Vous êtes un travailleur du rail? Communiquez avec le Comité des travailleurs de la base du CP au cpworkersrfc@gmail.com. Si vous êtes un éducateur, communiquez avec le Comité de sécurité pancanadien du personnel scolaire de la base (CSPPB) à cersc.csppb@gmail.com.
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Les membres et les partisans du Parti de l’égalité socialiste (PES) mènent une campagne à travers le Canada afin de mobiliser une importante délégation de travailleurs pour assister au rassemblement international en ligne du 1er mai qui aura lieu dimanche. L’événement, qui débutera à 15 h (heure de l’Est), mettra de l’avant un programme international de lutte de la classe ouvrière contre la guerre impérialiste et la politique de «libre propagation» imposée par l’élite dirigeante durant la pandémie.
La campagne comprenait une réunion conjointe convoquée le 24 avril par deux comités de la base établis par des éducateurs et des travailleurs ferroviaires de tout le Canada. Les conférenciers du Comité de sécurité pancanadien du personnel scolaire de la base et du Comité des travailleurs de la base du CP ont passé en revue les luttes du personnel scolaire et des cheminots au cours des derniers mois, et ont fait valoir la nécessité pour les travailleurs de toutes les industries d’unifier leurs luttes à l’échelle mondiale en opposition aux syndicats nationalistes et pro-patronaux.
L’assemblée a adopté la résolution suivante:
Cette réunion des travailleurs de l’éducation et du rail déclare son soutien total au rassemblement international du 1er mai coparrainé par le World Socialist Web Site et l’Alliance ouvrière internationale des comités de base le 1er mai. Le rassemblement fournira une perspective politique pour unifier les luttes de la classe ouvrière au niveau international contre la barbarie capitaliste, la pandémie et la guerre impérialiste.
La guerre par procuration entre les États-Unis et l’OTAN contre la Russie fait planer la menace imminente d’une conflagration mondiale menée avec des armes nucléaires. La guerre entraîne une explosion du coût de la vie pour les travailleurs partout dans le monde, exacerbant davantage les niveaux déjà sans précédent d’inégalité sociale et rendant les nécessités de base de la vie de plus en plus inabordables. Pendant ce temps, les élites dirigeantes du Canada, des États-Unis et de l’Europe gaspillent des dizaines de milliards de dollars en armes et autres équipements militaires pour intensifier le conflit en Ukraine, provoquer un changement de régime à Moscou et réduire la Russie au statut de semi-colonie. Après avoir sacrifié des millions de vies pendant la pandémie d’une maladie entièrement évitable, les gouvernements du Canada, des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne ne se soucient guère que des millions d’autres soient incinérés dans un échange nucléaire.
Les travailleurs de l’éducation et du rail ont cherché à se défendre contre les conditions d’exploitation brutales auxquelles ils sont confrontés. Mais nos efforts ont été sabotés à chaque fois par les syndicats nationalistes et pro-patronaux. Les syndicats de l’éducation ont forcé les enseignants et le personnel de soutien à retourner dans des écoles dangereuses pendant la pandémie, et qualifiente d’«illégale» toute action collective des travailleurs contre la politique de la classe dominante, qui fait passer les profits avant la vie. Les syndicats du rail aident la direction à appliquer un régime dictatorial d’horaires de travail brutaux, de dissimulation des problèmes de sécurité et d’une procédure disciplinaire draconienne visant à intimider et à licencier les travailleurs qui osent parler. Les syndicats soutiennent tous l’accord de «confiance et d’approvisionnement» des libéraux et des néo-démocrates, qui permettra au gouvernement Trudeau de faire la guerre à l’étranger et d’imposer l’austérité aux travailleurs au pays jusqu’en 2025.
C’est la raison pour laquelle le Comité de sécurité pancanadien du personnel scolaire de la base et le Comité des travailleurs de la base du CP sont organisés de manière totalement indépendante des syndicats pro-capitalistes. Nos comités croient qu’une nouvelle stratégie internationale est nécessaire pour la classe ouvrière, une stratégie qui unifie nos luttes au-delà des frontières contre la domination de la vie sociale par une oligarchie financière et pour la réorganisation de la société afin de répondre aux besoins sociaux urgents de la grande majorité. Nous lançons un appel pressant à tous les travailleurs du Canada et du monde entier pour qu’ils participent au rassemblement du 1er mai, qui mettra en avant un programme socialiste visant à mettre fin à la guerre, au sacrifice de la sécurité et de la vie même des travailleurs pour accroître les profits des sociétés, et à la pandémie mortelle de COVID-19.
La réunion a entendu deux rapports: l’un de Laurent Lafrance, le responsable national du CSPPB, et l’autre de Penny Smith, une rédactrice du WSWS qui a joué un rôle de premier plan dans l’établissement du Comité des travailleurs de la base du CP. Les rapports traitaient des terribles conditions de travail auxquelles sont confrontés le personnel éducatif et les travailleurs du rail pendant la pandémie, alors que les exploitants ferroviaires impitoyables cherchent à augmenter leurs profits.
