Les amis fascistes de l’impérialisme canadien – cinquième partie: Mobilisez la classe ouvrière en opposition à la guerre des États-Unis et de l’OTAN contre la Russie et la réaction fasciste!

CINQUIÈME PARTIE

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Ceci est la conclusion d’une série en cinq parties. La première partie a introduit l’alliance de longue date de l’impérialisme canadien avec le nationalisme ukrainien d’extrême droite. La deuxième partie a examiné les origines de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) et le bilan antisémite et pro-nazi de Krakivski Visti, qui était édité par Mikhailo Chomiak, le grand-père de la vice-première ministre canadienne Chrystia Freeland. La troisième partie a documenté la manière dont l’OUN et l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) de Stepan Bandera ont participé à la guerre d’anéantissement menée par les nazis contre l’Union soviétique et ont servi d’hommes de main aux nazis lors de l’Holocauste. La quatrième partie a retracé la manière dont l’État canadien a donné refuge aux complices nazis de l’OUN et a couvé et promu le nationalisme ukrainien d’extrême droite.

Ce qui a commencé comme une guerre par procuration avec la Russie, à l’instigation des États-Unis et de l’OTAN, à propos de l’Ukraine, se transforme rapidement en un affrontement catastrophique entre des puissances dotées de l’arme nucléaire, qui met en danger la survie même de l’humanité. Chaque jour qui passe, Washington, avec le soutien enthousiaste du gouvernement libéral de Trudeau et de l’ensemble de l’establishment politique canadien, annonce de nouvelles livraisons d’armes à l’Ukraine et l’élargissement de ses objectifs de guerre.

Pour reprendre les mots du secrétaire à la Défense américain, Lloyd Austin, la guerre doit «affaiblir» définitivement la Russie et l’éliminer en tant que facteur de la géopolitique mondiale. Pour sa part, le président américain Joe Biden a déclaré que la guerre marquait «un tournant» semblable aux convulsions mondiales qui ont tué des dizaines de millions de personnes entre 1914 et 1945. «Il va y avoir un nouvel ordre mondial», a déclaré Joe Biden, «et nous devons le diriger».

Le premier ministre canadien Justin Trudeau flanqué de Chrystia Freeland, l’actuelle vice-première ministre et ministre des Finances, et de la délégation du Congrès ukrainien canadien (UCC) qui l’a accompagné lors de sa visite officielle de 2016 en Ukraine (Photo: UCC) [Photo: Facebook/UCC]

Cette série a été motivée par le besoin urgent de mobiliser la classe ouvrière contre la guerre et tous les gouvernements capitalistes qui la mènent – de celui des États-Unis et des autres puissances de l’OTAN jusqu’au régime de Poutine, dont la seule réponse à l’encerclement impérialiste a été de lancer une intervention militaire réactionnaire et désastreuse, basée sur le chauvinisme grand-russe, qui fait le jeu des puissances impérialistes.

Faire la lumière sur l’alliance de plusieurs décennies entre l’État canadien et les troupes de choc ukrainiennes d’extrême droite qu’Ottawa et Washington ont utilisées pour préparer, fomenter et maintenant mener la guerre contre la Russie est essentiel pour mettre à nu le caractère impérialiste du conflit actuel et mobiliser un mouvement anti-guerre international dirigé par la classe ouvrière pour y mettre fin.

La propagande impérialiste diffusée quotidiennement par l’establishment politique et ses laquais médiatiques est conçue pour attiser la fièvre de la guerre et dissimuler les véritables objectifs du conflit. On nous dit que la guerre doit être menée pour protéger le «droit souverain» de l’Ukraine à rejoindre l’OTAN, l’alliance militaire la plus agressive du monde, pour défendre la «démocratie» ukrainienne et pour sauvegarder les «valeurs occidentales». La dernière version du fardeau de l’homme blanc du 21e siècle est que l’impérialisme américain et ses alliés, y compris le Canada, doivent risquer des échanges de tirs avec les navires de la marine russe dans la mer Noire pour faciliter les exportations de céréales ukrainiennes et ainsi «sauver» les affamés du monde.

La malhonnêteté de ces affirmations et les ambitions prédatrices qu’elles sont censées dissimuler sont démontrées en examinant, comme l’a fait cette série, les forces politiques ukrainiennes d’extrême droite avec lesquelles l’impérialisme canadien a collaboré et qu’il a encouragées au cours des huit dernières décennies.

