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Sri-Lanka: Le Parti de l'égalité socialiste rejette l'appel du gouvernement sri-lankais à annuler les rassemblements du premier mai

Déclaration du Parti de l'égalité socialiste (Sri Lanka)
1er mai 2006

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Le Parti de l'égalité socialiste (Sri Lanka) a émis hier cette déclaration, en réaction à l'appel du gouvernement qui visait à suspendre tous les rassemblements du 1er mai.

Le Parti de l'égalité socialiste (PES) condamne l'appel du gouvernement à tous les partis politiques visant à annuler les rassemblements du premier mai. Cette tentative pour réprimer l'activité politique du premier mai, une journée associée depuis longtemps aux luttes historiques menées par la classe ouvrière internationale, a pour but d'étouffer tout mouvement indépendant des travailleurs, au moment même où le président Mahinda Rajapakse entraîne l'île vers la guerre.

L'appel du gouvernement pour l'annulation des rassemblements du premier mai sur la base de la «sécurité» est un clair avertissement que d'autres attaques sur les droits démocratiques fondamentaux de la classe ouvrière sont en préparation. Encore une fois, les travailleurs devront être sacrifiés pour une guerre civile réactionnaire qui a déjà coûté la vie à plus de 65.000 personnes.

Tous les principaux partis -- de gouvernement et d'opposition -- se sont aussitôt conformés sans un murmure de protestation. Tout l'establishment politique de Colombo se serre les coudes en préparation d'un nouveau bain de sang et d'autres d'attaques sur les droits démocratiques et sur la qualité de vie, au nom de la «défense de la nation».

Le prétexte de «sécurité» du gouvernement est tout à fait cynique. Le gouvernement en place, l'Alliance pour la liberté du peuple uni (UPFA), est responsable de l'état extrêmement tendu des relations avec les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), qui a conduit à une escalade de violence au nord et à l'ouest tout en augmentant le risque d'une guerre ouverte.

Rajapakse n'a gagné de peu les élections présidentielles de novembre dernier qu'avec le soutien des extrémistes cingalais du Janatha Vimukthi Peramuna (JVP) et du Jathika Hela Urumaya (JHU). Leurs demandes pour une révision complète du cessez-le-feu de 2002 et pour la révocation de la Norvège en tant que facilitateur officiel du «processus de paix» ont efficacement détruit toute perspective de raviver de sérieuses négociations.

Depuis la première ronde de discussions à Genève en février, le gouvernement, les forces de la sécurité et leurs alliés cingalais chauvins ont conspiré, provocation sur provocation, pour s'assurer qu'une deuxième ronde ne serait pas tenue. Le mois dernier, l'armée a annoncé qu'elle n'assurerait plus le transport des leaders du LTTE, de l'Est jusqu'à leurs quartiers généraux à Wanni, comme ils l'ont fait au cours des trois dernières années.

Moins de deux semaines avant la deuxième ronde de négociations à Genève, un politicien pro-LTTE en vue, V. Vigneswaran, a été abattu à bout portant le 7 avril au grand jour à Trincomalee. Ensuite, alors que les manifestations contre son assassinat battaient leur plein, une bombe a explosé dans un marché dans cette même ville, ce qui fut suivi d'une émeute communautariste contre les Tamouls. Il n'y a pas de doute qu'une coalition secrète d'éléments des forces armées, associés aux militaires tamouls et aux extrémistes cinghalais, est responsable d'avoir provoqué la spirale de violence qui a coûté la vie à plus de cent personnes le mois passé et a mené à l'annulation de la deuxième ronde de Genève.

Après que les LTTE aient été provoqués et piqués pendant des mois, il n'est pas surprenant qu'il y ait eu une réponse: un attentat suicide à la bombe aux quartiers généraux de l'armée à Colombo le 25 avril qui visait le commandant de l'armée et défenseur de la ligne dure, Sarath Fonseka. L'attaque a presque certainement été menée par les LTTE et prouve une fois de plus leur faillite politique. Comme leurs vis-à-vis bourgeois de Colombo, les LTTE n'ont aucune réponse à offrir aux besoins sociaux pressants des travailleurs et attisent le chauvinisme anti-cingalais pour diviser les travailleurs sur une base communautariste.

Ce n'est pas un accident que les cris de guerre se soient intensifiés des deux côtés devant l'opposition grandissante de travailleurs cinghalais, tamouls et musulmans à l'érosion grandissante du niveau de vie. Tout comme ses prétentions frauduleuses d'être un «homme de paix», les promesses électorales de Rajapakse qu'il aiderait les travailleurs se sont avérées fausses. Des centaines de milliers de travailleurs du secteur public mènent une campagne pour un salaire décent afin de pouvoir faire face au coût croissant de la vie. Les fermiers pauvres ont entrepris des manifestations pour des prix décents pour leurs produits alors que le gouvernement coupe dans les subsides et les autres formes d'aide au monde rural.

