Votez contre la guerre! Votez SGP!

L’importance internationale de la campagne électorale du Sozialistische Gleichheitspartei à Berlin

L'escalade sans aucune retenue par l'OTAN de sa guerre avec la Russie et les préparatifs de guerre des États-Unis contre la Chine conduisent à une catastrophe nucléaire. Même le secrétaire général de l'ONU António Guterres, un politicien bourgeois de part en part, avertit que l'horloge du Jugement dernier est « à 90 secondes de minuit, ce qui signifie 90 secondes avant une catastrophe mondiale totale ».

Cela confère une importance énorme à la campagne du SGP (Sozialistische Gleichheitspartei – Parti de l’égalité socialiste) pour l’élection de la Chambre des députés du Land de Berlin. Le SGP est le seul parti qui s’oppose systématiquement à la politique de guerre du gouvernement allemand sans s’aligner sur le régime réactionnaire de Poutine. Et c’est le seul parti qui fonde la lutte contre la guerre sur la mobilisation de la classe ouvrière internationale, la seule force sociale qui peut empêcher une catastrophe mondiale totale.

Notre campagne électorale avait pour but de donner une voix et une perspective socialiste à l’opposition à la guerre. Nous nous sommes opposés au militarisme et avons lié la lutte pour les droits des travailleurs à la lutte contre la guerre et contre sa cause, le capitalisme.

Nous avons apposé à l’incessante propagande de guerre le cri de guerre du grand socialiste allemand Karl Liebknecht: «L’ennemi principal est dans notre propre pays!» et, «Pour l’unité de la classe ouvrière internationale». La déclaration électorale du SGP déclare: «La guerre ne peut être arrêtée sans briser le pouvoir des banques et des trusts et les mettre sous contrôle démocratique».

Alors que les élites dirigeantes excitent les travailleurs les uns contre les autres avec des slogans nationalistes et les mettent dans des uniformes pour qu’ils se massacrent mutuellement, nous luttons ensemble avec nos partis frères de la Quatrième Internationale pour mobiliser les travailleurs contre les fauteurs de guerre dans leur propre pays. Nous le faisons en Allemagne, en Europe, aux États-Unis, en Russie, en Ukraine et dans le monde entier.

Durant les six dernières semaines, nous avons collé près de 10.000  affiches dans tout Berlin. Nous avons distribué des dizaines de milliers de déclarations électorales. Nous avons organisé des dizaines de tables d’information et partagé plus de 20  vidéos sur les réseaux sociaux. Nous sommes intervenus dans les nombreuses grèves et manifestations contre les baisses de salaire. Nous avons déclaré la guerre à la bureaucratie syndicale. Nous avons armé les travailleurs d’une perspective socialiste.

Grâce au World Socialist Web Site, les travailleurs du monde entier ont pu suivre de près notre campagne à Berlin, la ville où ont été préparés les monstrueux crimes de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale.

Samedi dernier, nous avons organisé un rassemblement central de campagne électorale au Potsdamer Platz de Berlin, sous le mot d’ordre «Halte au réarmement! Arrêtez la guerre en Ukraine!» Karl Liebknecht avait organisé au même endroit, le 1er  mai 1916, le premier rassemblement de masse contre la Première Guerre mondiale. Liebknecht fut arrêté à l’époque, mais son appel eut un effet. Deux ans plus tard, il était à l’avant-garde de la Révolution de novembre en Allemagne.

Notre campagne électorale a clairement montré qu’il existe un parti qui s’oppose au cartel de guerre des partis au pouvoir, qui soutiennent tous le militarisme allemand. Les sociaux-démocrates (SPD) ont lancé un programme d’armement de 100  milliards d’euros, les Verts sont devenus les pires bellicistes, et le Parti de gauche soutient lui aussi, la fourniture d’armes à l’Ukraine. Son candidat principal aux élections de Berlin, Klaus Lederer, dénonce toute critique à ce sujet comme «amour réactionnaire de gauche pour la paix».

Ils soutiennent tous cette politique de guerre insensée parce qu’ils défendent tous le système de profit capitaliste. Comme en 1914 et en 1939, la guerre mondiale provient directement des contradictions du capitalisme. Les élites dirigeantes réagissent, aujourd’hui comme à l’époque, en menant des guerres impérialistes de conquête, et en exploitant et opprimant les travailleurs jusqu’au sang.

Après la guerre criminelle d’extermination d’Hitler à l’Est et l’Holocauste, la classe dirigeante allemande se lance à nouveau dans la course à l’hégémonie mondiale. Avec la livraison de chars Leopard à l’Ukraine, on lance une fois encore des chars de combat allemands contre la Russie. Le triplement du budget militaire est censé faire de la Bundeswehr (l’armée allemande) la puissance militaire la plus puissante d’Europe.

La campagne du SGP a prouvé que la lutte contre le fascisme et la guerre, à travers la mobilisation de la classe ouvrière internationale sur la base d'un programme socialiste, n'est pas une belle utopie.

Partout dans le monde, des manifestations de masse se développent contre la guerre et ses conséquences sociales. En France, des millions de travailleurs descendent dans la rue pour protester contre la baisse des retraites, que Macron veut utiliser pour financer d’énormes dépenses de réarmement et rendre les riches encore plus riches. Au Royaume-Uni également, des centaines de milliers de travailleurs font grève contre la baisse des salaires réels et l’attaque du droit de grève.

À Berlin, rien que la semaine dernière, les postiers, les enseignants, les soignants, les éboueurs et de nombreux autres travailleurs se sont mis en grève. Ils n’acceptent pas des réductions de salaires réels de 20 ou 30 pour cent pour financer la politique de guerre du gouvernement. Alors que les sociétés de l’indice boursier allemand DAX engrangent des bénéfices records et que le nombre de millionnaires augmente, des dizaines de milliers de travailleurs eux, sont mis à la rue.

Pendant la Première Guerre mondiale, il a fallu près de deux ans pour qu’aient lieu les premières manifestations et grèves de masse contre les hausses de prix et la guerre. Aujourd’hui, alors même que l’OTAN intensifie sa guerre contre la Russie, un puissant mouvement social, objectivement révolutionnaire, se développe dans le monde entier. La tâche principale est d’unir ce mouvement au plan international et de l’armer d’une perspective socialiste. Le programme du socialisme international, défendu par le mouvement trotskyste mondial contre le stalinisme et la social-démocratie, acquiert aujourd’hui une importance décisive.

C'est en cela que réside l’importance de la campagne électorale du Sozialistische Gleichheitspartei, la section allemande du Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI). Nous appelons tous ceux qui le peuvent à voter pour le SGP dimanche! Un vote pour le SGP est un vote contre les bellicistes et pour une perspective socialiste.

Mais cette campagne électorale n’est qu’une étape dans la construction d’un mouvement international contre la guerre. La lutte ne se termine pas dimanche et certainement pas dans les urnes. Le CIQI va étendre et intensifier sa campagne pour construire un mouvement anti-guerre et organiser de nombreux rassemblements contre la guerre à l’international dans les semaines à venir.

Nous appelons les lecteurs du WSWS à soutenir notre fonds de campagne et à devenir membre du CIQI!

(Article paru en anglais le 12 février 2023)

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