Si l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) – une organisation fasciste violente dès sa création en 1929 – survit dans le Bataillon Azov et les autres milices d’extrême droite qui sont maintenant présentées comme les «héros» de «l’autodéfense démocratique ukrainienne», c’est en grande partie grâce à l’État et à l’establishment politique canadiens. Ils ont fourni un refuge aux collaborateurs nazis de l’OUN, les ont aidés à blanchir leurs crimes et ont promu le nationalisme ukrainien d’extrême droite comme instrument de la politique étrangère et intérieure de l’impérialisme canadien.

Notre examen historique a démontré que l’OUN était complice de certains des crimes les plus monstrueux de l’histoire, incluant l’extermination de 6 millions de Juifs européens lors de l’Holocauste. Bien avant qu’Hitler ne lance sa guerre d’anéantissement contre l’Union soviétique en juin 1941, les idéologues de l’OUN proféraient un antisémitisme virulent et justifiaient la violence génocidaire contre les Juifs et les Polonais comme faisant partie intégrante de leur volonté de créer une Ukraine capitaliste «indépendante».

«Les amis fascistes de l’impérialisme canadien» a accordé une attention particulière à réfuter les affirmations, longtemps promues par le Congrès ukrainien canadien (UCC), financé par l’État canadien, et les fascistes ukrainiens contemporains, selon lesquelles Stepan Bandera, son OUN (B) et l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) ont combattu pour la «libération nationale» de l’Ukraine. Le «pouvoir d’État ukrainien» proclamé par l’OUN (B), après l’entrée de ses partisans dans Lviv sur les talons de l’armée allemande en juin 1941, n’était rien d’autre qu’un État client servile de la «Nouvelle Europe» des nazis. Bandera a ordonné à ses partisans de servir dans les unités de police auxiliaires nazies qui ont rassemblé les Juifs d’Ukraine et les ont livrés à une extermination en masse, avant de former opportunément l’UPA lorsque le vent de la Seconde Guerre mondiale a commencé à tourner contre les nazis. Même à cette époque, l’OUN (B) a continué à collaborer avec les nazis et, dans sa quête d’une «Ukraine pour les Ukrainiens» ethniquement «pure», elle a mené des campagnes de nettoyage ethnique au cours desquelles des dizaines de milliers de Polonais et de Juifs ont péri.

L’État canadien a pratiqué une politique de porte ouverte à l’égard des complices ukrainiens des nazis, y compris pour les membres de la division Galicie de la Waffen SS après la Seconde Guerre mondiale, parce qu’il voyait en eux des alliés anticommunistes convaincus pour mener la guerre froide au pays et à l’étranger.

Par l’intermédiaire de l’UCC, qui a été fondée en 1940 à la demande du ministère de la Guerre et de ses affiliés, l’État canadien a couvé et promu le nationalisme ukrainien d’extrême droite, et en particulier le culte entourant Bandera et son OUN (B)/UPA.

Alors que les staliniens s’efforçaient de restaurer le capitalisme en Union soviétique, les nationalistes d’extrême droite ayant des racines en Ukraine et dans d’autres républiques soviétiques ont été redéployés par Ottawa en Europe de l’Est pour faire pression en faveur de la création d’États «indépendants» sous tutelle occidentale. Depuis 1991, l’UCC et ses alliés nationalistes ukrainiens d’extrême droite en sont venus à jouer un rôle surdimensionné dans les efforts de l’impérialisme canadien pour arrimer l’Ukraine à l’OTAN et à l’Union européenne et, au moins depuis l’opération de changement de régime de Maidan en 2014, dans ses préparatifs de guerre avec la Russie, de concert avec l’impérialisme américain.

