Travailleurs du secteur public du Québec: Établissez des comités de base pour mobiliser le pouvoir de la classe ouvrière contre Legault et contrer le sabotage que commettent les syndicats !

*Pour une grève totale et unifiée de tous les travailleurs du secteur public, quelle que soit leur affiliation syndicale !

*Faisons de notre grève le fer de lance d’une contre-offensive de la classe ouvrière au Québec et dans tout le Canada contre les baisses de salaires et pour la défense des services publics !

*Défendons les droits des travailleurs ! Une grève générale politique doit être la réponse à une loi spéciale de retour au travail !

Nous, enseignants, aides-enseignants, travailleurs de la santé et autres travailleurs des secteurs public et parapublic de la province, nous sommes réunis pour former le Comité de base de coordination des travailleurs du secteur public du Québec. Ce comité vise à arracher la direction de notre lutte des mains des appareils syndicaux corporatistes et à le placer là où il doit être. C’est-à-dire entre les mains des travailleurs des écoles, des hôpitaux, des CLSC, des cégeps, des bureaux de Services Québec et des ministères provinciaux.

Si on les laisse faire, les bureaucrates syndicaux concluront des accords de capitulation avec le gouvernement de droite de la Coalition Avenir Québec (CAQ) ou se soumettront à une loi anti-grève autoritaire. C’est ce qu’ils font depuis des décennies, y compris lors des dernières négociations contractuelles en 2015-16 et 2020-21.

La plus grande crainte des bureaucrates syndicaux est qu’une grève unifiée des travailleurs du secteur public déclenche une éruption de l’opposition de la classe ouvrière à l’austérité et à l’inégalité sociale qui menacerait la compétitivité mondiale et la position géopolitique du capital québécois et canadien.

Nous exhortons les travailleurs de tous les hôpitaux, écoles et autres lieux de travail à former des comités de base, réunissant tous les travailleurs indépendamment de leur profession et de la juridiction syndicale, afin de lutter pour une grève unifiée et totale des 620.000 travailleurs du secteur public du Québec et pour la mobilisation de l’ensemble de la classe ouvrière en soutien à notre lutte pour défendre les services publics.

Nous pouvons l’emporter parce que nous bénéficions d’un immense soutien populaire. Même les médias de droite ont dû admettre à contrecœur que les travailleurs savent que notre lutte pour de meilleurs salaires et conditions de travail est cruciale pour la défense des services publics, qui ont été ravagés par des décennies d’austérité et par la réponse désastreuse de la classe dirigeante à la pandémie de COVID-19, fondée sur le principe des «profits avant la vie».

65 000 enseignants québécois du primaire et du secondaire, membres de la FAE (Fédération autonome des enseignants), sont en grève depuis le 23 novembre.

En outre, notre lutte s’inscrit dans le cadre d’une montée en puissance de la classe ouvrière au Canada, en Amérique du Nord et dans le monde entier contre les baisses de salaire et l’austérité. Cela inclut les récentes grèves des travailleurs de soutien à l’éducation de l’Ontario et des dockers de Colombie-Britannique, des travailleurs de l’automobile aux États-Unis et des travailleurs britanniques des postes, de la santé et des chemins de fer, ainsi que le mouvement de masse contre les coupes dans les retraites du président français Macron.

La tâche centrale de notre Comité de coordination et du réseau des comités de la base que nous visons à inspirer et à construire est la lutte pour mobiliser les travailleurs au Québec, à travers le Canada et à l’échelle internationale en appui à notre lutte. Nous pouvons et devons en faire le catalyseur du développement d’une contre-offensive de la classe ouvrière contre les réductions des dépenses publiques, la privatisation, l’érosion du niveau de vie et des droits des travailleurs, et les lois anti-grève.

Les syndicats conspirent avec le gouvernement Legault pour saboter notre lutte

Depuis le début de notre lutte, les syndicats traînent les pieds pour appeler à la grève, nous divisent et ne font rien pour nous préparer à défier en masse une loi anti-grève.

Sous la pression des enseignants de la base, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) est seule à avoir déclenché la grève illimitée. Mais elle ne conteste pas plus que les autres syndicats le cadre fiscal réactionnaire du gouvernement, car cela nécessiterait une lutte pour mobiliser le plein pouvoir de la classe ouvrière. Plutôt, comme la FIQ qui plaide que les infirmières sont «un cas spécial», les bureaucrates de la FAE poursuivent une stratégie lamentable de division qui isole les membres qu’ils prétendent représenter d’une lutte plus large, espérant obtenir quelques miettes de plus de Legault.

Bien que notre lutte bénéficie d’un soutien populaire massif, les syndicats n’ont rien fait et ne feront rien pour la mobiliser. Ils ont refusé, par exemple, de lier notre lutte à la lutte contre le projet de loi 15, le plan du gouvernement visant à réduire les dépenses de santé et à accélérer la privatisation.

Les syndicats n’appellent pas non plus les travailleurs du reste du Canada à nous soutenir, bien qu’ils soient confrontés aux mêmes pressions de l’État et des grandes entreprises visant à utiliser l’inflation pour réduire les salaires réels des travailleurs et démanteler et privatiser les services publics. Pour leur part, le Congrès du travail du Canada et les syndicats du Canada anglais, y compris ceux qui ont des effectifs de masse au Québec comme le SCFP, les Métallos et Unifor, ont renforcé ces efforts pour isoler notre lutte, en restant presque complètement silencieux à son sujet.

