Un rapport longtemps dissimulé fait la lumière sur la «politique de porte ouverte» du Canada à l’égard des criminels de guerre nazis

De nouvelles informations importantes continuent d’apparaître sur la façon dont l’État canadien a offert un refuge aux nazis et aux collaborateurs nazis qui ont participé à l’Holocauste et à la guerre d’extermination d’Hitler contre l’Union soviétique.

Le 1er février, le gouvernement canadien déclassifiait discrètement quatorze pages supplémentaires d’une annexe au rapport final de 1986 de la Commission Deschenes sur les criminels de guerre au Canada, dont la majeure partie avait été censurée jusqu’à l’été dernier.

Rédigé par Alti Rodal, le rapport «Nazi War Criminals in Canada: The Historical and Policy Setting from the 1940s to the Present» est une enquête historique détaillée de 619 pages sur la politique canadienne à l’égard des collaborateurs nazis. Avec cette dernière publication, la majeure partie du rapport est enfin dans le domaine public, quelque 38 ans après sa présentation et après la mort de presque toutes les personnes sur lesquelles il portait.

Ce qui reste caviardé et interdit est toutefois remarquable. Il s’agit notamment de la véritable identité des collaborateurs nazis présumés, de leur nombre et des informations sur la coopération du gouvernement canadien avec les services de renseignement américains.

Historienne de formation nommée haute fonctionnaire, Alti Rodal est née en 1944 dans l’ouest de l’Ukraine de survivants de l’Holocauste. Elle a été la directrice de recherche en histoire de la Commission Deschenes.

Pierre Trudeau et le «sujet F», collaborateur nazi

Les pages récemment publiées de son rapport détaillent le refus, en 1967, de Pierre Elliott Trudeau, alors ministre de la Justice (puis Premier ministre) et père de l’actuel Premier ministre Justin Trudeau, de soutenir l’extradition vers l’URSS d’un collaborateur nazi qui avait été chef d’un commissariat de police letton pendant la Deuxième Guerre mondiale. Admis au Canada en 1948 et protégé pendant des décennies par l’État canadien, Haralds Petrovich Puntulis n’est identifié dans le rapport de Rodal que sous le nom de «sujet F». Accusé d’avoir participé à l’assassinat de 15.000 partisans, Juifs et Tziganes, et à la réduction en esclavage de nombreuses autres personnes, il a été condamné en 1965 par contumace par la République socialiste soviétique de Lettonie de l’URSS[1].

Un document des Affaires extérieures de 1965, cité par Rodal, décrit Puntulis comme «un ardent laquais des nazis, qui non seulement coopérait activement avec les forces allemandes d’occupation, mais servait en fait leurs escadrons d’extermination des Juifs et des Tziganes».

Bien qu’il y eut des preuves contre le sujet F, Trudeau a refusé d’extrader Puntulis, car «des mesures similaires pourraient être prises contre toute personne ayant obtenu un certificat de citoyenneté s’il s’avérait qu’elle n’avait pas divulgué des activités de son passé [...]»

D’autres annexes toujours secrètes du rapport de la Commission Deschenes comprennent les dossiers de plus de 700 de ces personnes, notamment des dirigeants de la Slovaquie, de la Hongrie et de la Yougoslavie fascistes pendant la guerre, et des officiers SS allemands, tous admis au Canada après la Deuxième Guerre mondiale et protégés par l’État canadien. Le rapport Rodal contient des références codées de sujets allant de «A» à «Z».

Salve d’applaudissements au Parlement canadien pour Yaroslav Hunka, un ancien membre de la Waffen-SS. À gauche, le chef d’état-major de la défense du Canada, le général Wayne Eyre.

Le gouvernement de Justin Trudeau fait face à une pression croissante pour divulguer complètement les relations historiques entretenues par l’État canadien avec les criminels de guerre nazis depuis que l’ensemble du Parlement canadien a ovationné Yaroslav Hunka, un volontaire de la tristement célèbre 14e Division Waffen-SS «Galizien» composée d’Ukrainiens.