Le bataillon Azov et d’autres miliciens d’extrême droite défilent à Kiev en octobre 2014 (Photo: Leave the West Behind)

Les forces fascistes financées par l’État canadien, entraînées par l’armée canadienne et soutenues par l’UCC et de puissantes sections de l’État ukrainien constituent une force importante et menaçante, qui se glorifie de la promotion de l’antisémitisme et des traditions les plus ignobles de ses ancêtres de l’OUN. Michael Colborne, auteur du premier livre d’enquête sur l’histoire et les activités du mouvement Azov, prévient que ce dernier «a été capable d’opérer avec un niveau d’ouverture effronté, y compris avec la protection présumée de forces politiques puissantes» pour «construire un mouvement d’extrême droite puissant et dangereux». «Son adhésion hypocrite à la violence et ses ambitions de faire partie d’une extrême droite transnationale de plus en plus puissante en font, ajoute-t-il, une menace au-delà des frontières de l’Ukraine.» Tout cela est bien connu dans les cercles de la classe dirigeante et des médias, mais systématiquement dissimulé. Comme le notait récemment un chroniqueur du Hill Times, «Alors que le gouvernement Trudeau dénonce l’extrémisme suprématiste blanc chez lui, il le rencontre dans l’ombre» en Ukraine.

Chrystia Freeland et l’alliance de l’État canadien avec l’extrême droite ukrainienne

Notre exposé de l’alliance entre l’État canadien et l’extrême droite ukrainienne a également inclus un examen de l’ascendance politique de Chrystia Freeland, vice-première ministre et ministre des Finances du Canada. Freeland n’est pas seulement le principal «faucon de guerre» anti-Russie du gouvernement Trudeau. Elle joue également un rôle important dans les conseils de guerre impérialistes et, selon tous les reportages, dans l’élaboration des actions du gouvernement ukrainien.

Lorsqu’il a été révélé en 2017 que le grand-père de Freeland, Mykhailo Chomiak, à qui elle rend régulièrement hommage pour l’avoir éduquée à la culture et au nationalisme ukrainiens, était un collaborateur nazi de la Seconde Guerre mondiale, l’establishment politique canadien et les médias bourgeois ont serré les rangs pour prétendre qu’elle était la cible de «désinformation russe».

Cette série a démontré de manière concluante que la désinformation et le mensonge ont été légion. Seulement, ils l’ont été de la part du gouvernement libéral, de l’opposition conservatrice et néo-démocrate et des porte-paroles médiatiques de l’élite capitaliste canadienne.

Premièrement, comme nous l’avons démontré de manière exhaustive, Chomiak a été pendant cinq ans le rédacteur en chef grassement rémunéré du Krakivski Visti, le journal ukrainien le plus influent de toute l’Europe occupée par les nazis. En tant que tel, il a contribué à diffuser la propagande de guerre nazie, à attiser la haine envers les Juifs dans le cadre de l’Holocauste et à rallier le soutien à la guerre d’extermination nazie contre l’Union soviétique. Krakivski Vistia joué un rôle majeur dans l’obtention du soutien de la division Galicie de la Waffen SS, entièrement ukrainienne.

Deuxièmement, et de manière encore plus significative, «Les amis fascistes de l’impérialisme canadien» a démontré que loin d’être une curiosité historique sans pertinence contemporaine, l’ascendance politique de Freeland est d’une importance politique brûlante. Elle est le produit et, en fait, l’incarnation de l’alliance entre l’État canadien et l’extrême droite ukrainienne: une alliance qui a permis à l’UCC pro-Bandera d’exercer une influence significative et croissante sur les gouvernements du Canada, tant sous les libéraux que sous les conservateurs.

Les médias canadiens ne pouvaient et ne peuvent tolérer aucune discussion sur les origines fascistes de l’OUN, sa participation à l’Holocauste et le rôle de l’impérialisme canadien dans la réhabilitation des complices ukrainiens des nazis et dans la protection du nationalisme ukrainien d’extrême droite. C’est parce que, pour résumer, toute cette histoire réfute le faux récit qu’ils ont promu en cherchant à transformer l’Ukraine en un vassal des puissances impérialistes occidentales et à en faire un terrain de provocation et de guerre contre la Russie. Aujourd’hui, alors que la guerre a éclaté et que ce récit est fondamental dans leurs efforts pour tromper et manipuler les travailleurs et les jeunes afin qu’ils la soutiennent, ceci est encore plus vrai.

