«Halte au génocide à Gaza ! »

Le Sozialistische Gleichheitspartei organise des rassemblements pour les élections européennes à Duisburg et Munich

Le Sozialistische Gleichheitspartei (SGP, Parti de l'égalité socialiste) fait campagne pour les élections européennes contre la guerre impérialiste, le génocide et le fascisme sur la base d'un programme socialiste. Le 18 mai, il a organisé de forts rassemblements à Duisburg-Hamborn et Munich-Giesing, deux quartiers ouvriers des grandes villes allemandes. Les candidats et membres du SGP ont expliqué le programme du parti et ont appelé les travailleurs à adhérer au parti.

Dans la région de la Ruhr, le rassemblement du SGP «Halte au génocide à Gaza» a eu lieu avec une cinquantaine de participants au Altmarkt de Hamborn au nord de la ville ouvrière de Duisburg. Les orateurs du rassemblement étaient Dietmar Gainenkersting, vice-président du SGP et candidat européen de Rhénanie du Nord-Westphalie, qui a expliqué la position du parti contre le génocide à Gaza. Hakan Özal a présenté le programme SGP en turc.

Hakan Özal s'exprime lors du rassemblement du SGP à Duisburg

Hakan Özal a déclaré que le SGP organisait sa campagne électorale avec les Sosyalistes Esitlik Grubu en Turquie, le Socialist Equality Party au Royaume-Uni et le Parti de l'égalité socialiste en France. Faisant référence au génocide de Gaza, il a décrit les souffrances incommensurables de plus de deux millions de Palestiniens délibérément affamés depuis sept mois et déplacés par les bombardements constants de l'armée israélienne. «Des centaines de milliers de personnes sont fatiguées, affamées et effrayées. Ils ne sont plus en sécurité nulle part», s’est exclamé Özal. «Cette cruauté indescriptible est perpétrée avec le plein soutien des puissances impérialistes telles que les États-Unis et l’Allemagne.»

Il a souligné: «La catastrophe historique de la Palestine et du Moyen-Orient est une conséquence de l’impérialisme et ne prendra fin qu’avec son abolition.»

Özal a mis en garde contre toute illusion à l’égard du gouvernement turc du président Recep Tayyip Erdoğan, qui conduit les aspirations anti-impérialistes et antisionistes des masses dans une impasse. Il a déclaré: «Malgré les exigences des masses d’arrêter le commerce avec Israël, le gouvernement turc a persisté dans son rejet de ces demandes pendant longtemps.»

Il a souligné qu'«une part importante des importations d'acier d'Israël provient de Turquie. Le pétrole vital azerbaïdjanais est expédié vers Israël via les ports turcs. Du ciment, des produits chimiques et même de la poudre à canon, des fils barbelés et des pièces d’armes ont également été livrés à Israël ». Les bases américaines et de l’OTAN en Turquie sont également toujours opérationnelles. «Tant que les liens militaro-stratégiques de la classe dirigeante en Turquie avec ses alliés impérialistes et sionistes continueront de cette manière, qui pensent-ils tromper?» a demandé Hakan sous les applaudissements du public.

Le discours de Dietmar Gainsenkersting écouté attentivement

Dietmar Gainenkersting a ensuite pris la parole et a évoqué le 76e anniversaire de la Nakba, la catastrophe de la Palestine, et a appelé à l'arrêt immédiat du génocide dans la bande de Gaza. Il a déclaré: «Même aujourd’hui, des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de gens sont menacés par la guerre et la famine.» L’armée israélienne a «délibérément bombardé les hôpitaux, les écoles, les mosquées et les églises, tué les médecins et le personnel paramédical, les journalistes, les employés de l’ONU et les membres d’ONG».

Il y eut de vifs applaudissements lorsque Gaisenkersting a souligné: «Les auteurs ne sont pas seulement à Tel-Aviv mais aussi à Berlin! » Il a expliqué que la principale responsabilité incombait à l’impérialisme, qui utilisait l’État sioniste comme tête de pont pour ses intérêts économiques et géopolitiques dans tout le Moyen-Orient.

