulée doivent être restitués. L'économie mondiale doit être réorganisée sur la base d'un plan scientifique et rationnel.
Pour réaliser ce programme, la classe ouvrière a besoin de son propre parti. Apportez votre soutien à notre participation aux élections fédérales dès maintenant par votre signature et devenez membre du SGP!
La vie au lieu des profits!
La politique face au coronavirus poursuivie par tous les partis au gouvernement, tant au plan fédéral et que dans les Länder (régions), de la CDU/CSU au Parti de gauche, sont déterminées par les intérêts de l'oligarchie financière. Ils laissent les écoles et les entreprises ouvertes pour que les profits continuent de s’accumuler, et mettent ainsi en pratique le programme des négationnistes du COVID-19 et de l’Alternative pour l'Allemagne (AfD) d’extrême droite. Le résultat de cette politique meurtrière est la plus grande hécatombe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Alors que les soignants se tuent à la tâche dans des hôpitaux chroniquement sous-financés et qu'il n'y a pas d'argent pour des filtres à air, même rudimentaires, dans les écoles, le gouvernement fédéral et la Banque centrale européenne ont fait cadeau de centaines de milliards d'euros aux grandes banques et grandes sociétés par le biais de programmes d'achat d'actions et de plans de relance. En conséquence, le DAX, la principale bourse allemande, a grimpé de 60 pour cent en 10 mois, atteignant un sommet historique. Les 10 Allemands les plus riches ont augmenté leur richesse de 35 pour cent pendant la pandémie, à 201 milliards d’euros. Le 1 pour cent le plus riche de la population possède autant de richesse que les 75 pour cent les plus pauvres.
La lutte pour contenir la pandémie se développe en une lutte de classe qui montre de plus en plus clairement que les deux grandes classes de la société, la classe capitaliste et la classe ouvrière, ont des intérêts inconciliables. La politique officielle de lutte contre la pandémie fait passer les profits avant les vies humaines. Nous demandons:
La fermeture immédiate de toutes les entreprises non essentielles jusqu'à ce que la pandémie soit sous contrôle! Le paiement intégral des salaires pour tous les travailleurs concernés ainsi qu'une véritable aide aux indépendants et un soutien complet aux ménages pauvres! Une campagne de vaccination coordonnée à l'échelle mondiale au lieu de nationalisme du vaccin et de profits outranciers!
Défense de tous les emplois !
Les grandes entreprises exploitent les terribles conséquences de la pandémie pour mener à bien des rationalisations planifiées de longue date afin de détruire des centaines de milliers d'emplois. Dans le seul secteur automobile, ce sont 500 000 emplois qui sont visés.
Nous luttons pour la défense de chaque emploi et exigeons un programme de travaux publics dans les secteurs socialement vitaux, tels que l'éducation, la santé et la protection de l'environnement!
Halte au militarisme !
Au milieu de la pandémie de COVID-19, toutes les grandes puissances se préparent à de nouvelles guerres afin d’imposer leurs intérêts économiques. Le gouvernement allemand a réduit pour 2021 les budgets de la santé et de l'éducation et a porté le budget militaire au niveau record de près de 50 milliards d'euros.
Dans une déclaration du gouvernement, la chancelière Angela Merkel a exigé que dans la crise des coronavirus, nous «fassions tout pour que nous conservions non seulement la force de l'Allemagne dans le secteur économique, mais aussi dans la concurrence mondiale des systèmes». Des millions de personnes doivent mourir pour que l'élite financière allemande puisse poursuivre ses intérêts impérialistes par la force militaire.
Nous exigeons la fin immédiate de toutes les interventions à l’étranger! Dissolution de l'OTAN et des forces armées allemandes! Des milliards d’euros pour l'éducation et l'emploi au lieu du réarmement et de la guerre!
Plus jamais le fascisme !
