Les démocrates, la pseudogauche et la dissimulation du coup d’État du 6 janvier

La conférence suivante a été prononcée lors de l’université d’été 2021 du Parti de l’égalité socialiste (É.-U.), qui s’est tenue du 1er au 6 août, par Jacob Crosse, journaliste du World Socialist Web Site.

Ce rapport concerne le rôle central du Parti démocrate et de ses adjoints de pseudogauche dans la minimisation et la dissimulation de l’insurrection fasciste du 6 janvier. La réponse des démocrates, un parti de Wall Street et de la Central Intelligence Agency (CIA), a été de chloroformer la classe ouvrière et de soutenir la légitimité du Parti républicain. En même temps, ils font appel à leurs «collègues» républicains pour réaliser leur programme de classe commun d’exploitation capitaliste impitoyable au pays et de guerre impérialiste à l’étranger, plus spécifiquement, le conflit de «grandes puissances» contre la Russie et la Chine.

Dans les 48 heures qui ont suivi la tentative de coup d’État de Trump, Washington DC a été transformé en un anneau d’acier. Des clôtures de plus de deux mètres de haut ont été érigées autour du complexe du Capitole, et plus de 25.000 gardes nationaux ont éventuellement été déployés. Malgré cette démonstration de force massive, les démocrates continuent de craindre une nouvelle attaque, peut-être venant de l’armée ou «de l’autre côté de la Chambre».

Le banal discours d’investiture du président Joe Biden, le 20 janvier, a cherché à occulter les forces politiques à l’origine de l’attaque. Comme le décrit Joe Kishore dans la perspective du WSWS du 21 janvier intitulée «L’adresse inaugurale de Biden: banalités et abstractions creuses pour masquer la réalité». Il attire l’attention sur la tentative de Biden de transformer «la tentative de coup d’État en une opération abstraite de “violence” désincarnée. C’est, selon Biden, la “violence” qui a pris d’assaut le Capitole».

Le camarade Kishore a expliqué que ce n’était pas une «violence» abstraite ou désincarnée qui a pris d’assaut le Capitole. Des éléments petits-bourgeois enragés, la lie fasciste, des agents républicains, des adhérents de QAnon et des policiers et militaires à la retraite ou en activité ont pris d’assaut le Capitole sur les ordres de Trump, qui avait le soutien de la majorité du Parti républicain, ainsi que de sections de l’oligarchie financière et de l’appareil policier, militaire et de renseignement.

Le président Biden, défenseur et représentant de l’État capitaliste depuis plus de 50 ans, n’a évidemment pas attiré l’attention sur cette réalité lors de son discours d’investiture ni commenté le fait que les fascistes, qui ont exigé l’annulation de l’élection, étaient les mêmes éléments convoqués par Trump et le grand capital pour s’opposer à toute mesure qui vise à contenir la propagation du coronavirus.

Près de huit mois après la tentative de coup d’État, Biden lance des appels en faveur d’un «Parti républicain fort» qui se heurtent à la résistance intransigeante du GOP au Congrès à son programme législatif et aux menaces continues de violence fasciste dirigées contre ses collègues démocrates au Congrès. Biden n’a pratiquement rien dit sur les tentatives actuelles de Trump de renverser l’élection par des recomptages anticonstitutionnels et des analyses détaillées des bulletins de vote menées par des entreprises privées qui ont des liens avec le Parti républicain. Pendant ce temps, la démocratie américaine est en décomposition avancée.

C’est la tâche du mouvement trotskiste de fournir une direction politique marxiste à la classe ouvrière révolutionnaire, indépendamment des partis capitalistes réactionnaires et des syndicats sclérosés et corrompus, par la formation de nos comités de la base. En nous orientant vers la classe ouvrière et en lui expliquant patiemment les tâches historiques, nous pouvons construire le mouvement socialiste de masse qui commandera le respect des meilleures couches de la classe moyenne, empêchera la montée du fascisme et entraînera la transformation radicale de la société.

Les suites immédiates du coup d’État manqué

McCarthy et Trump

Au lendemain du coup d’État, les républicains étaient en plein désarroi alors que les démocrates lançaient leur deuxième impeachment de Trump. Les principaux républicains, tels que le chef de la minorité de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, et le chef de la minorité du Sénat, Mitch McConnell, ont tenté de se distancier du coup d’État et ont même critiqué légèrement Trump dans leurs premiers discours devant le Congrès après l’insurrection. Tous deux ont rejeté la faute sur Trump, tout en omettant leurs rôles dans la propagation de ses mensonges fascistes selon lesquels l’élection avait été volée.

Ces légères récriminations contre Trump se sont rapidement évaporées lorsqu’il est devenu évident que Biden n’avait aucun appétit pour un procès de destitution, même si le danger de violence fasciste imprégnait le Capitole et les forces armées.