Peu avant que l'on sache que le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) exigeait un mandat d'arrêt contre Netanyahou, Gaisenkersting a exigé à Duisburg que le chancelier allemand Olaf Scholz et la ministre des Affaires étrangères des Verts Annalena Baerbock soient également traduits en justice. «Tout en versant des larmes de crocodile, la classe dirigeante allemande joue un rôle clé dans le génocide lancé contre les Palestiniens.»

Deux jours plus tôt, le gouvernement du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie avait interdit l'organisation Solidarité avec la Palestine à Duisburg, perquisitionné les domiciles des membres et confisqué leurs biens. Gaisenkersting a appelé à sa défense ainsi qu’à celle de toutes les manifestations pro-palestiniennes, rejetant l’accusation calomnieuse selon laquelle elles étaient «antisémites». Il a dit:

Toutes ces mesures dictatoriales n’ont absolument rien à voir avec la sécurité des vies juives, ici en Allemagne ou en Israël. Il s’agit d’intérêts économiques au Moyen-Orient et dans le monde entier! Il est donc absurde et totalement cynique de la part du gouvernement allemand de justifier sa nouvelle politique de grande puissance et son soutien au génocide par la lutte contre l'antisémitisme.

Il a ajouté que le danger d’une nouvelle poussée d’antisémitisme était réel: «Il émane du chauvinisme national réactionnaire alimenté par le capitalisme et l’impérialisme.» Il a également appelé à la défense de tous les réfugiés et migrants.

Stand de littérature du SGP au rassemblement à Duisburg-Hamborn le 18 mai 2024

En conclusion, Gaisenkersting s'est fermement opposé à la fourniture d'armes à l'Ukraine et au soutien de la coalition gouvernementale pour sa guerre avec la Russie. Il a souligné que la guerre à l'extérieur allait de pair avec une guerre contre la population laborieuse à l'intérieur: «Le ministre de la Guerre Pistorius et le ministre de la Défense Habeck s'efforcent de rendre le pays à nouveau « apte à la guerre» [...] Tous les aspects de la société sont subordonnés à cet objectif.»

Il a mentionné que les grands magasins Galeria Karstadt-Kaufhof, l’entreprise ferroviaire DB Cargo, l’aciériste Thyssenkrupp, Ford et d'autres sociétés menaçaient de procéder à des licenciements massifs et a déclaré: «C'est la classe ouvrière internationale qui produit toute la richesse sociale [... ] Le SGP ne fait donc pas appel aux partis et aux gouvernements qui représentent les intérêts capitalistes et organisent le génocide. C’est non seulement illusoire, mais aussi réactionnaire. Nous faisons appel à la classe ouvrière: ici en Allemagne, en Europe et partout dans le monde ».

Rassemblement du SGP à Munich-Giesing le 18 mai 2024

A Munich, le rassemblement du SGP a eu lieu dans le quartier ouvrier de Giesing. Thomas Schrödl, membre du comité central du SGP et candidat aux élections européennes, a expliqué l'importance historique de ce quartier: «Il y a 105 ans, la République soviétique de Munich a été écrasée ici par les Freikorps envoyés par le SPD [social-démocrate]. Les travailleurs de Giesing ont opposé la plus longue résistance à l’époque.»

Thomas Schrödl

Schrödl a souligné l'importance de la classe ouvrière dans la lutte contre le génocide à Gaza: «Ce n'est que si les travailleurs palestiniens et israéliens s'unissent et prennent le pouvoir qu'ils pourront mettre fin à la guerre». Il a rappelé l'exemple des travailleurs russes qui, en 1917 «ont pris le pouvoir dans la révolution d’Octobre et ont ainsi mis fin à la Première Guerre mondiale ».

Il a expliqué pourquoi il était nécessaire que la classe ouvrière s'organise indépendamment des syndicats et a appelé à la formation de comités d'action, à voter pour le SGP aux élections européennes et à construire la Quatrième Internationale. Schrödl a déclaré: «C’est le seul parti qui a tiré les leçons des luttes passées contre la trahison des staliniens et qui offre à la classe ouvrière une direction et une perspective.»