La mort de masse, les inégalités sociales et la guerre sont incompatibles avec la démocratie. C'est pourquoi les élites dirigeantes du monde entier se tournent vers des formes de gouvernement dictatoriales. La tentative de coup d'État fasciste de Donald Trump le 6 janvier a montré que même la plus ancienne démocratie occidentale est en train de s'effondrer. Cela ne changera pas avec Biden à la présidence ; il représente les mêmes intérêts boursiers que Trump et prêche «l'unité» et la «réconciliation» avec ses partisans. En Europe, les infamies du passé, que l'on croyait depuis longtemps vaincues, sont ressuscitées: le nationalisme ethnique, le racisme, le militarisme.
La menace venant de la droite est particulièrement aiguë en Allemagne. La police, l'armée et les agences de renseignement sont infestées de réseaux terroristes d'extrême droite bénéficiant du soutien des plus hautes instances de l'État. Malgré les attaques terroristes meurtrières de Halle, Hanau et d’ailleurs, et le meurtre du président du district de Kassel, Walter Lübcke, les dirigeants et les soutiens de ces structures fascistes restent en liberté.
En revanche, l'État et le gouvernement répriment quiconque résiste à l'extrême droite. Le Sozialistische Gleichheitspartei a été placé sous surveillance par l'agence de renseignement intérieure parce que, selon les termes du ministère de l'Intérieur, il milite contre «le nationalisme, l'impérialisme et le militarisme présumés» et «prône une société démocratique, égalitaire et socialiste».
Dans les universités, les professeurs banalisent les crimes nazis. L'AfD a été systématiquement promue par l'establishment politique et les médias. Par leur décision de maintenir la grande coalition après les dernières élections fédérales malgré des pertes massives de voix, le SPD et la CDU/CSU ont fait du parti d'extrême droite l'opposition officielle et l'ont intégré dans les affaires parlementaires.
Ensuite, tous les partis ont adopté le programme inhumain de l’extrême droite et l'ont mis en pratique: la fermeture des frontières extérieures de l'Europe, les déportations massives et les camps infernaux de réfugiés, la construction d'un État policier, le plus grand programme de réarmement depuis les nazis, et enfin, la politique meurtrière d'infecter la population en masse.
Le SGP s’oppose à la montée de l'extrême droite. Nous défendons tous les droits démocratiques et luttons contre la censure d'Internet par les gouvernements et les grandes sociétés. Nous demandons l'égalité des droits pour tous ceux qui vivent ici, l'arrêt des expulsions et la fermeture de tous les camps de déportation. La surveillance du SGP et d'autres organisations de gauche par les agences de renseignement doit cesser et l'agence de renseignement intérieur doit être dissoute. Liberté pour Julian Assange!
Les travailleurs ont besoin de leur propre parti
Ces revendications ne peuvent être réalisées par des appels à l'élite dirigeante, mais seulement à travers la mobilisation indépendante de la classe ouvrière internationale. Le SGP soutient donc toutes les initiatives authentiques des travailleurs et appelle à la formation de comités d'action de la base sur les lieux de travail, dans les écoles et les quartiers, qui s'uniront au niveau international et organiseront les luttes des travailleurs.
Pour défendre leurs intérêts, les travailleurs ont besoin avant tout de leur propre parti. Tous les partis parlementaires prônent la baisse des dépenses sociales, le renforcement de l'appareil répressif de l'État, le réarmement militaire et la politique meurtrière face au coronavirus dans l'intérêt de l'oligarchie financière. Cela vaut aussi bien pour les partis ouvertement de droite et d’extrême-droite que pour les partis nominalement de gauche.
Lorsque Gerhard Schröder était chancelier, le SPD et les Verts ont organisé, avec les réformes de l'Agenda 2010, le plus grand transfert de richesse de l'histoire du bas de la société vers le haut. Avec son candidat à la chancellerie, l'actuel ministre des Finances Olaf Scholz, le SPD est actuellement le fer de lance de l'agenda anti-ouvrier de la grande coalition. Les Verts, qui ont organisé les premières interventions militaires allemandes depuis la Seconde Guerre mondiale au Kosovo en 1999 et en Afghanistan en 2001, sont des militaristes enthousiastes et veulent une coalition gouvernementale avec la CDU.