Le caractère prédateur de l’impérialisme canadien et le rôle de la «gauche» de l’establishment

La mise à nu du rôle joué par l’impérialisme canadien pendant des décennies dans la promotion du nationalisme ukrainien d’extrême droite et de ses pourvoyeurs fascistes réfute également le mythe, sans cesse promu depuis les années 1960 par les forces «progressistes» et «de gauche» comme le NPD, selon lequel le capitalisme canadien est «plus doux» et «plus gentil» que la république rapace du dollar au sud. En réalité, l’impérialisme canadien a un long passé sanglant, bien trop long pour être relaté ici. Mais il convient de noter que le Canada a été un belligérant majeur dans les deux guerres mondiales impérialistes du siècle dernier, se joignant à elles dès le début, bien avant les États-Unis. De plus, alors que les travailleurs canadiens se faisaient massacrer dans ces guerres dans l’Atlantique Nord, en Europe et en Extrême-Orient, le capitalisme canadien a connu ses expansions industrielles les plus rapides du 20e siècle. À la fin de ces deux guerres, l’impérialisme canadien s’est assuré une puissance et une influence mondiales accrues. Ce n’est pas pour rien que la classe dirigeante célèbre la bataille de la crête de Vimy en 1917, lors de la Première Guerre mondiale, pour avoir assuré «l’indépendance du Canada».

L’Ukraine n’est pas non plus le seul endroit où l’impérialisme canadien et ses militaires ont étroitement collaboré avec des forces d’extrême droite et carrément fascistes. Depuis les années 1990, ils l’ont fait à plusieurs reprises tout en soutenant les guerres et les interventions militaires sans fin de l’impérialisme américain. En 1999, le Canada et les autres puissances de l’OTAN se sont alignés sur l’Armée de libération du Kosovo, composée de gangsters et de trafiquants de drogue et animée par un nationalisme anti-serbe toxique, pour faire la guerre à la Serbie. En 2004, le Canada et les États-Unis ont coordonné leur invasion d’Haïti et la destitution de son président élu, Jean-Bertrand Aristide, avec une insurrection dirigée par des vétérans des Tontons Macoutes, les bandes paramilitaires qui ont semé la terreur pendant les trois décennies de la dictature de Duvalier. Sept ans plus tard, le Canada s’est aligné sur les forces islamistes réactionnaires dans la guerre de «changement de régime» de l’OTAN en Libye. Des officiers canadiens ont candidement admis, et même plaisanté, que les avions de guerre de l’OTAN fonctionnaient en Libye comme «l’armée de l’air d’Al-Qaïda».

Ces interventions militaires ont toutes été soutenues par le NPD. En effet, peu après que le soi-disant politicien «de gauche» Jack Layton soit devenu chef du NPD en 2003 – et alors que l’OTAN s’étendait rapidement vers l’est afin d’encercler la Russie, et élargissait son champ d’opérations à l’Asie en se joignant à la guerre néocoloniale menée par les États-Unis en Afghanistan – les sociaux-démocrates canadiens ont abandonné même leur opposition initiale bidon à la participation du Canada à l’OTAN.

En 2020 et dans les premières semaines de 2021, alors que Washington et Ottawa intensifiaient leurs pressions sur la Russie, le NPD s’est joint aux conservateurs et à l’UCC pour demander au gouvernement Trudeau de faire pression avec plus de vigueur pour l’admission de l’Ukraine dans l’OTAN. Et, comme nous l’avons noté dans la conclusion de la quatrième partie, c’est le NPD qui a rédigé la motion parlementaire adoptée à l’unanimité qui a qualifié de manière provocatrice l’invasion de l’Ukraine par la Russie de «génocide».

Depuis sa fondation en 2006, Québec Solidaire (QS), un parti de la pseudo-gauche, a systématiquement apporté son soutien aux guerres de l’impérialisme canadien, que ce soit contre l’Afghanistan et la Libye ou la guerre actuelle contre l’Ukraine. Comme le reste du mouvement «souverainiste» ou indépendantiste québécois, QS n’a pas émis la moindre critique à l’égard de l’augmentation massive des envois militaires du Canada.

Avec le soutien inconditionnel des syndicats, Jagmeet Singh et ses néo-démocrates ont réagi au déclenchement de la guerre en Ukraine en forgeant une alliance gouvernementale officielle avec le gouvernement libéral minoritaire dirigé par Justin Trudeau. Le NPD s’est engagé à maintenir les libéraux au pouvoir jusqu’en juin 2025 alors qu’ils font la guerre en Ukraine, augmentent massivement les dépenses militaires, se tournent vers une austérité «post-pandémique» et imposent des réductions des salaires réels des travailleurs en raison de l’inflation.