Après le discours de Schrödl, Clemens Huber s'est exprimé au nom du mouvement International des Jeunes et Etudiants pour l’égalité sociale (IYSSE), l' organisation de jeunesse du CIQI. Il a souligné qu'il y avait plus de 600 000 enfants et jeunes parmi les Palestiniens coincés à Gaza et qu'ils représentent également environ un tiers des personnes tuées dans l’enclave. Il a souligné avec colère que l'Allemagne était le principal sponsor d'Israël aux côtés des États-Unis et que le gouvernement allemand avait décuplé ses exportations d'armes vers Israël depuis le 7 octobre: «Combien d'écoles, de musées, d'installations sportives et d'hôpitaux pourraient être financés avec cette somme!»

Il a dénoncé la réintroduction du service militaire obligatoire: «Les jeunes vont une fois de plus être conduits au massacre.» Clemens a salué les camps de protestation palestiniens dans les universités, qui ont démontré que la colère et le rejet de la politique de guerre officielle sont mondiaux. Mais les manifestations à elles seules ne changeraient pas la situation, les gouvernements y répondant par une violence policière sans retenue. Il a crié: «Étudiants, tournez-vous vers la classe ouvrière! Allez aux portes des usines et défendez la perspective d’une grève générale internationale. Discutez avec les travailleurs de la perspective d’un mouvement international de masse de travailleurs et de jeunes contre la guerre. »

Marianne Arens

Marianne Arens, candidate du SGP en Hesse aux élections européennes, a ensuite appelé à la défense du courageux trotskyste Bogdan Syrotjuk en Ukraine. Le régime de Zelensky avait arrêté le jeune homme de 25 ans parce qu'il avait appelé les travailleurs russes et ukrainiens à s'unir contre la guerre. Arens a expliqué qu'il n'y avait pas de démocratie en Ukraine: «De nombreux partis sont interdits. Les élections ont été suspendues et c'est un crime de rappeler l'histoire de l'Union soviétique.» Elle a expliqué:

Bogdan a été arrêté parce qu'il est communiste, parce qu'il lutte pour l'égalité sociale et l'unité internationale de la classe ouvrière. Son arrestation est le fer de lance des attaques réactionnaires de l’État contre la classe ouvrière. Elle est dirigée contre nous tous, en particulier contre le Comité international de la Quatrième Internationale. Être socialiste, être en faveur de l’unité internationale est aujourd’hui un crime en Ukraine.

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Pour terminer, Ulrich Rippert , président d'honneur du SGP et l'un des principaux candidats du parti, a expliqué le programme et les objectifs du parti dans la campagne électorale européenne. Il a déclaré: «L’avenir ne se décidera pas à la Chancellerie de Berlin ou au Bundestag et certainement pas au Parlement européen. L'avenir dépend de ce que Nous faisons. »

Ulrich Rippert

Il a expliqué que toutes les catastrophes qui ont frappé l’humanité au XXe siècle – «guerres mondiales, génocides, utilisation de bombes nucléaires, fascisme, crises économiques, pandémies» – font un retour en force aujourd’hui, au XXIe siècle. «La cause de ces problèmes», a déclaré Rippert, «réside dans la nature du capitalisme, un système social basé sur la propriété privée des moyens de production et sur la division du monde en États-nations rivaux.»

Il a évoqué la guerre contre la Russie et a déclaré: «L’Ukraine regorge d’armes de pointe, et les chars de combat seront bientôt suivis par des chasseurs-bombardiers et des troupes terrestres.[...] Le danger d'une troisième guerre mondiale n'a jamais été aussi grand qu'aujourd'hui ».

Des millions de personnes en Europe et dans le monde suivent l'actualité de la guerre avec grande inquiétude, a-t-il poursuivi. «Beaucoup se demandent: les responsables politiques et médiatiques sont-ils devenus fous? Ont-ils oublié comment c'était ici en Allemagne – et dans toute l'Europe – à la fin de la Seconde Guerre mondiale? Ont-ils oublié à quoi ressemblaient Hiroshima et Nagasaki après le largage de la bombe atomique? Et il a prévenu: «La Seconde Guerre mondiale s’est terminée par le largage de bombes atomiques, la Troisième Guerre mondiale commencera par l’utilisation d’armes nucléaires.»

