Les gouvernements ont permis au virus SRAS-CoV-2 d’accéder librement à des milliards de personnes. Les scientifiques ont tiré la sonnette d’alarme sur le fait que l’évolution des variants conduira très probablement à un autre événement similaire à celui qui s’est produit fin 2021 avec l’émergence du variant Omicron BA.1, qui comportait 35 mutations dans sa protéine de pointe par rapport au variant originel de type sauvage apparue à Wuhan, en Chine, fin 2019.
L’infection mondiale sans précédent du BA.1 à cette époque, avec des estimations de 125 millions d’infections quotidiennes par COVID à la mi-janvier 2022, a entraîné un nombre de décès excédentaires de plus de trois millions dans le monde en seulement trois mois. Depuis cette vague massive, l’évolution virale a donné naissance à de nombreuses versions de la lignée Omicron qui se comptent par centaines, avec de multiples vagues d’infections mondiales. Tout cela caractérise la politique des élites dirigeantes qui visent à acclimater la population à des infections sans fin par le COVID-19, qui arrive à la fin de sa quatrième année d’existence.
En particulier, les derniers variants développent des caractéristiques d’invasion immunitaire beaucoup plus complexes et des capacités de transmission améliorées. Par exemple, le nouveau variant BA.2.86 (surnommée Pirola), a été détecté pour la première fois au Danemark le 24 juillet 2023. L’Organisation mondiale de la santé, (OMS), l’a classé comme variant sous surveillance le 16 août 2023, sur la base de quatre séquences seulement qui présentent 34 mutations de la protéine de pointe par rapport à son ancêtre présumé, BA.2. Il présente 36 mutations par rapport à XBB.1.5, la souche recommandée pour la dernière itération du vaccin COVID, et 58 mutations par rapport à la souche précoce de Wuhan.
On a détecté la souche Pirola dans 14 pays du monde où un semblant de séquençage viral est encore en place. Aux États-Unis, au 1er septembre, cinq États — le Michigan, New York, la Virginie, l’Ohio et maintenant le Texas — ont signalé ce variant, ce qui signifie qu’il s’est répandu malgré le petit nombre de cas détectés jusqu’à présent.
Le docteur William Schaffner, spécialiste de la médecine préventive et des maladies infectieuses au centre médical de l’université Vanderbilt, a déclaré à ABC News: «il commence à se répandre ici, aux États-Unis, ainsi que dans d’autres parties du monde. Il est manifestement contagieux, comme le sont tous les sous-variants d’Omicron. Comme nous le savons tous, ces virus COVID ne sont pas localisés dans un pays ou un autre. Ils n’ont pas besoin de passeport. Ils sont capables de se propager… et peuvent se propager rapidement dans le monde entier».
Une analyse récente effectuée par le Dr Yunlong Richard Cao et son équipe du BIOPIC de l’université de Pékin sur le BA.2.86 a montré que, bien qu’il soit moins infectieux que le XBB.1.5 (Kraken) et l’EG.5 (Eris), il est capable d’échapper à l’immunité dérivée d’une infection par le XBB ou d’une vaccination. Cao a fait remarquer sur les médias sociaux: «En effet, BA.2.86 peut induire une évasion significative des anticorps du plasma isolé de convalescents qui ont subi une infection ou une réinfection par le XBB. La capacité d’évasion immunitaire de BA.2.86 dépasse même celle de EG.5 et est comparable à celle des variants “FLip” (XBB.1.5 + L455f&F456L)».
Bien que l’infectivité du variant Pirola soit plus faible et puisse réduire son potentiel de transmission, ses caractéristiques antigéniques distinctes peuvent signifier qu’un variant est apparu qui est capable d’infecter l’organisme en même temps que d’autres variants. En d’autres termes, de compléter leur capacité à transmettre leur matériel génétique, ce qui pose un risque, car les infections simultanées peuvent conduire à des caractéristiques recombinantes au cours desquelles la virulence, l’évasion et la liaison aux récepteurs peuvent être encore améliorées.
T. Ryan Gregory, biologiste évolutionniste à l'université de Guelph (Ontario), a noté: «Souvenez-vous de XBB (capacité d’évasion immunitaire mais compromission de la liaison à l’ACE2, pas grand-chose) par rapport à XBB.1.5 (rétablissement de la liaison à l’ACE2, qui est devenu dominant au niveau mondial). C’est aux descendants qu’il faut penser autant qu’au variant actuel».
Sans surprise, la surmortalité est restée obstinément élevée, oscillant autour de 8.000 à 10.000 décès quotidiens au-dessus de ce qui était attendu, malgré les tentatives de couvrir ces politiques par le démantèlement délibéré de presque toutes les données épidémiologiques nécessaires sur la pandémie en cours.
Akiko Iwasaki, professeur à Yale et chercheur sur le COVID longue durée, qui a décrit cet événement invalidant de masse comme une «pandémie dans la pandémie», a récemment déclaré au journal allemand Der Standard que le chiffre de 65 millions de personnes souffrant de la maladie «pourrait être trop bas».
