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Une grève des pilotes d'Air France perturbe les préparatifs de la coupe du monde

Le parti socialiste dénonce l'action des pilotes

Par Richard Tyler

Le 3 juin 1998

Une grève des pilotes d'Air France a paralysé jusqu'à 90 pour cent des vols longue distance de la compagnie lundi le 1er juin. Près de 80 pour cent des vols de courte et moyenne distance ont été également annulés. La plupart des vols ont été annulés mardi, bien qu'un vol longue distance sur six, et un vol intérieur et européen sur trois ont pris place.

Les pilotes sont supposés poursuivre leur action jusqu'à jeudi, jour où ils vont décider de la prolonger ou non pour une période indéfinie. Si la grève continue elle pourrait grandement perturber le déroulement de la coupe du monde de football, qui débute le 10 juin en France.

Les négociations entre la direction d'Air France et le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), qui représente 70 pour cent des 3200 pilotes de la ligne aérienne, étaient arrivées à un échec durant le week-end précédent. Une nouvelle réunion avait été organisée pour mardi après-midi.

Dans le cadre de la privatisation de la ligne aérienne, les pilotes font face à une coupure salariale de 15 pour cent. La direction maintient que cette perte sera compensée par l'octroi d'actions une fois la compagnie privatisée. Les pilotes demandent également l'abandon d'un système de double échelle salariale introduit après la fusion de Air Inter et Air France, mais ultérieurement suspendu suite à l'opposition massive des pilotes.

La direction cherche également à effectuer des coupures de 500 millions de francs par année par le biais de coupures dans les salaires des pilotes et à implanter une structure salariale à deux niveaux où les nouveaux pilotes ne recevraient que 240 000 francs par mois au lieu des 350 000 francs qu'ils auraient gagné sous le système précédent.

Le porte-parole du SNPL a déclaré à la presse : « Nous ne demandons rien. Je répète que les pilotes n'ont aucune revendication. Regardez les 10 années au cours desquelles nous avons accompli beaucoup avec le reste de la compagnie, on a remis de l'ordre dans l'entreprise. Mercredi dernier on a annoncé le meilleur résultat économique dans l'histoire d'Air France. C'est un très mauvais moment pour demander que les pilotes cèdent jusqu'à deux mois de salaires. »

Les chefs syndicaux ont effectivement collaboré avec Air France pour augmenter la productivité et la rentabilité de la compagnie, disant aux travailleurs que leurs sacrifices seraient récompensés une fois que le bilan comptable de la compagnie était amélioré. C'est le contraire qui s'est réalisé. Les pilotes peuvent être à la tâche jusqu'à trois jours sur les vols domestiques, et dans le cas des vols longue distance, jusqu'à quatre jours. Les journées de travail peuvent totaliser 21 sans aucune journée de repos.

L'action des pilotes a été condamnée par le journal Libération, le quotidien de gauche qui soutient la coalition gouvernementale dirigée par le parti socialiste de Lionel Jospin. Dans le numéro de lundi, on pouvait lire que les pilotes « utilisent de façon honteuse une position minoritaire. En toute conscience, ils insultent le sentiment public. Ils pensent qu'ils peuvent négliger l'exemple d'autres groupes de travailleurs d'Air France qui ont fait leur part de durs sacrifices dans l'intérêt commun. »

Après avoir souligné que les pilotes étaient payés « des fonds publics », l'article accuse les grévistes reniaient « tout sens de responsabilité civique ». Le journal conservateur Le Figaro a affirmé sur un ton furieux que le pays avait été « pris en otage » par des « pilotes machiavéliques ».

Le ministre des transports Jean-Claude Gaysott, un membre du Parti communiste français, a pris la même position, déclarant à la presse : « La France, la compagnie aérienne et la coupe du monde ne doivent pas être pris en otages. Il faut négocier. »

Avant d'entrer en négociations avec la direction mardi, le bureau Air France du SNPL a demandé la création d'une commission parlementaire pour effectuer une enquête sur les comptes de la compagnie, particulièrement en regard aux « demandes déraisonnables faites aux pilotes ».

L'action des pilotes français a pris place suite à un week-end de protestations par leurs collègues espagnols, qui ont refusé de faire du temps supplémentaire et ont fait une grève du zèle pour condamner le faible niveau de sécurité aérienne. Ils ont demandé l'embauche de 700 employés additionnels dans le contrôle du trafic aérien.

Voir aussi:

Les syndicats prêts à conclure une entente dans la grève à Air France - 4 juin

Le gouvernement Jospin menace d'utiliser l'armée pour briser la grève des pilotes d'Air France - 5 juin

Grève à Air France: les syndicats recherchent une entente à tout prix - 6 juin

L'entente à Air France: Comment a-t-elle été conclue ? - 12 juin

 

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