Le Mouvement international des jeunes et des étudiants pour l’égalité sociale (IYSSE) encourage vivement les jeunes et les travailleurs de la région du Grand Toronto à participer à la réunion du 4 juin intitulée «La guerre en Ukraine et comment l’arrêter», organisée par l’IYSSE dans le cadre d’une série mondiale de réunions visant à construire un mouvement socialiste anti-guerre au sein de la classe ouvrière. La réunion aura lieu dimanche à 14h30 à la Bibliothèque publique de Toronto – Lillian H. Smith Branch, 239 College St Auditorium (sous-sol), Toronto.
En 2023, la guerre menée par les États-Unis et l’OTAN contre la Russie en Ukraine et l’intensification explosive de la lutte des classes à l’échelle mondiale dominent tous les aspects de la vie sociale. Le monde se trouve au bord du précipice d’une troisième guerre mondiale nucléaire. Des masses de travailleurs et de jeunes à travers le monde entrent dans des confrontations révolutionnaires contre les gouvernements capitalistes et le système socio-économique qu’ils défendent, alimentés par des inégalités sociales sans précédent et une austérité brutale.
Les efforts objectifs de la classe ouvrière vers le socialisme montrent la voie à suivre pour résoudre ces crises sur une base progressiste, mais ils doivent être guidés par une compréhension plus profonde de l’histoire et par la perspective trotskiste de l’internationalisme socialiste.
La réunion de l’IYSSE expliquera les causes historiques de la guerre fratricide en Ukraine, qui sont enracinées dans le déclin économique à long terme de l’impérialisme américain et de son allié impérialiste canadien, ainsi que dans la trahison de la révolution d’octobre 1917 en Russie par le régime nationaliste de Joseph Staline et la dissolution de l’URSS par la bureaucratie stalinienne et la restauration du capitalisme en 1991.
La réunion expliquera pourquoi les jeunes et les travailleurs canadiens doivent étudier cette histoire et se tourner vers la classe ouvrière internationale comme seule base sociale pour un puissant mouvement visant à mettre fin à la guerre par la révolution socialiste.
Les jeunes et les travailleurs ne peuvent pas mettre fin à l’effusion de sang en Ukraine en s’orientant vers l’oligarchie criminelle russe ou tout autre gouvernement capitaliste. Ils ne doivent pas non plus adhérer au fantasme d’un impérialisme canadien «progressiste» capable de jouer un rôle altruiste dans un monde soi-disant «multipolaire», comme le proposent les organisations pacifistes de la classe moyenne.
L’impérialisme canadien, les mains ensanglantées, depuis la dépossession génocidaire des populations indigènes jusqu’aux guerres prédatrices qu’il a menées tout au long des XXe et XXIe siècles en collaboration avec ses partenaires américains et britanniques, est l’un des principaux belligérants dans la guerre contre la Russie.
Pour la classe dirigeante canadienne, dont l’alliance militaro-sécuritaire avec l’impérialisme américain remonte à la Seconde Guerre mondiale, la défaite et le démembrement de la Fédération de Russie offrent la perspective de nouveaux marchés lucratifs, de nouvelles ressources naturelles et d’une nouvelle main-d’œuvre à exploiter pour les banques et les sociétés canadiennes.
La guerre actuelle contre la Russie nucléaire, aussi dévastatrice soit-elle, n’est qu’un prélude à la cible principale de l’impérialisme américain et canadien: la Chine.
Avec une économie qui éclipse rapidement celle des États-Unis, la Chine est considérée par la classe dirigeante américaine comme son rival le plus dangereux. Les grands stratèges de Washington ont conclu que l’assujettissement de la Russie est un préalable nécessaire à la guerre avec la Chine, qui pourrait, selon eux, éclater dès 2025.
Les intérêts économiques et géopolitiques de l’impérialisme canadien l’obligent à participer avec enthousiasme à ce nouveau cycle de conflit entre grandes puissances dotées de l’arme nucléaire, dont la logique conduit inévitablement à une guerre mondiale.
Depuis l’invasion réactionnaire de l’Ukraine par Poutine en février 2022, le gouvernement libéral fédéral du Premier ministre Justin Trudeau a dépensé plus de 8 milliards de dollars en aide financière et militaire à Kiev. Cela comprend l’armement et l’entraînement de l’armée ukrainienne, qui est infestée de forces fascistes comme le bataillon Azov.