Le secrétaire à la défense Lloyd Austin, ancien commandant du CENTCOM (United States Central Command) et membre du conseil d’administration de Raytheon Technologies, Nucor Corp. et Tenet Healthcare, a annoncé, dans un geste sans précédent, qu’il déconsignait les troupes pour faire face à «l’extrémisme dans les rangs». Le chef du Pentagone devait s’assurer qu’il avait encore le contrôle des soldats et des officiers.

Lors d’une conférence de presse tenue le 28 janvier, Nancy Pelosi, qui avait déjà ordonné l’installation de détecteurs de métaux à l’extérieur de la Chambre des représentants, a déclaré que le financement d’une sécurité accrue était nécessaire, «lorsque l’ennemi est à l’intérieur de la Chambre des représentants». Invitée à clarifier, Pelosi a répondu: «Cela signifie que nous avons des membres du Congrès qui veulent apporter des armes à feu dans l’enceinte de la Chambre et qui ont menacé de violence d’autres membres du Congrès».

Malgré la direction qu’ils ont sur les deux chambres du Congrès et la présidence, les principaux démocrates ont admis qu’ils restaient terrifiés par la perspective d’une violence politique de la part de leurs «collègues républicains».

Dans la perspective du WSWS du 29 janvier, «Le Parti démocrate et “l’ennemi intérieur” fasciste», Patrick Martin écrit: «Le manque de volonté et l’incapacité du Parti démocrate à défendre les principes démocratiques, même lorsque la survie physique de ses propres représentants est directement menacée, est un avertissement pour la classe ouvrière».

Les démocrates, dans leur hâte d’accueillir à nouveau les co-conspirateurs de Trump dans le giron et de «passer à autre chose» après le coup d’État, ont cherché à minimiser et à camoufler la duplicité républicaine dans les plans de Trump, rejetant le blâme uniquement sur Trump dans la période précédant le procès au Sénat et pendant celui-ci.

Tout au long du mois de janvier, les médias bourgeois ont contribué à faciliter cette dissimulation et la réconciliation avec le Parti républicain en faisant l’éloge des ouvertures de Biden au parti des co-conspirateurs de Trump. Les médias ont présenté l’ultraconservatrice Liz Cheney, la fille de l’ancien vice-président de George W. Bush, le criminel de guerre Dick Cheney, comme une défenseuse de la «démocratie» pour avoir été l’un des 10 républicains de la Chambre des représentants à voter pour faire avancer les articles de mise en accusation au Sénat.

Lors d’une apparition le 21 janvier à l’émission de Seth Meyers, qu’il a retweetée à ses abonnés le lendemain, le sénateur du Vermont Bernie Sanders a présenté la ligne de base du Parti démocrate, déclarant qu’il serait «préférable de tendre la main aux républicains.»

Sanders se dit en faveur de tendre la main aux républicains

Bien que les réseaux d’information câblés et télévisés aient rejoué les vidéos de l’attaque et rapporté avec justesse les arrestations des voyous fascistes subalternes des Oath Keepers et des Proud Boys qui ont pris d’assaut le Capitole, ils ont refusé de poser des questions évidentes sur le sabotage délibéré des défenses du bâtiment, y compris l’absence d’alertes venant de l’appareil d’espionnage de plusieurs milliards de dollars. Nous savons maintenant que les journalistes du Washington Post étaient au courant de révélations surprenantes qui démontraient les plans de coup d’État de Trump étaient connus aux plus hauts niveaux de l’État, tel que les commentaires du général Mark Milley sur le fait que la période qui avait précédé le 6 janvier était «un moment Reichstag, l’évangile du führer».

Après que le vice-président Mike Pence a refusé les ouvertures démocrates visaient à invoquer le 25e amendement et à déclarer Trump incompétent pour continuer à exercer ses fonctions, la Chambre des représentants, le 13 janvier, a présenté les articles de mise en accusation au Sénat, par un vote presque à l’unisson. Après le vote, les responsables de Biden ont clairement indiqué que la préoccupation majeure du nouveau gouvernement n’était pas de demander des comptes au führer en puissance et de faire la lumière sur la complicité d’une majorité du Parti républicain dans le coup d’État.

Biden, lui-même au service depuis cinq décennies du secteur bancaire, des sociétés de cartes de crédit et des profiteurs de guerre, a appelé à la «guérison», tout en rejetant les appels de certains au sein de son parti à exiger la démission de Ted Cruz et Josh Hawley, les deux sénateurs qui ont mené l’opposition à la certification des résultats du collège électoral, même après la tentative de coup d’État.

Biden a refusé d’exiger, ou même d’apporter un soutien symbolique, à l’invocation du 25e amendement pour que Trump soit démis de ses fonctions. Ce silence survenait alors même que certains démocrates de «gauche», comme la représentante de New York Alexandria Ocasio-Cortez et la représentante du Missouri Cori Bush, ont brièvement exigé le recours à cet amendement sur les médias sociaux.