Le Parti de gauche est également un ardent défenseur de l'impérialisme allemand. Partout où il gouverne au niveau des Länder, en coalition avec les partis pro-guerre et pro-austérité, le Parti de gauche réduit les dépenses sociales, expulse les réfugiés et passe des accords avec l'AfD, comme en Thuringe. Ayant ses racines dans le parti d'État stalinien en Allemagne de l'Est, le SED ainsi que dans le SPD et la bureaucratie syndicale d’Allemagne de l'Ouest, son hostilité envers la classe ouvrière fait partie de son ADN. Le Parti de gauche représente les intérêts de l'État et des sections privilégiées de la classe moyenne.
Les syndicats ne représentent plus non plus les intérêts des travailleurs. Ils organisent les suppressions d'emplois, étouffent toute opposition et s'assurent, en tant que force de police des capitalistes sur les lieux de travail, que la production continue de fonctionner correctement pendant la pandémie, malgré les terribles conditions de travail.
Pour défendre leurs intérêts, les travailleurs doivent faire du SGP un nouveau parti socialiste de masse. En tant que section allemande du Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI), le SGP s'inscrit dans la tradition du mouvement trotskyste, qui a défendu le programme marxiste du socialisme contre le stalinisme et la social-démocratie.
La lutte de l'Opposition de gauche et du CIQI est la preuve vivante qu'il existe une alternative socialiste au stalinisme. Staline incarnait la dictature d'une petite bureaucratie privilégiée, qui s'est emparée du pouvoir en Union soviétique dans les années 1920 et l'a étendu à l'Europe de l'Est et à la RDA après la Seconde Guerre mondiale. Il y a trente ans, la bureaucratie stalinienne a finalement réintroduit le capitalisme, avec des résultats sociaux et politiques catastrophiques dans le monde entier.
Pour les États socialistes unis d'Europe!
Les travailleurs de tous les pays du monde sont confrontés aux mêmes problèmes et ne peuvent s'opposer à l'exploitation, au militarisme et au fascisme qu'en s'unissant. C'est pourquoi notre campagne électorale ne se limite pas à l'Allemagne mais s'adresse aux travailleurs de toute l'Europe! Nous la mèneront avec nos partis frères européens, le Socialist Equality Party en Grande-Bretagne, le Parti de l'égalité socialiste en France et le Sosyalist Eşitlik Grubu en Turquie.
À l'Union européenne des banques, des grandes sociétés et du militarisme, nous opposons l'unification de l'Europe par le bas. L'Union européenne n'est pas une alternative à la croissance du nationalisme, bien plutôt elle l'encourage. Elle dicte des programmes d'austérité impitoyables dans l'intérêt du capital, arme la police et les services de renseignement jusqu'aux dents, réarme l'armée et renforce donc les forces politiques les plus à droite. Ce n’est que si la classe ouvrière s’unit dans toute l’Europe et se bat pour les États socialistes unis d’Europe que l’on pourra éviter une rechute dans la barbarie.
Nous appelons tous ceux qui ne sont pas prêts à tolérer le retour du militarisme allemand et européen, la croissance de la pauvreté et la montée de l'extrême droite à soutenir la campagne électorale du SGP.
Partagez et discutez cette déclaration électorale avec vos amis, collègues et connaissances, et recueillez des signatures pour soutenir notre participation aux élections.
Inscrivez-vous dès aujourd'hui en tant que partisan actif de notre campagne et faites un don à notre fonds électoral. Lisez et étudiez le World Socialist Web Site, la publication quotidienne du CIQI. Devenez membre du SGP!
(Article paru en anglais le 6 février 2021)