Dans un discours au gala du Club des jeunes républicains de New York à Manhattan

La fasciste Marjorie Taylor Greene se vante que le coup d’État du 6 janvier aurait réussi si elle l’avait dirigé car «nous aurions été armés»

Lors d’un discours prononcé samedi soir au gala du New York Young Republican Club à Manhattan, à New York, la représentante républicaine fasciste de Géorgie Marjorie Taylor Greene s’est vantée que si elle et l’ancien conseiller de Trump Steve Bannon avaient «organisé» le coup d’État du 6 janvier 2021, il aurait réussi car «nous aurions été armés».

Capture d’écran de la publicité de la campagne de Marjorie Taylor Green [Photo: Marjorie Taylor Greene via Facebook] [Photo: Marjorie Taylor Greene via Facebook]

«Je vais vous dire quelque chose, si Steve Bannon et moi avions organisé cela», a déclaré Greene en faisant référence au coup d’État, «nous aurions gagné».

«Sans compter que», a ajouté Greene, «il aurait été armé».

Les journalistes sur le terrain du Southern Poverty Law Center, qui surveille les activités des groupes fascistes, ont déclaré qu’après les remarques de Greene, «les acclamations et les applaudissements ont éclaté parmi les participants». Il n’est pas clair si Donald Trump Jr, un intervenant et un participant au même événement, était l’un de ceux qui a «acclamé» l’intervention.

Les menaces de Greene, qu’elle a tenté de faire passer pour une «blague», sont extrêmement sérieuses. Elles soulignent que 23 mois après l’attaque du Capitole, le Parti républicain continue à se transformer en une organisation fasciste, malgré le fait que certains des «négationnistes des élections» triés sur le volet par Trump aient perdu leurs courses électorales.

En outre, les menaces de Greene expriment le fait que même si Trump ne devient pas candidat républicain, les forces sociales antidémocratiques qu’il représente continueront d’être cultivées par la classe dirigeante au sein du Parti républicain.

La déclaration de Greene n’était pas une aberration dans un événement républicain par ailleurs «normal». Le gala annuel était organisé par le président des Jeunes républicains de New York, Gavin Wax, et a accueilli le néonazi Jack Posobiec comme intervenant principal aux côtés de Greene. Posobiec est un ancien officier de la marine et incite régulièrement à la violence fasciste contre les personnes LGBTQ. C’est un protégé de Roger Stone et a commencé à diffuser le mot-clic #StopTheSteal sur Twitter le 7 septembre 2020, près de deux mois avant l’élection présidentielle.

Wax, 26 ans, est un ambassadeur de l’organisation d’extrême droite Turning Point USA de Charlie Kirk et a écrit pour plusieurs magazines et journaux liés aux républicains. Après que les membres des Proud Boys ont agressé des manifestants antifascistes en dehors du même événement en 2018, Wax a écrit une colonne qui défendait la milice d’extrême droite comme un «groupe fraternel patriotique qui aime l’Amérique et la bière».

Dans ses remarques samedi soir, selon le SPLC, Wax a déclaré à la salle comble: «Nous voulons franchir le Rubicon. Nous voulons une guerre totale. Nous devons être prêts à livrer bataille dans toutes les arènes. Dans les médias. Dans les salles d’audience. Aux urnes. Et dans les rues.»

«C’est le seul langage que la gauche comprend», a déclaré Wax. «C’est la langue du pouvoir pur et simple». Wax a attaqué ensuite les ennemis politiques de Trump au sein du Parti républicain, les qualifiant de «serpents» et de «traitres».

Greene était l’un des nombreux républicains de haut niveau qui ont soit parlé, soit assisté au gala coûteux et qui ont joué un rôle de premier plan dans le coup raté. Elle était accompagnée de l’ancien conseiller de Trump, Steve Bannon, ainsi que de plusieurs correspondants et contributeurs réguliers de son podcast War Room, dont la fille de Bannon, Maureen Bannon, Raheem Kassam, rédacteur en chef de National Pulse, et Steve Cortes, un autre ancien conseiller de Trump.