L’inconséquence de Biden a renforcé Trump et enhardi ses alliés fascistes. Deux semaines après le vote de la Chambre, 45 des 50 républicains du Sénat ont voté «oui» à une motion visait à annuler le procès de destitution avant même qu’il ne commence. La mesure, proposée par le sénateur d’extrême droite du Kentucky, Rand Paul, un libertaire, et soutenu par 90 pour cent des sénateurs républicains, indiquait que le prochain procès en destitution de Trump se terminerait comme le premier, par son acquittement.

Seul le World Socialist Web Site a demandé quel type de gouvernement et de programme émergerait de la collaboration de Biden et des démocrates avec les fascistes républicains. Dans une perspective du 28 janvier, «Les républicains s’unissent derrière Trump», Barry Grey a écrit:

Biden et les démocrates soutiennent qu’ils doivent s’unir avec les républicains pour faire passer leur programme. Cela pose la question: quel genre de programme nécessite le soutien de fascistes et de leurs alliés?

La lâcheté abjecte et la complicité des démocrates servent à émousser la conscience des masses populaires, à redorer l’image de Trump et des républicains et à répandre l’illusion fatale que tout va bien. Tous ceux qui cherchent à minimiser l’assaut fasciste sur le Capitole, encouragé et soutenu par le commandant en chef des États-Unis, sont coupables de désarmer politiquement la classe ouvrière et de renforcer la droite néofasciste.

Tandis que les démocrates cherchaient à construire un gouvernement de coalition avec des républicains «raisonnables» comme Cheney et le pilote de l’armée de l’air et représentant de l’Illinois va-t’en-guerre Adam Kinzinger, le Parti de l’égalité socialiste traçait une voie indépendante claire pour la classe ouvrière, avertissant qu’on ne pouvait pas faire confiance au Parti démocrate pour mener une enquête indépendante sur le coup d’État. Appelant à une grève générale contre la menace du coup d’État, nous avons demandé à la classe ouvrière de faire ce que les démocrates ne feraient pas, à savoir: exiger l’arrestation de Trump et de ses co-conspirateurs au sein du Parti républicain et des agences gouvernementales et une enquête indépendante sur l’attaque.

Le deuxième procès de Donald J. Trump au Sénat

Le premier jour du procès au Sénat, le 9 février, les démocrates ont publié un dossier de 80 pages qui détaillait la culpabilité évidente de Trump dans la tentative de coup d’État, tout en omettant le rôle clé joué par ses co-conspirateurs républicains dans la propagation de ses mensonges électoraux. Le dossier a également omis de mentionner toute référence à la première fois où Trump a menacé de faire un coup d’État et d’invoquer la loi sur l’insurrection, six mois auparavant, lors de son discours du 1er juin 2020 avant de sortir publiquement sur la place Lafayette.

Les omissions du Parti démocrate étaient volontaires, comme l’a expliqué Barry Grey dans une perspective du 9 février, «Le procès de Donald Trump au Sénat: les questions qui exigent une réponse». Il a écrit:

Les démocrates n’ont aucun désir de révéler l’étendue de la conspiration, car cela impliquerait de mettre à nu les conditions politiques et sociales sous-jacentes dont le gouvernement Trump est l’expression.

Le procès de trois jours s’est terminé presque avant d’avoir commencé. La procédure raccourcie a été accélérée davantage après que les démocrates ont refusé d’appeler des témoins, même après que la représentante républicaine de Washington, Jaime Herrera Beutler, eut démontré que le leader de la minorité de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, était en contact avec Trump pendant la tentative de coup d’État. Dans une déclaration soumise ultérieurement par écrit, Herrera Beutler a fourni la preuve que Trump a refusé la demande de McCarthy d’annuler l’attaque. Au lieu de cela, Trump s’est aligné avec sa foule fasciste, disant à McCarthy qu’ils se souciaient apparemment plus de l’élection que McCarthy lui-même.

Tout au long du procès, les démocrates ont soutenu le vice-président ultraréactionnaire «courageux et patriotique» Mike Pence, tout en implorant les républicains sur des questions morales et de sécurité nationale. Le représentant démocrate du Texas, Joaquin Castro, a exhorté ses collègues républicains à voter en faveur de la condamnation afin de renforcer la position mondiale de l’impérialisme américain contre ses rivaux étrangers. Castro a souligné que «les acteurs d’influence russes, iraniens et chinois» en profitent pour «amplifier les récits en faveur de leurs intérêts politiques au cours de la transition présidentielle».