La publication du rapport Rodal et le scandale qui persiste depuis l’hommage officiel rendu par l’État au nazi Yaroslav Hunka mettent en lumière une vérité fondamentale: la collaboration de l’État canadien avec les forces fascistes se poursuit encore de nos jours. En Ukraine, le gouvernement de Trudeau fils arme et soutient politiquement les descendants idéologiques des criminels de guerre nazis protégés par Trudeau père et les précédents Premiers ministres canadiens.

Le Canada arme, entraîne et défend politiquement les nazis actuels du Bataillon Azov, ainsi que d’autres éléments fascistes de l’État et de l’establishment politique ukrainiens, mettant ainsi de l’avant ses ambitions impérialistes en Eurasie, revêtant essentiellement sa conspiration criminelle avec le langage bidon de la «démocratie» et des «droits de la personne». Le rapport Rodal met en évidence la continuité de la politique impérialiste canadienne, et non pas quelques «mauvaises pratiques» anormales, ainsi que la persistance des mensonges officiels à ce sujet.

La semaine passée, on apprenait que le gouvernement Trudeau mentait lorsqu’il affirmait, en septembre 2023, ne pas savoir qui était Yaroslav Hunka. En fait, Hunka a reçu une invitation personnelle du cabinet du Premier ministre, à la suggestion du Congrès des Ukrainiens Canadiens (CUC), une organisation avec laquelle Ottawa collabore depuis des décennies, tel qu’expliqué en détail dans la série du World Socialist Web Site intitulée «Les amis fascistes de l’impérialisme canadien». Le gouvernement a notamment offert refuge aux collaborateurs ukrainiens nazis, les aidant à blanchir leurs crimes. Par la suite, le CUC, soutenu par Ottawa, a promu un nationalisme ukrainien d’extrême-droite, virulemment anticommuniste et antirusse, glorifiant le collaborateur nazi et pogromiste Stepan Bandera.

La presse capitaliste canadienne a rapporté certaines des dernières révélations du rapport Rodal, mais uniquement sous forme de notes de bas de page historiques. Pas un seul journal n’a cité le nom de Puntulis, ni ne s’est penché sur ses crimes présumés. Cela s’explique par le fait que l’État canadien a bien plus à cacher.

En lisant le rapport Rodal, aujourd’hui en grande partie non expurgé, on comprend pourquoi il a été gardé secret. Il démontre que nombre des conclusions du juge Jules Deschenes dans le rapport officiel sur les criminels de guerre au Canada sont des mensonges.

Le juge Deschenes a déclaré que «la Commission laissera aux historiens professionnels le soin d’examiner les raisons qui peuvent expliquer ce manque d’intérêt de la part non seulement des gouvernements successifs, mais du peuple lui-même» pour la poursuite des criminels de guerre au Canada.

Cette déclaration profondément cynique, qui tente d’imputer à la classe ouvrière canadienne la complicité politique de la classe dirigeante, a été faite en pleine connaissance de la façon dont l’État canadien a rapidement assoupli sa politique d’admission de ceux qui ont combattu pour les nazis et qui l’ont fait volontairement.

La politique de «porte ouverte aux nazis» de l’après-guerre au Canada

Le rapport Rodal énumère une série de décisions politiques du gouvernement, dont certaines sont des décrets secrets et des notes de service de la GRC, qui indiquent l’évolution de la politique d’ouverture de l’État canadien à l’égard des nazis, par exemple:

  • 29 mai 1947: Le décret en conseil C.P. 2047 prévoit l’entrée au Canada, sous certaines conditions, de scientifiques et de techniciens allemands en vertu d’un permis ministériel.
  • 31 juillet 1947: Le décret en conseil C.P. 2908 lève l’interdiction d’admission des sujets d’un pays ennemi pour les ressortissants de la Finlande, de la Hongrie, de l’Italie et de la Roumanie [...] Le service dans les forces armées de ces pays pendant la guerre ne constitue pas une interdiction d’admission au Canada, selon la circulaire du ministère des Affaires extérieures de janvier 1948.
  • Avril 1948: Décision de la GRC et de l’Immigration d’admettre les anciens membres de la Waffen SS balte qui se sont enrôlés après le 1er décembre 1943.
  • 30 novembre 1950: Circulaire de la GRC: l’appartenance au Parti nazi n’est plus un motif de rejet de la demande d’immigration au Canada.
  • Mai 1951: Recommandations du Groupe de sécurité: le service dans la Waffen SS ne doit plus être un motif de rejet général. Les Waffen SS ne doivent être rejetés que lorsqu’un SS non allemand porte la marque du groupe sanguin SS. La collaboration en elle-même ne doit pas être considérée comme un motif de rejet. Tous les cas de collaborateurs «majeurs» et «mineurs» doivent être tranchés par le sous-ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration.