Les travailleurs doivent être sur leurs gardes. Les dirigeants syndicaux ont l’intention de profiter de la fin, le 14 décembre, de la grève de sept jours du Front commun, de l’approche des fêtes et des difficultés financières croissantes des travailleurs (en particulier ceux d’entre nous qui n’ont pas d’indemnité de grève) pour tenter de faire adopter des accords de capitulation dans les jours à venir. Ils ont déjà fait d’importantes concessions au gouvernement. Les syndicats du Front commun ont notamment annoncé publiquement qu’ils avaient réduit leur revendication salariale de 21 % d’augmentation pour un contrat de trois ans à seulement 25 % d’augmentation salariale répartis sur cinq ans.

Notre réponse doit être la lutte pour agrandir la grève. Pour ce faire, il faut non seulement lancer les appels les plus larges au soutien des travailleurs du Québec, du Canada et d’ailleurs. Nous devons mener notre lutte comme une lutte politique de la classe ouvrière.

Le gouvernement de droite et de chauvinisme québécois de la CAQ, fidèle serviteur des banques et des grandes entreprises, mène la charge contre les services publics et les travailleurs qui les fournissent. Mais il le fait avec le soutien total de toute l’élite dirigeante canadienne, dirigée par le gouvernement fédéral de Trudeau et soutenue par les gouvernements provinciaux de toutes tendances politiques d’un océan à l’autre. Les libéraux de Trudeau ont déclaré une période d’austérité «post-pandémique» dans laquelle la discipline fiscale pour les dépenses sociales est appliquée pour payer les augmentations massives des dépenses militaires pour faire la guerre à l’étranger et les cadeaux du gouvernement aux super-riches. Lorsque le premier ministre du Québec, François Legault, demande plus de «flexibilité» aux travailleurs du secteur public, déjà surchargés et sous-payés, il ne fait qu’exprimer pour le Québec ce que le premier ministre Trudeau, la ministre des Finances Chrystia Freeland ainsi que les banques et les sociétés pour qui ils parlent exigent pour l’ensemble du Canada.

Ce pour quoi se bat le Comité de base de coordination des travailleurs du secteur public du Québec

La vague de grèves du secteur public du mois dernier, malgré les efforts des bureaucrates pour nous diviser et limiter notre action, a démontré le pouvoir social de la classe ouvrière et a encouragé le soutien de larges couches de la population.

Objectivement, ce mouvement représente un défi non seulement pour Legault, mais pour l’ensemble du programme de guerre de classe de l’élite dirigeante et sa volonté systématique de transférer la richesse sociale du bas vers le haut. Nous devons maintenant faire de ce défi implicite une stratégie consciente, en faisant de notre lutte le fer de lance d’une contre-offensive industrielle et politique de la classe ouvrière contre l’austérité et la guerre.

Ce n’est qu’en créant des comités de base, entièrement indépendants des appareils syndicaux corporatistes, qu’une grève générale illimitée à l’échelle du secteur public de la province pourra être, et sera, réalisée, unissant tous les travailleurs, quelle que soit leur affiliation syndicale.

Le déclenchement d’une grève générale illimitée signifiera un affrontement politique direct avec le gouvernement Legault. Il réagira sans aucun doute, comme ses prédécesseurs péquistes et libéraux l’ont fait à maintes reprises dans le passé, en criminalisant notre grève. Il faut donc dès maintenant se préparer à défier une loi de retour au travail. Cela ne peut se faire que par la mobilisation active du large soutien dont nous jouissons dans la population, y compris en luttant pour établir des comités de grève de solidarité de la base et du personnel dans tout le secteur privé afin que la pleine puissance de la classe ouvrière puisse être mise à contribution dans la lutte.

Il est également impératif que nous sortions du carcan provincial et nationaliste québécois qui nous est imposé par les appareils syndicaux. Nous devons solliciter et obtenir le soutien des travailleurs des secteurs public et privé de tout le Canada, qui sont confrontés à des attaques similaires de la part des gouvernements à tous les niveaux et des employeurs avides de profits.

Le mouvement de masse des travailleurs que nous nous efforçons de construire en créant des comités de base sur chaque lieu de travail devrait lutter pour les revendications suivantes :

  1. Une augmentation immédiate de 20 % des salaires pour tous les travailleurs du secteur public afin de compenser des décennies de réductions des salaires réels et de reculs !

  2. Une clause d’inflation pour garantir que nos salaires suivent l’inflation pour chaque année de notre nouvelle convention collective !

  3. L’arrêt de toute privatisation des services publics et l’annulation de tous les programmes de privatisation existants ! L’embauche de dizaines de milliers de nouveaux travailleurs pour garantir des services publics de qualité pour tous !

  4. La fin des heures supplémentaires forcées et des horaires de travail «flexibles» qui font peser sur le dos des travailleurs surmenés le poids de décennies de réductions budgétaires !

La classe dirigeante et ses défenseurs diront qu’il n’y a «pas d’argent» pour répondre à ces demandes. Nous répondons que le problème n’est pas le manque d’argent, mais la façon dont les richesses de la société sont réparties.

Le Comité de base de coordination des travailleurs du secteur public du Québec est affilié à l’Alliance ouvrière internationale des comités de base (IAW-RFC). L’IAW-RFC est fondée sur la reconnaissance du fait que les syndicats nationaux pro-capitalistes ont abandonné la classe ouvrière et que les travailleurs ont besoin de nouvelles organisations de lutte de classe, dirigées et contrôlées démocratiquement par la base.

Nous appelons tous nos frères et sœurs de classe à se joindre à nous dans cette lutte. Contactez le Comité de base de coordination des travailleurs du secteur public du Québec à cbsectpub@gmail.com pour discuter de la façon de faire avancer notre lutte par la construction de comités de base, la mobilisation du pouvoir industriel et politique de la classe ouvrière, et l’établissement des liens de lutte avec tous les travailleurs en faisant fi de ce que tentent de nous dicter les bureaucrates syndicaux.

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