Afin de masquer la complicité de sections clés de l’État de sécurité américain dans le coup d’État, le rôle de l’armée dans le retard de l’envoi des troupes de la Garde nationale au Capitole a été complètement omis tout au long du procès. Rien n’a été dit sur le rôle de la police du Capitole des États-Unis dans le sabotage de la défense du Capitole. On n’a donné aucune explication de la raison pour laquelle le FBI n’a pas désigné le 6 janvier comme un «Événement spécial de sécurité nationale» ou n’a même pas publié un rapport d’évaluation de la menace, bien que les responsables démocrates de l’impeachment aient démontré au cours du procès que la Maison-Blanche surveillait les comptes de médias sociaux qui demandaient qu’une «milice MAGA» envahisse Washington DC. Les responsables démocrates de l’impeachment de la Chambre ont fait tout ce qu’ils pouvaient pendant le procès pour aveugler la classe ouvrière sur la portée et l’ampleur du coup d’État afin de protéger les institutions de l’État et de bloquer la croissance d’un mouvement contre l’oligarchie financière qui a produit Trump.

L’effondrement du comité restreint bipartisan

Après l’échec du procès en destitution de Trump, d’énormes questions sont restées sans réponse quant au rôle de la police, de l’armée, des responsables républicains et des financiers dans la tentative de coup d’État. Loin de chercher à répondre à toutes ou à une partie de ces questions, voire de jeter la lumière sur l’émergence de tendances fascistes dans le centre de l’impérialisme mondial dans un procès public diffusé dans le monde entier, Pelosi et les démocrates ont cherché à dissimuler les liens entre l’État et le Parti républicain afin de préserver le GOP en tant qu’instrument de domination de classe. Cet effort a d’abord pris la forme de la proposition d’une commission «bipartisane», sur le modèle de la commission qui a dissimulé les questions clés des attaques terroristes du 11 septembre 2001.

Après des mois d’âpres négociations, le 22 avril, alors que des milliers de soldats de la Garde nationale étaient toujours stationnés au Capitole, Pelosi a annoncé qu’elle avait accordé d’importantes concessions exigées par les complices de Trump afin d’établir officiellement la commission. Sa capitulation devant les exigences des républicains incluait l’acceptation d’une représentation 50-50 au sein de la commission et une formule qui nécessiterait le soutien des républicains pour délivrer des assignations à comparaître. Pour sa capitulation devant les co-conspirateurs de Trump, Pelosi a reçu un soutien retentissant dans les pages éditoriales du New York Times et du Washington Post de Jeff Bezos.

La seule demande républicaine que les démocrates n’ont pas acceptée était que la commission élargisse son «champ d’action» pour inclure les manifestations estivales contre la violence policière dans son champ de compétence, établissant une équivalence dégoûtante entre les milliers de manifestations multiraciales contre la violence d’État et l’insurrection de Trump contre la démocratie bourgeoise.

Les commissaires de ce comité seraient des responsables républicains et démocrates de confiance en matière de sécurité nationale, responsable d’innombrables crimes de guerre et de l’éviscération des droits démocratiques à l’échelle mondiale. Cette commission a été conçue sur le modèle de la commission bipartisane du 11 septembre 2001, qui a masqué le rôle des agences de renseignement et du gouvernement saoudien dans la facilitation des attaques terroristes. Nous avions écrit à l’époque:

La commission du 6 janvier est promue non pas pour révéler la véritable ampleur du complot fasciste qui vise à maintenir Trump au pouvoir, par crainte des conséquences politiques et sociales explosives, mais plutôt pour réhabiliter politiquement le Parti républicain et soutenir le système politique bipartisan par lequel l’oligarchie patronale et financière règne. Tant avant qu’après le 6 janvier, les démocrates ont promu le faux récit selon lequel Trump est à lui seul la source de l’attaque contre les formes de gouvernement bourgeois démocratique, plutôt que l’incarnation du déclin prolongé et de la putréfaction du capitalisme américain et de toute son élite dirigeante.

Alors même que des républicains fascistes, comme la nouvelle représentante de Géorgie, la millionnaire Marjorie Taylor Greene, accostaient la démocrate Alexandria Ocasio-Cortez dans les couloirs du Capitole et proféraient des menaces de mort à peine voilées à l’encontre de l’«escouade du djihad», la Chambre, avec un soutien républicain minimal, a adopté la proposition bipartisane le 18 mai. Après l’adoption du projet de loi par la Chambre, Trump a demandé aux républicains du Sénat de rejeter la commission, la qualifiant de «piège démocrate». Suivant ses instructions, le chef de la minorité sénatoriale, Mitch McConnell, a déclaré son opposition à la commission le jour suivant, la qualifiant de «biaisée et déséquilibrée», la laissant ainsi en plan. Lors d’un vote au Sénat le 28 mai, la proposition de commission n’a pas réussi à surmonter l’obstruction parlementaire, étant rejetée à 54 voix contre 35, soit moins que les 60 voix nécessaires. Seuls six républicains ont soutenu la commission, tandis que neuf sénateurs républicains et deux démocrates se sont abstenus de voter.

