Les familles des morts marquent un an du mur commémoratif national de la Covid du Royaume-Uni

Mardi, cinq cents personnes ont assisté au premier anniversaire du National Covid Memorial Wall dans le centre de Londres.

Des familles quittent le mur commémoratif national COVID pour se rendre à la résidence du premier ministre (WSWS Media)

Le mur long de 500 mètres, adjacent à l'hôpital St Thomas, fait face aux chambres du Parlement de l'autre côté de la Tamise. Plus de 180.000 cœurs peints individuellement, la plupart avec des noms, des dates de décès et des messages d'êtres chers, représentent chacun une vie perdue à cause du virus.

Des familles de tout le pays se sont rassemblées près de Lambeth Bridge avant d'organiser une marche silencieuse le long du mémorial. Beaucoup tenaient des photos de leurs proches tués par la COVID-19, certaines avec le hashtag #NamesNotNumbers. Des banderoles réclamaient: «Le mur commémoratif national de la Covid doit être rendu permanent». Une pancarte disait : «186.094 hommes, femmes et enfants sont morts au Royaume-Uni avec la COVID-19 mentionnée comme cause du décès sur leur certificat de décès».

Le cortège a traversé le pont de Westminster puis la place du Parlement et est arrivé à Downing Street, la résidence du premier ministre. Exprimant la détermination des familles à obtenir justice et à faire en sorte que les responsables de l'establishment rendent des comptes, une femme a crié devant la résidence : «Ils doivent savoir que nous n’allons pas disparaître!».

Une banderole indique que plus de 186 000 vies ont été perdues à cause de la COVID en Grande-Bretagne (WSWS Media)

Des représentants du groupe de campagne Covid-19 Bereaved Families for Justice UK (Familles endeuillées du Covid pour la justice en Grande-Bretagne) ont été autorisés à présenter une pétition avec plus de 100.000 signatures. Elle appelle le gouvernement «à nous soutenir dans nos efforts pour faire du mur un mémorial permanent, un lieu de réflexion, de contemplation et de souvenir qui rappellera l'horreur et le chagrin que tant de gens ont endurés».

Un financement participatif pour entretenir le site explique : «Chaque semaine, des bénévoles aident à maintenir le mémorial en vie, consacrant des heures à garder en vie les souvenirs d'êtres chers de tout le Royaume-Uni, pendant que nous attendons que le gouvernement s'engage à en faire un site permanent de Southbank.»

Pour l'anniversaire, des bénévoles et membres de familles avaient accroché des photos de personnes tuées par la COVID le long du mur, affirmant avec force la diversité de la population touchée par la maladie, principalement des personnes âgées, mais avec des personnes de tous les âges, y compris des enfants, et de toutes les ethnies. Au-dessous de ceux-ci, une rangée de lumières miniatures sur toute la longueur du mémorial ajoutait à une atmosphère poignante.

Des membres des familles traversent le pont de Westminster en direction du Parlement en se rendant à Downing Street. Un panneau indique “N’oubliez pas notre papa” (WSWS Media)

Une autre marche émouvante a eu lieu à partir de 20 heures, couvrant la distance entre le pont de Westminster et le pont de Lambeth, avec des personnes portant des bougies et des roses pour se souvenir de leurs proches et de tous ceux qui sont morts. Beaucoup se sont arrêtés pour laisser des bougies sous les photos de leurs proches accrochées au mur et pour prendre des photos de la scène. Les fleurs ont été jetées dans la Tamise à la fin de la promenade. Certains étaient en larmes, se consolant les uns les autres.

Des reporters du World Socialist Web Site ont distribué des copies de l'article «Anniversaire du mur commémoratif COVID au Royaume-Uni: la pandémie fait toujours rage, les criminels sont toujours en liberté».

La famille Stephens est venue de Birmingham pour rendre hommage à Teval, décédé de COVID, à seulement 44 ans. Teval est décédé le 21 février 2021, après avoir combattu la COVID pendant environ six semaines. Il était un expert du yoga sur Internet et se rendait au gymnase tous les jours.

La famille Stephens de Birmingham (WSWS Media)

Sa sœur Tervina a déclaré que le mur est «un endroit formidable où tous ceux qui ont perdu un être cher peuvent se retrouver. À part cela, vous n'auriez tout simplement aucun moyen de contacter d'autres personnes et de partager des histoires. Et je pense que pour nous, alors que les cendres de mon frère ont été dispersées en mer, c'est quelque part où nous pouvons aller et nous souvenir de lui».

Elle a dit du gouvernement Johnson : «Je pense qu'ils savaient exactement ce qu'ils faisaient. Johnson joue le rôle d'un bouffon, mais il sait exactement ce qu'il fait. C'est tellement évident, par exemple le scandale des maisons de retraite. Elles étaient pleines de personnes âgées et fragiles, probablement avec beaucoup de problèmes de santé. Alors pourquoi allez-vous mettre des personnes atteintes de COVID dedans? Même un enfant de 5 ans saurait que cela est mauvais. Ils s'en moquent.»

La maman de Teval, a convenu : «Oui, il est évident qu'ils s'en fichent. Ne pas agir pour protéger signifiait que les gens avaient contracté la COVID au travail ou que des enfants l'avaient apporté à leur mère et à leur père.»

Deux membres de la famille brandissent des photos de leurs proches perdus à cause de la COVID-19 devant Downing Street (WSWS Media)

James, propriétaire d'une petite entreprise, a perdu sa mère, Jacqueline, décédée de la COVID à l'âge de 77 ans en janvier 2021. Il a déclaré que le mur «doit nous rappeler l'énorme partie de la population décédée d'une maladie évitable et le garder dans la mémoire de tous, et de ceux qui sont censés mener la barque et comment ils ont échoué».

James a déclaré que certains doivent rendre des comptes: «Qui était au courant de la planification précédente d'une pandémie? Qui l'a ignoré? Qui a décidé qu'ils allaient juste improviser? Pour couronner le tout, ma mère est décédée parce qu'elle a été infectée par la COVID à l'hôpital. C'était 10 mois après le début de la pandémie, la deuxième vague. Il existait des protections bien connues contre la contagion et cela aurait pu être évité.»

«Dans mon entreprise, le père d'un de nos collaboratrices est décédé en avril 2020. Elle était gravement malade et son père est décédé. C'était pendant la première vague. Deux personnes sur les 25 dans l’entreprise ont perdu des proches, ce qui est une proportion élevée.»

Une famille endeuillée se souvient de son être cher lors de la veillée à la bougie au cours de la soirée (WSWS Media)

Le gouvernement ne s’est pas soucié de ce qui se passait a déclaré James, parce que «cela tue les personnes âgées, qui de toute façon pèsent sur les deniers publics. Qui s'en soucie, pour le dire crûment?»

« J'ai pris autant de précautions que possible et j’ai quand même attrapé le Delta et Omicron. Les dernières informations indiquent que le nouveau variant est aussi infectieux que la rougeole, qui est la maladie la plus infectieuse qui soit. Ça va juste devenir de plus en plus contagieux à mesure qu'il mute. Que le résultat soit ou non moins meurtrier en conséquence, qui peut le dire? Mais pour ceux qui finiront par en mourir, ils sont maintenant beaucoup plus susceptibles de l'attraper.»

(Article paru en anglais le 29 mars 2022)

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