«Partout, les travailleurs veulent se battre»

Will Lehman organise un puissant rassemblement en ligne à quelques semaines de la fin des élections de l’UAW

La date limite pour poster les bulletins de vote lors des élections de l’UAW pour s’assurer qu’ils soient comptés approche à grands pas (18 novembre). Votez pour Will Lehman et postez votre bulletin de vote dès aujourd’hui! Si vous n’avez pas reçu de bulletin de vote, rendez-vous sur uawvote.com et demandez-en un immédiatement. Pour plus d’informations sur la campagne de Lehman, visitez WillforUAWPresident.org .

Dimanche, plus de 150 travailleurs et sympathisants ont assisté à un rassemblement de campagne en ligne organisé par le candidat présidentiel du syndicat UAW (Travailleurs unis de l’automobile) Will Lehman.

Le rassemblement a commencé par une puissante vidéo de Lehman, un travailleur de deuxième palier chez Mack Trucks à Macungie, en Pennsylvanie, expliquant les bases de sa campagne, accompagnée de déclarations de soutien de travailleurs à travers les États-Unis et, à noter, de travailleurs de l’automobile au Mexique.

Lehman a commencé ses remarques en déclarant: «Cette campagne consiste à placer le pouvoir là où il doit l’être: avec les travailleurs de la base. Je vous exhorte à voter pour moi et à parler à vos collègues du vote […] En soutenant ma campagne, vous soutenez la lutte pour le pouvoir de la base».

La vidéo présentait une compilation de travailleurs de tout le pays expliquant pourquoi ils votaient pour Lehman et décrivant les conditions dégradantes qu’ils cherchaient à éliminer. Un ouvrier de l’usine Warren Truck dans le Michigan, interrogé sur les ouvriers détenant le pouvoir dans les usines, a répondu: «C’est comme ça que ça devrait être.»

Lehman a souligné la mort de travailleurs dans diverses industries, dont le travailleur de Caterpillar Steven Dierkes, incinéré dans un creuset de fer fondu en juin; Travis Baker, travailleur de l’Illinois Stellantis et père de quatre enfants, décédé après avoir été blessé en août; et Catherine Pace, décédée en mars 2020 après avoir contracté le COVID-19 à l’usine de camions Stellantis Warren près de Detroit. «Les entreprises considèrent ces travailleurs comme valant moins que les machines, qui peuvent être remplacés aussi facilement qu’une pièce», a déclaré Lehman.

Dans le même temps, une bureaucratie qui n’avait pas à rendre de compte s’était développée au sein de l’UAW, a expliqué Lehman, bloquant les luttes ouvrières tout en s’enrichissant. «L’UAW est composée de personnes dont les salaires combinés s’élèvent à 75 millions de dollars par an. Plus de 450 employés gagnent plus de 100.000 dollars par an, dont deux de mes adversaires, le président de l’UAW Ray Curry et un responsable au niveau national Shawn Fain.»

Il a poursuivi: «Il y a un énorme appareil parasite qui nous asphyxie, dictant ce que nous faisons, de mèche avec le patronat, soudoyé et corrompu.»

Les sentiments de Lehman ont été repris par de nombreux travailleurs. Interrogé sur ce que fait l’UAW, un travailleur a répondu: «Rien, nous voler simplement.» «C’est une combine, à mon avis» et «Rien que des escrocs», ont déclaré d’autres travailleurs.

Lehman a clairement résumé son appel aux travailleurs pour qu’ils forment des comités de la base, en déclarant: «J’ai appelé au développement de comités de la base dans l’usine et sur le lieu de travail. De nombreux travailleurs ont demandé ce que je voulais dire par là. La réponse est simple. Ce sont des comités composés et contrôlés par nous, les travailleurs, à travers lesquels nous pouvons faire avancer nos propres revendications et annuler les décisions de la direction de l’entreprise et de l’appareil syndical.

Il a poursuivi: «Les comités de la base doivent contrôler tous les actifs de l’UAW, 1,08 milliard de dollars au total, et doivent contrôler les négociations nationales et locales. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons nous battre pour ce dont nous avons besoin, pas pour ce que les entreprises disent pouvoir se permettre.»

Lehman a terminé sa déclaration vidéo par un appel à l’unité internationale de toutes les sections de la classe ouvrière dans une lutte coordonnée pour leurs intérêts fondamentaux, y compris des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail:

La lutte des travailleurs de l’UAW doit être liée à une lutte de chaque section de la classe ouvrière. Éducateurs, travailleurs de la santé, travailleurs d’Amazon et des transports. En ce moment, les cheminots sont engagés dans une lutte contre les compagnies ferroviaires, la Maison-Blanche et leurs propres syndicats qui tentent d’imposer des accords qui ont déjà été rejetés [par les travailleurs]. C’est une expérience que les travailleurs de l’UAW connaissent bien, mais c’est une expérience de toutes les sections de la classe ouvrière.

«Nous nous battons pour unir les travailleurs des États-Unis aux travailleurs du Mexique, du Canada et du monde entier. L’appareil de l’UAW promeut la perspective en faillite du nationalisme, dressant les travailleurs des États-Unis contre nos frères et sœurs de classe. Mais quand je parle aux travailleurs du besoin d’unité internationale […] il y a un énorme soutien».

