Israël annonce que la prochaine étape du plan Trump-Nétanyahou de nettoyage ethnique sera l’occupation militaire de Gaza

Le président Donald Trump salue le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou à la Maison-Blanche le lundi 7 avril 2025 à Washington DC. [AP Photo/Evan Vucci]

Le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a annoncé lundi que le cabinet israélien avait adopté un plan visant à occuper de manière permanente la bande de Gaza, à déplacer sa population dans des camps de concentration et à imposer un monopole de l’armée sur la distribution de nourriture.

Faisant écho à la « solution finale », terme utilisé par les nazis pour désigner le génocide des Juifs d'Europe, Nétanyahou a déclaré : « Il est temps de lancer les dernières mesures. »

Il a ajouté que la population palestinienne « sera déplacée » et que les forces israéliennes ne se retireront pas des territoires qu'elles occupent. Le porte-parole de l’armée israélienne, Effie Defrin, a déclaré que le plan impliquerait « le déplacement de la majeure partie de la population de Gaza » vers des zones « propres ».

Il implique la suspension des opérations humanitaires internationales à Gaza, qui seront remplacées par des « centres » dirigés par Israël et gérés par des contractants militaires privés américains. Le président américain Donald Trump, dans un double langage génocidaire digne de son idole Adolf Hitler, a déclaré lundi : « Les gens meurent de faim, et nous allons les aider à se procurer de la nourriture. »

L'occupation militaire totale de Gaza est la condition préalable au plan annoncé en février par le président Donald Trump, et adopté publiquement par Nétanyahou, visant à expulser le peuple palestinien, à détruire et ensevelir les bâtiments existants et à annexer le territoire.

Confirmant ce fait, un « haut responsable de la sécurité » a déclaré au Guardian que « le programme de transfert des résidents de Gaza [...] fera partie des objectifs de l'opération ».

Une fois la population de Gaza parquée dans des camps de concentration sous la garde armée de soldats israéliens et de « contractants » américains, l'étape suivante consistera à l’embarquer sur des bateaux pour la transporter à l'étranger, ou à l’envoyer dans des marches de la mort à travers le désert.

Le 23 mars, le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a annoncé la création d'un bureau des Forces de défense israéliennes (FDI) dédié à la relocalisation des Palestiniens de Gaza, qui superviserait leur « départ vers des pays tiers, y compris la sécurisation de leurs déplacements, l'établissement d'itinéraires de déplacement, le contrôle des piétons aux points de passage désignés dans la bande de Gaza, ainsi que la coordination de la fourniture d'infrastructures qui permettront le passage par voie terrestre, maritime et aérienne vers les pays de destination ».

La couverture médiatique américaine de ce programme de nettoyage ethnique a consisté en une désinformation américano-israélienne, affirmant que l'opération visait le « Hamas » ou qu'elle avait pour but d'obtenir la libération des derniers otages israéliens. Il y a un effort délibéré pour cacher le fait que l'occupation militaire de Gaza marque la réalisation du plan génocidaire de Trump, et qu'elle sera une condamnation à mort pour les otages qui restent à Gaza, qui seront simplement affamés à mort s'ils ne sont pas tués par les bombes israéliennes.

Au sein du gouvernement israélien, cependant, aucun effort n'est fait pour masquer les objectifs du plan d'occupation militaire.

« Nous allons enfin occuper la bande de Gaza. Nous allons cesser d'avoir peur du mot “occupation” », a déclaré le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, à la chaîne israélienne Channel 12.

Il a ajouté qu'il n'y aurait « aucun retrait des territoires que nous avons conquis, pas même en échange d'otages », excluant de fait tout arrangement qui garantirait la survie des otages restants.

Le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a appelé au blocage total de toute aide alimentaire à Gaza. Il a ajouté : « Ni l'électricité, ni aucune autre aide ne devraient être autorisées, ni par l'armée israélienne, ni par la société civile. »

Cela fait plus de 60 jours qu'Israël, en violation d'un accord de cessez-le-feu antérieur, a suspendu l'entrée à Gaza de toute nourriture, eau, électricité et fournitures médicales.

La semaine prochaine, Trump doit se rendre au Moyen-Orient pour superviser personnellement le génocide en cours à Gaza et le plan américano-israélien visant à créer un « nouveau Moyen-Orient » sous domination impérialiste directe.

Une déclaration des groupes d'aide humanitaire opérant à Gaza, y compris les Nations Unies, a déclaré que le plan « semble conçu pour renforcer le contrôle sur les articles essentiels à la vie comme un moyen de pression, dans le cadre d'une stratégie militaire ».

Bushra Khalidi, responsable de la politique concernant la Cisjordanie pour l'organisation caritative Oxfam, a déclaré :

L'acheminement de l'aide dans des espaces clôturés et surveillés, sous le contrôle de l’armée ou d'entreprises privées, rappelle certains des chapitres les plus sombres des échecs de l’humanité. [...] Ce n'est pas de la protection, c'est de la coercition. Nous ne soutiendrons jamais un modèle qui traiterait les civils comme des prisonniers.

Dans une déclaration, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a condamné le projet d'occuper Gaza et de prendre en charge la distribution des denrées alimentaires :

L'ampleur des besoins des civils à Gaza en ce moment est écrasante et l'aide doit être acheminée immédiatement. [...] En vertu du droit humanitaire international, Israël a l'obligation d'utiliser tous les moyens disponibles pour veiller à ce que les besoins fondamentaux de la population civile sous son contrôle soient satisfaits.

Amjad Shawa, directeur du réseau des ONG palestiniennes basé à Gaza, a déclaré à Al Jazeera que la plupart des habitants de Gaza « meurent de faim », les prix des denrées alimentaires ayant atteint des niveaux inaccessibles. «Un sac de farine de 25 kilos coûte aujourd'hui 350 dollars sur le marché noir. » Un sac de farine de cette taille aurait coûté 5 dollars avant le début du génocide.

Tom Fletcher, responsable de l'aide humanitaire des Nations unies, a déclaré:

Aux autorités israéliennes, et à ceux qui peuvent encore les raisonner, nous répétons : levez ce blocus brutal. [...] Aux civils laissés sans protection, aucune excuse ne peut suffire. Mais je regrette vraiment que nous ne soyons pas en mesure d'inciter la communauté internationale à empêcher cette injustice.

Selon la classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire acceptée par les Nations unies, 91 % de la population de Gaza est en situation d'insécurité alimentaire, la plupart des habitants étant confrontés à des niveaux de faim « d'urgence » ou « catastrophiques ».

Depuis le nouveau bombardement d'Israël après l'effondrement du cessez-le-feu, Israël a déclaré de plus en plus de zones d'évacuation et de zones interdites, forçant quelque 420 000 habitants de Gaza à fuir une fois de plus et bloquant l'accès à environ 70 % de l'enclave, selon les estimations de l'ONU.

À ce jour, plus de 52 000 Palestiniens ont été directement tués dans le cadre du génocide israélo-américain, la grande majorité d'entre eux étant des femmes, des enfants et des personnes âgées.

(Article paru en anglais le 6 mai 2025)

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