L’impérialisme canadien est associé depuis des décennies à l’extrême droite ukrainienne, ce que l’establishment politique et les médias bourgeois tentent furieusement de nier. Après la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement fédéral a fait entrer des milliers de fascistes ukrainiens dans le pays et leur a permis de blanchir leurs crimes, dont leur collaboration avec les nazis dans le massacre de six millions de Juifs européens pendant l’Holocauste.
Les descendants de ces criminels de guerre, dont la vice-première ministre Chrystia Freeland, collaborent étroitement avec le Congrès des Ukrainiens-Canadiens d’extrême droite, qui exerce aujourd’hui une influence politique inégalée à Ottawa et est en première ligne pour battre les tambours de la guerre.
Pendant ce temps, la montée en flèche du coût de la vie et des décennies de dégradation des conditions de vie et de travail poussent des dizaines de milliers de travailleurs canadiens à entrer en lutte ouverte contre les entreprises et l’État capitaliste, les principaux partisans de la guerre. Des grèves importantes, comme le débrayage de plus de 100.000 travailleurs du gouvernement fédéral en avril, éclatent presque quotidiennement. Au Québec, plus d’un demi-million de travailleurs du secteur public sont en pleine bataille contractuelle contre le gouvernement pro-patronal et anti-immigrés du Premier ministre François Legault.
Les contrats des travailleurs de l’automobile des deux côtés de la frontière canado-américaine expirent à l’automne, ce qui ouvre la voie à une lutte internationale commune des plus de 170.000 travailleurs de l’automobile. Toutefois, pour vaincre les entreprises, les travailleurs et les jeunes doivent rompre résolument avec l’appareil syndical nationaliste et pro-capitaliste qui, depuis des décennies, supervise les attaques contre l’emploi et les salaires. Sur la question de la guerre, les syndicats, comme UNIFOR au Canada et United Auto Workers (UAW) aux États-Unis, soutiennent pleinement la campagne de guerre et les campagnes xénophobes contre les travailleurs d’Amérique latine, d’Asie et d’Europe.
La situation est tout aussi désastreuse pour les jeunes de tout le pays, qui sont confrontés à des perspectives de carrière incertaines, à des salaires de misère et à la quasi-impossibilité de fonder une famille. Les frais d’inscription à l’université et au collège sont de plus en plus hors de portée des masses de jeunes issus de la classe ouvrière. Même lorsqu’ils parviennent à s’inscrire, ils découvrent rapidement que les écoles ne sont devenues rien d’autre que des centres d’amélioration des profits des entreprises et du caractère mortel de l’armée canadienne, la promotion de la politique identitaire servant à justifier cette propagande pro-capitaliste et à détourner les étudiants du marxisme.
Ce n’est qu’en étudiant l’histoire du siècle dernier, et surtout l’impact de la révolution russe de 1917 qui a mis fin à la Première Guerre mondiale, ainsi que le rôle joué par le parti bolchevique pour conduire la classe ouvrière et la paysannerie russes au pouvoir dans une révolution socialiste, que les jeunes et les travailleurs pourront commencer à comprendre comment éviter la barbarie de la Troisième Guerre mondiale. L’histoire du mouvement trotskiste, y compris sa lutte à mort contre la dégénérescence nationaliste de l’Union soviétique sous le stalinisme, est indispensable pour fournir une évaluation objective de la guerre en Ukraine et de la manière de l’arrêter.
Ces questions historiques et théoriques cruciales seront développées lors de la réunion du 4 juin. Keith Jones, secrétaire national du Parti de l’égalité socialiste (Canada), présentera le rapport principal. Il participera ensuite à une table ronde avec James Clayton, rédacteur du WSWS et co-auteur de «Canadian Imperialism’s Fascist Friends», une exposition approfondie des liens étroits entre les nationalistes ukrainiens d’extrême droite et l’État canadien.
Tous les travailleurs et les jeunes de la région du Grand Toronto qui cherchent un moyen de s’opposer à la guerre devraient prévoir de participer à la réunion de dimanche et de rejoindre la lutte pour la construction d’un mouvement anti-guerre international dirigé par la classe ouvrière.
(Article paru en anglais le 31 mai 2023)