Tweets de la démocrate Alexandria Ocasio-Cortez pendant le coup d’État

L’échec de la mise en place de la commission bipartisane a coïncidé avec des révélations qui détaillent la déconsignation délibérée de la sécurité par des éléments fidèles à Trump dans l’État. Le World Socialist Web Site a été la seule publication à rendre compte de chaque rapport «éclair» de l’inspecteur général de la police du Capitole américain Michael Bolton ainsi que des enquêtes clés des comités de la Chambre et du Sénat sur le coup d’État et à tirer les conclusions historiques nécessaires sur le rôle de l’État capitaliste.

Les rapports «éclair» et les rapports des commissions ont détaillé de nombreux manquements à la sécurité pour lesquels aucune explication innocente n’existe, y compris le jour du coup d’État: la police du Capitole (USCP) n’a pas été autorisée à utiliser des munitions «moins létales» pour contrôler la foule; les équipes de surveillance de l’USCP ont été déployées contre quelques contre-manifestants alors que des centaines de Proud Boys étaient ignorés; l’ancien sergent d’armes de la Chambre des représentants, Paul Irving, a délibérément déplacé les barricades de sécurité la veille du coup d’État, permettant ainsi un accès libre au Capitole; le chef de la police du Capitole, Steve Sund, a ignoré les rapports des services de renseignement qui indiquaient que «le Congrès lui-même» serait la cible le 6 janvier, tout en affirmant que l’USCP avait «un bon plan pour le 6»; la direction de la police du Capitole a disparu pendant le déroulement du coup d’État, refusant de donner des ordres par radio; on n’a pas informé les policiers de la menace et ils n’étaient pas équipés pour faire face à une foule armée et violente. En outre, la version de la police du Capitole d’une équipe SWAT, qui avait été formée par d’anciens soldats des forces spéciales américaines qui idolâtrent les SS nazis, a refusé de se déployer ou de remplir sa mission de sécurité pour protéger les membres du Congrès.

Des rapports ultérieurs ont confirmé que la police du Capitole et la police métropolitaine du District de Columbia (DC) avaient reçu du FBI des radios sur lesquelles étaient préprogrammés les canaux radio que les milices fascistes allaient utiliser, ce qui a démenti les affirmations selon lesquelles l’attaque était imprévue. La question est plutôt de savoir dans quelle mesure le FBI a joué un rôle direct dans la facilitation de l’attaque. Outre le fait que le président des Proud Boys, Enrique Tarrio, est un informateur connu du FBI, le leader des Proud Boys de Floride et vétéran de la guerre d’Irak, Joe Biggs, a également confirmé sa relation avec l’agence de renseignement intérieure. Entre-temps, le fondateur des Oath Keepers, Stewart Rhodes, qui était présent dans l’enceinte du Capitole pendant le siège et dont le nom figure dans de nombreux documents d’accusation contre d’autres personnes, reste toujours libre. Il continue d’être le bienvenu lors d’événements républicains, y compris lors de la plus récente Conservative Political Action Conference.

Moins de trois semaines après l’effondrement de la commission bipartisane, la commission sénatoriale de la sécurité intérieure et du règlement a publié un rapport conjoint extrêmement limité sur son enquête concernant le 6 janvier. Tout en confirmant que la police du Capitole, le FBI et le ministère de la Sécurité intérieure (DHS) étaient bien conscients, des semaines à l’avance, que des éléments pro-Trump planifiaient une attaque contre le Congrès pour empêcher la certification du collège électoral, le rapport a omis le rôle clé du putschiste en chef, Trump lui-même!

Dans les semaines qui ont suivi la publication de ce rapport, Trump n’a cessé de brandir cette «enquête» pour disculper son rôle dans le coup d’État, en soulignant le fait que nulle part dans le rapport on ne le rend responsable de l’insurrection, un mot qui est également omis dans le rapport par les démocrates à la demande de leurs collègues républicains.

La pseudogauche complaisante et la campagne des DSA contre Trotsky

Tandis que le World Socialist Web Site se bat pour sensibiliser les travailleurs à la menace fasciste, ayant rédigé plus de 140 articles concernant la tentative de coup d’État du 6 janvier, ainsi que plusieurs articles qui dénoncent les attaques d’extrême droite et fascistes contre des responsables du Parti démocrate comme Ocasio-Cortez, et des déclarations qui s’opposent aux campagnes droitières de révocation contre Kshama Sawant, membre du conseil municipal de Seattle, et Gavin Newsom, gouverneur de Californie, la réponse de la pseudogauche a été tout le contraire. Elle est terrifiée par tout appel à la classe ouvrière et s’efforce de maintenir l’autorité du Parti démocrate. Le magazine Jacobin, par exemple, étroitement lié aux Socialistes démocrates d’Amérique (DSA), a cherché à minimiser l’importance du coup d’État dans les rares occasions où il en a parlé.