Comme à toutes les occasions similaires depuis l'indépendance de 1948, les élites dirigeantes n'ont qu'une seule réponse à tout mouvement de la classe ouvrière: faire usage du poison de la politique communautariste pour empêcher une lutte unifiée contre le capitalisme. La dernière chose que Rajapakse voudrait, c'est que le premier mai 2006 devienne un point de ralliement pour toute l'hostilité, le ressentiment et la colère que ressentent les larges couches des travailleurs et des pauvres ruraux et urbains. Aux côtés du gouvernement dans cette profonde division des classes, on trouve tous ceux qui disent faussement parler au nom des travailleurs: le JVP, le Parti Lanka Sama Samaja, le Parti communiste et les directions des syndicats.

La classe ouvrière est à la croisée des chemins. Au moment où les représentants politiques de la classe dirigeante se préparent à ramener l'île dans la guerre, ils planifient aussi une guerre de classe contre la position sociale des travailleurs. Le soi-disant processus de paix n'offre aucune alternative. Les puissances impérialistes et l'élite du monde des affaires de Colombo défendent une entente négociée pour ouvrir la voie à un important programme de restructuration et de compressions budgétaires pour répondre aux demandes des investisseurs étrangers.

Le PES organisera son rassemblement du premier mai à Colombo aujourd'hui pour lutter pour l'alternative socialiste nécessaire de la classe ouvrière. Le premier pas dans toute lutte pour défendre le niveau de vie et les droits démocratiques est de briser complètement d'avec tous les partis et les factions de la classe dirigeante et de rejeter toutes les formes de nationalisme, de communautarisme et de chauvinisme. Les travailleurs doivent traiter avec mépris ceux qui condamnent comme «antipatriotique» le refus d'abandonner le droit d'organiser des rassemblements du premier mai, droit pour lequel les générations précédentes de la classe ouvrière se sont battues et qu'elles ont gagné.

Le PES met de l'avant une solution de classe à la guerre, aux inégalités sociales et à l'assaut sur les droits démocratiques. Nous demandons que toutes les forces de sécurité soient retirées immédiatement et inconditionnellement des régions en guerre du nord et de l'est afin d'unifier les travailleurs tamouls, cingalais et musulmans contre le gouvernement capitaliste de Colombo et les nationalistes bourgeois des LTTE.

Pour résoudre les question longtemps différées des droits démocratiques et pour mettre fin à toute forme de discrimination, le PES insiste qu'une nouvelle constitution est nécessaire. Mais la rédaction de la constitution doit se faire de manière démocratique. Contrairement à 1972 et 1978, lorsque les parlements existants se sont frauduleusement transformés en assemblées constituantes, une nouvelle constitution doit être rédigée et adoptée par une véritable assemblée constituante, démocratiquement élue par les travailleurs dans ce but spécifique.

La véritable démocratie signifie plus que l'égalité formelle du système légal bourgeois et la tenue d'élections parlementaires, qui favorisent toujours les riches et les privilégiés. La base économique de la société doit être transformée pour servir les intérêts des larges couches de travailleurs. C'est pourquoi le PES préconise un programme socialiste pour placer les plus importantes entreprises financières, industrielles et commerciales sous propriété et contrôle publics et démocratiques, afin de satisfaire les besoins de la grande majorité de la société, et non les profits de la minorité de riches.

Le socialisme ne peut être réalisé sur une seule petite île de l'Asie du sud, ni en fait dans toute nation prise de façon isolée, qu'elle soit grande ou petite. La lutte pour le socialisme est nécessairement internationale. La seule alternative aux mouvements prédateurs du capitalisme mondial est une contre-offensive internationale unifiée de la classe ouvrière pour refaçonner la société suivant des lignes socialistes. La lutte pour une République socialiste du Sri Lanka et de l'Eelam n'est qu'une composante de la lutte plus large pour les États unis socialistes d'Asie du sud et du monde. C'est le programme pour lequel lutte le PES et toutes les sections du Comité international de la quatrième internationale (CIQI) au moyen du World Socialist Web Site.

Nous demandons instamment aux travailleurs, aux jeunes, aux ménagères et aux intellectuels de défier l'appel du gouvernement à annuler toute activité politique le premier mai et de participer à notre rassemblement aujourd'hui à New Town Hall, Green Path, Colombo, à 3:00 p.m. afin de discuter de ces questions politiques cruciales.

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