Acclamant les «otages» du 6 janvier et affirmant que les migrants ne sont pas des personnes

Trump jure qu’il y aura un «massacre» s’il n’est pas reconduit à la Maison-Blanche

S’exprimant devant plusieurs milliers de partisans et des dizaines d’élus républicains à Dayton, dans l’Ohio, samedi après-midi, Donald Trump a intensifié sa violente rhétorique de campagne dans un discours de 80 minutes. L’ancien président et candidat républicain pour 2024 a salué les milices d’extrême droite qui ont pris d’assaut le Capitole le 6 janvier 2021 et a promis un «massacre» s’il n’était pas reconduit à la Maison-Blanche en novembre.

Avant que Trump ne prenne la parole, le modérateur a dit dans le haut-parleur: «Mesdames et Messieurs, veuillez vous lever pour les otages du 6 janvier qui ont été traités de manière horrible et injuste». Trump a levé le bras droit et a salué pendant que la «chorale du 6 janvier» chantait la «Bannière étoilée». La chorale est composée de Proud Boys, de Oath Keepers et d’autres voyous d’extrême droite, qui ont été emprisonnés pour leurs actions dans le coup d’État manqué de Trump.

Le candidat républicain à la présidence et ancien président Donald Trump fait le salut lors d'un rassemblement de campagne le samedi 16 mars 2024 à Vandalia, Ohio. [AP Photo/Jeff Dean]

Trump s’est engagé à libérer ses fantassins fascistes «dès le premier jour de notre mandat», les qualifiant de «patriotes incroyables».

Il a ensuite abordé l’autre thème central de sa campagne 2024, l’agitation violente contre les immigrés. «Parmi mes toutes premières actions dès ma prise de fonction», a-t-il déclaré, «je mettrai fin à l’invasion de notre pays et je renverrai les étrangers clandestins de Joe Biden chez eux».

À propos des migrants qui demandent l’asile aux États-Unis, l’ancien président a déclaré: «Les jeunes sont en prison, pendant des années, si on les appelle des personnes. Je ne sais pas si vous appelez ça des personnes. Dans certains cas, ce ne sont pas des personnes à mon avis [...] ils sont mauvais, ce sont des animaux, on s’entend ?»

Trump a lancé un appel direct à la bureaucratie syndicale, avertissant que les syndicats «feraient faillite» s’il n’était pas élu. «Je traite avec les Teamsters», s’est-il vanté, faisant allusion à des réunions privées avec le président des Teamsters, Sean O’Brien. Il a salué «Sean et tout le monde» comme des «gens bien» et a déclaré: «J’espère qu’ils soutiendront Trump.»

Faisant appel au nationalisme et à l’anticommunisme virulents des dirigeants syndicaux corporatistes, il a déclaré à propos des véhicules électriques fabriqués en Chine: «Nous allons imposer des droits de douane de 100 pour cent sur toutes les voitures qui passeront la frontière. Et vous ne pourrez pas vendre ces voitures si je suis élu.

«Si je ne suis pas élu, ce sera un massacre pour tout [...] ce sera le moins que l'on puisse dire.»

Trump a été rejoint au rassemblement par des représentants républicains, notamment les membres du Congrès de l’Ohio Jim Jordan et Max Miller, le sénateur américain J. D. Vance et le procureur général de l’Ohio Dave Yost. La gouverneure du Dakota du Sud, Kristi Noem, et le procureur général de l’Indiana, Todd Rokita, étaient également présents.

Trump a consacré une partie du rassemblement à la promotion de son candidat républicain préféré pour rejoindre Vance au Sénat américain, Bernie Moreno. Il a attaqué l’adversaire de Moreno lors des primaires, le sénateur républicain Matt Dolan, le qualifiant de «RINO» (Qui n’a de républicain que le nom – Republican In Name Only) qui «essaie d’être le prochain Mitt Romney». Dolan a reçu le soutien de républicains tels que l’actuel gouverneur de l’Ohio, Mike DeWine, et l’ancien sénateur Rob Portman.

Pendant ce temps, Joe Biden s’est rendu dans le Michigan, où il a cherché à éviter les protestations contre sa complicité dans le génocide israélien contre les Palestiniens de Gaza en n’organisant aucun événement public et en refusant de répondre aux questions de la presse. Le mois dernier, lorsqu’il a organisé un événement au siège de la région 1 de l’UAW à Warren, dans le Michigan, avec le président de l’UAW Shawn Fain, des manifestants en colère ont manifesté à l’extérieur du lieu et ont été retenus par des colonnes de policiers anti-émeutes.

Lors des primaires démocrates du Michigan, le 5 mars, plus de 100.000 bulletins de vote, soit plus de 13 pour cent du total, ont été déposés comme «non aligné» en signe de protestation contre le soutien apporté par Joe Biden aux massacres et au nettoyage ethnique dans la bande de Gaza.

À Saginaw, Biden est apparu devant les caméras lors d’un événement étroitement chorégraphié dans la maison d’un partisan, où il a échangé des plaisanteries avec des élus locaux et des représentants du Parti démocrate.

Un policier de Saginaw monte la garde en face de la maison où le président Joe Biden s'est adressé à une poignée de partisans lors d'un événement de campagne privé à Saginaw, Michigan, jeudi 14 mars 2024. [AP Photo/Jacquelyn Martin]

Samedi soir, Joe Biden a assisté au dîner annuel du Gridiron Club à Washington DC. L’événement s’est déroulé au luxueux Washington Grand Hyatt. Selon le Washington Post, les 650 journalistes et hommes politiques qui ont participé à l'événement ont dû débourser 400 dollars par couvert.

En 2020 et 2021, l’événement avait été annulé en raison de la pandémie de COVID-19. Il a repris en 2022 et est devenu un événement de «super propagation». Au moins 72 personnes ont été testées positives au virus, dont les représentants Joaquin Castro (démocrate-Texas) et Adam Schiff (démocrate-Californie) et la sénatrice Susan Collins (républicaine-Maine). Plusieurs hauts fonctionnaires, dont le procureur général Merrick Garland, le ministre de l’Agriculture Tom Vilsack et la ministre du Commerce Gina Raimondo, ont également été testés positifs.

Dans ses commentaires de samedi soir, Joe Biden a une nouvelle fois dénoncé le blocage par Trump de sa demande d’aide militaire supplémentaire de 60 milliards de dollars à l’Ukraine, accusant Trump d’avoir cédé à Poutine. Comme lors de son discours belliciste sur l’état de l’Union, Biden a promis qu’il ne «s’inclinerait pas» devant le président russe.

Il a également réitéré ses attaques contre Trump pour avoir bloqué le projet de loi anti-immigration de son gouvernement. «Ils veulent une frontière sûre, mais ils bloquent [...] le projet de loi sur les frontières le plus solide qui ait jamais existé», a-t-il déclaré.

(Article paru en anglais le 18 mars 2024)

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