Les journalistes du SPLC ont photographié Bannon au gala avec le fondateur de VDARE et ancien rédacteur en chef de Forbes, Peter Brimelow. VDARE, fondée en 1999, est une organisation fasciste anti-immigrée qui sert de pont entre les néonazis, les suprémacistes blancs et les politiciens anti-immigrés «respectables».

Parmi les autres co-conspirateurs de Trump qui ont assisté à l’événement figurent l’ancien maire de New York et avocat du coup d’État de Trump, Rudy Giuliani, et l’ancien commissaire de police de la ville de New York, Bernard Kerik. Giuliani et Kerik ont dirigé les efforts «juridiques» de Trump pour annuler l’élection de 2020 depuis un «centre de commandement» situé à l’hôtel Willard Intercontinental.

L’homme de main de Trump, Roger Stone, le mercenaire milliardaire criminel de guerre Erik Prince, et le fasciste déterreur de scandales, James O’Keefe, de Project Veritas ont également participé à l’événement.

George Santos, membre républicain du Congrès de New York récemment élu, qui a admis qu’il se trouvait à Washington DC le 6 janvier, a rejoint ses collègues républicains nouvellement élus Mike Collins (Géorgie) et Cory Mills (Floride) au gala.

L’apparition de plusieurs membres de partis européens d’extrême droite lors d’événements organisés durant le week-end par le Club des jeunes républicains de New York a démontré les liens internationaux que le camp pro-Trump tente de tisser.

Vendredi soir, le club a organisé un événement distinct au cours duquel sont intervenus Nicolaus Fest et Maximilian Krah: les deux hommes sont membres de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD).

Parmi les autres intervenants de l’événement de vendredi soir figurait Robert Roos, membre du Parlement européen et représentant des JA21, un parti néerlandais d’extrême droite et anti-immigrés.

Harlad Vilimsky, membre du Parti de la liberté d’Autriche, a pris la parole lors de l’événement de vendredi soir aux côtés de Gerald Grosz, ancien membre du même parti. Grosz se présente à l’élection présidentielle autrichienne de 2022 sous le slogan de campagne «Make Austria Grosz [Great] Again!»

Le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) est un parti d’extrême droite qui a été dominé par des dirigeants néonazis depuis sa fondation en 1956 par Anton Reinthaller.

Reinthaller a été membre du parti nazi (Autriche) de 1928 à 1938 et membre du parti nazi allemand de 1938 à 1945, occupant le poste de ministre nazi de l’Agriculture pendant la guerre. Reinthaller a rejoint les SS en décembre 1938 et a atteint le rang de Brigadeführer.

Reinthaller a été remplacé à la tête du FPÖ en 1958 par Friedrich Peter, qui a été président du parti de 1958 à 1978.

Peter a été un nazi actif entre 1938 et 1946. À l’âge de 17 ans, il s’est porté volontaire pour rejoindre la Waffen-SS. Il a combattu sur les fronts occidental et oriental en tant que membre de la 1re brigade d’infanterie SS, dont certaines parties ont été détachées à l’Einsatzgruppen C. Les Einsatzgruppen ont joué un rôle de premier plan dans l’extermination des Juifs, des Roms et des communistes tout au long de la guerre.

Lors d’interviews après la guerre, Peter a nié avoir participé à l’Holocauste. Pendant la guerre, il a été promu Obersturmführer, c’est-à-dire «chef d’assaut principal». L’actuel président du FPÖ, Herbert Kickl, bien que n’étant pas un nazi déclaré, a déploré dans une interview de janvier 2019 que les accords sur les droits de l’homme nous empêchent de faire ce qui est «nécessaire» en matière d’immigration.

Assaillies par la crise économique, le déclenchement de la guerre en Ukraine et une classe ouvrière de plus en plus militante, les classes dirigeantes de tous les pays n’ont d’autres solutions aux problèmes créés par la crise du capitalisme mondial que de ressusciter l’idéologie fasciste et d’imposer la dictature.

(Article paru en anglais le 12 décembre 2022)

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