Le Parti de l’égalité socialiste (PES) et le World Socialist Web Site demandent l’arrêt immédiat de la censure des articles sur la pandémie de COVID-19 par les administrateurs de la page Facebook des Stylos rouges. Ce groupe, créé en décembre 2018, regroupe plus de 70.000 enseignants en France. Alors que les cas de COVID-19 augmentent de nouveau à travers l’Europe, et que des milliers d’élèves sont infectés chaque semaine, il est essentiel que les enseignants aient le droit démocratique de discuter et de partager librement des informations sur la propagation du virus dans les écoles.

Le 9 octobre, un Stylo rouge a partagé un article intitulé «Macron lève le port obligatoire du masque dans les écoles primaires françaises». De nombreux articles du WSWS, dont beaucoup contiennent des entrevues et des déclarations d’enseignants, ont été partagés sur le groupe ces 18 derniers mois, certains recevant des centaines de «j’aime» et de commentaires. Mais le dernier message, initialement approuvé, a été supprimé par les administrateurs deux heures plus tard.

Lorsqu’on lui a demandé pourquoi l’article avait été enlevé, un administrateur des Stylos rouges a dit que cela faisait partie d’une politique visant à promouvoir «en priorité ceux qui concernent nos salaires et les articles qui traitent de la mort de Samuel Paty», un enseignant tué dans un attentat terroriste islamiste en octobre 2020. Deux autres messages de suivi adressés aux administrateurs pour faire appel de leur décision sont restés sans réponse.

L’article censuré évoquait le danger que représente pour les enseignants, les élèves et leurs familles la politique sanitaire de Macron dans les écoles. Il s’appuyait sur des données fournies par Santé publique France et une modélisation de l’Institut Pasteur. Il citait aussi la Dre Malgorzata Gasperwicz de l’Université de Calgary, dont les travaux ont montré que la COVID-19 peut être éliminée en deux à trois mois grâce à des mesures scientifiques strictes.

Les actions du groupe Facebook des Stylos rouges soulèvent de nombreuses questions troublantes. Quels autres articles sur la pandémie, son impact dans les écoles, et son effet sur les enfants, en France et à l’international, ont été rejetés par les administrateurs? Pourquoi décide-t-on d’empêcher les enseignants d’accéder à ces informations essentielles?

L’idée que les informations sur la pandémie de coronavirus seraient moins pertinentes pour les enseignants que les questions salariales ou le danger d’attaques terroristes islamistes est de toute évidence absurde. Un virus mortel sévit dans les écoles, infectant des milliers d’enfants et d’enseignants chaque semaine. Depuis la réouverture des écoles, des dizaines de milliers d’élèves ont été infectés par la COVID-19 et des milliers de classes ont été fermées. En France, au moins neuf enfants sont déjà morts du virus. Des dizaines demeurent hospitalisés.

Le nombre d’enseignants décédés après avoir contracté le virus en classe est inconnu: ce chiffre est dissimulé par l’État et n’est pas rapporté par les syndicats.

Les administrateurs diront peut-être que la pandémie n’est pas pertinente pour les Stylos rouges, mais la démocratie exige que les enseignants puissent en décider eux-mêmes. Sans ces informations, comment peuvent-ils lutter pour défendre la santé de leurs élèves et de leurs proches?

Ceci est d’autant plus crucial que le virus a commencé à rebondir rapidement en France ces dernières semaines, franchissant récemment le cap des 10.000 infections quotidiennes.

Par le passé, les Stylos rouges ont cherché à fournir aux enseignants des informations sur le virus. Sur leur site Facebook, une page d’information sur le coronavirus rapporte l’évolution de la pandémie en France. Les enseignants ont montré beaucoup intérêt pour ces informations, la page ayant été consultée plus de quatre millions de fois depuis mai 2020. Alors pourquoi, dans un contexte de recrudescence du virus en France et en Europe, les administrateurs ont-ils décidé de censurer l’accès des enseignants aux informations scientifiques sur la pandémie fournies par le WSWS?

Quelles que soient leurs opinions personnelles et leurs intentions, les administrateurs soutiennent par leurs actes les efforts du gouvernement Macron pour semer la confusion et l’insécurité dans les écoles. Depuis la fin du confinement qui a débuté en mars 2020, le gouvernement exige la tenue de cours en présentiel, quel que soit l’impact sur la contagion. Les enseignants savent que ceci ne vise pas à protéger le bien-être psychologique des enfants, mais à garantir que leurs parents puissent continuer à travailler.

C’est la pièce maîtresse de la politique de Macron: il tente d’atteindre une «immunité collective» à travers une infection de masse, permettant au virus de se propager, au coût de dizaines de milliers de vies, afin d’éviter toute restriction sur les opérations lucratives du patronat et des banques.

Les enseignants jouent un rôle majeur dans la lutte contre cette politique meurtrière en France. En novembre 2020, ils ont débrayé dans des dizaines d’écoles pour fermer les classes et s’opposer à une réouverture dangereuse des écoles pendant la deuxième vague de la pandémie.

Ce mouvement est resté isolé uniquement parce que les appareils syndicaux s’opposent à toute mobilisation plus large. Les actions des administrateurs se conforment aux intérêts de la bureaucratie de SUD Éducation et de la CGT, qui appuient et mettent en œuvre la politique sanitaire meurtrière du gouvernement Macron depuis le début de la pandémie.

L’opposition des travailleurs à la politique de mort de masse de l’élite dirigeante augmente rapidement. Nous exigeons à nouveau que les administrateurs du groupe Facebook des Stylos rouges permettent la libre circulation de l’information, sans laquelle il ne peut être question d’une défense victorieuse par les travailleurs de leurs intérêts. Nous encourageons les membres du groupe Facebook à écrire aux administrateurs du groupe et à leur demander de mettre fin à la censure des articles sur la pandémie, et de transmettre une copie de leurs lettres au WSWS à l’adresse suivante: https://www.wsws.org/en/special/pages/contact.html.