L’appel de Lehman à l’unité internationale a trouvé un écho puissant dans les remarques du travailleur mexicain Javier Martínez, qui a été licencié de l’usine GM Silao en 2019 pour avoir manifesté sa solidarité avec les travailleurs américains en grève cette année-là. Il avait appelé ses compatriotes à «se coordonner avec les travailleurs américains pour une lutte commune. C’est pourquoi je soutiens Will Lehman à la présidence de l’UAW […] tenez bon! Nous pouvons y arriver!»

Introduisant la discussion, Lehman a commencé par déclarer que partout où sa campagne est allée, elle a constaté que «les travailleurs veulent se battre». De nombreux travailleurs, a-t-il dit, ont été attirés par «l’idée de l’internationalisme, l’idée de nouer ces liens avec ces travailleurs dans d’autres pays. Ainsi, nous pouvons contrôler où va la production, avoir notre mot à dire dans l’usine, ne pas nous faire dicter les conditions par les bureaucrates ou les entreprises. Beaucoup de travailleurs veulent se battre».

Il a poursuivi: «Être d’accord avec les points que nous avons soulevés, cependant, ne peut pas en rester là, ou simplement en pensant que c’est la bonne voie à suivre. Il faut agir là-dessus.» Lehman a appelé les travailleurs à voter pour lui et à renvoyer leurs bulletins de vote dès que possible.

Ford Chicago

Le programme de Lehman a été fortement soutenu par les travailleurs présents à la réunion. Une travailleuse de l’usine de montage de Ford à Chicago, membre du comité d’élection de la base de Ford à Chicago, récemment formé, adéclaré qu’elle votait pour Lehman parce qu’«il est un travailleur de la base comme nous. Il en a marre comme nous.» Elle a évoqué des violations de la sécurité dans son usine, notamment des cas où elle a été obligée de travailler alors qu’une tornade était à proximité ou alors que les lumières étaient éteintes dans l’usine.

Elle a ajouté: «Nous méritons un bien meilleur salaire. Une augmentation de salaire de 50% changerait notre vie. Le dirigeant chez Ford gagne plus de 20 millions de dollars par an. Nous méritons mieux!»

Un autre employé de Ford Chicago a déclaré: «Je voulais juste dire, je soutiens Will, car il va mener une véritable lutte contre toutes ces entreprises pour lesquelles nous travaillons tous, et vraiment faire un effort pour unir les travailleurs.»

Il a expliqué: «Je suis à l’échelon salarial supérieur, mais à mesure que l’inflation augmente, j’en ai de moins en moins.»

«Nous avons vu des bénéfices records pendant plus de 10 ans, depuis les contrats de récession, et il y avait au moins deux bonnes opportunités pour au moins récupérer ce que nous avions perdu dans ces contrats, et l’UAW nous a alors laissé tomber, et ils vont encore nous abandonner. Ils s’y préparent déjà.»

«Je vois aussi un besoin pour ces comités de la base», a-t-il poursuivi. «Nous venons de lancer le nôtre ici à Chicago. J’ai l’impression que c’est un bon moyen de simplement faire parler les gens. C’est qu’il y a des gens qui meurent, et ils ne s’en occupent même pas, il n’y a pas de diffusion d’informations. C’est tout simplement irresponsable de la part des entreprises et de l’UAW.»

«Nous n’en sommes encore qu’au début. Mais je soutiens Will, et je pense que tous ceux à qui j’ai parlé soutiennent Will et les points clés qu’il a soulevés.»

Michigan

Un travailleur temporaire à temps partiel de l’usine GM Assembly de Flint a déclaré: «Nous devons abolir le système de palier [de salaires]. C’est pourquoi je vote pour Will. Mais il est important de comprendre que nous ne pouvons pas abolir les paliers sans abolir la bureaucratie qui l’a mis en œuvre.»

Bill, un employé de GM à la retraite de l’usine Pontiac Truck and Bus du Michigan, aujourd’hui fermée, a parlé de l’imposition des reculs dont il avait été témoin pendant de nombreuses années. «J’ai vu beaucoup de choses au cours des années où j’ai travaillé. L’usine dont j’ai pris ma retraite est maintenant un terrain vague.»

Les réductions de salaires et d’avantages sociaux ont commencé avec le renflouement fédéral de Chrysler en 1979, puis se sont étendues à GM et à l’ensemble de l’industrie automobile. Les entreprises maintenant, a-t-il dit, font «des profits de plusieurs milliards, et elles essaient juste de presser la base pour chaque goutte qu’elles peuvent obtenir pour la classe dirigeante.

«J’ai déjà voté pour Will», a-t-il poursuivi, «je le fais connaître sur les réseaux sociaux. Il est important que nous votions, et la base doit à nouveau avoir voix au chapitre.»

Blake, un travailleur des pièces automobiles de Flint, Michigan, a parlé de l’impact mortel du COVID dans les usines, déclarant: «J’ai rejoint un comité de base l’année dernière après la mort de mon frère du COVID. Il souffrait de diabète et d’autres conditions, et il a été mandaté pour travailler même si le COVID sévissait dans l’usine».