Dans un article du 8 janvier 2021 écrit par Genevieve Leigh, intitulé «Bhaskar Sunkara de Jacobin sur le coup d’État du 6 janvier de Trump: “il n’y a rien à voir, circulez!”», elle cite des tweets du jour du coup d’État par le rédacteur en chef fondateur et éditeur de Jacobin, Bhaskar Sunkara. Dans l’un d’eux, il déplore «les étiquettes extrêmes pour les mauvaises choses», suivi d’un autre tweet dans lequel il exprime sa confiance dans la «stabilité des institutions républicaines américaines». Suivant les traces de Sunkara, les correspondants de Jacobin Branko Marcetic et Julia Damphouse ont également minimisé le coup d’État, cette dernière demandant à ses abonnés de «se ressaisir».

Le commentaire du 8 janvier a expliqué:

Le déni par Jacobin de l’ampleur de la crise, son insistance sur la «stabilité des institutions républicaines américaines» est liée à son hostilité organique à la révolution. La politique de Jacobin – et c’est la politique des Socialistes démocrates d’Amérique dans son ensemble – est basée sur la prétention que la réforme sociale sera réalisée dans le cadre du Parti démocrate et du système capitaliste…

Les membres du comité de rédaction de Jacobin, qui parlent au nom des sections privilégiées de la classe moyenne supérieure, se caractérisent par leur complaisance, leur opportunisme et leur manque de sérieux. Tout ce qu’ils écrivent vise à contenir l’opposition sociale croissante d’en bas.

Les correspondants de la classe moyenne supérieure du Jacobin n’étaient pas les seuls à prévoir que le 6 janvier serait un non-événement. La Tendance marxiste internationale (TMI), défenseurs «de gauche» du capitalisme depuis leur rupture avec la Quatrième Internationale il y a des décennies, a également écrit que ce qui s’est passé le 6 janvier était «loin» d’être un «coup d’État insurrectionnel». Une semaine plus tard, suivant la ligne du journaliste Chris Hedges, ainsi que de Joe Lauria de Consortium News, la TMI a déclaré que la menace bien plus grande pour la démocratie était la censure du compte Twitter de Trump.

À partir de mars, les DSA, après avoir déclaré «il n’y a rien à voir, circulez!» concernant la première tentative de coup d’État fasciste de l’histoire des États-Unis, s’est lancée dans une campagne agressive sur les médias sociaux dénonçant le WSWS comme des «acteurs de mauvaise foi», tout en célébrant l’assassinat en 1940 de Léon Trotsky par l’agent stalinien du GPU Ramon Mercader.

Cette campagne avait été déclenchée en réponse à plusieurs articles du WSWS écrits par Eric London qui jettent la lumière sur une série de mensonges exprimés par Ocasio-Cortez dans une interview avec le magazine Democratic Left des DSA publiée le 19 mars. Cette publication n’a rien écrit sur les révélations en cours concernant le 6 janvier qui détaillent les liens intimes entre le Parti républicain, les milices fascistes et les éléments de l’État sécuritaire qui ont facilité le coup d’État de Trump.

Cherchant à dissimuler le danger en cours et à construire le Parti démocrate comme un instrument légitime de la résistance de la classe ouvrière, capable d’être «poussé à gauche», Ocasio-Cortez a entonné des louanges sur le Parti démocrate tout en affirmant qu’une évaluation de gauche, c’est-à-dire marxiste, du plus ancien parti capitaliste des États-Unis était «une critique vraiment privilégiée». Tandis que des milliers d’enfants migrants restent détenus dans des camps de concentration le long de la frontière américano-mexicaine et que Biden continue de lancer des frappes aériennes au Moyen-Orient et en Afrique, Ocasio-Cortez a affirmé que les politiciens démocrates de droite se «réinventaient totalement dans une direction beaucoup plus progressiste» depuis l’élection de Biden.

L’interview, menée par Don McIntosh, agent de l’AFL-CIO de longue date, a eu lieu le 27 janvier. Bien que l’interview ait eu lieu environ trois semaines après le coup d’État de Trump. Ocasio-Cortez, elle-même fréquemment la cible de menaces de mort de la part de l’extrême droite, n’a fait aucune mention de la tentative de coup d’État ou du danger permanent de violence fasciste.

Alors que les dénonciations d’Ocasio-Cortez par le WSWS accumulaient plus de 100.000 vues uniques et étaient partagées sur de multiples plateformes de médias sociaux parmi leurs propres membres, les dirigeants des DSA et des YDSA ont réagi en se solidarisant avec les crimes monstrueux commis par Staline et sa bureaucratie totalitaire en diffusant des mèmes Internet qui célébraient l’assassinat de Trotsky. Une lettre ouverte adressée à Maria Svart, directrice nationale des DSA, écrite par David North et publiée en mai, n’a toujours pas reçu de réponse. Ce silence illustre la faillite politique de cet adjoint de longue date du Parti démocrate.

