Des milliers de manifestants ont bravé la pluie et le froid à Montréal dimanche pour dénoncer la guerre génocidaire d’Israël contre le peuple palestinien et le soutien du Canada au régime d’extrême droite de Netanyahou.
La manifestation de dimanche faisait suite à une série de manifestations montréalaises organisées à la hâte par des groupes pro-palestiniens en réponse à l’éclatement de la guerre au Moyen-Orient.
Sous la houlette du premier ministre François Legault, l’ensemble de l’establishment politique québécois a dénoncé avec colère une manifestation organisée le 8 octobre pour saluer le soulèvement palestinien à Gaza, soumis depuis 16 ans à un blocus israélien punitif et à des attaques militaires répétées.
Le mardi 17 octobre, des milliers de personnes sont descendues dans les rues lors d’une marche organisée dans la soirée pour condamner l’attaque menée par les forces de défense israéliennes plus tôt dans la journée contre l’hôpital baptiste Al-Ahli dans la ville de Gaza, au cours de laquelle des centaines de personnes ont trouvé la mort.
La manifestation de dimanche était organisée par le Mouvement de la jeunesse palestinienne et d’autres groupes de défense des droits des Palestiniens, notamment les sections de l’Université Concordia et de l’Université McGill de Solidarité pour les droits de l’homme des Palestiniens. De nombreux participants étaient des jeunes originaires du Moyen-Orient. Mais la manifestation reflétait bien la diversité ethnique et linguistique de Montréal, avec des slogans criés en anglais et en français, et des travailleurs et des jeunes nés dans le pays qui défilaient aux côtés d’immigrants venus du monde entier. Certains sont venus avec toute leur famille.
Un nombre important de manifestants se sont identifiés comme des opposants juifs à la guerre, y compris une délégation de juifs orthodoxes antisionistes (Neturei Karta).
La marche, qui est passée devant le consulat des États-Unis au centre-ville de Montréal et s’est terminée devant le consulat d’Israël, a été entièrement promue à travers les médias sociaux. Avant et après l’événement, les grands médias ont largement occulté les manifestations réclamant la fin de la guerre d’Israël contre Gaza, y compris les frappes aériennes qui ont tué 5000 personnes, dont la moitié sont des enfants, et le siège qui a privé les 2,3 millions d’habitants de nourriture, d’eau, d’électricité et de fournitures médicales.
Les syndicats, quant à eux, ont gardé leurs distances par rapport aux manifestations contre la guerre à Gaza. Samedi, plusieurs syndicats et organismes syndicaux, dont les conseils syndicaux de Montréal de la Fédération du travail du Québec et de la Confédération des syndicats nationaux, ont publié une déclaration dans ce qui était clairement une tentative de soumettre le sentiment anti-guerre et anti-impérialiste croissant à leur contrôle politique étouffant. Les syndicats ont demandé au gouvernement Trudeau, qui a rejoint les autres puissances impérialistes en soutenant à fond la guerre d’Israël contre Gaza et qui joue un rôle de premier plan dans la guerre de l’OTAN contre la Russie, d’exiger un «cessez-le-feu immédiat» et la levée du siège israélien.
Dimanche, Trudeau, ainsi que le président américain Biden, le chancelier allemand Scholz, le président français Macron, le premier ministre britannique Sunak et la première ministre italienne Meloni, ont publié une déclaration réitérant le soutien total des puissances impérialistes au «droit» d’Israël de massacrer les Palestiniens.
Parmi les slogans les plus populaires de la manifestation de dimanche figuraient «Israël terroriste, Canada complice» et «Boycottons Israël, boycottons les criminels».
«Nous exigeons que le Canada mette fin à sa complicité criminelle dégoûtante avec l’horrible crime de guerre commis par Israël», a déclaré l’un des intervenants.
Brahim, un étudiant qui avait fait un travail sur le conflit israélo-palestinien au cégep, a déclaré au World Socialist Web Site: «Je condamne ce système d’apartheid et cette injustice qui dure depuis 75 ans où les Palestiniens se font saisir leurs terres. L’ONU a condamné 140 fois les actions d’Israël. Ce qui se produit c’est un génocide, c’est de la colonisation. C’est une cause de lutte pour toute l’humanité.»
Un autre manifestant, qui a souhaité rester anonyme, a fait le lien entre la guerre d’Israël contre Gaza, soutenue par l’impérialisme, et la volonté de Washington de maintenir l’hégémonie mondiale de l’impérialisme américain par l’agression et la guerre. «Cela fait également partie de la campagne militaire des États-Unis contre la Russie et la Chine», a-t-il déclaré.
(Article paru en anglais le 23 octobre 2023)