Mais le mouvement d’opposition se développait également, a déclaré Rippert: «Les mêmes contradictions du système capitaliste qui conduisent à la guerre, à l’État policier et au fascisme intensifient également la lutte des classes et radicalisent de plus en plus de travailleurs et de jeunes.» Il a rappelé la grève nationale des travailleurs du bâtiment et les grèves répétées des conducteurs de train récemment, déclarant: «L’année dernière, sept millions de travailleurs étaient en lutte pour les salaires.» En France, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, en Belgique et dans de nombreux autres pays, dont les États-Unis, la lutte des classes ne cessait de s'intensifier. Rippert a également rappelé que des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues en Israël l'été dernier contre le gouvernement d'extrême droite de Netanyahou.

Mais pour lier la lutte des classes à la lutte contre la guerre, il était nécessaire de «briser la camisole de force des syndicats», car « partout où les travailleurs entreprennent la lutte, ils entrent immédiatement en conflit avec les syndicats, qui défendent le capitalisme ». Plus le capitalisme ravive ses traditions brutales de guerre et d’oppression, plus «la classe ouvrière doit aussi revenir à sa tradition historique, c’est-à-dire à la lutte pour le socialisme».

Mais pour cela, la classe ouvrière avait besoin de son propre parti: «C’est le Parti de l’égalité socialiste!» Et il a expliqué: «La force de notre parti réside dans la tradition historique qu’il représente. C’est là la force du mouvement trotskyste, la Quatrième Internationale.» Le stalinisme n’était pas sorti de la Révolution russe, mais de la réaction contre elle. Tous les dirigeants socialistes avaient été assassinés par Staline. Rippert a contredit le mensonge du siècle, qui assimile le socialisme au stalinisme. Les crimes du stalinisme ont ainsi été utilisés pour alimenter le sentiment anticommuniste. Comprendre cela était de la plus haute importance, car «le socialisme, ce n’est pas le passé, c’est l’avenir!»

«Nous ne nous présentons pas aux élections européennes comme les autres partis. Les postes et les carrières ne nous intéressent pas», a expliqué Rippert. « Nous participons à cette campagne électorale et l'utilisons pour faire connaître un programme socialiste. » Il s’agit « d’organiser un mouvement de la classe ouvrière contre la guerre et le génocide. Si nous sommes élus, alors nous utiliserons le Parlement – le Parlement européen et tous les autres parlements – comme une tribune de la lutte des classes.» Rippert ajouta:

Nous reprenons la lutte menée par le révolutionnaire socialiste allemand Karl Liebknecht, qui soulignait pendant la Première Guerre mondiale que ‘L'ennemi principal est dans notre propre pays!’ Aujourd’hui, une troisième guerre mondiale ne peut être évitée qu’en construisant un nouveau parti socialiste de masse qui unisse la classe ouvrière au niveau international et élimine une fois pour toutes le capitalisme et tous ses maux.

Les deux rassemblements de Duisburg et Munich ont clairement montré que le Parti de l'égalité socialiste se distinguait de tous les autres partis dans la campagne électorale européenne. Le SGP est le seul parti à mettre la lutte contre la guerre et le militarisme allemand au centre de sa campagne. En tant que membre d'un parti révolutionnaire mondial, la Quatrième Internationale, il oppose au nationalisme et à la propagande de guerre assourdissante l'unité et la coopération internationale de la classe ouvrière.

Le prochain rassemblement du SGP «Halte au génocide à Gaza. Contre la guerre mondiale et la dévastation sociale, pour le socialisme international» aura lieu samedi prochain à Stuttgart.

Samedi 25 mai 2024, 15h00 Stuttgart, Pusteblume-Brunnen ( Königstraße 13).

(Article paru en anglais le 24 mai 2024)

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