En outre, pas plus tard que la semaine dernière, Branko Marcetic, journaliste de Jacobin, a écrit un autre article sur le complot du Michigan, non pas pour avertir la classe ouvrière que l’État cultivait les milices fascistes, mais pour défendre les miliciens fascistes prétendument «piégés» par le FBI, sur la base d’un reportage de Buzzfeed qui, selon Marcetic, «confirme presque entièrement que c’est le cas». Encore une fois, la préoccupation n’est pas pour les droits démocratiques de la classe ouvrière menacés par Trump ou ses complices de l’extrême droite, mais pour les droits démocratiques des fascistes eux-mêmes.

Glenn Greenwald: de conférencier de la pseudogauche à apologiste de Fox News

Tweet de Glenn Greenwald qui défend le droit de Trump d’avoir accès aux médias sociaux

Le journaliste libertaire Glenn Greenwald s’est joint à Jacobin, à Trump et au Parti républicain pour, comme eux, minimiser la tentative de coup d’État et affirmer que le véritable danger qui ressort du complot du Michigan et de la prise d’assaut du Capitole n’est pas la montée du fascisme aux États-Unis, mais l’accès de Trump à Twitter et la menace des «néolibéraux» d’étendre l’État sécuritaire.

Greenwald et d’autres journalistes de la classe moyenne supérieure, comme John Pilger, Chris Hedges et le parfois humoriste Jimmy Dore, admettent volontiers qu’ils ne sont pas marxistes et qu’ils ne voient pas la classe ouvrière comme une classe révolutionnaire ou la révolution socialiste comme la seule issue à la crise historique du capitalisme mondial. Ils ne voient pas la réalité et l’histoire à travers le prisme de la lutte des classes, mais ils s’appuient sur des interprétations impressionnistes et vulgaires des événements, dans de nombreux cas, délibérément détachées du contexte dans lequel ces événements se déroulent.

Greenwald est l’exemple le plus frappant d’une approche de la classe moyenne non ancrée dans le contexte de la tentative de coup d’État de Trump. Après le coup d’État, son premier tweet a été de se demander comment il était possible que le Capitole, l’un des bâtiments les plus sécurisés de la planète, soit envahi pendant des heures par une foule relativement peu nombreuse.

«Comment des centaines et des centaines de milliards de dollars ont-ils pu être dépensés au nom de la sécurité depuis le 11 septembre 2001, en plus du déploiement de drones et de technologies de surveillance, et pourtant quelques centaines de manifestants peuvent si facilement pénétrer dans le Capitole, y entrer et le prendre d’assaut?» – GG 6 janvier

Cependant, dans les 24 heures, Greenwald a changé son discours pour dénoncer la fermeture du compte Twitter de Trump.

«Une poignée d’oligarques de la Silicon Valley a décidé qui peut et ne peut pas être entendu, y compris le président des États-Unis. Ils exercent ce pouvoir de manière unilatérale, sans normes, sans responsabilité ni appel. La politique les supplie maintenant de faire taire les adversaires ou de permettre aux alliés de s’exprimer.» – GG 7 janvier

Le 5 février, Greenwald fustigeait les démocrates qui refusaient de travailler avec les co-conspirateurs de Trump pour combattre la «Big Tech» (la grande industrie technologique).

En été, Greenwald retweetait favorablement un admirateur du stalinisme qui disait que le 6 janvier 2021 «pourrait être la date la moins importante de toute l’histoire du pays». Il disait aussi que le complot contre la gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer, avait été «organisé de l’intérieur».

Il a commencé à répéter les sujets de discussion de l’organisateur principal d’«Arrêtez le vol [de l’élection]» et ami de la milice Oath Keepers, Paul Gosar (républicain d’Arizona). Comme Gosar, Greenwald avance la théorie selon laquelle les partisans de Trump et les membres de la milice fasciste ont été piégés par le FBI. Bien que les socialistes soient bien conscients du rôle que jouent les agences de renseignement intérieur dans le maintien de la domination de la classe bourgeoise, Greenwald refuse de reconnaître le fait que les instruments d’oppression de l’État capitaliste cultivent depuis longtemps des éléments rétrogrades, racistes et réactionnaires pour matraquer la résistance socialiste et ouvrière au capitalisme, tout en fermant les yeux sur les innombrables crimes commis par leurs «informateurs».

Dans ce contexte, Greenwald a affirmé que «la question la plus intéressante à propos du 6 janvier reste de savoir à quel point le FBI était intégré dans les 3 groupes qu’ils disent être responsables, et ce qu’ils savaient de ce qui se préparait». C’est, bien sûr, ce que les journalistes bourgeois souhaitent le moins demander…»

La trajectoire de Greenwald, de chouchou de la pseudogauche à apologiste de l’extrême droite, a été rapide. À la fin des années Obama, Greenwald était l’invité vedette des conférences de la défunte Organisation socialiste internationale. Aujourd’hui, il passe ses journées sur Twitter à défendre le «journaliste» Tucker Carlson, attaquer le World Socialist Web Site, propager le mensonge de la fuite de laboratoire de Wuhan et, plus généralement, suivre la ligne politique des républicains.