Iwasaki a noté que «le fait que la pandémie ne se trouve plus définie comme une urgence de santé publique ne signifie pas que le virus a disparu… Je comprends qu’il soit important pour la société et pour des raisons économiques de rouvrir. Mais le port de masques dans les lieux très fréquentés ou l’amélioration de la ventilation pour rendre les lieux de travail et autres espaces intérieurs plus sûrs doivent se poursuivre».
Elle a ajouté: «Le COVID longue durée est l’un des épisodes post-aigus du COVID. Mais il existe également un risque accru d’autres conséquences telles que l’insuffisance cardiaque, les accidents vasculaires cérébraux ou le diabète. Dans dix ans, nous verrons peut-être que d’autres risques augmenteront également après une infection par le SRAS-CoV-2 comme les maladies auto-immunes, les maladies neurocognitives ou neurodégénératives… Si nous pouvions éviter complètement les infections, ce serait une solution à tous ces problèmes».
À l’heure actuelle, seuls les niveaux d’eaux usées du matériel génétique du SRAS-CoV-2 permettent d’anticiper une vague imminente. La vague mondiale actuelle, tel qu’elle est caractérisée par l’accès aux données concernant les États-Unis grâce à la surveillance des eaux usées COVID-19 de Biobot Analytics, qui est peut-être la seule plateforme complète accessible au public, indique que la vague estivale qui a commencé à la fin du mois de juin non seulement continue à se développer depuis le retour à l’école publique et à l’université de millions d’enfants, d’adolescents et de jeunes adultes, mais qu’elle commence aussi à s’accélérer. Pour les États-Unis, cela se traduit par près de 622.000 infections quotidiennes par COVID.
En particulier, les commentaires de l’ancienne conseillère en santé du président Trump, le Dr Deborah Birx, la semaine dernière à ABC News, ont révélé quelque chose de fondamental sur la nature de l’attitude du gouvernement Biden et des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), qui laissent les infections de masse se répandre aux États-Unis, sans se préoccuper le moins du monde des implications de cette stratégie anti-scientifique et anti-santé publique.
Birx a expliqué: «[Maintenant] nous vivons dans un monde un peu fantaisiste, où nous prétendons que le COVID n’est pas une question importante. Mais je peux vous dire que si vous pouvez entendre ma voix et que vous connaissez deux ou trois personnes qui ont le COVID, cela signifie que cinq à dix pour cent de vos amis ont déjà le COVID. Cela signifie qu’il y a beaucoup de COVID dans la nature, et que nous ne faisons pas de tests de dépistage et que nous ne disons pas aux gens de se faire dépister».
En réponse à une question concernant la promesse des rappels d’automne, qui ne se sont pas encore matérialisés, Brix a déclaré: Ce qui est important, c’est qu’il s’agit du rappel qui aurait été approprié pour la vague de l’été. C’est très probable que cela ne fonctionnera pas avec la vague d’hiver, car nous avons déjà un mutant ou un variant d’évasion assez important qui a commencé, tout comme le variant actuel, il y a environ huit semaines. Nous commençons déjà à voir des signes d’un nouveau variant pour lequel le vaccin n’est probablement pas bien adapté».
Elle a suggéré que le gouvernement et les CDC préparent et fabriquent des vaccins COVID qui visent le dernier variant, Pirola, pour le mois de décembre afin de lutter contre la vague hivernale attendue en janvier. Birx a ensuite admis que, malheureusement, l’immunité dérivée des infections et des vaccins est «de courte durée» et que, dans certains cas, les personnes sont sensibles au bout de quatre semaines ou au bout de trois à six mois. Cela a des conséquences importantes pour les personnes immunodéprimées, qui sont des dizaines de millions, et qui pourraient devoir suivre un calendrier vaccinal plus intensif, en tenant compte des derniers variants, afin de s’assurer que les vaccins sont sélectionnés de manière appropriée.
Les réalités scientifiques et épidémiologiques de la politique capitaliste du «COVID pour toujours», qui est désormais un phénomène social mondial dévoilent la signification réelle des politiques réactionnaires du CDC en matière de contrôle des infections et de masquage. Il en va de même des récents commentaires de l’ancien directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, le Dr Anthony Fauci, qui a déclaré que les personnes âgées, les malades et les handicapés «seront laissés pour compte» au cours de l’actuelle flambée.
L’Omicron «doux» actuel a une létalité jusqu'à quatre fois supérieure à celle de la grippe. Mais, il est beaucoup plus transmissible et est omniprésent quelle que soit la saison. Il reste l’une des cinq principales causes de décès aux États-Unis.
Ce monstre de Frankenstein viral a été créé à partir du diktat du capitalisme qui veut que les profits l’emportent toujours sur les considérations relatives au bien-être et à la vie de la population. La santé publique, en tant que droit démocratique et social de chaque personne, a été complètement dissociée du fonctionnement social et de la responsabilité de l’État.
La vitesse à laquelle le virus progresse semble avoir provoqué une paralysie de la volonté, comme lorsqu’on regarde les incendies embraser une ville, un bâtiment ou la campagne. Cependant, ce ne s’agit pas d’un problème de décideurs politiques individuels, mais de l’expression de l’impasse d’un système capitaliste qui exige l’adhésion aux exigences de «l’économie», c’est-à-dire des profits, même au détriment de la survie de l’homme.
(Article paru d’abord en anglais le 4 septembre 2023)