Ils ont abordé également le rôle des syndicats pro-patronaux qui collaborent avec la direction pour imposer les exigences de l’élite dirigeante, et le sabotage par les syndicats de toute lutte des travailleurs. «Les syndicats ferroviaires jouent un rôle de plus en plus flagrant de police du travail, étouffant toute opposition aux diktats de la direction des entreprises», a déclaré Penny Smith. «Les Teamsters, Unifor et d’autres conspirent régulièrement avec la direction des entreprises et les gouvernements pour imposer des contrats bourrés de reculs qui ignorent les revendications salariales ou les problèmes chroniques de santé et de sécurité qui affligent l’industrie depuis des décennies.»
Laurent a déclaré: «La réunion d’aujourd’hui démontre la volonté de divers groupes de travailleurs de s’unir et de parler d’une seule voix en opposition aux tentatives des bureaucraties syndicales de nous diviser et de nous isoler, une stratégie qui vise à nous affaiblir devant l’État et les patrons, et finalement à empêcher un mouvement révolutionnaire de la classe ouvrière contre le capitalisme. Après des décennies de trahisons syndicales et de politiques de division, cette volonté d’union est devenue une possibilité concrète grâce à la direction politique du WSWS et des Partis de l’égalité socialiste dont nous tirons nos orientations politiques. Cette initiative, il faut le rappeler, s’inscrit dans le cadre des efforts de l’Alliance ouvrière internationale des comités de base organisée par le Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI).»
Expliquant pourquoi il prévoit d’assister au rassemblement du 1er mai, Malcolm, un éducateur de Colombie-Britannique, a déclaré: «Ce 1er mai met en lumière la nécessité, plus grande que jamais, pour la classe ouvrière internationale de s’organiser politiquement avec la perspective socialiste révolutionnaire du PES. En l’an 2022, comment pourrait-il être plus clair que le capitalisme conduit l’humanité au bord du précipice?
«La pandémie a démontré que la classe ouvrière est une classe internationale. Pour les enseignants, les conditions auxquelles nous sommes confrontés ne sont pas différentes de celles des camarades de Toronto, Philadelphie, Miami, Paris, Tokyo, Buenos Aires ou partout ailleurs dans le monde, en dehors de la Chine. Partout, ce sont les mêmes acteurs sociaux qui sont à l’œuvre: des gouvernements motivés par la nécessité de donner la priorité aux profits des entreprises, des partis politiques, à tous les bouts de l’échiquier politique, des conservateurs aux libéraux en passant par la 'gauche', qui font des courbettes à l’aristocratie financière et exigent que l’économie prime sur tout autre besoin social, et des syndicats qui ne font rien d’autre que de dire aux travailleurs de se taire, de garder la tête baissée tout en imposant des réductions salariales d’austérité et en ignorant notre droit à un lieu de travail sûr.
«La seule réponse des gouvernements à la conscience de classe et aux tensions sociales que la pandémie a réveillées dans la classe ouvrière est la guerre impérialiste. Tous les jours, eux et leurs lèche-bottes dans les médias hurlent à propos d’un croque-mitaine russe qui viendra pour nous tous une fois qu’il en aura fini avec l’Ukraine. Par conséquent, des milliards de dollars qui auraient pu être utilisés pour des mesures de santé publique ou pour soulager la montée en flèche des prix de l’essence et des denrées alimentaires sont immédiatement affectés à l’achat d’armes. En quoi ces politiques profitent-elles à la classe ouvrière, à part nous rapprocher d’un holocauste nucléaire? En rien!
«Au lieu de cela, les médias et leurs complices de la classe moyenne supérieure jacassent sur la démocratie, les droits de l’homme et l’état de droit. Quelle hypocrisie crasse! Les travailleurs ne sont pas aveugles au bilan de l’impérialisme occidental. Quelle préoccupation pour la démocratie lorsque la CIA a comploté et dirigé des tentatives de coup d’État contre les gouvernements du Chili, de l’Iran, de l’Égypte et du Venezuela? Qui parle des droits de l’homme lorsque l’Occident soutient le gouvernement fondamentaliste d’Arabie Saoudite? Qui parle des droits de l’homme du peuple palestinien qui vit sous une occupation israélienne brutale, qui se fait tirer dessus et qui est jeté dans les cachots israéliens presque quotidiennement? Qui s’inquiète des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme qui sont assassinés par le gouvernement ukrainien au moment où nous parlons, par les forces d’extrême droite et néo-nazies intégrées dans les forces armées de ce pays? Qui parlait de l’État de droit international lorsque l’OTAN a bombardé la Libye? Quand elle a bombardé la Yougoslavie? Lorsque les États-Unis et leurs laquais ont envahi et occupé l’Irak, assassinant des centaines de milliers de personnes? La réponse est toujours: PERSONNE!»
Liam, un étudiant diplômé de la Colombie-Britannique, a écrit: «À l’heure où les États-Unis risquent une guerre avec une puissance nucléaire, j’ai l’intention d’assister au rassemblement du 1er mai pour soutenir l’appel d’urgence que lance le CIQI contre les conflits entre grandes puissances. Nous, les travailleurs du monde, devons rejeter la propagande de guerre de l’OTAN et des États-Unis et adopter l’appel prolétarien pour une lutte révolutionnaire contre le capitalisme et l’impérialisme.»
(Article paru en anglais le 29 avril 2022)