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Les syndicats prêts à conclure une entente dans la grève à Air France

Par Richard Tyler

Le 4 juin 1998

La grève des 3 200 pilotes d'Air France a provoqué des menaces de recours à des briseurs de grève et d'intervention de l'État. La réponse des syndicats impliqués a été de montrer qu'ils étaient prêts à accepter en substance les demandes de la compagnie.

Les négociations entre la direction d'Air France et les syndicats ont repris mercredi après-midi après une suspension mardi soir. Elles ont eu lieu dans le contexte d'une véhémente condamnation des pilotes par le gouvernement socialiste de Lionel Jospin et l'opposition conservatrice. Le ministre des transports Jean-Claude Gayssot, un membre du Parti communiste français, a averti les pilotes qu'ils ne devaient pas prendre en otage la France et la coupe du monde. Le responsable adjoint du comité organisateur de la coupe du monde, Michel Platini, a déclaré : « Vous pouvez tous gémir contre vos patrons, mais vous ne pouvez pas prendre un pays pour otage. »

Après une réunion du conseil des ministres, le ministre des relations parlementaires Daniel Vaillant a donné son appui à tout plan d'Air France visant à « engager des pilotes ou tout autre personnel ». Hervé de Charrette, ancien ministre conservateur, a demandé au gouvernement Jospin de réviser le droit de grève dans l'industrie des transports et déclaré que le gouvernement devrait intervenir si les pilotes ne mettaient pas fin à leur grève.

Une poursuite de la grève pourrait entraîner la perte de plusieurs milliards de francs en revenus générés par la coupe du monde, qui commence le 10 juin. Elle coûte déjà 100 millions de francs par jour à Air France. Deux tiers des vols de courte et moyenne distance ont été annulés mercredi et plus de 80 pour cent des vols longue distance. Malgré tout, la direction d'Air France insiste pour aller de l'avant et imposer des coupures de 3 milliards de francs, dont 500 millions doivent venir des salaires des pilotes. Une telle opération, ont fait savoir des responsables de la compagnie, est nécessaire pour préparer une privatisation et rester compétitif.

La compagnie exigeait initialement une coupure générale de 15 pour cent dans les salaires des pilotes et l'introduction d'une double échelle salariale défavorable aux jeunes pilotes. En échange, la direction offrait aux pilotes une part des actions de la compagnie après sa privatisation. Le syndicat représentant 70 pour cent des pilotes d'Air France, le SNPL (Syndicat national des pilotes de ligne), a clairement fait savoir qu'il voulait une résolution du conflit et était prêt à concéder le gros des demandes de la compagnie. Sa seule réserve était que la coupure de 15 pour cent en échange d'actions soit volontaire et limitée à cinq ans, et que le plan de double échelle salariale soit abandonné. Le président d'Air France, Jean-Cyril Spinetta, a déclaré qu'une échelle salariale unique était envisageable à condition de permettre des « économies » sur les salaires des pilotes.

Spinetta a été en contact permanent avec le ministre des transports, mais le gouvernement hésite à intervenir jusqu'à présent. Jospin est venu au pouvoir il y a moins d'un an en promettant de renverser les attaques sociales de la coalition conservatrice sortante. Ce serait aujourd'hui un pas dangereux pour sa coalition dirigée par les socialistes d'appuyer ouvertement un recours à des briseurs de grève. Un éditorial dans le numéro de mercredi de Libération, journal pro-gouvernemental, a noté le fait que Gaysott était obsédé par le désir de « sortir de ce conflit aussi vite que possible, ce qui est très dangereux pour lui. Dangereux parce que le risque social est immense. Si la grève dure plus d'un jour ou deux, le conflit pourrait devenir une véritable catastrophe nationale avec des avions paralysés au sol, des passagers mécontents, une coupe du monde de plus en plus menacée, et le risque qu'un tel mouvement ne s'étende à d'autres catégories d'employés à Air France. »

Les événements ont démontré que ce ne sont pas juste les employés d'Air France qui pourrait être impliqués dans ce conflit. Ce qui rend la situation encore plus dangereuse pour le gouvernement et les employeurs, c'est la possibilité que le conflit devienne un point de ralliement pour les griefs d'autres travailleurs du transport.

Les travailleurs du rail de Marseilles sont sortis en grève mercredi, perturbant le trafic dans tout le sud de la France. Le syndicat CGT, qui représente les travailleurs du métro de Paris, a appelé à une grève de 24 heures renouvelable pour jeudi, comme moyen de pression pour l'embauche de personnel supplémentaire durant la coupe du monde. Plusieurs syndicats du rail menacent de lancer une grève de 36 heures vendredi. La FGAAC, qui représente 30 pour cent des conducteurs et contrôleurs sur les trains de Paris, a annoncé son intention de lancer une grève du 9 au 15 juin pour une augmentation de salaire. Les conducteurs et contrôleurs organisés par les syndicats du Parti communiste et du Parti socialiste ont prévu une grève d'une journée le 5 juin. Des débrayages ont déjà été organisés par les routiers la semaine dernière.

Voir aussi:

Une grève des pilotes d'Air France perturbe les préparatifs de la coupe du monde: le parti socialiste dénonce l'action des pilotes - 3 juin

Le gouvernement Jospin menace d'utiliser l'armée pour briser la grève des pilotes d'Air France - 5 juin

Grève à Air France: les syndicats recherchent une entente à tout prix - 6 juin

L'entente à Air France: Comment a-t-elle été conclue ? - 12 juin

 

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