Il a décrit son travail actuel: «Les conditions sont insalubres. Nous n’avons même pas de papier toilette. Le propriétaire est un tyran, renvoyant les gens à volonté sans raison.»

S’exprimant sur le danger d’une guerre nucléaire, il a déclaré: «Nous devons également arrêter cette guerre capitaliste qui se déroule pour l’argent».

Missouri

Un ouvrier d’expérience de l’usine General Motors de Wentzville, dans le Missouri, s’est également prononcé en faveur des comités de la base en disant: «Tout d’abord, je pense que les comités de la base sont très importants, car ils font entendre notre voix non uniquement à l’entreprise et aux usines, mais répond également à notre sécurité et à nos préoccupations. Et j’en ai marre que GM Wentzville ne répare rien et attende que quelqu’un soit vraiment blessé. Genre, pourquoi? Cela ne devrait pas arriver.»

Les travailleurs, a-t-il exhorté, devraient «s’unir et faire entendre nos voix, au lieu de laisser quelqu’un parler à notre place. Je vais voter pour Will. Il est pour nous, pas pour les bureaucrates au sommet. Et oui, nous devons tous nous unir dans le monde entier.»

Un travailleur de l’usine de montage Ford de Kansas City a dénoncé l’atmosphère de harcèlement et d’intimidation créée par l’appareil UAW dans l’usine, en disant: «Tout ce qui sort de la bouche de ces types est un mensonge. Ils baissent la garde devant la société et capitulent». Exprimant son soutien à Lehman, il a conclu: «Will, je te félicite de t’être porté candidat à ce poste. J’ai déjà voté pour toi. J’ai confiance en toi, frère.»

Solidarité du Mexique

De manière significative, un groupe de travailleurs de l’automobile mexicains a parlé par l’intermédiaire d’un traducteur au cours de la réunion. En 2019, lors de la grève nationale de 50.000 travailleurs de GM aux États-Unis, un groupe de travailleurs de l’usine GM de Silao, au Mexique, s’est regroupé et a refusé les demandes d’accélération du travail et d’heures supplémentaires de l’entreprise, dans un acte courageux de solidarité avec leurs frères et sœurs aux États-Unis. Les travailleurs de l’usine ont été confrontés à une campagne de licenciements.

L’un des travailleurs de Silao a déclaré que les conditions auxquelles sont confrontés les travailleurs de l’automobile aux États-Unis ne sont pas différentes de celles auxquelles sont confrontés les travailleurs au Mexique. Répondant aux violations de la sécurité subies par le travailleur de Chicago, il a déclaré: «Il y a eu un tremblement de terre. Les travailleurs ont été contraints de continuer à travailler alors même que le sol tremblait. La direction et les RH ont pu sortir, mais les travailleurs ont dû rester. Ce sont les injustices contre lesquelles nous devons lutter.»

Il a poursuivi: «Certaines personnes disent que je suis fou parce que je veux me battre. De nombreux travailleurs ont peur de perdre leur emploi ou leurs avantages sociaux. Ils ont peut-être raison, mais nous ne pouvons pas continuer à tolérer ces injustices.»

Un autre travailleur de Silao a ajouté: «L’idée que des travailleurs se battent au niveau international est prodigieuse. Ici au Mexique, les gens ont très, très peur de s’exprimer. Mais en se débarrassant de cette peur, les choses seraient très différentes.»

«Je demande aux travailleurs de commencer à relever le défi»

Au cours de la réunion, Lehman a appelé les travailleurs à envoyer leurs bulletins de vote par la poste dès que possible, expliquant ce que représenterait un vote pour lui à la présidence de l’UAW

Non seulement il est important de voter comme un rejet conscient de la bureaucratie de l’UAW, et une action consciente pour remettre le pouvoir entre les mains de la base dans l’usine; il est important de faire passer l’info sur la campagne avec le message de tout ce que nous mettons en avant. À l’UAW, aucun de ces autres candidats ne lance un effort réel pour que nous gagnions dans ces combats à venir.

En résumé, Lehman a conclu la réunion en déclarant: «Il ne s’agit pas seulement d’une élection. Je demande plus que ça. Je demande aux travailleurs de commencer à se battre, où qu’ils soient, quelle que soit l’industrie dans laquelle ils évoluent, nous devons commencer à nous organiser si nous voulons gagner. Ce ne sera pas facile, mais une fois que les travailleurs sont unis, il n’y a rien que nous ne puissions surmonter».

La date limite pour poster les bulletins de vote lors des élections de l’UAW pour s’assurer qu’ils sont comptés approche à grands pas (18 novembre). Votez pour Will Lehman et postez votre bulletin de vote dès aujourd’hui! Si vous n’avez pas reçu de bulletin de vote, rendez-vous sur uawvote.com et demandez-en un immédiatement. Pour obtenir de l’aide et plus d’informations, contactez la campagne de Lehman sur WillforUAWPresident.org.

(Article paru en anglais le 7 novembre 2022)

Loading