Rodal note que dans les discussions au sein de l’État canadien sur l’admission des criminels de guerre nazis, «la dimension morale était absente». Les fonctionnaires canadiens n’ont pris en considération que les froids calculs des intérêts du capitalisme et de l’impérialisme canadiens.

Rapport Rodal, page 291. Remarques de Joseph Robillard, chef de la mission d’immigration canadienne en Allemagne, présentées à l’ambassadeur du Canada en Allemagne de l’Ouest, 1955. C’est nous qui soulignons. [Photo: Government of Canada]

Le rapport Rodal montre en outre que les règlements relatifs à l’entrée des criminels de guerre qui sont restés en vigueur ont été ouvertement annulés par des ordonnances secrètes. Elle écrit: «Les recherches effectuées dans le cadre de ce rapport indiquent qu’il y a eu des cas où des fonctionnaires canadiens ont décidé de ne pas tenir compte des marques de tatouage des SS [...] qu’il y a eu en fait des directives données aux agents de contrôle de ne pas tenir compte des marques de tatouage SS dans le cas des Waffen SS provenant des Pays baltes [...]» ainsi que dans plusieurs autres cas. [C’est nous qui soulignons.]

Alors que le rapport officiel de Deschenes bénit les décisions des gouvernements précédents d’admettre des criminels de guerre soupçonnés, car ils avaient été «contrôlés individuellement à des fins de sécurité avant d’être admis au Canada», le rapport Rodal révèle que les processus de contrôle de sécurité étaient en fait frauduleux et que la déclaration de Deschenes est un mensonge.

Rodal note qu’«il faut rejeter comme non fondés les souvenirs et les conclusions d’anciens agents d’immigration et de contrôle de sécurité concernant la rigueur et l’exhaustivité des procédures de contrôle d’immigration de l’après-guerre». Pourtant, ce sont ces mêmes souvenirs non fondés que le rapport officiel Deschenes présente comme véridiques.

Grâce à Rodal, nous savons que Jules Deschenes mentait lorsqu’il a annoncé que «les déclarations publiques d’intervenants extérieurs concernant de présumés criminels de guerre au Canada ont mentionné des chiffres de plus en plus importants et grossièrement exagéré leur nombre estimé».

Rodal est arrivée exactement à la conclusion inverse, et a déclaré «qu’il serait imprudent de supposer qu’un nombre important de criminels de guerre et de collaborateurs nazis ne soient pas entrés au Canada».

De même, Deschenes a tristement disculpé tous les membres de la 14e Division Waffen SS «Galizien» ukrainienne dont au moins 3000 combattants sont entrés au Canada.

Yaroslav Hunka (au centre) parmi les troupes nazies de la division Waffen-SS «Galizien». [Photo: Ivan Katchanovski/Twitter or X]

Rodal a noté que l’emploi antérieur de nombreux membres de la Division dans divers bataillons de police ukrainiens qui avaient joué un rôle majeur dans l’Holocauste en Ukraine, en rassemblant et en tuant des Juifs en masse, «ne supprime pas la probabilité d’éléments de crimes de guerre, mais la renforce plutôt». En outre, Rodal a documenté la campagne de mensonges menée par le Comité ukrainien du Canada de 1947 à 1950 pour présenter la Division Waffen SS comme une unité de l’armée allemande régulière, et même composée de «travailleurs forcés». Deschenes, en revanche, a donné au CUC un statut officiel devant la Commission d’enquête!

Comme le WSWS l’a déjà expliqué, la Commission Deschenes a été une opération de camouflage. Son rapport et ses conclusions ont été rédigés non pas pour dire la vérité, mais pour protéger l’État canadien, qui a utilisé des criminels de guerre nazis comme agents de renseignement pendant la guerre froide, les déployant comme une arme contre la classe ouvrière tant au pays qu’à l’étranger. Le rapport Rodal a également été rédigé dans le but de venir en aide à l’État canadien, en veillant à ce que ses principaux agents soient informés en toute confidentialité de certains des crimes les plus sordides et les plus politiquement explosifs de la guerre froide.