La transformation fasciste du Parti républicain de Trump

Après l’effondrement de la commission bipartisane suite à l’obstruction du Sénat républicain, Nancy Pelosi a annoncé que la Chambre allait plutôt créer son propre comité restreint pour «enquêter» sur l’attaque du 6 janvier. Contrairement à la proposition précédente, cette commission ne sera pas divisée en deux; les démocrates choisiront huit membres, tandis que les républicains en recevront cinq. La première audition est prévue pour le 27 juillet.

Après avoir rencontré Trump dans sa propriété du New Jersey, le chef de la minorité, Kevin McCarthy, a nommé au comité trois républicains qui avaient voté en faveur de l’annulation de l’élection, dont les principaux co-conspirateurs de Trump, Jim Jordan (Ohio) et Jim Banks (Indiana). Après avoir initialement semblé accepter la provocation, Pelosi a rejeté Jordan et Banks, ce à quoi McCarthy a répondu en retirant les cinq candidats.

La tentative de McCarthy de faire échouer le comité a eu lieu seulement 11 jours après que Trump ait prononcé une diatribe fasciste à la Conservative Political Action Conference de Dallas, à laquelle ont participé des membres des milices Proud Boys, Oath Keepers et III Percenters, dont le fondateur d’Oath Keepers, Stewart Rhodes. Tout au long de son discours, inspiré par Hitler, Trump a répété ses mensonges sur l’élection «truquée», s’est déchaîné contre le communisme et le socialisme, a affirmé que les socialistes avaient «volé notre héritage américain», a dénoncé la «peste chinoise» et a soutenu comme martyre Ashli Babbitt, vétéran de l’armée de l’air de QAnon, tuée le 6 janvier.

Dans la perspective du 12 juillet, «La conférence CPAC et la transformation fasciste du Parti républicain de Trump», Eric London écrit qu’un avertissement clair doit être lancé: «Donald Trump est en train de consolider son pouvoir sur le Parti républicain, le transformant d’un parti bourgeois conservateur en un parti fasciste avec un leader personnaliste et une aile paramilitaire».

Il attire particulièrement l’attention sur le discours fasciste prononcé à la CPAC par le conseiller de Trump, Stephen Miller, qui a prétendu que Trump «défendait l’héritage de cette nation, sa culture, ses valeurs», et qui s’est terminé par la déclaration «Nous triompherons!» Ceci, écrit le camarade London, «était une répétition presque mot pour mot du slogan de propagande nazi “Wir werden siegen, weil uns Adolf Hitler führt”». («Nous triompherons, car Adolf Hitler nous guide.»)

Alors que le Parti républicain adopte ouvertement le fascisme, les démocrates, avec leur promotion obsessionnelle des politiques raciales et identitaires et des politiques économiques qui conduisent à un enrichissement supplémentaire de l’aristocratie financière, enhardissent l’extrême droite.

L’inconséquence des démocrates a encore été démontrée lors de la première commission spéciale tenue le 27 juillet. Tandis que quatre policiers qui ont défendu le Capitole le 6 janvier livraient un témoignage passionné et de première main sur l’intention de la foule fasciste d’enlever et de tuer des élus afin de bloquer la certification de l’élection de Biden, désignant l’auteur de ce crime comme étant Donald Trump, pas un seul démocrate de la commission n’a prononcé le nom de Trump une seule fois.

Au lieu de cela, les démocrates ont une fois de plus laissé le soin à la belliciste ultraconservatrice Liz Cheney, l’un des deux républicains anti-Trump nommés à la commission, de souligner l’importance de citer à comparaître des responsables républicains pour établir la «vérité» sur ce qui s’est passé à la Maison-Blanche avant, pendant et après la tentative de coup d’État.

Une fois l’audience terminée, le président démocrate, Bennie Thompson, du Mississippi, n’a pas voulu dire quand la prochaine audience aurait lieu, si ce n’est qu’elle se tiendrait probablement après les prochaines vacances d’août. Poursuivant leurs efforts pour dissimuler le coup d’État afin de poursuivre la guerre impérialiste américaine à l’étranger et la guerre de classe au pays, ni Alexandria Ocasio-Cortez ni Bernie Sanders n’ont commenté l’audience.

C’est seulement le Parti de l’égalité socialiste qui se bat pour élever la conscience de classe de la classe ouvrière internationale, au-delà des frontières raciales, ethniques et nationales dans une lutte commune pour renverser la source des menaces fascistes contre les droits démocratiques: le système capitaliste.

(Article paru en anglais le 8 septembre 2021)

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