La réhabilitation de l’extrême droite

Les ressources et le soutien accordés à des forces d’extrême droite par l’élite dirigeante canadienne pour faire valoir ses intérêts ne se limitent pas qu'à la politique étrangère. En janvier et février 2022, une partie importante de la classe dirigeante, menée par l’opposition conservatrice, a encouragé puis constitué le convoi de la liberté fasciste. L’occupation du centre-ville d’Ottawa par le convoi, accompagnée de menaces ouvertes de violence politique et d’appels à un putsch et à un régime dictatorial d’urgence, a été utilisée comme un bélier pour surmonter le soutien populaire aux mesures de santé publique contre la COVID-19, déstabiliser le gouvernement libéral et pousser les politiques très à droite. Les libéraux, avec l’appui du NPD, ont répondu en invoquant la Loi sur les mesures d’urgence, jamais utilisée auparavant – renforçant ainsi les pouvoirs de l’État capitaliste –, et en donnant le feu vert à la mise en œuvre par les provinces de la demande du convoi que toutes les mesures d’atténuation restantes contre la COVID soient supprimées.

La promotion toxique des forces politiques les plus réactionnaires est un phénomène commun à toutes les grandes puissances capitalistes. Alors que la crise mondiale du système de profit s’approfondit, s’exprimant par la croissance sans précédent des inégalités sociales, la mort de près de 20 millions de personnes au cours de la pandémie et la menace imminente d’une guerre mondiale, les élites dirigeantes des centres impérialistes attisent les forces d’extrême droite et se tournent vers des formes autoritaires de gouvernement.

Aux États-Unis, Donald Trump et une grande partie de la direction du Parti républicain ont tenté un coup d’État fasciste le 6 janvier 2021. Son échec ne signifie en aucun cas que le danger est passé, d’autant plus que Biden et les démocrates se sont opposés aux efforts visant à demander des comptes au moindre des principaux responsables et persistent à décrire les putschistes républicains comme leurs «collègues». En Allemagne, un réseau d’officiers de l’armée, de fonctionnaires de police et d’agents de renseignement fascistes s’étend dans l’appareil d’État et a dressé des listes d’opposants politiques à assassiner le «Jour X». L’élite dirigeante allemande a systématiquement promu le parti néofasciste Alternative pour l’Allemagne comme un parti politique respectable, adoptant nombre de ses politiques, particulièrement en ce qui concerne les réfugiés. Enfin et surtout, parallèlement au réarmement allemand, l’establishment politique et les médias ont mené une campagne concertée pour relativiser les crimes de l’impérialisme allemand au siècle dernier, y compris ceux du régime hitlérien.

La principale raison pour laquelle les classes dirigeantes des puissances impérialistes font appel à des forces d’extrême droite et carrément fascistes est leur peur mortelle de la montée croissante de la classe ouvrière dans le monde. Après des décennies de répression de la lutte des classes par les syndicats et les partis de «gauche» de l’establishment, les travailleurs de tous les pays sont poussés à la lutte par les conditions de vie impossibles créées par une inflation galopante, des inégalités sociales sans précédent, l’infection et la mort en masse pendant la pandémie et la perspective d’être transformés en chair à canon pour les intérêts géostratégiques de l’élite dirigeante. Il est donc crucial d’expliquer aux masses ouvrières les liens politiques et idéologiques entre les crimes horribles perpétrés par les impérialistes au cours de la première moitié du 20e siècle et la renaissance de méthodes similaires de répression et de saccage aujourd’hui, afin de transformer ces premières expressions de colère de la classe ouvrière en un mouvement politique conscient contre le capitalisme.

C’est de la classe ouvrière – la seule force révolutionnaire constante dans la société capitaliste – que viendra l’opposition à la guerre et à la montée du fascisme. Les grèves et les manifestations de masse qui éclatent actuellement dans le monde entier doivent être armées d’un programme socialiste et internationaliste. Cette lutte exige la construction du Parti de l’égalité socialiste et du Comité international de la Quatrième Internationale en tant que direction révolutionnaire pour les travailleurs du Canada et du monde entier.

Fin

(Article paru en anglais le 27 mai 2022)

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