Le cas «Radon», un nazi serbe commandant adjoint de camp de concentration

Le cas Radon est un cas typique que Rodal a choisi de décrire en détail, tout à fait au hasard, en raison de son caractère représentatif de toute une série de cas similaires, dont le nom de code dans les documents gouvernementaux est «U», «V» ou «Radon».

Après treize ans dans les rangs de la Lotich – le parti nazi serbe – et la police de Belgrade, Radon est devenu commandant adjoint du camp de concentration de Branjica, «associé à la mort de 700.000 personnes» selon Rodal. Selon toute vraisemblance, Radon est Radovan Charapic [i] qui a été nommé après le rapport de Rodal. Radon a été accusé d’être «l’un des responsables de l’établissement des listes de sélection des prisonniers à fusiller, à envoyer à la chambre à gaz ou en camp de concentration en Allemagne». Il a été condamné à mort par contumace en 1947 en Yougoslavie.

En 1948, «Radon» est entré au Canada dans le cadre du Bulk Labour Program en utilisant de faux papiers fournis par les services de renseignement américains. Il a immédiatement commencé à travailler comme espion contre les communistes yougoslaves à Toronto, sous la supervision de la GRC. Ce travail dure jusqu’en 1951, date à laquelle le Globe and Mail fait état de la demande du gouvernement yougoslave de l’extrader pour qu’il soit jugé pour crimes de guerre. Bien que le ministère de la Justice ait conclu «qu’il y avait suffisamment de preuves pour prendre des mesures contre 'U'», aucune mesure n’a jamais été prise pour le poursuivre.

Au contraire, des mesures ont été prises pour le protéger. En 1962, le service de sécurité de la GRC a délibérément dissimulé au ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration des informations qui l’auraient renseigné sur les activités de Radon en temps de guerre. La GRC a déclaré que toute association entre «U/V» (Radon) et Charapic était «probablement un cas d’erreur sur la personne».

Le vice-ministre de l’Immigration de l’époque ne peut s’empêcher de déclarer: «Je ne peux pas échapper à la conclusion qu’il y a probablement quelque chose dans cette histoire: je ne peux pas non plus croire que nous aurions été aussi peu soucieux d’aller au fond de toute cette affaire si l’homme avait été un subversif de 'gauche' plutôt que de 'droite'».

En 1967, le ministère canadien des Affaires extérieures est au courant de l’identité de Radon et de son casier judiciaire en temps de guerre. Rien n’est fait. En 1979, la GRC interroge Radon et déclare que «rien dans le dossier n’indique que le Service de sécurité ou toute autre agence canadienne était au courant de l’identité exacte de V. avant son arrivée au Canada à l’aide de faux documents». Cette excuse pathétique est tout à fait hors de propos, puisque son identité est révélée publiquement dès 1951, et qu’il a pourtant été autorisé à rester au Canada sans être inquiété.

Un rapport secret de la GRC datant de 1983 établit que l’identité de Radon, accusé de crime de guerre, avait été confirmée au Service de sécurité en 1964.

1983 est également l’année où la GRC a détruit plus de 180 mètres cubes de dossiers d’immigration, un geste qui, selon le juge Deschenes, «ne doit pas être considéré comme inculpant ou une bavure, mais qui s’est produit dans le cours normal de l’application d’une politique de routine».

Rodal suggère la raison de la protection de Radon par la GRC: son exploitation continue par les services de renseignements américains et la GRC. Elle révèle qu’en 1961, Radon possédait deux passeports différents et utilisait deux pseudonymes différents. «Il est donc possible que les autorités canadiennes de l’époque étaient au courant de ses antécédents en matière de services rendus aux Américains et de sa fausse identité».

Une dissimulation permanente par l’État

Rodal révèle également qu’elle a elle-même subi d’énormes pressions pour ne PAS enquêter sur les liens entre les agences de renseignement de l’État et les criminels de guerre nazis, déclarant: «L’auteure du présent rapport a été spécifiquement découragée par le conseil de la Commission d’approfondir ses recherches sur ces allégations, au motif que la tâche était impossible et qu’elle ne relevait pas proprement du travail de la Commission.» Ce à quoi elle répondit: «néanmoins, certains aspects des allégations semblent avoir un certain fondement, et la question appelle des recherches plus approfondies».

Ces recherches ont été entravées par la destruction et la falsification délibérées des dossiers historiques. La remarque de Rodal, selon laquelle «des notes de service internes de la GRC, à l’époque où le caporal Yetter de la Sous-direction de l'exécution des lois fédérales enquêtait sur les allégations concernant le rôle des services de renseignement américains et britanniques, font référence à la disparition, au début des années 1970, de dossiers relatifs aux criminels de guerre nazis et à la reconstitution d’un 'faux dossier' sur le sujet».

Le rapport de Rodal contient de nombreuses autres révélations importantes, sur lesquelles le World Socialist Web Site reviendra plus en détail:

  • La participation du gouvernement canadien à l’«Opération Paperclip» des services de renseignements américains, qui visait à offrir un refuge aux scientifiques et techniciens nazis, malgré leur interdiction de territoire en vertu de la loi.
  • Le soutien direct des plus hauts responsables de l’État, notamment du Premier ministre Louis Saint-Laurent, du Premier ministre John Diefenbaker et du ministre des Affaires étrangères Paul Martin père aux hauts responsables de l’État fasciste slovaque créé par les nazis et au parti fasciste national (le Parti populaire slovaque ou Parti Hlinka) – y compris les artisans des politiques génocidaires menées à l’encontre des Juifs de Slovaquie. Parmi ces criminels figurent Karol Sidor, Joseph Kirschbaum, Ferdinand Durcansky, Karol Murin et Konstantin Čulen, qui ont tous trouvé refuge, au moins pendant un certain temps, au Canada. Kirschbaum, qui était le secrétaire général du parti Hlinka, a ensuite dirigé le journal slovaque canadien Kanadsky Slovak et a fondé le Congrès mondial slovaque, virulemment anticommuniste et soutenu par la CIA.
  • L’organisation politique fasciste au Canada et aux États-Unis des légionnaires de la Garde de fer roumaine, dont le tristement célèbre Joseph Trifa, ainsi que quinze autres personnes qui ont vécu leur vie à Toronto, Hamilton et Windsor, en dépit du fait que les autorités canadiennes savaient que ces hommes avaient probablement pris part à des atrocités en temps de guerre.
  • L’admission au Canada de hauts fonctionnaires de la Hongrie fasciste, membres du parti de la Croix fléchée, dont les antécédents nazis étaient connus de la GRC. La police nationale du Canada, qui était alors la principale agence de sécurité nationale, a également été informée de leur rôle dans la déportation de plus de 600.000 Juifs vers l’Allemagne nazie et dans la production de propagande antisémite.
  • L’admission au Canada d’éminents nazis et collaborateurs nazis de Lettonie, de Lituanie et d’Estonie, y compris des membres des escadrons d’exécution lettons «Arajs», qui ont abattu en masse des Juifs, des Tziganes et des communistes.
  • L’évasion d’Andrija Artukovic, membre éminent de l’Ustace croate fasciste, ministre de l’intérieur et de la «Justice» dans l’État fasciste croate, via l’Irlande, puis le Canada, pour échapper à la justice. Artukovic a créé et supervisé le système des camps de concentration en Croatie, dont le tristement célèbre camp de Jasenovac, dans lequel les prisonniers étaient assassinés avec un sadisme particulier, battus à mort à l’aide de marteaux et découpés en morceaux à coups de hache.

[1] Rodal indique que le sujet F a été «condamné en octobre 1965 par contumace par un tribunal soviétique», ce qui rend presque certain qu’il s’agit de Puntulis, puisqu’il a été condamné par un tribunal de la République socialiste soviétique de Lettonie le 12 octobre 1965. Les charges retenues contre Puntulis sont examinées dans un [dossier] du FBI concernant l’un de ses co-accusés vivant alors aux États-Unis, Boļeslavs Maikovskis.

(Article paru en anglais le 11 février 2024)

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